Madagascar possède une grande potentialité et diversité des ressources minérales. La variété de ces substances constitue une richesse et une force qui pourront jouer un rôle prépondérant dans la réduction de la pauvreté et la croissance économique du pays. Mais malheureusement, jusqu’à ces dernières années, l’activité minière a surtout été entreprise par des exploitations à petite échelle, en particulier l’orpaillage. Les 300 000 orpailleurs répartis dans toute l’île utilisent des méthodes artisanales très rudimentaires.
L’exploitation minière est un des leviers qui pourrait contribuer au développement rapide et durable de notre pays. L’or est la substance qui a été institutionnalisée par J. Laborde en 1845 et, le pays a officiellement produit 50 tonnes d’or de 1897 à 1964. Les gisements ont été exploités superficiellement, notre potentialité aurifère n’est pas encore épuisée, ils se situent généralement dans les zones aurifères suivantes : Betsiaka, Tsaratanana, Maevatanana, Dabolava, Mananjary, etc.
LOCALISATION DE LA ZONE
LOCALISATION ADMINISTRATIVE
La zone d’étude est localisée dans l’un des quatorze Fokontany de la Commune Rurale de Brieville, située dans le District de Tsaratanana (plus précisément dans la partie sud du district), qui appartient à la Région de Betsiboka, laquelle relève de l’ancienne Province Autonome de Mahajanga. Elle se trouve dans les hauts plateaux centraux de Madagascar, et est située à 150 Km à vol d’oiseau au Nord d’Antananarivo.
GEOGRAPHIE GENERALE
CLIMATOLOGIE
La zone d’étude bénéficie d’un climat de type tropical d’altitude, avec deux saisons bien distinctes :
− saison sèche
− saison pluvieuse
La saison sèche commence au mois de mai et se termine au mois de novembre (07 mois). La saison de pluie débute au mois de décembre et prend fin au mois d’avril (05 mois).
VENT
Les vents sont modérés toute l’année (20 à 30 Km/h dans 85% des cas ; PCD Brieville 2003), avec une dominance de l’alizé, vent venant du Sud-Est, qui souffle d’Avril en Septembre. La mousson ou « Talio » venant du Nord-Ouest souffle d’Octobre à Mars, et le « Varatraza » qui souffle durant le mois d’Août et Septembre est un vent desséchant. A ces vents s’ajoutent trois autres qui sont de moindre importance quant à leurs durées et/ou leurs forces :
− le « Kosy » précédant la saison sèche qui souffle du Sud-Ouest peut parfois devenir très violent
− l’ « Avaraka » soufflant du Nord en Janvier et Février.
− le « Mantsaly » qui souffle durant la saison humide.
En général, la Région Betsiboka n’est pas une zone très exposée au cyclone. Ceux qui arrivent sur la région sont déjà affaiblis par la traversée d’une partie de l’île : ils apportent de fortes précipitations, mais ne sont plus accompagnés de vents violents. Cependant, les cyclones qui se forment dans le Canal de Mozambique, comme le cas de Cynthia en 1991 ou ceux qui reprennent vigueur au contact de la mer du Canal comme le cas de Kamisy en 1984, ont été très dévastateurs pour la région. Une dizaine de cyclones a frappé la province de Mahajanga, au cours des 20 dernières années.
TEMPERATURE
La température moyenne annuelle est comprise entre 22°C et 24°C (source : PCD de la Commune Rurale de Brieville, 2003) et les mois les plus froids étant ceux de juillet et août avec une température moyenne de 17°C. Novembre et décembre sont les mois les plus chauds avec 35°C en moyenne.
PLUVIOMETRIE
La pluviosité annuelle est comprise entre 1.000 mm et 1.800 mm (source : PCD de la Commune Rurale de Brieville 2003,). La pluviosité la plus forte se situe entre le mois de décembre et le mois d’Avril.
GEOMORPHOLOGIE
La zone d’étude est caractérisée par des collines dont l’altitude varie entre 980 m à 1714 m. Les reliefs découpés par des « lavaka » sont dominés par des plaines de haute altitude qui constituent des plateaux inondables relativement étroits mais favorables à l’agriculture.
HYDROLOGIE
Les ruisseaux coulent de l’Est vers Ouest. L’hydrologie, de type dendritique, découpe et entaille largement les formations. Les principaux cours d’eau sont constitués par les rivières Andranomavo, Androfia et Ankerana. Ils ont un régime torrentiel et peuvent épouser la direction générale des formations géologiques ou les traverser par les accidents tectoniques. Les cours d’eau sont permanents, cependant durant la saison de pluie, les crues sont très violentes et très rapides mais temporaires. Par contre, au cours de la saison sèche, ils peuvent être réduits à de minces écoulements.
PEDOLOGIE
D’une façon générale, on rencontre quatre grandes catégories de sol dans la région :
− sol de « tanety » : latérite rouge, localisé sur les collines et sur les pénéplaines ;
− sol de colluvion : caractérisé par une texture sableuse résultant de l’érosion ;
− sol de bas fond ou de plaine : marqué par une texture sablo- limoneuse ;
− « Baiboho » : possédant une texture limoneuse avec une structure lamellaire (sédiments récents).
Cette pédologie résultant du climat et de la géologie de la région a défini l’activité économique de la région.
CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES
SECTEUR PRIMAIRE
Le secteur primaire est dominé par l’agriculture. L’activité agricole repose sur les cultures vivrières : riz, maïs, manioc,…. Les champs bordent les rivières surtout dans le baiboho (plaine alluviale). Les zones inondables sont destinées à la riziculture. Dans la zone de Brieville, les rizières occupent environ 87,72% des surfaces cultivées. Le rendement rizicole qui est de 1,9 T/Ha, d’après le Plan Communale de Développement de l’année 2003, est relativement faible par rapport aux autres régions. Les paysans utilisent peu d’engrais, l’étroitesse des superficies cultivées ne permet pas une mécanisation. La population paysanne n’utilise même pas de charrue à zébus, et leurs activités dépendent fortement de la pluviosité.
SECTEUR SECONDAIRE
Malgré l’existence de matières premières comme le raphia ou le sisal, l’absence de financement et les difficultés d’accès au crédit ont découragé la population à s’orienter vers la transformation et l’artisanat. Toutefois on y trouve quelques ateliers d’ébénisterie et de vannerie (paniers, nattes).
SECTEUR TERTIAIRE
Ce secteur englobe l’administration et les services. Des projets gouvernementaux, des services déconcentrés ou décentralisés, et des Organisations Non Gouvernementales travaillent dans la région. Le GTDR oeuvre pour l’agriculture. Les projets financés par la Banque Mondiale y réalisent des actions, notamment : le CRESAN pour la santé, le CRESED pour l’éducation, le FID pour les infrastructures et l’ONN pour la nutrition. L’ONG CARITAS a exécuté des travaux de construction d’infrastructures d’alimentation en eau potable.
L’activité commerciale est la plus développée. Lle marché hebdomadaire a lieu le jeudi, et on recense cinq (05) épiceries avec deux (02) bars dans le Fokontany d’Ambalanirana. Les acheteurs/revendeurs de produits miniers (or, pierres) de la zone sont en grande majorité informels. Il y a sept collecteurs d’or locaux au niveau de la zone d’étude. Ils sont en général des épiciers ou des personnes ayant des ressources suffisantes pour pouvoir salarier les orpailleurs en leur fournissant du riz avant la production d’or. Ils prennent une marge importante, ils gagnent sur le prix de l’or et sur le prix des Produits de Première Nécessité (PPN) qu’ils fournissent aux orpailleurs. En d’autres termes il s’agit d’une avance sur la production. Chaque acheteur/revendeur d’or collecte en moyenne 4g/semaine en saison sèche et 10g/semaine en saison de pluie. Chaque collecteur travaille avec environ 40 orpailleurs. Une agence de l’OTIV (Institution de Micro Finance) est ouverte à Brieville depuis 2005.
|
Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE 1. CADRE GEOGRAPHIQUE
1.1. LOCALISATION DE LA ZONE
1.1.1. Localisation administrative
1.1.2. localisation géographique
1.1.3. Accessibilité de la zone
1.2. GEOGRAPHIE GENERALE
1.2.1. Climatologie
1.2.2. Vent
1.2.3. Température
1.2.4. Pluviométrie
1.2.5. Géomorphologie
1.2.6. Hydrologie
1.2.7. Pédologie
1.3. CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES
1.3.1. Secteur primaire
1.3.2. Secteur secondaire
1.3.3. Secteur tertiaire
1.4. CARACTERES SOCIAUX
1.4.1. Organisation sociale
1.4.2. Démographies
1.4.3. Mouvements migratoires
1.4.4. Santé
1.4.5. Education
1.4.6. travail des Enfants
1.4.7. travail des Femmes dans la mine
1.4.8. Sécurité publique
CHAPITRE 2. ETAT DE LIEUX DES ACTIVITES MINIERES
2.1. GEOLOGIE DE LA REGION
2.1.1. Tectonique de la région
2.1.2. Geologie economique
2.2. PRINCIPALES EXPLOITATIONS AURIFERES DANS LA ZONE
CHAPITRE 3. RESULTATS DES TRAVAUX D’ENQUETES SUR LES ACTIVITES D’ORPAILLAGE
3.1. OBJECTIFS DES ENQUETES AUPRES DES ORPAILLEURS
3.2. METHODOLOGIE D’APPROCHE
3.2.1. Enquête auprès des autorités locales
3.2.2. Enquêtes auprès des riverains
3.2.3. Enquêtes auprès des orpailleurs
3.3. RESULTATS ET INTERPRETATION DES TRAVAUX D’ENQUETES
3.3.1. Nombre d’individus vivant de l’orpaillage
3.3.2. Personnes exerçant les activités d’orpaillage
3.3.3. Mode de travail des orpailleurs
3.3.4. Tranches d’âge des orpailleurs
3.3.5. Niveau d’instruction des orpailleurs
3.3.6. Situation administrative des orpailleurs
3.3.7. Production d’or dans la zone étudiée
CHAPITRE 4. METHODES D’EXPLOITATION
4.1. METHODE D’EXPLOITATION
4.2. MATERIELS UTILISES
4.2.1. Batées
4.2.2. Autres matériels
4.3. LES ACCIDENTS
4.4. PROBLEMES RENCONTRES AU NIVEAU DE L’EXPLOITATION
4.5. COMMERCIALISATION
4.6. PRIX MOYEN DE L’OR
CHAPITRE 5. CADRE LEGAL ET REGLEMENTAIRE
5.1. SPECIFICITE DE L’ORPAILLAGE
5.1.1. Le couloir d’orpaillage
5.1.2. Carte d’orpailleur
5.1.3. Carte de collecteur
5.2. LES ROLES DES COMMUNES
5.3. LES COMPTOIRS DE L’OR AGREES
CONCLUSION SUR LA 1ERE PARTIE
CHAPITRE 6. DIAGNOSTIC DE L’ORPAILLAGE DANS LA ZONE D’ETUDE
6.1. MATERIELS UTILITSES
6.1.1. Sluice
6.2. PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
6.2.1. Pompe
6.3. NOMBRE D’INDIVIDUS FORMES
6.4. PERSONNES TRAVAILLANT SUR LES SLUICES
6.5. MODE DE TRAVAIL DES ORPAILLEURS ASSOCIES
6.6. TRANCHE D’AGE DES ORPAILLEURS ASSOCIES
6.7. IMPACT ECONOMIQUE
6.8. PRODUCTION D’OR DANS LA ZONE ETUDIEE
6.9. PRIX MOYEN DE L’OR
6.10. AGENT DE DEVELOPPEMENT LOCAL
6.11. PROBLEMES RENCONTRES AU NIVEAU DE L’EXPLOITATION
6.12. PROBLEMES SOCIO-ECONOMIQUES DU PPO
6.12.1. Problèmes d’ordre socioculturel
6.12.2. Problèmes d’ordre administratif
CHAPITRE 7. IMPACT ENVIRONNEMENTAL
7.1. DESCRIPTION TECHNIQUE DU PROJET
7.2. DESCRIPTION DU PROJET
7.3. IDENTIFICATION DES IMPACTS
7.4. EVALUATION DE L’IMPORTANCE DES IMPACTS
7.5. MESURES D’ATTENUATION
CHAPITRE 8. ETUDE ECONOMIQUE
8.1. INTRODUCTION
8.2. HYPOTHESES DE BASE
8.3. CHARGES D’EXPLOITATION
8.4. COUT DES MATERIELS UTILISES
8.5. RECETTES D’EXPLOITATION
8.6. RENTABILITE ECONOMIQUE DU PROJET
8.7. TAUX DE RENTABILITE INTERNE DU PROJET : TRI
8.8. SIMULATION
CONCLUSION SUR LA DEUXIEME PARTIE
RECOMMANDATIONS
CONCLUSIONS GENERALES
BIBLIOGRAPHIE