Etude soci-économique en vue de l’amélioration d’une restauration forestière

Au début du 19ème siècle, la déforestation avait atteint son maximum dans le monde développé alors qu’elle était relativement limitée dans le monde tropical. Ce phénomène a été inversé au cours des cinquante dernières années (LANLY, 1993): les surfaces boisées augmentent dans les pays industrialisés et tempérés sous l’effet de la reforestation naturelle et des reboisements, alors que dans les pays tropicaux et méditerranéens, la déforestation est allée en s’accélérant.

Ainsi, face à ces menaces continuelles, la protection et la gestion des forêts existantes, dans ces régions, ne suffisent plus. Les dernières forêts subissent de plus en plus de pressions. En outre, la valeur d’un espace protégé ou d’une parcelle de forêt bien gérée, comme un Parc National pour notre cas, peut considérablement diminuer s’il n’y a pas de forêts naturelles aux alentours du fait que la population vivant à sa périphérie aura toujours tendance à y extraire les produits dont elle a besoin quotidiennement. De même, si les espaces protégés sont les seuls à préserver les derniers arbres et si les populations locales n’ont plus d’autre source d’énergie, elles risquent d’être contraintes à chercher du bois de chauffage à l’intérieur de l’espace protégé. D’où la nécessité de la restauration forestière. En effet, dans l’optique d’une conservation réussie des forêts, il faut envisager la protection et la gestion mais aussi la restauration de celles-ci (ECOTT, 2002).

Aspects physiques

Situation géographique

La péninsule Sahamalaza est située au Nord-Ouest de Madagascar dans le Fivondronana d’Analalava, s’étendant de 14°04 ‘ S à 14°37 ‘ S et de 47°52 ‘ E à 48°04 ‘ E. La péninsule est limitée à L’Est par la baie de Sahamalaza, à l’Ouest et au Nord par le canal de Mozambique et au Sud par la rivière Loza. Le Parc National est situé à 75 km au Nord de la ville d’Analalava par voie maritime et à 100 km au Sud de Nosy Be/Hell-ville. En empruntant la Route Nationale N°6 , reliant Mahajanga à Antsiranana, il se trouve à 121 Km d’Antsohihy vers le Nord et à 96 km d’Ambanja vers le Sud. Cinq (5) communes rurales du district d’Analalava abritent le ParcNational Sahamalaza-Iles Radama : Ambolobozo, Befotaka Nord, Maromandia, Ankaramy et Anorotsangana à cheval sur la région de la Sofia et de la région de la Diana. Le Parc National a une superficie de 26.035 ha divisée en plusieurs parcelles : – Parcelle Marine : 12 696 Ha – Parcelle côtière de Mangrove:5796 Ha – Parcelle terrestre de Forêt littorale : 7 483 Ha. Couvrant une surface totale approximativement de 100.000 hectares, la péninsule présente une série de collines qui culminent autour de 300m d’altitude. Plusieurs rivières coulent à travers la péninsule. Ces rivières sont en crues de Janvier à Avril, puis se tarissent progressivement et deviennent complètement sèches vers Septembre.

Climat et hydrologie

Le climat est du type tropical chaud et sub-humide, avec une précipitation annuelle d’approximativement 1747mm et de température annuelle de 22°C. Deux saisons distinctes sont observées: une saison pluvieuse qui dure du mois de Décembre à Avril et une saison sèche de Mai à Novembre. L’étude préliminaire effectuée dans la région en Juillet 2000 a montré que cette localité a une balance hydrique positive d’approximativement 1127mm/an.

Le nombre et l’étendue des rivières qui coulent en permanence sur la péninsule sont très limitées. L’eau de surface qui provient des pluies est utilisable seulement pendant la saison pluvieuse. Pendant les autres périodes de l’année, la population utilise la nappe phréatique pour satisfaire ses besoins en eau et cela se fait au moyen de « vovo ». Ces « vovo » atteignent rarement 12m de profondeur. Il existe trois sources d’eau souterraine dans la cuvette sédimentaire (dans les sols alluviaux, dans les sols sablonneux et dans les formations du Crétacé inférieur) que l’on pourrait exploiter comme sources potentielles d’eau pour la région. Cependant, la répartition irrégulière des villages pourrait constituer un problème pour l’approvisionnement régulier en eau potable pour la population entière de la région (RAKOTOJOELIMARIA, 2000 in WCS, 2000).

Géologie

Du point de vue géologique, le sol de la presqu’île a une texture sablo argileuse. La partie Ouest du Parc National Sahamalaza-Ile Radama est formée de grès continentaux de l’Albien et la partie Est d’argiles et de schistes du Hauterivien. Les deux formations sont séparées par une ligne de crête très marquée. La végétation est nettement plus abondante sur les Argiles et les schistes, à l’Est. (BESAIRIE, 1973 in WCS, 2000). Les forêts naturelles primaires et les forêts secondaires parsèment les zones montagneuses. Concernant les ressources minières, le parc renferme du jaspe et des roches siliceuses (améthyste, quartz rose,…).

Aspects Ecologiques

En général, le site présente un paysage particulièrement diversifié composé de plusieurs types d’écosystèmes aussi bien terrestres que marins. Les écosystèmes terrestres incluent des forêts sèches semi-caducifoliées, des forêts galeries et des savanes boisées. Les écosystèmes marins et côtiers incluent les forêts des mangroves, les récifs coralliens et les plages.

Flore et Végétation

Le site fait partie du domaine de l’Ouest mais montre des caractères transitionnels entre les forêts humides du Sambirano et la forêt sèche de l’Ouest. La dégradation et la fragmentation de la forêt sont tellement avancées qu’il n’y a plus de grand bloc de forêt primaire qui reste sur la péninsule. Tout ce qui reste sont des parcelles de forêts très fragmentées, relativement petites et isolées trouvées dans les endroits qui sont inappropriés pour l’agriculture. Les causes principales de la dégradation des forêts sont la pratique des agricultures sur brûlis, les feux de brousse et les petites exploitations forestières. Les résultats antérieurs d’ étude botanique ont montré que la régénération naturelle des forêts est encore possible, bien que ce soit à une vitesse lente due à la longue saison sèche (WCS, 2000).

En général, la structure de la végétation est plus ou moins la même partout sur la péninsule. Les sommets et les hauts-versants des collines sont caractérisés par un sol plutôt pauvre et sont couverts principalement de végétation herbeuse alors que la plupart des vallées et des bas-versants des collines sont recouverts de forêts ou de fourrés, quand ils ne sont pas utilisés pour les cultures sur brûlis. Ces bois de vallées jouent le rôle de ponts forestiers pour lier les blocs de forêts restants. Approximativement 42% des espèces de plantes inventoriées dans cette région sont endémiques avec en particulier des représentants de la famille endémique RHOPALOCARPACEAE. Les bois précieux tels que les  » Palissandres  » (Dalbergia sp) et les bois d’ébène (Diospyros sp) sont parmi les espèces les plus communes (WCS, 2000).

Faune

Le site abrite de nombreuses espèces animales en danger, rares et endémiques qui constituent deséléments importants de la biodiversité de Madagascar. Ceux-ci incluent le lémurien endémique local Eulemur macaco flavifrons et plusieurs autres espèces de lémuriens et plusieurs oiseaux dont l’aigle pêcheur malgache (Haliaetus vociferoides) et le héron de Humblot (Ardea Humbloti). De nombreuses espèces de geckos, de serpents et de caméléons ont aussi été inventoriées à Sahamalaza.

Aspects socio-économiques 

Les sources de revenu de la population locale sont principalement basées sur l’agriculture et la pêche. Les problèmes socio-économiques dans la région tournent autour de quatre points principaux: le manque d’eau, la pratique de techniques agricoles non appropriées par les paysans, la compétition avec les non-résidents dans l’exploitation des ressources et finalement l’absence quasi-totale de toute infrastructure comme les soins médicaux de base, les écoles, les routes, etc (WCS 2000).

Milieu humain 

Population

La population est composée en majorité par les Sakalava, avec deux groupes : les Sakalava Bemihisatra qui occupent la côte d’Analalava jusqu’à Nosy Be et les Sakalava Bemazava qui sont installés sur la partie Est (Befotaka – Ambanja). D’autres groupes ethniques sont représentés tels que, les Betsimisaraka, les Merina, les Betsileo, les Antandroy, Sihanaka et les Comoriens. La densité est encore faible, environ 9 habitants par km2 cependant les villages sont surtout répartis le long du littoral et sur les collines en arrière de la presqu’île.

D’après les dérniers resencements réalisés dans les deux communes ont montré que le nombre total d’individu dans les villages d’interventions du projet est de : 16 056 habitants. Le nombre total de ménages tourne autour de 1 491 pour une taille moyenne, de l’ordre de 6 à 7 personnes.  L’existence de nombreux villages temporaires témoignent d’une forte mobilité de la population à l’intérieur de l’Aire protégée. Les mouvements de migrations sont le fait des groupes de pêcheurs des régions voisines qui font des déplacements journaliers pendant les périodes favorables (concombres de mer, ailerons de requins et crevette). Un des plus grands problèmes sociaux auquel font face les communautés locales est le conflit avec les immigrés pour l’accès aux ressources naturelles. De plus, le manque de toute infrastructure sociale constitue un grand obstacle au développement de la région. Aucun soin médical approprié n’est disponible pour la population. Plus de 90% de la population sont illettrés et très peu d’enfants fréquentent l’école à cause du manque de moyens. La plupart des villages sont isolés ; les transports dans la région se font surtout par voie marine et seul un réseau de route mal entretenu existe.

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
2.1. Aspects physiques
2.1.1. Situation géographique
2.1.2. Climat et hydrologie
2.1.3. Géologie
2.2. Aspects Ecologiques
2.2.1. Flore et Végétation
2.2.2. Faune
2.2.3. Écosystèmes Marins et Côtiers
2.3. Aspects socio-économiques
2.3.1. Milieu humain
2.3.2. Système de production
2.4. Pressions anthropiques
2.4.1. Défrichement « Tetik’ala »
2.4.2. Feu
2.4.3. Braconnage
2.4.4. Extraction de bois
2.5. Descriptions de l’AP
III. PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE
3.1. Problématique
3.2. Hypothèses
3.3. Méthodologie
3.3.1. Démarche méthodologique
IV. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
4.1. Participation et Motivation de la population
4.1.1. Participation volontaire insuffisante
4.1.2. Faible perception des bénéfices liés au projet par la population locale
4.1.3. Perception négative du projet de restauration et de l’AEECL
4.1.4. Autres variables explicatives de la démotivation de la population
4.1.5. Conclusion partielle
4.2. Maitrise des pressions et application des lois et des règlements locaux
4.2.1. Maitrise des pressions
4.2.2. Pressions dominées par le feu
4.2.3. Mesures de lutte contre les pressions insuffisantes
4.2.4. Perception désuette de la loi et une mauvaise conception du service forestier
4.2.5. Faible application des lois et règlements locaux
4.2.6. Autres variables explicatives
4.2.7. Conclusion partielle
V. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
5.1. Discussions
5.1.1. Motivation et participation de la population
5.1.2. Maitrise des pressions ainsi que la perception et l’application de la loi
5.2. Recommandations
5.2.1. Alternatives pour l’amélioration de la restauration forestière
5.2.2. Plan d’action pour la restauration forestière
VI. CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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