Etude séro-épidémiologique de la brucellose animale

La brucellose est une maladie infectieuse, contagieuse, commune à de nombreuses espèces animales et à l’homme. Elle est due à des bactéries appartenant au genre Brucella. Six principales espèces (B. abortus, B. melitensis, B. suis, B. ovis, B. canis, B. neotomae) dont plusieurs biovars ont été incriminés dans l’infection naturelle des espèces animales comme les bovins, les petits ruminants, les porcins, les rongeurs, les carnivores et d’autres mammifères, y compris l’homme. L’infection est asymptomatique mais toutefois elle se caractérise chez les femelles par des avortements, chez les mâles par des orchites et épididymites. Cette anthropozoonose est responsable de pertes économiques dans l’élevage des pays où elle sévit, et par son caractère transmissible à l’homme, constitue une menace en santé publique (Roux, 1979).

Zoonose majeure largement répandue dans le monde, avec une prédominance dans le pourtour du bassin méditerranéen et dans les pays en voie de développement (Chakroun et Bouzouaia, 2009). Cette répartition géographique de la maladie dans le monde est strictement corrélée à celle des régions où le bétail est la source principale d’aliments et de revenus (Dao et al., 2009). Malgré les diverses mesures de lutte prises dans de nombreux pays, la brucellose humaine et animale ne semble pas régresser dans le monde, mais au contraire elle tend à prendre de l’importance (Roux, 1979). En 2009, le nombre de nouveaux cas humains déclarés de brucellose dans le monde est de l’ordre de 500 000 (Calvet et al., 2010). Cependant les pays développés, à l’image de la France, voient la maladie devenir de plus en plus rare grâce à une sévère politique de prophylaxie. Quant aux pays en voie de développement, comme l’Afrique, où des moyens ont été mis en place par une politique de lutte massive, la brucellose toujours d’actualité et reste endémique (Mailles et Vaillant, 2007).

En Afrique, le gros bétail est élevé selon un mode en mouvement (transhumance, nomadisme) qui ne permet pas d’apprécier à sa juste valeur l’importance de la brucellose. La brucellose est retrouvée en Afrique tropicale partout où on l’a cherchée, tant chez l’homme que chez les animaux avec une incidence variable (Akakpo et Bornarel, 1987). Cependant, depuis 2005, la république de Djibouti (RDD) déclare une vingtaine de cas humains annuellement (Calvet et al., 2009). Mais aucune étude globale sur l’état sanitaire de l’élevage et sur l’épidémiologie des maladies contagieuses les plus importantes, n’a été effectuée récemment. Le manque d’information dans la République de Djibouti à propos de ces maladies très importantes nous avait intrigués. C’est dans ce contexte qu’une étude séro-épidémiologique de la brucellose animale a été menée en vue d’évaluer l’importance de la brucellose au sein des élevages de Djibouti. Ainsi l’objectif général de cette étude est de déterminer la prévalence de la brucellose animale (bovins, petits ruminants et camelins) dans la République de Djibouti. Plus spécifiquement, il s’agit de déterminer la séroprévalence de la brucellose chez les ruminants et d’évaluer la connaissance de la brucellose chez les humains.

Présentation générale de Djibouti 

Situation géographique 

La République de Djibouti (RDD) a accédé à l’indépendance le 27 juin 1977. Sa population est estimée à 774 389 habitants (DISED, 2012). Sur une superficie totale de 23 200 km², Djibouti est située en Afrique de l’Est (corne de l’Afrique) et occupe une position géostratégique, à la jonction de la mer rouge et du Golfe d’Aden. Elle est située entre les latitudes 10°9’N et 12°7’N et les longitudes 41° 8’O et 43°4’O. Elle est limitée à l’Ouest et au Nord-Ouest par l’Ethiopie, au Nord-est par l’Erythrée et au Sud-est par la Somalie. A l’Est, s’étend une façade maritime de plus de 314 km allant de la Mer Rouge à l’Océan Indien, en passant par le détroit de Bab al Mandab. Cette façade issue d’une ouverture du rift est-africain, s’étend de Ras Doumeira au Nord, contourne le golfe de Tadjourah et le Ghoub et al Kharab , pour arriver à Loyada au sud-est (frontière Djibouto-Somalienne). Cette position de verrou de la Mer Rouge au carrefour des continents africain, asiatique et européen, sur l’une des voies maritimes de près de 7.190 km², les plus fréquentées du monde, lui confère un rôle de plaque tournante commerciale et stratégique. Administrativement, le pays est divisé en six (6) districts (régions) : Djibouti, Arta, Ali-Sabieh, Dikhil, Tadjourah et Obock .

Caractéristiques climatiques

La République de Djibouti appartient aux pays à climat aride caractérisés par de faibles précipitations (moins de 200 mm/an), de fortes températures (température moyenne annuelle de 30°C) et une évaporation intense. Par conséquent, le pays se caractérise par une faible pluviométrie qui se traduit par la rareté du potentiel des ressources en eau. Le climat subit l’influence des déserts saharien et arabe, conjugué à celle de l’océan (Coignoul et al., 1991). Il existe deux types de saison, essentiellement différenciés par la température :
– La saison fraîche dure de fin octobre à avril avec une température qui varie entre 20° C et 30° C ;
– La saison chaude s’étale entre juin et septembre avec des vents secs et brûlants appelés Khamsin et des températures qui varient entre 30°C et 34°C au lever du jour et 40°C et 45°C en début d’après-midi. Une période de transition de mai à juin et de septembre à mi-octobre séparent deux saisons caractérisées par l’absence de vent, des températures relativement élevées (28° C-36° C) et une très forte humidité (Fewsnet, 2011).

En langue locale, la nomination se fait de la manière suivante :
• le karna/ karma (Juillet-Octobre) qui se caractérise par des pluies violentes venant juste après la période sèche (juillet-octobre) ;
• le Sougoum/Diraa caractérisé par des pluies entre Mars et juin ;
• le Heys/Dada qui se caractérise par des pluies abondantes entre octobre et mars.

Economie

Présentation générale

Selon le rapport mondial sur le développement humain en 2010, l’économie Djiboutienne repose essentiellement sur le secteur tertiaire qui représente plus de 80% du Produit Intérieur Brut (PIB) et qui occupent près de 60% de la population active. La République de Djibouti fait partie des pays les moins avancés (PMA) et se caractérise actuellement par des indicateurs sociaux en dessous des normes des pays en développement à revenu faible avec un PIB/tête annuel estimé à 1.300$ et un indicateur de développement humain (IDH) de 0,402 en 2010 qui le classe à la 147ème place sur un total de 169 pays. Elle reste particulièrement vulnérable car elle dépend très fortement des échanges avec l’extérieur. En effet, elle dépend de l’extérieur pour son alimentation de base, dont plus de 80% sont importés, notamment de l’Ethiopie pour les produits frais (légumes, fruits, viande, céréales, etc.). Le fait d’avoir une monnaie forte et convertible, facilite les importations et limite l’inflation, mais affaiblit la compétitivité des productions locales. Les réformes engagées, notamment dans le cadre du document de la stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) et la croissance retrouvée, n’ont pas encore permis de faire reculer significativement la pauvreté, qui toucherait environ 40% de la population. Cette pauvreté engendre de l’insécurité alimentaire qui est devenue une préoccupation centrale de l’action du Gouvernement (NIPA, 2011).

Secteur primaire
Le secteur primaire, incluant l’agriculture, l’élevage et la pêche artisanale a contribué pour seulement 3% du PIB en 2001. Néanmoins, c’est un secteur jugé hautement prioritaire par le Gouvernement dans sa stratégie de lutte contre la pauvreté et d’amélioration de la sécurité alimentaire. Depuis quelques années, l’Etat accorde de plus en plus d’importance au secteur primaire en lui affectant d’avantage de ressources budgétaires. Le pays ne dispose que d’environ 10 000 hectares de terres arables, dont seulement 1000 sont cultivées. De type oasien, la production agricole est avant tout familiale et de subsistance. La pêche, malgré un potentiel de développement considérable, contribue de façon négligeable au développement du secteur primaire. Avec une façade maritime de 372 km et de ressources halieutiques estimées à environ 50 000 tonnes par an. La production annuelle ne s’élève qu’à 1000 tonnes de poissons et de fruits de mer, à cause d’une insuffisance de matériels (manque de conservation et transformation, défaillance de son réseau de distribution) (NIPA, 2011).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : L’ELEVAGE EN REPUBLIQUE DE DJIBOUTI
I.1. Présentation générale de Djibouti
I.1.1. Situation géographique
I.1.2. Caractéristiques climatiques
I.1.3. Economie
I.1.3.1 Présentation générale
I.1.3.2. Secteur primaire
I.1.3.3. Secteurs secondaire et tertiaire
I.2. L’élevage à Djibouti
I.2.1. Espèces animales exploitées: effectifs, répartitions
I.2.2. Races exploitées à Djibouti
I.2.2.1. Races bovines
I.2.2.2. Races ovines
I.2.2.3. Races caprines
I.2.2.4. Races camelines
I.2.3. Mode d’élevage
I.2.3.1. Elevage extensif
I.2.3.1.1. Elevage nomade
I.2.3.1.2. Elevage sédentaire
I.2.3.2. Elevage intensif
I.2.4. Importance socio-économique
I.2.5. Contraintes liées à l’élevage
I.2.5.1 Contraintes génétiques
I.2.5.2. Contraintes climatiques et alimentaires
I.2.5.3. Contraintes socio–économiques et politiques
I.2.5.4. Contraintes sanitaires
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LA BRUCELLOSE ANIMALE
II.1. Brucellose animale : Bovine, Caprine, Ovine et Cameline
II.1.1.Définition et étiologie
II.1.2. Importance
II.1.2.1 Importance économique
II.1.2.2 Importance hygiénique
II.1.3. Répartition géographique
II.1.4. Pathogénie
II.1.5. Manifestation clinique et épidémiologie de la brucellose animale
II.1.5.1. Manifestation clinique
II.1.5.2. Epidémiologie
II.1.5.2.1. Epidémiologie analytique
II.1.5.2.2. Epidémiologie synthétique
II.1.6. Techniques de diagnostic
II.1.6.1. Diagnostic épidémio-clinique
II.1.6.2. Diagnostic expérimental
II.1.6.2.1. Diagnostic bactériologique
II.1.6.2.2. Diagnostic sérologique
II.1.6.2.3. Diagnostic allergique
II.1.7. Méthodes de surveillance et de lutte
II.1.7.1. Prophylaxie sanitaire
II.1.7.1.1. Mesures offensives
II.1.7.1.2. Mesures défensives
II.1.7.2. Prophylaxie médicale
II.1.7.2.1. Chez les bovins
II.1.7.2.2. Chez les petits ruminants
II.1.7.3. Contraintes de la prophylaxie
II.1.7.3.1. Contraintes financières
II.1.7.3.2. Contraintes sociales et techniques
II.2. Brucellose des autres espèces animales
II.2.1. Brucellose porcine
II.2.2. Brucellose canine
II.2.3. Brucellose équine
II.2.4. Brucellose des animaux sauvages
CHAPITRE III : BRUCELLOSE HUMAINE
III.1. Importance de la brucellose humaine
III.2. Aspects épidémiologiques de la brucellose humaine
III.2.1. Agent pathogène
III.2.2. Source de contagion et mode de transmission
III.3. Caractéristiques Cliniques
III.4. Diagnostic de la brucellose
III.5. Traitement
DEUXIEME PARTIE : ETUDE SERO-EPIDEMIOLOGIQUE DE LA BRUCELLOSE DANS LA REPUBLIQUE DE DJIBOUTI
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1. Zone et période d’étude
I.2. Matériel
I.2.1 Matériel animal
I.2.2 Matériel d’enquête
I.2.3 Matériel de prélèvement et de motivation des éleveurs
I.2.4 Matériel et réactif de laboratoire
I.3 Méthodes
I.3.1 Déroulement des enquêtes
I.3.2 Echantillonnage
I.3.3. Méthode de prélèvement
I.3.4. Méthode de laboratoire
I.3.5. Méthode d’enquête
I.3.6. Analyses statistiques
CHAPITRE II: RESULTATS
II.1. Caractéristiques sociodémographiques des animaux prélevés
II.2. Prévalence de la brucellose animale à Djibouti
II.2.1. Résultats d’ensemble
II.2.1.1. Prévalence de la brucellose animale en fonction de plusieurs paramètres épidémiologiques
II.2.1.2. Prévalence de la brucellose animale en fonction des espèces
II.2.1.3. Prévalence de la brucellose animale en fonction des régions et des localités
II.2.2. Prévalence de la brucellose par espèce
II.2.2.1. Chez les bovins
II.2.2.1.1. Prévalence de la brucellose bovine en fonction de plusieurs paramètres épidémiologiques
II.2.2.1.2. Prévalence de la brucellose bovine en fonction des régions et des localités
II.2.2.2. Chez les camelins
II.2.2.2.1. Prévalence de la brucellose cameline en fonction de plusieurs paramètres épidémiologiques
II.2.2.2.2. Prévalence de la brucellose cameline en fonction des régions et des localités
II.2.2.3. Chez les caprins
II.2.2.3.1. Prévalence de la brucellose caprine en fonction de plusieurs paramètres épidémiologiques
II.2.2.3.2. Prévalence de la brucellose caprine en fonction des régions et des localités
II.3. Identification de risque chez les animaux et évaluation de connaissance sur la brucellose
II.3.1. Identification de risque chez les animaux
II.3.2. Evaluation des connaissances sur la brucellose
CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
III.1. Discussion
III.1.1. Discussion du matériel et méthode
III.1.1.1. Prélèvements
III.1.1.2. Test de diagnostic utilisé
III.1.1.3. Matériels utilisés
III.1.2. Discussion de résultats
III.1.2.1. Prévalence de la brucellose animale à Djibouti
III.1.2.2. Indicateur de risque et Evaluation des connaissances de la brucellose
III.1.2.3. Autres pathologie rencontrées
III.2. Recommandations
III.2.1. Recommandation en direction des autorités sanitaires et vétérinaires
III.2.2. Recommandation aux éleveurs et à la population
III.2.3. Recommandation aux chercheurs
CONCLUSION

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