Le diabète est une maladie chronique qui se caractérise par une hyperglycémie permanente. Il existe 2 grands types de diabète sucré : le diabète dit de type 1 qui concerne 10% des personnes diabétiques et le diabète de type 2 concerne 90% des personnes atteintes par la maladie et touche plus particulièrement l’adulte de plus de 45 ans, sédentaire et en surpoids [1]. Le diabète, en Afrique, était considéré comme une maladie des « riches ». Cependant, force est de constater que cette idée n’est plus fondée. En effet, les habitudes nutritionnelles, le mode de vie et les activités physiques ressemblent à celles des pays industrialisés, ce qui explique la transition épidémiologique en cours dans les pays du continent. Ce sont les mêmes facteurs qui favorisent une forte augmentation du surpoids [chatpfe.com].
Ce changement de mode de vie influence considérablement l’augmentation du nombre de diabétiques dans les pays en voie de développement [3]. Le nombre de diabétiques dans le monde était estimé en 2013 à 382 millions par la Fédération Internationale de Diabète (FID) [4] et 80% des personnes atteintes vivaient dans les pays à faible et moyen revenus. La majorité de ces diabétiques ont entre 40 et 59 ans et 175millions de personnes ne sont pas diagnostiquées du diabète. L’Afrique sub-saharienne comptait14,7 millions de diabétiques et a enregistré en 2011, environ 344 000 décès liés au diabète soit 6,1% des décès de toutes causes confondues. Les projections sur le diabète restent toujours alarmantes malgré les progrès dans la recherche sur la pathologie, les éducations par la communication performantes, les stratégies thérapeutiques améliorées. D’ici 2030, le nombre de diabétiques dans le monde passera à 551 millions soit une augmentation de 51%. L’Afrique verra son chiffre presque doublé avec une hausse de 90%. Cette hausse doit suivre la croissance économique et démographique, ce qui manifestement est problématique pour les pays à faible et moyen revenu [4]. Les statistiques internationales estiment à 3,3 % le taux de prévalence du diabète de type 2 au Mali rapporté à la tranche d’âge 20–79 ans [4]. Cette prévalence veut dire qu’il y a au Mali environ 200 000 personnes qui souffrent de cette affection. Ces données semblent être concordantes avec l’incidence des facteurs de risque du diabète liés au mode de vie au Mali notamment le surpoids et l’obésité (21% chez les plus de 20 ans au Mali) et la sédentarité (19,5% chez les plus de 15 ans au Mali)[6]. Les différentes études menées, au niveau des hôpitaux nationaux, ont montré que le diabète constituait la deuxième cause d’hospitalisation, après le VIH sida, dans les services de médecine interne. La faiblesse des moyens de prise en charge, des connaissances du personnel soignant, des activités de sensibilisation et d’éducation entraînent, au Mali, des fréquences de complications extrêmement élevées et par conséquent une morbidité et une mortalité très importante due au diabète. Le pied diabétique est la complication la plus fréquente et représente environ 60% des amputations non traumatiques. Si l’on se base sur les statistiques moyennes africaines [4], l’incidence du diabète de type 1 est de l’ordre de 7/100 000 sur le continent, soit 1 000 nouveaux cas par an au Mali. Malheureusement, dans ce pays, on compte moins de 5% de ces nouveaux cas encore en vie un an après le diagnostic de la maladie. Fort de ce constat alarmant, que ce soit pour le diabète de type 1 ou le diabète de type 2, l’ONG Santé Diabète, en étroite collaboration avec la Direction Nationale de la Santé(DNS) et l’équipe du Pr SIDIBE A. T, a développé, depuis 2005, un programme de renforcement des capacités de prise en charge du diabète. Ce programme s’est étendu progressivement sur le territoire malien depuis cette période avec une méthodologie en 4 axes passant par:
• Le renforcement des ressources humaines pour assurer la prise en charge au niveau de référence primaire, secondaire et tertiaire du système de santé malien,
• Le renforcement des structures de santé pour assurer le dépistage et la prise en charge du diabète,
• Le développement d’un programme spécifique de prise en charge du diabète de type 1 supporté par le programme de la Fédération Internationale du Diabète « Life for A Child »,
• La structuration d’un service hospitalier de pointe pour la prise en charge du diabète à travers l’ouverture du service d’endocrinologie et diabétologie de l’hôpital du Mali.
Ce programme a également appuyé dans l’obtention dès 2011[7] :
• Un service d’endocrinologie et de diabétologie renforcé (hôpital national du Mali)
– personnel formé inscrit dans un processus de FMC (EPU)
– 20 étudiants en DES d’endocrinologie en 4e année et 17 étudiants en 2e année
– 25 étudiants en DU de Diabétologie pour la première promotion et 15 étudiants en deuxième promotion
• 22 centres de consultations diabète ouvertes dans 7 régions du Mali et le district de Bamako prenant en charge plus de 10 000 patients .
Cette importante file active au niveau des consultations, en regard de l’insuffisance de la prise en compte du diabète dans tous les niveaux de la pyramide sanitaire vis-à-vis du Système National d’ Information Sanitaire (SNIS), ont poussé les partenaires de cette action à définir des outils d’enregistrement des données qui sont les registres de consultation ambulatoire pour le diabète. Un premier travail de recherche mené par l’ONG Santé Diabète et le service d’endocrinologie du Pr Sidibé (quitus comité éthique FMPOS du 16 janvier 2012) a permis d’enregistrer quelques variables des dossiers d’enfants dans la base de données centrale du programme Life For A Child basée en Australie. Même si cet enregistrement est partiel, en prenant en compte seulement quelques variables biologiques et anthropométriques, il a permis de produire les premières données sur la cohorte de diabétiques de type 1 au Mali et de montrer l’importance de la capitalisation de ces données pour la qualité du suivi de ces enfants diabétiques de type 1.
Aussi, les données issues des supports (Registres et dossiers médicaux) doivent permettre un état des lieux du diabète au Mali, l’amélioration de la qualité des soins et l’établissement de politique de lutte contre le fléau. Cela nécessite des données fiables et crédibles. A partir de ce premier travail pilote, il serait intéressant d’étendre cette analyse de cohorte à la population de diabétiques de type 1 mais aussi pour la population des diabétiques de types 2. C’est dans ce cadre que s’inscrit cette étude.
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Table des matières
1 Introduction
2 Généralités
2.1 Le diabète
2.1.1 Définition
2.1.2 Epidémiologie
2.1.3 Physiopathologie
2.1.4 Classification du diabète
2.1.5 Diagnostic biologique
2.1.6 Traitement des diabètes
2.1.7 Complications du diabète
2.2 Le dossier du patient
3 Objectifs
3.1 Objectif principal
3.2 Objectifs spécifiques
4 Méthodologie de l’étude
4.1 Matériels
4.2 Méthode
4.2.1 Type et période d’étude
4.2.2 Lieu et population d’étude
4.2.3 Déroulement de l’étude
4.2.4 Aspects éthiques
4.2.5 Les variables secondaires
4.2.6 Gestion des données
5 Résultats
5.1 Caractéristiques de la file active
5.2 Caractéristiques biologiques
5.3 Corrélation HbA1c et Glycémie
5.4 Antécédent familial, tabagisme, alcoolisme et activité physique
5.5 Typologie du diabète et du traitement
5.6 Les complications chroniques
5.7 Profils diabétiques avec HbA1c comme critère de jugement
5.8 Complétudes des données des supports d’enregistrement
6 Commentaires et discussion
6.1 Caractéristiques de la file active
6.2 Caractéristiques des mesures anthropométriques
6.3 Caractéristiques biologiques
6.4 Facteurs de risque et habitudes de vie
6.5 Typologie du diabète et de son traitement
6.6 Profils des diabétiques
6.7 Complétudes des données des supports d’enregistrement
7 Conclusion
8 Recommandations
Références bibliographiques
Annexes
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