ETUDE RETROSPECTIVE DES ACTIVITES DU SERVICE DE CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE
INTRODUCTION
Dans les pays en voie de développement les services de statistique sont mal équipés. Si les dossiers ne sont pas bien conservés, ils peuvent poser des problèmes de statistique.
Cette situation rend difficile la recherche en matière de santé et la bonne gestion des preuves scientifiques.
Selon les statistiques de l’OMS, chaque année, 1,2 millions de personnes trouvent la mort sur la route soit plus de 3.000 personnes tuées par jour. En plus de ces tuées, il y a 140.000 blessés dont 15.000 personnes resteront handicapées à vie [1].
En Afrique plus particulièrement au Mali; le traumatisme ostéoarticulaire a constitué le premier motif d’admission dans le CHU Gabriel TOURE avec 89,1% [2].
La même constatation à été faite dans le CHU de Youpogon en Cote d’Ivoire avec 92% [3].
BOUARE.A.D, dans une étude rétrospective des activités du service de chirurgie orthopédique et traumatologique du CHU Gabriel TOURE sur un recul d’un an, a recensé 6903 malades en consultations [4].
Mohamed.A.O, dans une étude rétrospective des activités du service de chirurgie orthopédique et traumatologique du CHU Gabriel TOURE sur un recul de 11 ans, a recensé 92035 malades en consultations soit une moyenne de 8367 malades par année [5].
Selon ZTARK.F, l’étiologie la plus dominante est celle des accidents de la voie publique suivie de coups et blessures volontaires avec respectivement 66,7% et 14,5% [6].
Ce bilan pourrait aider à mieux programmer les activités futures du service, à faire une certaine planification et à améliorer la qualité des prestations.
C’est pourquoi, nous avons jugé nécessaire d’étudier les activités de ce service à travers les consultations externes, les consultations d’urgences, les interventions programmées, l’hospitalisation et les activités de la salle de plâtre de janvier 2014 à décembre 2014.
Objectifs
Objectif général
Etudier les activités du service de chirurgie orthopédique et traumatologique du CHU Gabriel Touré du 1er janvier 2014 au 31 décembre 2014.
Objectifs spécifiques
? Déterminer la fréquence des consultations et des hospitalisations.
? Déterminer la fréquence des affections traumatologiques.
? Décrire les aspects diagnostics et thérapeutiques.
? Déterminer la fréquence des interventions chirurgicales.
Généralités
Les Traumatismes, les Affections Orthopédiques, les Médicaments et la transfusion sanguine.
LES TRAUMATISMES
Définitions
? La Traumatologie
La traumatologie est la science consacrée à l’étude des traumatismes qu’elle ne considère pas comme un accident isolé mais comme une action subite produite sur l’organisme par un facteur extérieur qui provoque dans les tissus et les organes des lésions anatomiques ou fonctionnelles s’accompagnant de la réaction locale ou générale [12].
? Les Traumatismes
Sont l’ensemble des manifestations lésionnelles locales ou générales provoquées par l’action brutale d’un agent vulnérant sur une partie quelconque du corps [14; 25]. Les lésions traumatiques élémentaires les plus couramment rencontrées sont les suivantes :
? Contusion
Ce sont des lésions des tissus profonds (muscles, vaisseau nerfs…) causées par un traumatisme avec meurtrissures des tissus sans rupture de la peau [14; 25].
• Ecchymose
Legé épanchement de sang dans les tissus, visible sur la peau dû à la rupture de petits vaisseaux sous-cutanés, le plus souvent provoqué par une contusion [14; 25].
• Plaies
Ce sont des lésions traumatiques produites par un agent mécanique (épines, clous, couteaux, balles, etc.…) interrompant la continuité de la peau d’une muqueuse [14; 25].
• Déchirure musculaire
C’est une rupture plus ou moins importante des fibres d’un muscle durant et sous l’influence de sa contraction [14; 25].
• Les entorses
Ce sont des lésions traumatiques d’une articulation avec élongation ou rupture ligamentaire [14; 25].
• Luxations
C’est la perte de contact complète et permanente entre deux surfaces articulaires nécessitant un geste de réduction en urgence [14; 25].
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Les lésions traumatiques ainsi définies sont dues à plusieurs groupes d’étiologie, il s’agit dans la majorité des cas d’accidents de toute nature, de coups et blessures, de catastrophes naturelles etc.
? Les accidents
Ils sont définis comme des évènements survenant de façon imprévue.
? Les coups et blessures
Ce sont des lésions enregistrées après réception des coups sur le corps. Ils peuvent être volontaires ou involontaires.
? Les catastrophes naturelles
Comme le séisme; coup de foudre; éboulement de terrain etc.
? Les accidents de la voie publique (AVP); accidents de travail; accidents de sport; accidents domestiques.
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Au cours de l’examen d’un traumatisé de membre, le pouls distal doit être toujours recherché.
– L’évaluation de la liberté des mouvements des articulations doit être toujours un point de l’examen en ortho – traumatologie.
? Autres examens cliniques
• La mesure comparative du tour d’une partie du membre,
• La mensuration comparative de longueur des membres,
• Un examen neurologique et une évaluation comparative du tonus musculaire des membres.
L’examen clinique permet de poser assez souvent le diagnostic. Il sera complété par des examens secondaires.
? Les examens secondaires ou para cliniques
• Imagerie
Il s’agit de la radiographie standard, l’IRM, le scanner ou TDM, la scintigraphie osseuse, l’échographie.
• Biologie
Il s’agit de la numération formule sanguine (NFS), la vitesse de sédimentation (VS), la protéine C réactive (CRP), groupage rhésus ; urée, créatinémie, TP, TCA, électrophorèse de l’hémoglobine etc.
Au terme de ces examens cliniques et radiologiques, les lésions traumatiques seront caractérisées par leur nature, leur siège, le type de déplacement. De ces caractéristiques dépendra la conduite à tenir pratique, donc thérapeutique.
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Nous parlerons essentiellement du traitement des fractures et luxations. Ce traitement obéit à une règle à trois temps à savoir la réduction, la contention et la rééducation.
? La Réduction
La réduction est l’opération par laquelle on met en bonne place les surfaces articulaires luxées ou les fragments osseux fracturés.
La réduction est possible selon l’importance du déplacement et l’âge du patient. La réduction peut se faire sous anesthésie générale, locale, ou sans anesthésie.
Selon la méthode, il existe deux sortes de réduction :
• La réduction orthopédique
Elle a lieu à foyer fermé et de préférence sous amplificateur de brillance. Elle consiste à exercer une traction axiale sur le membre traumatisé et à corriger le déplacement en imprimant le mécanisme inverse qui a provoqué le déplacement.
Techniquement, on distingue : La réduction manuelle, la réduction sur table orthopédique, la réduction par traction continue.
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Les bandes plâtrées, leur utilisation exige certaines mesures :
• Une organisation particulière de la salle de plâtre.
• Le respect des points saillants du corps pendant la pose du plâtre.
• Les articulations sus et sous-jacentes de la lésion doivent être immobilisées.
Les différents types de plâtrage les plus couramment utilisés :
Le boléro plâtré, le plâtre thoraco-brachial, le plâtre pendant, le plâtre brachio-antébrachio-palmaire, la manchette plâtrée, la minerve plâtrée, le pelvis-pédieux, le cruro-pédieux et la botte plâtrée.
L’immobilisation plâtrée ne neutralise que certaines forces, elle respecte cependant l’hématome qui est le point de départ de la formation de cal et les connexions musculo-périostées.
Autres méthodes d’ostéosynthèse
Les clous flexibles d’Ender dans les fractures du col du fémur, les fixateurs externes dans les fractures ouvertes de la jambe. L’une des condition du traitement des fractures est l’immobilisation, il s’agit d’immobiliser notamment les articulations sus et sus jacentes de la lésion ou de toute autre articulation qui par des mouvements exerce une force néfaste sur le foyer de fracture déjà réduit .
? La rééducation
Elle a pour but de redonner au malade toutes ses fonctions perdues. De nos jours beaucoup de moyen sont utilisé à savoir la kinésithérapie, la physiothérapie, la balnéothérapie, la radiothérapie etc.
Ici nous parlerons seulement de la kinésithérapie.
les complications
On distingue plusieurs variétés de complications résiduelles du traitement des fractures et luxations :
? Les pseudarthroses :
La pseudarthrose se définit habituellement comme l’absence de consolidation d’une fracture 6 mois après le traumatisme [11].
Elle a comme étiologies :
L’interposition de tissus musculaires périostées ou osseux entre les deux fragments ; l’utilisation de matériels d’ostéosynthèse inadaptée ; la perte importante de substances osseuses avec absence de réduction ; l’effet inhibiteur de l’ostéogenèse par le rayonnement X intempestif ; une immobilisation insuffisante ou tardive et la marche précoce par rupture de néo-vaisseaux.
? Le retard de consolidation :
Est l’absence de consolidation d’une fracture dans les délais classiques pour ce type de fracture. L’évolution peut aboutir soit à la consolidation, soit à une pseudarthrose. Il reconnait comme étiologies toutes les fractures susceptibles d’avoir un effet sur le processus de l’ostéogenèse [11].
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La présence de débris d’os spongieux au sein d’un muscle ou d’un tendon est un facteur prédisposant au développement d’ossifications anarchiques [11].
? L’algodystrophie :
Le tableau clinique associe une douleur d’allure pseudoinflammatoire, sans topographie précise, des modifications de la peau et des phanères avec l’hypersudation, trouble de la
thermorégulation, disparition des plis cutanés, des troubles de croissance des poils et des ongles. Elle est due à un dérèglement du système nerveux végétatif [11].
? La nécrose post-traumatique :
Certaines épiphyses se caractérisent par une vascularisation terminale, c’est-à-dire une seul artère. Si le trait de fracture passe par le trajet de l’artère, le risque de nécrose est important. Ainsi, les fractures du col du fémur, les fractures du scaphoïde carpien,
les fractures du col de l’astragale, comportent un risque de nécrose de l’extrémité articulaire proximale [11].
? L’ostéoporose post-traumatique :
Plusieurs auteurs ont maintenant prouvé que la masse osseuse d’un membre fracturé diminue jusqu’au cinquième mois posttraumatique puis il existe une régénération qui reste partielle un an après la fracture [11].
Les lésions non traumatiques
Définitions
? Les affections orthopédiques :
L’orthopédie est la science qui étudie les déformations de l’appareil locomoteur qu’elles soient congénitales ou acquises [12].
? Les affections ostéo articulaires :
Ce sont des affections inflammatoires aigues ou chroniques qui touchent les articulations. Elles regroupent les arthrites rhumatismales ou arthrites inflammatoires, et les arthrites
infectieuses.
METHODOLOGIE
Matériel et Méthode
Le cadre et lieu d’étude
Notre étude a été réalisée dans le service de chirurgie orthopédique et traumatologique du C.H.U Gabriel TOURE de Bamako.
Situation géographique
Le centre hospitalo-universitaire Gabriel TOURE est situé au centre commercial de Bamako et limité :
? Au Nord par l’état major des armées de terre.
? Au Sud par le TRANIMEX.
? A l’Est par le quartier « Médina-Coura ».
? A l’Ouest par l’Ecole Nationale d’Ingénieur (ENI).
Le service de chirurgie orthopédique et Traumatologique comprend deux bâtiments dont un situé au rez-de-chaussée du pavillon « Bénétieni Fofana » dans la partie Nord de l’hôpital, face à l’état Major de la gendarmerie et un bâtiment annexe situé dans
la partie Sud de l’hôpital à l’étage du service de la réanimation adulte dans la partie sud de l’hôpital.
CONCLUSION
Les accidents de la voie publique ont représentés 39,06% des étiologies le plus fréquents en consultation. Les fractures fermées ont été le diagnostic le plus fréquent soit 40,3%. La prédominance masculine a été nette avec un sexe ratio de 1,4 en faveur des hommes et dans la majorité des cas il s’agit des personnes âgées de 50 ans et plus avec un âge moyen de 38 ans. Le traitement chirurgical à été réalisé dans 3,9% des cas. Le retard dans la consultation, la croyance aux traitements traditionnels sont les facteurs prédisposant aux complications.
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Table des matières
I-INTRODUCTION
OBJECTIFS
II-GENERALITES
III-METHODOLOGIE
IV-RESULTATS
V-COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
VI-CONCLUSION
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