Etude rétrospective de l’évolution des effectifs de Fuligule nyroca

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Cadre physique

Géologie

Les principaux traits géologiques sont en grande partie dus aux surrections alpines du tertiaire. Durant le quaternaire des mouvements transverses et les phénomènes de torsions ont mis en place une série de dômes et de cuvettes. On peut de l’intérieur vers l’extérieur du lac décrire les formations géologiques suivantes (ABBACI, 1999) :
-les sols de marécages inondés (a3), couches relativement récentes reposant sur un fond constitue de limons et d’argiles de Numidie. C’est la formation qui couvre et caractérise l’ensemble de la cuvette du lac.
-les sables et limons (a2g) datant du Néopleistocéne qu’on retrouve juste a la périphérie des vallées Sud-ouest et Nord du lac Tonga, on la retrouve plus loin au niveau des fonds de vallées Sud et Est.
-les deltas des tributaires du Tonga(A) couvrant de grandes superficies au niveau des pleines de Oued El Hout (Sud-est) et d’Oum Teboul(Nord-est), c’est une formation récente résultant d’apports alluviaux arrachés par des Oueds devenant torrentiels en hiver.
-les dunes récentes (a2d) datant du Néopleistocéne se trouvant au nord du lac séparant celui-ci de la mer. Les sables ont pour origine la dégradation sur place de molasses et des grés de Numidie.
-les argiles de Numidie et de Kroumiere (13a) datant de l’Eocène. C’est une formation plus importante au sud et a l’est du lac.
-les grés de Numidie de Kroumirie (13b) datant du Lattomfien. Au niveau du bassin versant Est du lac Tonga, la foret d’El Kala composées principalement de Quercus suber et d’Eucalyptus spp, repose essentiellement sur ces grés importants également au sud.
-les alluvions limoneuses (a2) datant du Néopleistocéne.

Pédologie

On distingue des sols de marais dans la partie centrale du lac, des sols tourbeux au niveau de l’aulnaie et autour du lac des sols de prairies marécageuses.
Une étude plus récente établie par SETHYCO (Sociétés d’études hydrologiques de Constantine) en 1983, sur les rives du lac et les estuaires de ses deux oueds, n’a retenu que trois catégories de sols : les sols peu évolués régosoliques, les sols vertiques et les sols hydromorphes a Gley. (Figure 03)

Hydrologie

Le lac Tonga est un milieu semi artificiel. Il a fait l’objet des plusieurs tentatives d’assèchement qui se sont échelonnées de la fin du 19é siècle jusque vers 1940.Le but des travaux engagés était de canaliser les deux principaux affluents directement ver la mer pour réduire les apports vers le plan d’eau, et d’évacuer le reste des apports en drainant le lac vers une digue qui partage la dépression centrale en deux ou elle est pompée et rejetée dans le prolongement du canal de la Messida. Le lac reçoit également les eaux souterraines des nappes des terrains qui le bordent tout autour. c’est a ce flux souterrain que l’on doit l’échec des tentatives d’assèchement (MPRH/ONDPA, 2004).
Théoriquement le bilan hydrique du plan d’eau est excédentaire de 20Hmᵌ qui s’écoulent vers la mer par le canal de la Messida mais, dans le cas précis du lac Tonga, il ne faut considérer que les apports du bassin versant de l’Oued El Hout, puisque l’Oued El Eurg est canalisé et ne se jette plus dans le lac. De plus, la digue étant en mauvais état, une fraction seulement des eaux de l’Oued El Hout rejoint effectivement le plan d’eau (MPRH/ONDPA, 2004).
•Bathymétrie
Les mesures bathymétrie font ressortir que le lac Tonga est un plan d’eau peu profond. La profondeur maximale mesurée en période estivale est de 1,80m.la profondeur moyenne est de 1,20m
Dans sa majeure partie, la topographie du fond du lac peut être considéré comme très homogène.
•Volume
Le manque de données sur l’ensemble du site ne permet pas de procéder au calcul précis du volume. On peut néanmoins estimer ce dernier à partir de la profondeur moyenne qui donne une valeur de 28.000.000mᵌ environ en période de pré étiage.
Le caractère endoréique du lac Tonga l’expose a des variations sensibles de son volumes et de sa surface en eau. L’intense évaporation estivale peut retirer un volume d’eau important, supérieur a 50%du volume maximum (MPRH/ONDPA, 2004).

Cadres climatiques

Pour caractériser le climat de notre site d’étude, le lac Tonga, nous avons utilisé les données météorologiques de la station limitrophe d’El Kala.

Vent

Jouant an très grand rôle dans la région, ils sont relativement stables depuis le Quaternaire récent ; les plus violents sont ceux du Nord-est souvent liés aux pluies d’équinoxes, qui apportent les précipitations les plus importantes venues de l’Atlantique.
D’une manière générale la période hivernale se caractérisé par des régimes de Nord et de Nord-Ouest forts. En revanche, la période estivale se caractérise par des vents de Nord-est et sud ou sud-est chauds. Le sirocco, qui souffle environ 14 jours par an, il a une influence très importante sur le cycle d’eau dans la nature, il augmente l’évaporation et favorise la sécheresse et l’apparition de violents incendies de forêts (DAJOZ, 1971).

Nébulosité

Ce facteur n’a jamais été intégré dans les données climatiques de la région, malgré son caractère quasi-permanant durant le printemps et le début de l’été. La proximité de la mer et les étendues des zones humides depuis les marais de la Mekhada jusqu’au lac Tonga, en sont les principaux responsables (BENYACOUB, 1993).

Humidité

La proximité de la mer jouant le rôle de condensateur des masses d’air tropical. Ce paramètre dont les valeurs sont relativement élevées a proximité du littoral, atteint les valeurs les plus fortes au levée et au couché du soleil et habituellement dans les mois les plus froids (janvier et décembre).cette humidité élevée de l’air, même en période estivale, explique que la région puisse être plongée dans un voile de brune ; véritable compensation pour les végétaux ne bénéficiant presque d’aucune précipitation durant l’été

Biodiversité du lac Tonga

Flore

La flore du lac Tonga représentée par 81 espèces appartenant a 31 familles qui forment 14 groupements végétaux (KADID 1989). ABBACI (1999) a réalisé une cartographie de la végétation du lac et a échantillonné 309 espèces réparties en 71 familles et 47 ordres.
La végétation aquatique abondante de ce lac joue un rôle prépondérant dans la répartition des espèces d’oiseaux d’eau en offrant à la fois l’abri et l’aliment. Elle est principalement composée par des ilots de Thypha angustifolia, Irispseudoacorus, Scripus lacustris, S.maritimus Phragmites australis, Salix pedicellate et Sparganium erectum. En printemps, nous assistons à l’émergence et la floraison d’une hydrophyte très envahissante des espaces d’eau libres
Nymphaca alba (ABBACI 1999).

Faune

L’étude de l’avifaune du Tonga réalisée entre 1996 et 1998 a reconfirmé une fois de plus la place et l’importance de ce site pour l’hivernage et la reproduction d’un grand nombre d’oiseaux d’eau. Une richesse spécifique totale de 64 a été recensée.
Le lac Tonga accueille classiquement en janvier prés de 25000 Anatidés et Foulque et abrite la nidification de plusieurs espèces dont l’Erismature a tête blanche (Oxyura leucocephala), et le Fuligule nyroca (Aythya nyroca), la Taléve sultane (Porphyrio porohyrio), la Guifette moustac (Chlidonias hybridus) et une colonie composée hérons (BOUMEZBEUR,1993)

Modèle biologique

Présentation de l’espèce

Systématique

Notre modèle biologique est l’un des oiseaux d’eau les plus communs en milieu aquatique. C’est un Anatidé .communément appelé dans la dénomination binominale le Fuligule nyroca (Aythya nyroca).

Biométrie

Selon MULLARNY et al 2007, les mensurations biométrique du Fuligule nyroca sont :
. Taille : 38 à 42 cm
. Envergure : 60 à 67 cm
. Poids : 650 à 800 g
. Longévité : 8 ans

Description générale

Le Fuligule nyroca, canard plongeur de taille moyenne à une tête marron roux foncée. La poitrine, les flancs et le dessus sont plus sombre. Les sous-caudales, blanc pur, sont nettement visible contrairement au ventre et à la bande alaire également blancs qui sont normalement peu perceptibles lorsque l’oiseau est posé sur l’eau. L’œil est blanc pour le mâle. La femelle possède des couches plus ternes et tirant plus sur le brun. L’œil est sombre. La confusion est possible avec la femelle du Fuligule morillon mais des différences morphologiques apparaissent a l’évidence : le corps est relativement plus court, le bec plus long. La forme du crane plus haut dans sa partie centrale et dépourvu de toute huppe finit de dissiper tout doute. (Photos 01)

Ecologie

Le nyroca fréquente les lacs, les marais et les marécages situés en milieu ouvert, avec une végétation fournie. En hiver, il habite également les étendues d’eau ou les réservoirs dégagés, les cours d’eau a débit lent et les lagunes littorales .Il niche dans les zones humides d’eau douce peu profondes, riche en végétation et en faune .C’est une espèce monogame et son association avec son partenaire dure en général une seule saison. Les couples se forment tard et arrivent sur les lieux de reproduction au mieux à la mi-mars. Le nid est construit a terre a proximité de l’eau, Il n’ya qu’une seule couvée annuelle, totalisant en moyenne entre 7 et 10 œufs. L’incubation chez cette espèce dure 25 a 27 jours (DELACOUR, 1959 ; CRAM & SIMMONS, 1977 ; JONGARD. 1978) les poussins sont nidifuges et s’envolent a l’âge de 55 a 60 jours, chez le nyroca la maturité sexuelle est atteinte à 1 an.
Sa nourriture végétale, comprend des feuilles, des graines de divers plantes aquatiques qu’il recueille en surface ou sur les berges ; mais également des larves d’Odonates, des trichoptères et des coléoptères aquatiques ; des crustacés et des mollusques.

Statut

Actuellement et selon la dernière classification UICN de la liste rouge des espèces menacées, le Fuligule nyroca occupe toujours le statut d’espèce quasi menacée (Near Threatened) (UICN, 2009). (Tableau 03)
En Europe le nyroca occupe le statut d’espèce «Vulnérable » (BIRDLIFE INTERNATIONAL.2004 ; QNINBA et al.2008).
En Algérie, l’espèce est protégée par le décret N⁰83-509du 20 aout 1983 et l’ordonnance N⁰06-05 du 15 juillet 2006 relative a la protection et a la préservation de certaines espèces animales menacées de disparition.

Répartition en Algérie

Au XIX siècle, l’espèce a été connue du lac Fetzara, où elle a niché en masse, des marais de Zana et de Djendjeli (HEIM De BALSAC et MAYAUD, 1962). JACOB et al, (1979), l’ont trouvé à Réghaia, (un couple en 1978 et peut être un autre en 1977 et Ven Den Berg (in ISENMANN et al.2000) a observé un groupe le 27 juillet 1982 à Boughzoul. BOUMEZBEUR (1993) a confirmé sa nidification en 1991 et 1992 autour d’El Kala : Mekhada, lac des Oiseaux (1-2 couples) et, surtout le lac Tonga (550-600 couples, population nicheuse déjà estimée à plusieurs centaines de couples en 1994). De plus, elle est connue comme hivernante (surtout régulière autour d’El Kala, irrégulière dans l’Oranais, en faible nombre à Réghaia et 3 individus le 9 novembre 1985 à Boughzoul) et comme migratrice (octobre-novembre/début décembre et mars à mi-mai) (in ISENMANN et al. 2000). Plusieurs observations sahariennes (28 décembre au 13 mars, El Goléa, Tamerna/Touggourt et Ouargla). ( in ISENMANN et al, 2000).
Une observation de 13 individus le 1 octobre 1985 à Hassi Nebka (El Goléa) a sans doute concerné les migrateurs en route pour le Sahel (in ISENMANN et al, 2000).
L’essentiel des nicheurs algériens va probablement hiverner au Sud du Sahara où une moyenne de 4000 individus a été trouvée hivernante entre 1983 à 1987. Dans le Delta intérieur du Niger au Mali (ROUX et JARRY1984, ROSE et PIROT1990 in ISENMANN et al, 2000).

Méthodologie de travail

Afin de répondre aux objectifs définis pour cette étude, nous avons procédé au suivi de la dynamique de population de l’espèce étudie et a l’étude de leur biologie de la reproduction.
Notre étude a porté sur le mois de Mars jusqu’à le début de Juillet 2011 (120 jours), située au début de la période de reproduction. Leur recensement qui est l’un des aspects fondamentaux de cette étude, nous a conduits à sélectionner les méthodes les plus appropriées, a les éprouver et a les adapté sur le terrain.
Des sortie hebdomadaires ont été effectuées au cours des quelles nous avons procédé aux recensements des adultes, males et femelle et des nichées.
Pour le dénombrement des oiseaux d’eau au niveau de notre site nous avons utilisé : un télescope, une paire de jumelles et une longue vue.
En ce qui concerne l’étude de la reproduction, nous avons utilisé le matériel suivant :
– une barque pour la prospection des nids.
– un pied à coulisse pour la mesure de la longueur et de la largeur des œufs.
– une balance pour la pesée des œufs.
– un maitre ruban pour la mensuration des nids (diamètre externe, diamètre interne, hauteur du nid et la profondeur de l’eau.)
– un GPS pour le positionnement des nids et les postes d’observations.
Les postes d’observation sont essentiellement choisis selon : la vision globale du site et la répartition des bandes d’oiseaux sur le site.
Sur la base de ces deux critères, quatre (03) poste d’observations nous ont permis d’effectuer notre travaille :
1. Maizila (le long de la berge occidentale)
2. Fed-Mrad (Oued Elhout)
3. La digue

Suivi de la dynamique de population

La méthode de dénombrement des couples cantonnés et des individus isolés, proposée aux Etats Unis par Evans et al. (1956) et DZUBIN (1969), et en Europe par HILDEN(1964) et GRENQUIST (1965), selon ces chercheurs, la mieux adaptée pour obtenir une densité convenable des espèces ayant une structure en couples bien marquées. Pour ce volet de l’étude nous avons procédé au dénombrement direct des oiseaux un par un :
– male isolés ou en petits groupe
– femelles isolés ou en petite groupes
– males et femelle en groupe (notamment au début de prénidification)
Le dénombrement à lieu avant et au début de la période de ponte et de l’incubation, au moment où la plupart des couples sont cantonnés.
Très souvent, dans ce cas, le travail de l’observateur est compliqué par le fait que les Anatidés manifestent un cantonnement lâche et instable, Il est donc nécessaire d’avoir une bonne connaissance de certains aspects de la biologie de reproduction des Anatidés pour déterminer avec précision l’époque de leur cantonnement.
Durant cette période, la distribution des couples sur un plan d’eau se révèle généralement assez homogène et il est rare de trouver deux couples ensemble. Cette méthode consiste donc à recenser tous les couples cantonnés et les individus isolés. Les mâles et les femelles sont alors associés pour former des paires qui seront considérées comme des couples nicheurs potentiels, avec le risque de comptabiliser quelques mâles célibataires. Selon DZUBIN (1969) et TOURNIER (1979), cette méthode fournit de très bons résultats, permet d’obtenir la densité des couples cantonnés considérés comme des couples nicheurs potentiels, et généralement d’apprécier l’attraction exercée par le plan d’eau considéré à l’égard des nicheurs potentiels.

Suivi de la reproduction

Recherche systématique des nids

La recherche systématique des nids s’applique principalement aux espèces dont la structure en couples et le cantonnement sont peu marqués. Elle s’applique particulièrement bien aux canards plongeurs, et surtout aux espèces qui nichent dans la végétation.
Cette méthode consiste à prospecter méthodiquement la végétation émergée sur toute la surface du secteur étudié, afin de repérer les différents habitats susceptibles d’accueil des nids. Les recherches sont effectuées durant la période de reproduction. Cette méthode permet d’estimer les couples ayant réussi à pondre. Le suivi de la réussite de pontes, lui, peut nous renseigner sur le nombre de pontes qui arrivent ou non à terme, celles qui seront abandonnées et celles enfin qui sont la proie des prédateurs. Grâce à ces informations, on peut connaître le maximum des individus viables, le nombre de ceux qui ont été détruits et l’effectif des individus ayant désertés leur nid. Cependant, le nombre des couples qui ne se sont pas produits, n’est pas pris en compte dans l’expression de la densité ainsi mesurée.
La recherche des nids, a toujours été menée sur la même zone que nous prospections chaque semaine, pour rechercher et contrôler les nids.
Les nids détectés étaient d’abord numérotés à l’aide d’un papier collant attaché à la végétation des berges, puis nous prenions note la mensuration des œufs et la mensuration des nids.
Le déplacement à l’intérieur du lac se fait exclusivement à l’aide d’une barque. (Photos 02)

Matériaux de constructions et localisation des nids

Le nid du nyroca est une dépression dont la structure assez solide forme une coupe très nette garnie d’une épaisse couche de végétaux, et de plumes. Le nyroca dissimule bien son nid au sein de la végétation haute et très dense. Le matériau de construction est composé presque en totalité de tiges et de feuilles sèches de végétaux pris dans les environs. Le plus souvent, ce sont celles de Thypha angustifolia, Scripus lacustris qui sont les plantes émergées dominantes sur le lac Tonga.(Photos 03)

DISCUSSION

De par son adhésion a la convention de RAMSAR relative aux zones humides d’importance internationale particulièrement pour les oiseaux aquatiques, l’Algérie dispose d’un nombre relativement importants de sites qui recèlent un intérêt écologique majeur notamment pour les oiseaux dont l’existence en dépend.
En effet, depuis son adhésion à la convention, en 1982, l’Algérie a inscrit treize zones humides d’importance internationale pour l’hivernage et la nidification des oiseaux d’eaux. Ces sites totalisent une superficie de 1,8 millions d’hectares, parmi ces sites le lac Tonga inscrits en 1983. Le Fuligule nyroca est une espèce globalement menacée, classé comme Vulnérable (COLLAR et al, 1994). Les principaux quartiers de nidification de l’espèce sont concentres aux latitudes moyennes 40⁰N-50⁰N. L’espèce affectionne les vastes pièces d’eau peu profondes, riches en végétation submergée et/ou flottante et bordées d’émergents (Phragmites).
BOUMEZBEUR(1993) a confirmé sa nidification en 1991 et 1992 dans la région d’El Kala, au niveau de la Mekhada, lac des oiseaux et surtout au lac Tonga ou la population nicheuse a été déjà estimée a plusieurs centaines de couples en 1984(CHALABI et al.,1985).L’espèce est également observée au sahara en hiver, a El Goléa ,Tamerna/Touggourt et Ouargla. La probabilité d’hivernage de l’essentiel de la population algérienne au sud du Sahara (Niger, Mali) a été posée (ROUX & JARRY, 1984 ; ROSE&PIROT 1990 in ISENMANN&MOALI,2000).
Au lac Tonga, BOUMEZBEUR (1993) signale très peu d’hivernants entre décembre et janvier (généralement moins de 20 individus. Les comptages hivernaux internationaux révélent cependant des effectifs de 1500 et 717 Nyrocas, respectivement en 1993 et 1997.En janvier 2007,1139 individus et plus récemment, en janvier 2011,79 individus ont été dénombrés (Parc national d’El Kala).
Non loin de l’Algérie, En Tunisie, l’espèce était considérée comme essentiellement migratrice, avec un petit contingent d’hivernants dont les principaux quartiers d’hiver étaient situés en Afrique tropicale (ISENMANN et al.,2005). En 1971 et 1993 d’importantes concentrations de Fuligule nyroca ont été enregistrées :2500 individus en janvier 1971 a
Sebkhet Sidi Mansour et 1400 en aout 1993 au barrage d’El Houareb (AZAFZAF,2003).La multiplication des mentions de nidifications a partir des années 1990 traduit un réel essor de l’espèce a mettre en relation avec la création de nombreux lacs permanents d’eau douce bordés de massifs de roseaux qui lui conviennent bien. C’est le cas notamment au Cap Bon et le sud (région de Douz) (ISENMANN et al., 2005).En octobre 2001,un maximum de 1682 individus a été compté dans les zones humides sahariennes Ghidma et Oued Lebna. Des données récentes sur les sites de reproduction du nyroca en Tunisie suggèrent la présence de plus de 80 couples (AZAFZAFE, 2003).
Au Maroc, le Nyroca est signalé comme occasionnel ou encore rare notamment en hiver. De petits arrivages d’hivernants provenant probablement de la population ibérique,sont enregistrés vers la fins aout et en septembre a Sidi Bou Rhaba et Douviet .Nombreuses observations menées en octobre et début novembre indiquent divers passages de l’espèce a Merja Sidi Kacem, aux barrages de Mechra Homadi et Mohamed V, avec des effectifs maximums variant entre 15 et 40 individus (GREEN&HAMZAOUI,1998 ;THEVENOT et al.,2003).La reproduction de l’espèce reste incertaine dans le pays, cependant la population reproductrice de l’espèce du centre de l’Atlas, comme Timdghas et Aguelmam Miami est estimée entre 5 et 10 couples(THEVENOT et al.,2003). Par ailleurs, les récentes observations faites tout dernièrement aux marais de Smir sur la reproduction de plusieurs couples en 2008(EL AGBANI et al.2009) et a la Merja de Sidi Bou Ghaba ou au moins 3 couples s’y sont reproduit en juin 2006(CHREKAOUI, com. pers.), laissent penser a une probable extension de l’espèce dans d’autres zones humides (QNINBA&EL AGBANI,2008). En Turquie , la reproduction du Nyroca est relevé dans la plupart des zones humides du pays excepté le Sud-est d’Anatolie. La population turque est potentiellement l’une des plus importante du monde (KIRWAN et al.,2008) après celle du Bangladesh (ROBINSON&HUGHES,2006).KIRWAN (1997) estime la population reproductrice entre 500-600 couples.
Le total de la population nicheuse en Europe varie entre 11.000 et 25.000 couples (Tucker et Heath,1994) ;cette population est principalement concentrée en Roumanie (6.000 à 15.000 couples), en Ukraine (3.500 à 5.000 couples),en Turquie (1.000 à 3.000 couples),en Moldavie (1.000 a 1.300 couples),en Hongrie(1.200 a 1.600 couples) et dans le sud de la Fédération de Russie(500 à 1.500 couples ; Lysenko ,1992).
Durant les trente dernières années, la population du Paléarctique occidental largement décliné. A la fin des années 1960, CRAMP et SIMMONS (1977) estimaient la population nicheuse dans les pays de la Fédération de Russie a 75.000 couples ;cette population ne comportait plus que 12.000 a 14.000 couples au début des années 1980 pour chuter a 6.000 couples au début des années 1990(TUCKER et HEATH,1994).
Les quartiers d’hivernage de l’espèce dans la paléarctique occidental se situent sur les cotes des mers Noire, Cospienne d’Azou et Méditerranée (CRAMP et SIMMONS ,1977 et RUTSCHKE, 1989).
L’espèce hiverne dans quatre grandes zones avec un effectif mondial de 75.000 individus (Rose et Scott,1994) : le principal contingent de l’espèce est celui qui hiverne en Europe avec 50.000 individus ;alors que l’Afrique sub-saharienne et le sud-est asiatique accueillent, respectivement 10.000 individus chacune ; enfin les hivernants dans le Sud-Ouest asiatique ne sont que de 5.000.
Dans notre cas, les premiers arrivages importants de males ont été observés au début de mars pour l’année d’étude. BOUMEZBEUR (1993) signale de l’arrivée des nyrocas sur le lac Tonga à lieu très tôt dans la saison, entre la mi-février et début mars. HANDRINOS & ACRIOTIS(1977) et RADOUIC et al., (1998) in CALLAGHAN & GREEN(2005) indiquent que les arrivages de nyroca sur les sites de reproductions ont lieu a partir de début mars au Sud de l’Europe et donc en Afrique du Nord, limite sud de l’aire de distribution de l’espèce, ce qui correspond aux données recueillies au cours de la présente étude. POTIEZ (2004) confirme la formation des couples a la fin de l’hiver, la plupart des oiseaux s’accouplant quand ils arrivent sur les sites de nidification. Les couples arrivent sur les lieux de reproduction de début Avril à fin Mai (au plus tôt a la mi-mars).

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Table des matières

I- INTRODUCTION
II- MATERIELS ET METHODES
2-1- Présentation de la région d’étude
2-2- Site d’étude : Le lac Tonga
2- 2-1- Cadre physique
2-2-1-1- Géologie
2-2-1-2- Pédologie
2-1-1-3- Hydrologie
2- 2-2- Cadres climatiques
2-2-2-1-Température
2-2-2-2- Précipitations
2-2-2-3- Vent
2-2-2-4- Nébulosité
2-2-2-5- Humidité
2-2-3- Biodiversité du lac Tonga
2-2-3-1- Flore
2-2-3-2-Faune
2-3- Modèle biologique
2-3-1- Présentation de l’espèce
2-3-1-1- Systématique
2-3-1-2- Biométrie
2-3-1-3- Description générale
2-3-1-4- Ecologie
2- 3-2- Statut
2-3-3- Aire de répartition
2-3-3-1- Répartition mondiale
2-3-3-2- Répartition en Algérie
2- 4- Méthodologie de travail
2- 4-1- Suivi de la dynamique de population
2- 4-2- Suivi de la reproduction
2- 4-2-1- Recherche systématique des nids
2- 4-2-2- Paramètres Démographiques
2-4-3- Analyse statistique
III- RESULTATS
3-1- Suivi de la dynamique des populations
3-1-1- Etude rétrospective de l’évolution des effectifs de Fuligule nyroca en dehors de la période de reproduction (1991-2011)
3-1-2- Evolution des effectifs de Fuligule nyroca en 2011
3-1-3- Répartition et occupation spatiale
3-2- Suivi de la reproduction
3-2-1- Caractéristique des nids
3-2-1-1- Nombre de nids
3-2-1-2- Matériaux de constructions et localisation des nids
3-2-1-3- Mensuration des nids
3-2-2- Biométrie des œufs
3-2-3- Paramètres Démographiques
3-2-3-1- Date et période de ponte
3-2-3-2- Grandeur de ponte
3-2-3-3- Période d’incubation
3-2-3-4- Taux d’éclosion
VI- DISCUSSION
V- CONCLUSION
VI- REFERENCES BIBLIOGRAHIQUES

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