ETUDE RADIOGRAPHIQUE DE LA PNEUMATISATION DU PROCESSUS ZYGOMATIQUE DE L’OS TEMPORAL

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Description

Les composants de l’ATM

❖ La tête de la mandibule
Encore appelée condyle mandibulaire, elle présente une forme oblongue à grand axe transversal orienté obliquement en arrière et médialement.
Elle est reliée au bord postérieur de la branche mandibulaire par l’intermédiaire d’une zone effilée, le col du condyle. Cette configuration évite l’impaction de la tête de la mandibule dans la fosse crânienne moyenne en cas de traumatisme, la fracture du col servant en quelque sorte de fusible.
La tête de la mandibule n’est pas centrée par rapport au col, mais présente un port-a- faux médial surplombant la fossette ptérygoïdienne, qui donne insertion au muscle ptérygoïdien latéral (figure 2 et 3). Les pôles condyliens, latéraux et médiaux, situés à chaque extrémité du condyle, donnent insertion au disque articulaire. Sur une radiographie du crâne réalisée avec une incidence orthogonale, les axes condyliens droit et gauche, passant par les pôles, forment un angle d’environ 130 degrés dont le sommet se projette sur le 1/3 antérieur du foramen magnum.
De forme arrondie chez l’enfant, la tête de la mandibule se modèle au cours de la croissance sous l’effet de la fonction et différencie classiquement un versant antérieur, fonctionnel, composé de deux facettes et un versant postérieur, non fonctionnel, séparés par une crête mousse située au sommet du condyle (figure 5 et 6) [12].
❖ La surface articulaire temporale
Elle présente deux parties bien distinctes. La fosse mandibulaire située immédiatement en avant du méat acoustique externe à la forme d’une cuvette ovalaire destinée à recevoir le bourrelet postérieur du disque articulaire, lorsque les arcades dentaires sont en occlusion. Cette fosse est bordée postérieurement par l’os tympanal qui forme la paroi antérieure du méat acoustique externe. La fissure tympano-squameuse oblique en avant et médialement, constitue la limite postérieure du compartiment articulaire supérieur.
L’éminence articulaire située en avant de la fosse mandibulaire à la forme d’une selle orientée transversalement selon un axe oblique, en arrière et en dedans, parallèle à celui du condyle mandibulaire. Elle est convexe dans le sens sagittal et présente, à son extrémité latérale, le tubercule articulaire antérieur. Son sommet articule avec la tête de la mandibule par l’intermédiaire du disque articulaire lorsque la bouche est grande ouverte [12].
❖ Le fibrocartilage
Les surfaces articulaires sont recouvertes d’un fibrocartilage, non vascularisé et non innervé, qui comprend différentes couches cellulaires. De la cavité articulaire à l’os sous-chondral, on identifie : une couche fibreuse, le périchondre, une couche proliférative pré-chondroblastique, une couche fibrocartilagineuse composée de chondrocytes en maturation à sa partie haute et de chondrocytes hypertrophiques à sa partie basse, une couche de cartilage minéralisé au contact de l’os sous-chondral [12].
L’origine membraneuse de la mandibule et de l’os temporal explique la présence d’un fibrocartilage et non d’un cartilage hyalin comme dans la plupart des articulations synoviales. Le fibrocartilage de l’ATM est à la fois un cartilage articulaire et un cartilage de croissance ce qui le différencie radicalement du cartilage articulaire des os longs, qui est distinct et distant de la plaque de croissance (figure 7).

Les Composants de l’os temporal

❖ La partie tympanique ou os tympanal
Elle a la forme d’un demi-cornet, à concavité postéro supérieure et à base externe, plaqué à la base inférieure du rocher et à la partie horizontale de l’écaille. Il prend part à la constitution du MAE, et à celle de la trompe auditive par son extrémité antérieure.
❖ La pyramide pétreuse ou rocher
Elle a une forme de pyramide triangulaire à base postérieure (mastoïde) et à sommet antérieur (apex). Elle constitue, pour l’essentiel, la partie latérale de l’étage moyen de la base du crâne et, pour une plus faible partie, le bord antérieur de l’étage postérieur ou fosse postérieure de la base du crâne. Elle s’étend entre os occipital et sphénoïde. Son grand axe est oblique en avant et en dedans en faisant un angle de 45° à 52° avec le plan sagittal. Sa face antéro-supérieure, endocrânienne, participe au plancher de la fosse cérébrale moyenne. Sa face postéro-supérieure, également endocrânienne, forme le mur antérolatéral de la fosse cérébrale postérieure. Elle est marquée par le port acoustique interne. La face inférieure, exocrânienne, s’articule avec l’os tympanal en avant. En arrière se situe le foramen stylo-mastoïdien, orifice exocrânien du nerf facial. En dedans, on trouve la fosse jugulaire, empreinte de la veine jugulaire interne (VJI), et en avant, l’ostium externe du canal carotidien. L’apex pétreux s’encastre dans le dièdre compris entre la grande aile et le corps du sphénoïde. Cet encastrement constitue le foramen lacerum occupé par l’artère carotide interne (ACI).
La mastoïde correspond à la base de la pyramide. Elle est constituée d’une partie squameuse antérolatérale et d’une partie pétreuse postéro-médiale. Le processus mastoïde donne insertion à des muscles du cou (sterno-cléido-mastoïdien, digastrique). Elle est creusée de cellules pneumatisées reliées entre elles et avec la caisse du tympan [12].
L’oreille moyenne
La caisse du tympan est une cavité creusée dans la partie pétreuse, fermée latéralement par les parties squameuse et tympanique. Elle a une forme de parallélépipède à six faces, oblique en avant, en bas et en dedans, et contient la chaîne ossiculaire. La partie centrale ou atrium ou mésotympan est fermée latéralement par le tympan. En haut se situe l’attique ou épitympanum. En bas, l’hypo-tympanum est en rapport avec le bulbe de la VJI. En avant, le protympanum se prolonge par la trompe auditive. En arrière se situe le rétro-tympanum. Le toit de la caisse est une paroi mince, le tegmen tympani, qui sépare la caisse de la fosse cérébrale moyenne [39]. La chaîne ossiculaire est composée par le marteau, l’enclume et l’étrier. L’étrier s’articule par la platine avec la fenêtre du vestibule et y est stabilisé par le ligament annulaire. Sur l’étrier s’insère le muscle stapédien. Le marteau est maintenu par des ligaments antérieur, latéral et supérieur, par le muscle tenseur du tympan et par la membrane tympanique. L’enclume est seulement maintenue par le ligament postérieur.
Les cellules mastoïdiennes communiquent avec la caisse par l’aditus ad antrum. Ce canal débouche sur une première cellule, l’antre. En haut, elle est séparée de la méninge temporale par une fine cloison osseuse, le tegmen antri, prolongement postérieur du tegmen tympani. La trompe auditive est formée par l’union d’un tube fibro-cartilagineux antéro-médial et d’un tube osseux postéro-latéral, faisant communiquer la paroi latérale du rhinopharynx et la cavité tympanique, se dirigeant vers le haut, en arrière et latéralement (figure 8).
L’oreille interne
Le labyrinthe osseux, à la partie antéro-interne du rocher, constitue une coque d’os compact autour du labyrinthe membraneux dont il est séparé par les espaces périlymphatiques. Il comprend une cavité centrale, le vestibule, d’où naît en avant la cochlée, et où viennent s’implanter en arrière, en haut et en dehors les trois canaux semi-circulaires. Le labyrinthe membraneux, à l’intérieur du labyrinthe osseux, est formé d’une tunique fibreuse doublée intérieurement d’une tunique épithéliale différenciée à certains niveaux pour former les zones sensorielles. Il contient le liquide endolymphatique. On distingue le labyrinthe postérieur ou vestibule, organe de l’équilibre comprenant utricule, saccule et canaux semi-circulaires, et le labyrinthe antérieur ou cochlée, organe de l’audition [39].
❖ La partie squameuseou écaille
Elle présente deux parties: verticale et horizontale. La partie squameuse verticale est une lame osseuse aplatie transversalement. Elle forme le mur latéral de la fosse cérébrale moyenne. La partie verticale peut être divisée en écailles pré, sus, et rétro-méatiques. La partie squameuse horizontale se prolonge par l’apophyse zygomatique à partir de ses deux racines : une racine sagittale postéro-externe qui surplombe le méat acoustique externe (MAE); et une racine transversale antéro-interne qui constitue le condyle du temporal, participant à l’articulation temporo-mandibulaire.
Le processus zygomatique s’individualise au-dessus du MAE pour se diriger en dehors et en avant. Son extrémité antérieure s’articule avec l’os zygomatique pour former l’arcade zygomatique.
Avant

LA PNEUMATISATION DU PROCESSUS ZYGOMATIQUE DE L’OS TEMPORAL

Définition

La pneumatisation d’un os est la présence ou le développement de cavités remplies d’air. La pneumatisationde l’os temporal est très rare, mais lorsqu’elle se présente, elle constitue une potentielle complicationde la chirurgie de l’éminence temporale. La pneumatisation commence dans le processus mastoïde de l’os temporal, après la puberté et atteint ensuite sa taille maximale en plusieurs années (figure 10).
En plus de la pneumatisation du processus mastoïde, des cellules d’air accessoires peuvent se développer à de nombreux endroits de l’os temporal, notamment sur le processus zygomatique de l’os temporal et son éminence articulaire (figure 10).

Classifications

La détection de cette variante anatomique est souvent fortuite et associée à une exploration radiographique panoramique de l’articulation mandibulaire. Tyndall et Matteson ont classé les ZACD selon la localisation et l’aspect.
La localisation peut être bilatérale ou unilatérale. Selon l’apparence nous avons trois types : uniloculaire, biloculaire et trabéculaire.
L’aspect uniloculaire, appareil radiographique fait référence à une radio-clarté ovale bien définie (figure11a).
Le type multiloculaire se présente comme une image de l’éminence articulaire en forme d’images multiples, de petite taille radiolaire, donnant l’aspect de nid d’abeilles (figure 11b).
Le type trabéculaire est définit comme le type multiloculaire avec des stries osseux internes (figure 11c) [38].

Moyens d’exploration radiologiques

Radiographies conventionnelles

Plusieurs incidences sont utilisées pour dégager l’articulation. Leur but est d’obtenir une vue anatomique précise et symétrique des interlignes et des structures osseuses sous chondrales et d’observer la fonction essentielle qui est l’ouverture et la fermeture de la bouche. Incidence de Hirtz, Incidence de Schuller, l’Arthrographie, la radiographie panoramique,

Panoramique dentaire

Définition

L’imagerie panoramique également appelée orthopantomogramme est une technique pour produire une image tomographique de la structure unique du visage qui comprend à la fois l’arcade maxillaire et mandibulaire dentaires et leurs structures d’appui.
Elle utilise des écrans renforçateurs et des films appropriés. Lorsque l’appareil est numérique, des capteurs spécifiques sont utilisés mais sans écran renforçateur [7]. L’anatomie radiologique est la base de toute interprétation radiologique. Elle obéit à des règles ; sa compréhension requiert la connaissance de l’anatomie normale des structures traversées par le rayonnement ainsi que de l’interaction entre le rayonnement et les tissus en fonction de la technique radiologique utilisée [7].

Principe

Les particularités de la technique de la radiographie panoramique dentaire dérivent du principe  général de la tomographie et ont été développées par Paatero à la fin des années 1940 [7].
– Le patient est placé assis ou debout devant l’appareil à radiographie panoramique. Le menton en avant, le praticien centre la tête du patient. Ce dernier ne doit plus bouger le temps de la radiographie (de 15 à 20 secondes). C’est l’appareil qui tourne autour du patient.
La source et le porte-cassette se déplacent dans le sens horaire autour des arcades dentaires de forme grossièrement elliptique. Le film dans sa cassette se déplace en sens inverse.
La position et l’épaisseur de la coupe sont définies par le rapport des vitesses respectives du tube radiogène et de la cassette montée de manière mobile sur le porte-cassette. Une augmentation de la vitesse de rotation entraîne une augmentation de l’épaisseur de coupe et un déplacement centrifuge de la coupe (du centre de rotation vers le film).
Une fente verticale à la sortie du tube et devant le film permet d’éliminer les rayons diffusés.
Une coupe horizontale permet (par exemple dans le principe à trois centres (la rotation selon Paalero) de se représenter trois centres de rotation fictifs définis par le faisceau de rayons, vertical et épais de quelques millimètres.

Radiographie tridimensionnelle

Tomodensitométrie (TDM ou Scanner)

La TDM est la meilleure méthode pour l’étude de la structure osseuse. Elle est pratiquée en coupes sagittales directes ou axiales avec reconstruction sagittale. La TDM peut mettre en évidence des signes arthrosiques très précoce, de même que la position du disque qui est peut-être évaluée avec une grande fiabilité.

Cône beam CBCT

Aujourd’hui le Cône Beam CT surpasse la TDM en résolution spéciale dans l’étude des compartiments osseux de l’articulation temporo-mandibulaire [Cavezian R] (figure 14).

ETUDE RADIOGRAPHIQUE DE LA PNEUMATISATION DU PROCESSUS ZYGOMATIQUE DE L’OS TEMPORAL

JUSTIFICATIF

Les cellules d’air pneumatisées présentes dans le processus zygomatique de l’os temporal sont appelées défauts des cellules aériennes zygomatiques (ZACD) [27]. Les ZACD ont été définies comme des «cellules d’air accessoires dans le processus zygomatique et l’éminence articulaire de l’os temporal, qui ressemblent aux cellules d’air mastoïdiennes et qui ne s’étendent pas plus en avant que la suture zygomatico-temporale» [38] .Cette terminologie a été inventée par Tyndall et Matteson en 1987; les mêmes chercheurs avaient précédemment nommé cette entité comme une éminence articulaire pneumatisée [27, 28]. En effet, les ZACD ne sont rien d’autre que des extensions des cellules d’air mastoïdiennes en avant dans le processus zygomatique de l’os temporal.
Une classification des ZACD basée sur leur aspect radiographique panoramique a été proposée par Tyndall et Matteson en 1985 en type uniloculaire, multiloculaire et trabéculaire. Un ZACD uniloculaire apparaît comme une radio transparence avec des frontières bien définies, tandis que le type multiloculaire présente de nombreuses petites cavités à l’intérieur, qui ressemblent à des cellules mastoïdiennes. La variété trabéculaire est essentiellement une entité multiloculaire avec des stries osseuses internes [38, 6].
Lorsque les ZACD ont été démontrés en préopératoire sur une radiographie, ceux-ci peuvent devenir des contre-indications à la réalisation d’interventions chirurgicales telles que l’éminoplastie ou l’éminectomie pour le traitement des luxations mandibulaires car elles peuvent devenir des voies potentielles d’infections intracrâniennes [6]. C’est de ce contexte que ce travail était réalisé.
Objectif :
L’objectif était de faire une étude radiographique de la fréquence et la topographie des ZACD sur une population sénégalaise.

MATERIEL ET METHODES

Type et durée d’étude

Il s’agit d’une étude transversale descriptive portant sur des radiographies panoramiques, qui s’est déroulée de novembre 2019 à mars 2020 (5 mois).

Cadre de l’étude

Cette étude a été menée au service de radiologie dento-maxillo-facial de l’institut d’odontologie et de stomatologie de la faculté de médecine pharmacie et d’odontostomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar .
Le choix du site se justifiait par, la qualité d’images de radiographies panoramiques numériques, le dossier complet et bien entretenu ; contenant le nom prénom âge et sexe ; de chaque patient, par la diversité des profils socio-économiques des sujets, mais aussi par le respect des normes de la radiographie selon le CPIR (commission internationale de la protection radiologique), en prenant compte de la sécurité des sujets ainsi que les opérateurs radiographiques.

Population d’étude

L’étude concernait 545 dossiers de patients sénégalais, consultés à l’institut d’odontologie et de stomatologie de la faculté de médecine pharmacie et d’odontostomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I.ANATOMIE DE L’OS TEMPORAL
I.1. Situation
I.2. Rapports
I.3. Description
II. LA PNEUMATISATION DU PROCESSUS ZYGOMATIQUE DE L’OS TEMPORAL
II.1. Définition
II.2. Classifications
II.3. Moyens d’exploration radiologiques
II.3.1. Radiographies conventionnelles
II.3.1.1. Panoramique dentaire
II.3.1.1.1. Définition
II.3.2. Radiographie tridimensionnelle
II.3.2.1. Tomodensitométrie (TDM ou Scanner)
II.3.2.2. Cône beam CBCT
DEUXIEME PARTIE : ETUDE RADIOGRAPHIQUE DE LA PNEUMATISATION DU PROCESSUS ZYGOMATIQUE DE L’OS TEMPORAL
I. JUSTIFICATIF
II. MATERIEL ET METHODES
II.1.Type et durée d’étude
II.2. Cadre de l’étude
II.3. Population d’étude
II.3.1. Critères de sélection
II.5. Procédure de collecte de données
II.6. Analyse statistique
III. RÉSULTATS
III.1. Données sociodémographiques
III.1.1. Répartition de l’échantillon selon le sexe
III.1.2. Répartition de l’échantillon selon l’âge
III.2. Prévalence des ZACD
III.2.1. Répartition des ZACD suivant la latéralité
III.2.2. Répartition des ZACD suivant l’apparence
III.2.3. Répartition des ZACD selon l’âge
III.2.4. Répartition des ZACD selon le sexe
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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