Etude phénologique des plantes consommées par Propithecus coronatus

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Relation plante-animale

Sur le plan écologique, les différentes formations végétales présentent une interaction avec les populations animales (vertébrés et invertébrés y compris les microorganismes). Pour le cas d’Antrema, la flore et la végétation assurent les habitats et la nourriture de la plupart des espèces animales. Comme le cas de Propithecus coronatus, son habitat est caractérisé par les forêts sèches et les mangroves. D’une part, ces formations végétales lui offre de nourriture, d’abri et de support pour subvenir au besoin quotidienne de ce lémurien. D’autre part, Propithecus coronatus participe à la régénération de la forêt car il joue un rôle important dans la dispersion des graines. A part le lémurien, d’autres espèces comme les oiseaux et les insectes contribuent aussi au fonctionnement écologique de la forêt (pollinisation de fleurs et dissémination des graines).

Milieu humain

Au total, on compte près de 1 000 habitants dans le Fokontany avec une densité de 7,21 habitants par km2 (Andriamanoarisoa, 2006), la moitié de la population est composée de jeunes de moins de 18 ans. Le groupe ethnique majoritaire de la région constituant la population locale est celle des Sakalava Marambitsy, mais on note également la présence d’autres ethnies (Betsileo et Tsimihety) qui ont pu s’intégrer à la communauté par le biais du mariage. L’organisation sociale des populations est assurée par le pouvoir traditionnel (Ampanjaka) et le pouvoir administratif (Président du Fokontany).

Activités économiques

La pèche est la principale activité et la première source de revenu de la population locale dont environ 80 % sont des pêcheurs. Il s’agit surtout d’une pêche traditionnelle en pirogue qui est pratiquée pendant toute l’année et qui est réservée aux hommes dont les produits obtenus (Poissons, crevettes, crabes, etc.) sont à la fois consommés localement et vendus dans la ville de Majunga. Pendant la saison sèche, les enfants et les femmes participent à la pêche aux ≪Tsivakihy≫ ou petites crevettes (Chévaquines) et Varilava (Bichiques).
L’élevage bovin prend aussi une place très importante pour l’ethnie Sakalava car il indique le niveau de richesse d’une famille. Cet élevage bovin est surtout de type extensif : la plupart des zébus sont laissés libres dans la nature sans surveillance particulière (durant des semaines ou des mois), ceci est favorisé par la présence d’une étendue de savane dans la région. L’extension de l’élevage de volailles (poules, canards, oies et dindes) est observée aussi dans les villages du Fokontany Antrema.
La riziculture et la culture maraîchère constituent les principales agricultures qui n’étaient pratiquées que par peu de familles comme celles qui habitent loin de la mer (le cas du village de Masokoamena et d’Ambalarano) et la récolte est destinée pour la consommation locale. La vannerie est une activité traditionnelle spécifiquement féminine qui consiste à tresser les feuilles du « Satrana » (Bismarckia nobilis) et du Raphia (Raphia farinifera) dans le but de confectionner des paniers, des sacs et des nattes. Ces derniers sont ensuite vendus dans les marchés de la ville de Katsepy ou de Majunga.

Recherches bibliographiques

Afin de rassembler le maximum d’informations et d’avoir de plus amples connaissances concernant les sites et le thème d’étude, il convient de faire des études bibliographiques avant la descente sur terrain et pendant la période d’étude. Des consultations de documents concernant la NAP Antrema et le thème d’étude ont été réalisées. Il s’agit d’ouvrages, de thèses, de mémoires, de divers articles de publications, entre autres des documents présentant les caractéristiques de la région et des recherches déjà effectuées sur le même thème.

Méthode d’enquête

Pour avoir des informations concernant Propithecus coronatus et son habitat, une enquête s’est déroulée avec les agents de la NAP et les guides locaux . Les questions sont orientées vers les points suivants : les endroits les plus visités ou fréquentés par Propithecus coronatus dans le site d’étude (tous les territoires, dortoirs, domaine vital) ; les différentes espèces végétales consommées par Propithecus coronatus ; les parties de plantes (feuilles, fleurs, fruits, autres) consommées par Propithecus coronatus ; l’utilisation de ces espèces par la population locale et les autres informations nécessaires sur la phénologie des espèces de plantes consommées par ce lémurien et aux études de son habitat. Les modèles de fiche d’enquête sont présentés en annexe IV.

Prospection et choix des sites d’études

La prospection des sites d’étude permet de repérer les territoires de Propithecus coronatus afin de connaître les sites d’emplacement des plots et de voir l’état de conservation de la végétation, les caractéristiques écologiques de la forêt, ainsi que les espèces végétales qui y sont présentes. Selon la prospection effectuée et les informations recueillies par le guide et l’agent du Projet, quatre territoires de Propithecus coronatus ont été choisis pour faire l’étude sur les caractérisations écologiques de la forêt sèche sur dune de Bako et de Beankama, habitat de Propithecus coronatus et la phénologie des plantes consommées par ce lémurien dans la NAP Antrema.

Observations des groupes de Propithecus coronatus

Des observations ont été effectuées dans les quatre territoires cibles afin de mieux délimiter les territoires de chaque groupe et de répertorier les espèces de plantes forestières, sources d’alimentation pour le lémurien. Cette approche a permis de définir le nombre et la distribution des différents groupes de Propithèques dans les forêts cibles étudiées. Ces observations permettraient également de suivre régulièrement chaque groupe pendant une journée afin de renforcer les informations données par l’enquête sur leurs territoires, leurs activités journalières et leurs régimes alimentaires. Les localités ont été repérées à l’aide d’un GPS. Les noms et les types biologiques des plantes qu’ils fréquentent ont été notés, ainsi que les fruits, fleurs, ou feuilles qu’ils consomment.

Inventaires floristiques

Des inventaires floristiques ont été effectués afin de connaitre toutes les espèces de plantes qui sont présentes dans les sites d’étude, permettant d’obtenir la liste floristique et de déterminer les types biologiques des espèces rencontrées. Des spécimens d’herbiers fertiles ont été recoltés lors de la prospection, pendant les inventaires à l’intérieur des parcelles de relevés de surface et le long du transect de suivi phénologique de chaque territoire de Propithecus coronatus. Les échantillons d’herbiers ont été collectés et séchés (dans un séchoir) pour pouvoir faire une identification ultérieure des espèces présentes dans le site d’étude. La détermination a été faite par des spécialistes et dans l’herbarium du PBZT à Tsimbazaza (TAN) et l’herbarium de la MBEV. Les noms scientifiques de chaque espèce ont été vérifiés sur la base de données Tropicos du Missouri Botanical Garden (MBG) (http://www.tropicos.org, dans l’interface consacrée aux plantes de Madagascar en 2016) et la base de données Catalogue of life (2015 Annual check list).

Etudes qualitatives et quantitatives de la végétation

La méthode de Braun-Blanquet (1965) a été utilisée. Selon cette méthode, le placeau a été monté dans une surface de végétation homogène répondant aux trois critères d’homogénéité phytosociologiques: uniformité des conditions écologiques apparentes, homogénéité physionomique et/ou structurale et homogénéité floristique.
Un placeau de 20 m x 50 m soit 0,1 ha a été placé dans une zone de végétation jugée homogène et fréquentée par Propithecus coronatus. Ce placeau est subdivisé en 10 placettes de dimension de 10 m x 10 m pour faciliter les relevés écologiques (Figure 1). Dans les quatre placeaux montés, toutes les espèces ont été recensées et les paramètres observés (Annexe V) sur chaque individu ont été notés dans une fiche de relevé (Annexe VI). Ces quatre placeaux sont définis comme unité représentative de la végétation pour chaque territoire de Propithèque.

Etude phénologique des espèces consommées par Propithecus coronatus

La phénologie est l’étude de l’apparition d’événements périodiques ou des stades de développements dans le monde vivant, déterminée par les variations saisonnières du climat (Guyon & al., 2010).
Pour l’étude phénologique, quatre parcours de suivi ont été installés avec une largeur de 10 m mais de longueurs différentes selon les territoires de chaque groupe de Propithecus coronatus étudié. Dans chaque parcours, tous les individus adultes des plantes consommées par Propithecus coronatus ayant un DHP supérieur ou égal à 10 cm ont été observés. Pour mieux repérer et suivre les différents individus ligneux, une étiquette portant un numéro d’enregistrement a été attachée sur chacun d’eux (Photo 1). L’observation a été faite tous les 10 jours pendant une période d’un mois (durant la saison sèche et la saison humide). A chaque passage, l’état phénologique de chacun des arbres/arbustes cibles est observé en pleine journée. Les différents stades phénologiques existants à savoir la feuillaison, la floraison et la fructification (Ulrich & Renecofor, 1997) ont été notés (Fiche de suivi phénologique en Annexe VIII). Ces différents stades phénologiques se répartissent comme suit :
 Feuillaison: La feuillaison est le processus permettant l’apparition de bourgeons et le développement du feuillage, depuis le bourgeon dormant jusqu’à la feuille adulte.
Trois stades ont été considérés pour la feuillaison : stade F0 (formations de bourgeons foliaires), stade F1 (présence de jeunes feuilles) et stade F2 (feuillage développé et mature).
 Floraison: La floraison constitue la période de l’épanouissement des fleurs. Trois stades ont été observés: stade Fl0 (formation de bourgeons floraux), stade Fl1 (apparition de boutons floraux jusqu’à l’ouverture totale de la fleur) et stade Fl2 (fin de la floraison où il n’y a plus de fleurs épanouies).
 Fructification: La phase de fructification débute dès la chute des pièces florales (apparition du fruit vert). Deux stades ont été considérés: stade Fr1 (présence de fruits verts) et stade Fr2 (maturité de fruits).

Affinités biogéographiques

En consultant les bases de données disponibles en ligne telle que Tropicos (http://www.tropicos.org, 2016), la répartition des espèces de la formation végétale étudiée selon leur origine biogéographique a été analysée. Elles permettent de répartir les espèces recensées dans 5 groupes de distribution phytogéographique: endémique malagasy, région malagasy (Mascareignes, Comores, Seychelles), pantropicale, cosmopolite et les autres distributions biogéographiques. Une fois que les espèces sont identifiées, elles sont classées selon leur origine biogéographique. La proportion des taxons relevant de chacun des groupes a été calculée par rapport à la richesse floristique totale pour faire ressortir l’affinité biogéographique.

Spectre biologique

Le spectre biologique exprime la proportion des différents types biologiques d’individus des espèces recensées dans un relevé ou un groupe de relevés. La classification utilisée est celle de Raunkiaer (1905), adaptée par Lebrun en 1947 pour les pays tropicaux. Il donne des informations sur les caractéristiques morphologiques grâce auxquelles les individus d’espèces végétales sont adaptés aux milieux dans lesquels ils vivent. La proportion de types biologiques est donnée en pourcentage et le résultat est représenté par un spectre.

Identification des groupements végétaux

Les paramètres issus des données brutes des différents relevés pour chaque territoire ont été soumis au traitement à partir de la Classification Ascendante Hiérarchique (CAH), l’une basée sur les données structurales et l’autre sur les données floristiques. Les relevés ont été comparés deux à deux par le calcul de la distance euclidienne qui mesure l’éloignement entre les groupements végétaux selon leurs paramètres floristiques et structuraux, puis représentés sur un dendrogramme. Cette distance euclidienne est obtenue par la méthode de Ward (Ward, 1963). Les groupements végétaux ont été obtenus à l’issu du croisement des données entre les groupements floristiques avec ceux des structuraux.

Groupements floristiques

Les groupements floristiques ont été déterminés par la Classification Ascendante Hiérarchique (CAH) en se basant sur le calcul de l’indice de similarité de Horn (Horn, 1966) entre les relevés pris deux à deux. Le paramètre considéré est l’abondance des espèces, utilisée comme indicateur. La méthode IndVal (Dufrêne & Legendre, 1997) permet de déterminer les espèces à fortes valeurs indicatrices (IndVal ≥ 25 %) qui sont appelées « espèces indicatrices », ces derniers donnent le nom respectif des groupements floristiques. Les formules utilisées pour le calcul de Indval de chaque espèce sont présentées en annexe IX.

Groupements structuraux

Pour faire ressortir les groupements structuraux, plusieurs variables sont utilisées pour le traitement à savoir, la surface terrière, le biovolume, la densité du peuplement, la hauteur maximale, la longueur de la ligne des hauteurs maximales, le degré d’ouverture et la rugosité de la canopée. Avant de procéder à la Classification Ascendante Hiérarchique (CAH) proprement dite, les paramètres structuraux les plus pertinents pour la CAH ont été choisis par une analyse d’auto corrélation suivie d’une élimination des paramètres redondants.

Etude phénologique des plantes consommées par Propithecus coronatus

Pour l’analyse des données phénologiques, les résultats issus des observations dans les quatre parcours phénologiques des différents territoires ont été combinés et triées en fonction des différentes phases phénologiques. L’étude a été faite au niveau des individus et aussi au niveau des espèces cibles, la proportion de chaque phase a été calculée par rapport à l’observation totale pendant les deux saisons (sèche et humide). Une espèce entre dans une phase donnée quand deux ou plusieurs individus de la même espèce se trouvent en début d’une phénophase.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : MILIEU D’ETUDE
I.1. Situation administrative et localisation géographique
I.2. Milieu abiotique
I.2.1. Milieu physique
I.2.2. Climat
I.3. Milieu biologique
I.3.1. Flore et végétation
I.3.2. Faune
I.3.2.1. Diversité faunistique
I.3.2.2. Relation plante-animale
I.4. Milieu humain
I.4.1.Situation sociale
I.4.2.Activités économiques
Deuxième partie : MATERIELS ET METHODES D’ETUDE
II.1. Matériels d’étude
II.2. Méthodes d’étude
II.2.1.Etudes préliminaires
II.2.1.1. Recherches bibliographiques
II.2.1.2. Méthode d’enquête
II.2.1.3. Prospection et choix des sites d’études
II.2.1.4. Observations des groupes de Propithecus coronatus
II.2.2. Collectes de données
II.2.2.1. Inventaires floristiques
II.2.2.2. Etudes qualitatives et quantitatives de la végétation
II.2.2.3. Etude de la structure verticale
II.2.2.4. Etude phénologique des espèces consommées par Propithecus coronatus
II.3. Analyses et traitements de données
II.3.1. Etudes floristiques
II.3.1.1. Composition et richesse floristique
II.3.1.2. Affinités biogéographiques
II.3.1.3. Spectre biologique
II.3.2. Etudes structurales
II.3.2.1. Structure verticale
II.3.2.2. Structure horizontale
II.3.3. Identification des groupements végétaux
II.3.3.1. Groupements floristiques
II.3.3.2. Groupements structuraux
II.3.4. Etude phénologique des plantes consommées par Propithecus coronatus
Troisième partie : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. Localisation des sites d’études
III.2. Caractéristiques écologiques de la végétation
III.2.3. Caractéristiques floristiques globales
III.2.3.1. Richesse floristique
III.2.3.2. Spectre biologique
III.2.3.3. Affinités biogéographiques
III.2.4. Groupements végétaux
III.2.4.1. Groupements floristiques identifiés
III.2.4.2. Groupements structuraux identifiés
III.2.4.3. Groupements végétaux identifiés
III.2.5. Descriptions des groupements végétaux
III.2.5.1. Groupement à Euphorbia antso et Croton cassinoides (GV 1)
III.2.5.1.1. Caractéristiques stationnelles
III.2.5.1.2. Caractéristiques floristiques
III.2.5.1.3. Caractéristiques structurales
III.2.5.2. Groupement à Diospyros myriophylla et Grevea madagascariensis (GV 2)
III.2.5.2.1. Caractéristiques stationnelles
III.2.5.2.2. Caractéristiques floristiques
III.2.5.2.3. Caractéristiques structurales
III.2.5.3. Groupement à Commiphora marchandii et Grewia glandulosa (GV 3)
III.2.5.3.1. Caractéristiques stationnelles
III.2.5.3.2. Caractéristiques floristiques
III.2.5.3.3. Caractéristiques structurales
III.3. Phénologie des plantes consommées par Propithecus coronatus
III.3.1. Plantes consommées par Propithecus coronatus
III.3.1.1. Espèces de plantes consommées
III.3.1.2. Régime alimentaire
III.3.1.3. Disponibilité alimentaire par saison
III.3.2. Cycle phénologique des espèces
III.3.2.1. Phénologie globale
III.3.2.1.1. Défeuillaison et feuillaison
III.3.2.1.2. Floraison
III.3.2.1.3. Fructification
III.3.2.2. Phénologie au niveau des espèces
III.3.2.2.1. Feuillaison et défeuillaison
III.3.2.2.2. Floraison
III.3.2.2.3. Fructification
III.3.2.3. Phénologie au niveau des individus
III.3.2.4. Synthèse du résultat phénologique
Quatrième partie: DISCUSSIONS
VI.1. Caractéristique de l’habitat forestier
VI.1.1. Aspect floristique et espèces consommées par Propithecus coronatus
VI.1.2. Aspect structural de la végétation
VI.1.3. Groupements végétaux
VI.2. Phénologie des plantes consommées par Propithecus coronatus
VI.2.1. Régime et choix alimentaire
VI.2.2. Variabilité phénologique des plantes
VI.2.3. Phénologie et comportement alimentaire de Propithecus coronatus
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Comments (1)