Malgré le développement des travaux de recherche géologique qui ont conduit à une avancée significative de la connaissance du bassin sénégalais, ses parties nord et nord-est sont moins connues à cause du nombre restreint des travaux géologiques réalisés dans ces zones, mais également à cause du fort recouvrement post-éocène masquant les affleurements et empêchant les observations sur le terrain. Les méthodes (géophysiques, carrotages, puits et forages) capables de fournir des informations géologiques fiables nécessitent non seulement une maille serrée de points d’observation pour mieux caractériser les structures à l’échelle locale ou régionale mais également d’énormes moyens financiers. Depuis les années 1970 jusqu’à nos jours plusieurs forages ont été réalisés dans le bassin sénégalais et ont permis de connaître la lithologie du Tertiaire. En dehors des travaux anciens de Monciardini (1966), Trenous et Michel (1971), Flicoteaux (1972 et 1973), Barthelemy (1976), Boujo (1977) et Michel (1966, 1973 et 1983) orientés pour la plupart dans la recherche et la prospection des phosphates, aucune étude n’a été réalisée pour une meilleure caractérisation de la sédimentation et des structures du Tertiaire de la partie septentrionale du bassin.
C’est pour cette raison que nous avons pensé utiliser la méthode des isobathes, des isopaches et des lithofaciès à partir des données lithologiques et biostratigraphiques fournies par les forages réalisés par Petrosen, la S.A.S.I.F, la S.O.N.A.F.O.R, les services de l’hydraulique et les différents sondages décrits par le B.R.G.M.
GEOGRAPHIE
Situation
La zone d’étude (Fig. 01) est située dans le bassin sénégalo-mauritanien entre les latitudes 14°30’ Nord et 16°60’ Nord et les longitudes 13°00’ Ouest et 17°00’ Ouest. Elle est entièrement comprise dans le domaine boréal et couvre toute la partie nord du Sénégal : de Valel le long de la bordure est, à Dakar sur la côte occidentale ; et du Nord au Sud, de la vallée du fleuve Sénégal à Diourbel, Touba Alia et Dounoubel.
Climat
La diversité des types de temps, la distribution des caractères pluviométriques et thermiques, créent dans le pays une très grande variété de nuances climatiques. Ainsi, Moral (1966), Leroux (1976) ont proposé un découpage du territoire sénégalais en six régions climatiques :
– la région du Fouladou ;
– la région de basse Casamance ;
– la région du Boundou ;
– la région saloumienne ;
– la région Ferlienne ;
– la région Cap-verdienne.
La zone d’étude est couverte selon ce découpage par deux grandes régions climatiques : la région Ferlienne et la région Cap-verdienne.
La région Ferlienne
Elle couvre près du tiers du territoire et possède un caractère nettement sahélien au Nord et soudanien au Sud. L’alizé continental règne durant sept mois à l’Est et huit mois à l’Ouest.
Le mois de janvier est uniformément le mois le plus froid (23°C à 24°C) en moyenne (de 1977 à 1985, in Atlas de la république du Sénégal 1997), mais l’emprise continentale se manifeste plus nettement sur l’écart thermique diurne vers l’Est. A Matam, la température minimale moyenne est de 13,9°C alors qu’elle est de 15°C à Podor, Linguère et Diourbel. Le mois de mai est généralement le plus chaud : 30°C à Diourbel, 31°C à Lingère, 33,6°C à Matam et devient torride vers l’Est en cour de journée. A Matam, la température maximale moyenne de mai atteint 42,1°C. Dans le nord de la région cependant le maximum thermique est décalé au mois de Juin : 32,1°C à Podor.
Cette diversité apparaît également sur le plan pluviométrique, en liaison avec les deux principaux gradients évoqués précédemment d’Est en Ouest d’une part et du Sud vers le Nord d’autre part. Les premières pluies sont déversées en juin (Matam 50,4 mm ; Linguère 31,4 mm ; et Louga 14 mm). Cinq mois enregistrent des pluies moyennes mensuelles supérieures à 10 mm (juin à octobre), mais les trois mois de juillet à septembre concentrent plus de 83% du total annuel à Bambey, Louga, Linguère, Podor, Matam. Au fur et à mesure que décroissent vers le Nord les quantités de pluies, le rafraîchissement estival devient très relatif ; 28,1°C à Linguère et 29,6°C à Podor. En octobre à cause de l’anticyclone des Açores qui augmente de vigueur, les précipitations diminuent et le secteur ouest bénéficie alors de blocage (Matam 22,4 mm contre 45 mm et 40,5 mm respectivement à Linguère et à Louga). Ce même mois enregistre le second maximum thermique : Linguère 28,8°C, Matam 29,3°C et Podor 30°C. Les précipitations sont de type orageux et leur hauteur annuelle est inférieure à 350 mm dans l’extrême nord, atteint 700 mm dans le sud : Podor 335.7 mm, Louga 473.2 mm, Linguère 534,7 mm, Matam 536,7 mm, Bambey 683,5 mm, Diourbel 700,3 mm.
La région Cap-verdienne
Cette région connaît une humidité constante qui se manifeste en saison sèche par des condensations nocturnes. Elle doit en grande partie son régime thermique unimodal à l’alizé maritime avec un minimum en février (Dakar 20,4°C, Saint-louis 21,2°C) et un maximum en septembre (Saint-Louis 28,1°C) ou septembre octobre (Dakar 27,5°C).
Au Nord, la sous région saint-louisienne s’individualise par une saison sèche plus longue et seulement quatre mois de pluies supérieures à 10 mm, de juillet à octobre (août et septembre concentrent 74% du total annuel à Saint-Louis) et les précipitations annuelles comprises entre 300 mm et 500 mm. Au Sud, la sous région dakarienne s’étend jusqu’aux environs de Mbour. Cette station connaît le même régime thermique unimodal avec un maximum en octobre 27,7°C et bénéficie d’une hauteur annuelle de pluie comprise entre 500 mm et 800 mm.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Chapitre I : CADRE GEOGRAPHIQUE ET GEOLOGIQUE
I. GEOGRAPHIE
I. 1 Situation
I. 2 Climat
I. 2. 1 La région Ferlienne
I. 2. 2 La région Cap-verdienne
I. 3 La Végétation
I. 4 Hydrologie
I. 4. 1 La vallée du fleuve Sénégal
I. 4. 2 Les vallées du Ferlo et du Sine-Saloum
I. 5 Population
II. CONTEXTE GEOLOGIQUE
II. 1 Lithostratigraphie du bassin sénégalo-mauritanien du Maastrichtien au tertiaire
II. 1. 1 Le Maastrichtien
II. 1. 2 Le Paléocène
II. 1. 3 L’Eocène inférieur
II. 1. 4 L’Eocène moyen
II. 1. 5 L’Eocène supérieur
II. 1. 6 L’Oligocène
II. 1. 7 Le Miocène
II. 1. 8 Le Pliocène
II. 1. 9 Le Quaternaire
II. 2 Historique des travaux
II. 3 L’importance du travail
Chapitre II : METHODES D’ETUDES
I. COLLECTION DES RAPPORTS DE FORAGES
II. LE TRAITEMENT DES RAPPORTS DE FORAGES
II. 1 Calage des profondeurs
II. 2 Stratigraphie des coupes lithologiques
III. TRAITEMENT DES DONNÉES ET RÉALISATION DES CARTES
III. 1 Traitement des données
III. 2 Réalisation des cartes isobathes
III. 2. 1) Matériaux
III. 2. 2) Techniques
III. 3 Réalisation des cartes isopaches
III. 3. 1 Définition
III. 3. 2 Elaboration
III. 3. 2. a) Fonction de définition
III. 3. 2. b) Matériaux
III. 3. 2. c) Techniques
III. 4 Les cartes des lithofaciès
III. 4. 1 Définition
III. 4. 2 L’importance des cartes de lithofaciès
III. 4. 3 Elaboration des cartes de lithofaciès
III. 4. 3. 1 Matériaux
III. 4. 3. 2 Techniques
III. 4. 4 Les paléoenvironnements
IV. INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
Chapitre III : LE SUSTRATUM MAASTRICHTIEN
I. LITHOLOGIE
II. ANALYSE ET INTERPRETATION DE LA CARTE DES ISOBAHES
II.1 Analyse de la carte des isobathes
II.2 Interprétation de la carte des isobathes
II.3 Impacte de la tectonique sur la morphologie du toit du Maastrichtien
III. ANALYSE ET INTERPRETATION DE LA CARTE DES ISOPACHES
IV. LITHOFACIES ET PALEOENVIRONNEMENTS
V. CONCLUSION
Chapitre IV : ANALYSE ET INTERPRETATION DES CARTES
I. CARTE DES ISOBATHES
I.1 Analyse de la carte des isobathes
I.2 Interprétation de la carte des isobathes
I.3 Impact de la tectonique sur la morphologie du toit du Paléocène
II. CARTE DES ISOPACHES
II.1 Analyse de la carte des isopaches
II.2 Interprétation de la carte des isopaches
II.3 Impact de la tectonique sur la sédimentation du Paléocène
II.4 Conclusion
III. LES LITHOFACIES
III.1 Analyse des lithofaciès
III.2 Interprétation des lithofaciès
III.3 Impact de la morphologie du fond topgraphique sur la sédimentation du Paléocène
IV. CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE