La géologie
Trois types de roches constituent l’ensemble géologique de Madagascar (Besairie ,1972) (12) :
– un socle granito- migmatique couvre les deux tiers de l’île ;
– une couverture sédimentaire répartie dans quatre bassins constituant le tiers restant (région occidentale et une partie orientale) ;
– des épanchements volcaniques épars se rencontrent dans les deux types précédents. Le sud-ouest se rattache à la couverture du Bassin de Morondava dont il constitue la partie méridionale plus ou moins sableuse en surface.
Vivre les réalités des gens
En effet, ceci est nécessaire pour leur faire savoir ensuite l’intérêt de notre entreprise. Avoir la confiance et l’attention des gens n’est pas gagné à priori. Il faut partir des éventualités qui leur sont familières. Dans notre cas, l’aridité du sol au village, la progression du recul des formations végétales, avec l’utilisation des combustibles solides naturels sur place et le rôle des terres et bois dans la vie quotidienne sont des réalités vécues. La suite de notre étape consiste à faire savoir que la scolarisation et les recherches ne sont pas conçues uniquement dans le but de savoir lire et écrire, d’avoir des diplômes mais également de savoir ce qui se passe réellement. En effet, ce qui se passe d’une façon plus ou moins magique et invisible pour nous est pourtant bien enregistré dans la nature, y compris le dépôts sédimentaires. Donc, les différentes couches peuvent nous révéler les différentes histoires qui se sont passées. Tout cela nous permet, d’abord, d’avoir une idée sur le quand, le comment et le pourquoi de ces histoires, et ensuite d’en tirer profits et avantages du moins ce que nous pourrons entamer pour faire face au courant de ces histoires.
Interprétation et discussion du résultat du tableau des taxons aquatiques identifiés
En premier lieu, Aponogeton fenestralis constitue la majorité des taxons (pour 7 niveaux parmi les 13). Cette espèce est caractéristique d’eau douce et de marais submergé. En second lieu, on constate l’absence des Nympheaceae. Deux hypothèses d’interprétation peuvent en découler :
– soit que la profondeur de l’eau est très grande (supérieure à 2m),
– soit que l’eau est trop peu profonde pour que les Nympheaceae puissent s’installer.
Ces deux hypothèses sont émises car les Nymphaea colonisent les eaux peu profondes (MATSUMOTO and BURNEY, 1994) (66). Ensuite, la présence de Scheuzchzeriaceae dans les niveaux n1, n2, n5 et n8 suppose une certaine salinité de l’eau étant donné que ce taxon est composé d’herbes palustres des eaux salées ou saumâtres. Il faut remarquer que la totalité des représentants aquatiques du niveau n8 est constituée par les Scheuzcheriaceae. Une analyse micropaléontologique des sédiments a permis l’identification des algues benthiques d’eaux stagnantes, des Chara (Charophyceae) (ANDRIAMAHAZO, 2001) (2). Ces algues sont des formes d’eaux riches en calcaires, identifiées sous formes d’oospores à parois épaisses et résistantes à la dessiccation. La découverte de ces oospores nous permettent de dire que le site était une collection d’eau temporaire comme une mare peu profonde. Celle-ci se dessèche complètement en été et est remplie d’eau en hiver et au printemps. Au printemps, cette flore algale est très abondante. Puis quand la mare commence à se dessécher, les Chara produisent les oogones. Les oogones passent l’été dans la vase desséchée. Lorsque la mare est remplie d’eau l’hiver suivant, les oogones germent de nouveau. Ce constat nous a permis de corroborer la deuxième hypothèse : l’eau était trop peu profonde pour que les Nympheaceae puissent s’installer. L’eau était donc aussi riche en calcaire. Du niveau 12 au niveau 9 une eau douce était présente. Les niveaux 9 et 8 montrent un milieu palustre des eaux salés. Celui-ci devenait peut-être sec au niveau 7. Puis le milieu redevenait eau douce à partir du niveau 6. Il y a eu sûrement apport d’eau, la salinité revenait au niveau 2 et diminuait progressivement au niveau 1 et au niveau 0, si bien qu’à ce dernier une marécage d’eau douce était en présence. S’il y a prolongement de cette variation de la salinité, on assisterait peut-être à un niveau identique au niveau 7, c’est-à-dire un niveau sec. Une succession d’eau douce et d’eau palustre saumâtre a été donc identifiée au cours des 13niveaux de notre site et il ne faut pas oublier que l’eau était aussi riche en calcaire. Si le lac peu profond d’Ankilibehandry n’a pas donné naissance à des évaporites mais uniquement un marécage, nous pouvons déduire que le climat n’était pas aussi rude ou vraiment aride.
L’enfouissement des organismes
Le site d’Ankilibehandry suppose un enfouissement rapide des organismes dans un sédiment fin en l’absence d’oxygène. Les échanges d’eau et d’oxygène sont faibles, les différents processus de dégradation et de décomposition des coquilles, des tests et des cadavres de vertébrés sont freinés.
CONCLUSIONS
Pour conclure, nous pouvons dire que l’étude paléoenvironnementale du site subfossilifère d’Ankilibehandry nous a permis de tirer les points suivants :
1-Un appauvrissement en végétation boisée a été constaté : la végétation devenait type graminéen buissonant avec les Compositae (Stenocline inuloïdes) après 1990BP. Puis les Apocynaceae (Pachypodium) dominent au sein des associations avant que les Chenopodiaceae ne prennent la relève. Enfin la végétation redevient graminéenne avec l’augmentation des Palmae. (cf. Partie IV, 2-2-c, du présent mémoire)
2-La variation du climat tropical est à peu près linéaire par rapport aux lignes suivies par la végétation. Le climat reste toujours tropical. Cependant, on observe une certaine augmentation de la sécheresse qui n’a pas pourtant abouti à la dégradation exagérée en climat sec dur ou aride : les Apocynaceae (Pachypodium) et les Chenopodiaceae témoignent d’un climat plus sec ou même quelquefois de son prolongement.
3-Ces deux éventuelles variations (végétation et climat) ont été ornées par l’apport des taxons introduits ou résultants de l’activité directe ou indirecte de l’homme comme les Compositae (Stenocline inuloïdes), les Plantaginaceae.
4-Du point de vue hydrologique, l’histoire se résume ainsi : la nature de l’eau qui était douce de 2140à 1960 BP devenait saumâtre jusqu’à 1900 BP où l’on assiste à un assèchement. De là, l’eau douce revient sur place avec quelques intercalations de salinisation à peu près vers 1550 BP et 1040 BP.
5-Les transformations environnementales dans le sud-ouest de Madagascar ont commencé plus tôt par rapport à celles des hauts plateaux, mais elles ont été quand même progressive., d’après les études sédimentologiques.(cf. Partie IV, 2-3.)
6-Le gisement abonde en document paléontologique, reflétant plusieurs écosystèmes :
– le peuplement autochtone (algues, poissons, tortues…) d’une succession d’eau douce et d’eau saumâtre suivant les saisons. (cf. Partie IV 2-2 a). L’eau était aussi, d’après les études sur les diatomées, avec une conductivité et une alcalinité très forte ou très faible (cf. Partie IV 2-1).
– et les associations biologiques des domaines bordant le marécage (végétation, oiseaux…) (cf. Partie IV 2-4).
Après Ankilibehandry, un autre site subfossilifère, Antaolambiby, à environ 2,75km à l’Est du dernier a été prospecté. Ses coordonnées géographiques déterminées par GPS (Global Positioning System) sont : 20° 43’ 32’’ latitude Sud et 44° 02’ 13’’ longitude Est à une altitude de 15m. En perspective, ce site pourrait faire l’objet d’une autre étude pour mieux apprécier la corrélation des résultats obtenus . Ceci fera aussi suite aux différentes études effectuées dans le cadre du programme du C.R.G (Cenozoïc Research Group) (Aridification in the South West) (BURNEY, 1997) (25) pour élargir et développer la Paléoécologie sur l’Holocène de Madagascar
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Table des matières
I- INTRODUCTION
A-PRESENTATION DU SITE D’ETUDE
B- La Palynologie
II – METHODES
1-Matériels et méthodes d’études sur le terrain
1.1.De la sociologie appliquée au stage de terrain
1.1.1.Vivre les réalités des gens
1.1.2.Présenter brièvement les fouilles paléontologiques et l’échantillonnage
1.1.3.Obtenir les résultats escomptés
1.2. Matériels pour la prospection et l’échantillonnage
1.3. Techniques de prélèvement sur terrain
2- Matériels et méthodes d’études au laboratoire
iii – Résultats
1-Résultat sur le terrain
2-Résultats au laboratoire
2.1.-Résultats diatomologiques
2.2.-Résultats sporopolliniques
Tableau n°9 : Fréquence des taxons aquatiques
iv- Discussions Interprétations
1-Du point de vue qualitatif
1.1.-Etat de conservation
1.2.-La lithologie
2-Du point de vue quantitatif
2.1.-Les Diatomées
2.2.-Les spores et pollens
a) Interprétation et discussion du résultat du tableau des taxons aquatiques identifiés
b) Interprétation sur le résultat des valeurs des AP/NAP*100
c)Interprétation discussion sur le résultat de l’inventaire des formes dominantes sur le critère présence- absence
2.3.-Les analyses sédimentologiques
2.3.1.Les datations radiocarbones
2.3.2. Les matières organiques et les microcharbons
2.4.-Le gisement subfossilifère
CONCLUSIONS
Résumé
Abstract
diplôme d’etudes approfondies
apport de la palynologie
Membres du jury
Résumé
Abstract
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des illustrations
I- INTRODUCTION
A-PRESENTATION DU SITE D’ETUDE
1-Caractéristiques physiques
1.1-La géologie
1.2-La stratigraphie
1.3-Hydrographie
2-Caractéristiques climatiques
2.1-Pluviométrie
2.2-Température
2.3-Humidité relative
2.4-Les vents
2.5-Insolation
3-Caractéristiques phytogéographiques
3.1-Les groupements forestiers
3.2- Groupements de fourré xérophile
3.3-Etat actuel de ces groupements végétaux face aux pressions anthropiques
B- La Palynologie
II – METHODES
1-Matériels et méthodes d’études sur le terrain
1.1.De la sociologie appliquée au stage de terrain
1.1.1.Vivre les réalités des gens
1.1.2.Présenter brièvement les fouilles paléontologiques et l’échantillonnage
1.1.3.Obtenir les résultats escomptés
1.2. Matériels pour la prospection et l’échantillonnage
1.3. Techniques de prélèvement sur terrain
2- Matériels et méthodes d’études au laboratoire
2.1-Matériels pour le travail au laboratoire
2.2-Analyse chimique pour dégager le résidu sporopollinique
2.3-Méthodes d’analyses des spores et pollens
Méthode pour calculer le « pollen influx» ou influx pollinique
Le diagramme pollinique
2.4-Méthodes d’analyses chimiques pour les diatomées
2.5-Méthodes d’analyses qualitatives et quantitatives des diatomées
iii – Résultats
1-Résultat sur le terrain
2-Résultats au laboratoire
2.1.-Résultats diatomologiques
2.2.-Résultats sporopolliniques
2.2.1.- Du point de vue qualitatif
2.2.2.-Du point de vue quantitatif
Tableau n°9 : Fréquence des taxons aquatiques
iv- Discussions Interprétations
1-Du point de vue qualitatif
1.1.-Etat de conservation
1.2.-La lithologie
2-Du point de vue quantitatif
2.1.-Les Diatomées
2.2.-Les spores et pollens
a) Interprétation et discussion du résultat du tableau des taxons aquatiques identifiés
b) Interprétation sur le résultat des valeurs des AP/NAP*100: Friche à jujubier
c)Interprétation discussion sur le résultat de l’inventaire des formes dominantes sur le critère présence- absence
2.3.-Les analyses sédimentologiques
2.3.1.Les datations radiocarbones
2.3.2. Les matières organiques et les microcharbons
2.4.-Le gisement subfossilifère
2.4.1– Caractérisation des modalités de la fossilisation : La taphonomie
2.4.1.1-L’accumulation des organismes
Une hécatombe
Les peuplements denses
2.4.1.2- L’enfouissement des organismes
2.4.2- Interprétation des associations d’organismes : La paléosynécologie
Le Paléoenvironnement
Dynamique de la sédimentation
CONCLUSIONS
Résumé
Abstract.
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