Le déroulement de l’enquête
L’étude dans sa partie empirique, s’est déroulée à la dite ville à savoir Guédiawaye. Cette étude s’est effectuée sur une période d’un mois (Juin). Ainsi dans un premier temps, nous avons fait une prise de contact avec la population et faire une visite de reconnaissance pour avoir une idée de l’état des lieux. Tout ceci pour nous faciliter la tâche. Après tout cela, en plus de la constitution de l’échantillon qui est composé de cent (100) personnes choisies au hasard, il ne nous restait qu’à commencer notre enquête. Les personnes qui composent l’échantillon sont réparties comme suit : 75 personnes pour les questionnaires (échantillon 1) et 25 autres pour l’entretien (échantillon 2). Cela s’explique par le fait que certains gens, par leur occupation, ont peu de temps pour discuter préférant répondre aux questionnaires qui leurs semblent plus commode. Ces derniers ont été déposés aux domiciles des personnes choisies ou bien dans leurs bureaux, leurs ateliers … Il n’y avait pas de dépôt par correspondance, ni par téléphone. Maintenant en ce qui concerne les guides d’entretien, nous avons procédé comme suit : Nous prenons des rendez-vous auprès des personnes choisies pour effectuer l’entretien. Il nous arrivait d’avoir des faux bonds en raison des nombreux soucis des personnes. Ce qui fait que les guides d’entretien sont remplis avec un peu de retard. En ce qui concerne le remplissage, certains guides d’entretien ont été réalisés avec une seule personne et d’autres avec deux, trois à quatre et même plus quelquefois. On se voyait jusqu’à trois séances par semaine. Ce qui a créé une situation de confiance entre les personnes choisies et nous et qui a rendu le travail un peu fructueux à notre égard. Cependant, pour les lieux il y avait d’une part des entretiens effectués dans les salons, les cours de maisons, d’autres part dans les bureaux, les ateliers . En effet, cela a occasionné des difficultés à notre égard. Ces dernières sont beaucoup plus explicitées dans le point suivant.
Les problèmes divers
Nous envisageons cette problématique à la lumière d’un certain nombre de troubles qui sont censées déterminer la tension dans les rapports sociaux des individus. Ce sont, par exemple, la délinquance, la prostitution, la drogue qui sont des conséquences du chômage endémique qui frappe la population. De même, nous avons aussi des problèmes relatifs à la vie conjugale qui sont récurrent dans les assises du tribunal. Par ailleurs, l’étude de la déviance et de la délinquance conduit à privilégier la prise en compte du milieu comme l’on fait les chercheurs de l’Ecole de Chicago. Ils ont essayé de localiser géographiquement la délinquance juvénile car certains quartiers sont plus touchés que d’autres. Ainsi à Guédiawaye, c’est le statu quo dans la mesure où la zone où se trouve la commune d’arrondissement de Wakhinane – Nimzatt est la plus réputée dangereuse. Cela ne voudrait pas dire que les autres zones sont sans danger mais de moindre envergure. Cette situation nous paraît essentiellement due à la dureté de la vie en raison de la conjoncture économique difficile et de la nature du lieu. Par ailleurs, nous notons des fissures et des fractures dans la structure de l’organisation sociale puisqu’il n’y a pas de suivi nécessaire dans les familles concernées. Cela pousse les populations en situation surtout les jeunes à s’adonner à des pratiques jugées malsaines comme par exemple la prostitution, l’agression, etc. pour satisfaire leurs besoins. Ce sont surtout ces deux fléaux que l’on rencontre le plus souvent à Guédiawaye, la prostitution qui est pratiquée par les filles qui ne savent plus où se donner la tête et pensent qu’avec la prostitution elles peuvent s’en sortir. Soulignons que se sont des gens de la classe inférieure qui n’ont aucun sens scrupule qui le plus souvent habitent ces zones. Par contre, ce sont les jeunes garçons qui agressent à travers la ville, car n’ayant plus grand chose à faire que d’intercepter les populations pour leur soutirer leurs biens. Dans la ville, il existe davantage de facteurs qui donnent un avantage aux agresseurs. On peut citer entre autre le mauvais éclairage de certaines zones, les quartiers qui sont mal lotis, une jeunesse en abondance qui en majorité chôme et ne dispose pas d’échappatoire. Quant aux problèmes relatifs à la vie conjugale notons qu’ils ne touchent pas la quasi-totalité de la population mais seulement les mariés. Ces derniers pour des raisons d’ordre socio-économiques rencontrent la plupart du temps des difficultés surtout les polygames. Cela ne voudrait pas dire que partout chez ces derniers il y a problèmes, non, mais que c’est à leur niveau qu’ils existent le plus souvent. L’objectif de cette étude est d’analyser les relations à l’intérieur des ménages qui connaissent également des remous. En mettant l’accent sur ce point, nous avons voulu montrer que ce ne sont pas seulement les relations extérieures qui sont sources de tensions. A l’intérieur des ménages le tissu social se dégrade en raison d’une concurrence forte entre les membres de la famille surtout les épouses. Ces dernières le plus souvent sont à l’origine des troubles internes pour des problèmes de « leadership » ou bien d’égoïsme en n’acceptant pas la venue d’une autre femme dans la demeure conjugale. Ce dernier aspect empoisonne la vie de bon nombre de femmes qui vont jusqu’à marabouter leurs co-épouses ou bien leurs font subir toute sorte de tracasserie à l’intérieur de la maison. En effet, dans la plupart des litiges judiciaires ce sont des crises conjugales qui sont à l’ordre du jour comme nous le confirme cet employé du tribunal : « Nous avons beaucoup de cas qui relève du domaine conjugal. Soit, c’est une accusation pour vol de bijoux par l’une des épouses, soit pour coups et blessures, etc. ». A ce propos notons que ce sont les femmes qui sont les gestionnaires de l’espace domestique, elles gèrent l’intérieur de la maison raison pour laquelle elles sont au cœur de tout ce qui s’y passe. Certains même de ces litiges n’accèdent pas au tribunal pour des raisons sociales, on préfère laver le linge sale en famille comme c’est le cas de la famille X résidente dans la commune d’arrondissement de Ndiarème- Limamoulaye : « J’ai deux femmes qui ont du mal à se supporter, alors j’ai appelé leurs parents pour qu’on règle définitivement cette affaire avant que ça prend des proportions inquiétantes. Ainsi, avec l’aide de leurs parents la paix règne dans la famille car nous sommes tous de la même ethnie ». Donc, ces genres de litiges ont peu de chance d’être transférés au tribunal pour des raisons de famille. Par ailleurs, il y a une multitude d’autres problèmes qui secouent la ville de Guédiawaye. On peut citer entre autre la mendicité, la toxicomanie, etc. qui touchent la démographie de cette ville. D’une manière générale, les problèmes relatés ici sont en majorité les plus manifestés par nos enquêtés mais n’en sont pas les seuls et les plus urgents.
Les eaux usées et de pluies
L’insuffisance du système d’évacuation des eaux usées dans la ville fait que la plupart des habitants déversent leurs eaux usées dans la rue, contribuant ainsi à augmenter les effets de pollution. Certaines familles déversent même leurs eaux usées sur la route, donnant un spectacle désolant. On déverse n’importe comment dans la rue les eaux usées. En ce qui concerne le vidange des fosses sceptiques, la situation est toujours la même. Malgré l’existence de service de vidange, la majorité des populations préfèrent le faire eux-mêmes c’est à dire creuser un grand trou et y déverser tout le contenu de la fosse. D’après eux, les services de vidange taxent chers leurs services et ne font pas correctement le vidange des fosses raison pour laquelle ils préfèrent le gérer tous seuls où payés des gens qui évoluent dans ce domaine à moindre coût. Certaines zones de la ville de Guédiawaye se situent dans des cuvettes d’où les risques permanents d’inondation durant l’hivernage. Les zones les plus exposées se trouvent dans les communes d’arrondissement de WakhinaneNimzat et de Médina – Gounass en raison de leur nappe phréatique peu profonde. De même ces zones ne disposent pas de système d’évacuation des eaux de pluie, ce qui fait que durant l’hivernage les eaux stagnent et envahissent les maisons. Ainsi, un vieil homme qui habite dans le quartier de MédinaGounass36 depuis une quinzaine d’années témoigne : « Ce quartier connaît des inondations depuis quelques temps. Durant l’hivernage le quartier est envahi par les eaux de pluies. C’est une période où nous rencontrons beaucoup de difficultés car ne sachant pas quoi faire. Les sapeurs pompiers essaient tant bien que mal de nous aider en mettant à notre disposition un groupe motopompe. Beaucoup de familles ont quitté le quartier pour aller se loger ailleurs car leurs maisons sont sous les eaux ». Du fait de la stagnation des eaux usées et de pluies, les quartiers concernés ont la réputation d’être sales et constituent des zones à haut risque pour les maladies. Parmi ces dernières, la plus fréquente est le paludisme qui est une maladie préoccupante aussi bien pour les populations que pour les autorisés locales d’où les multiples sensibilisations pour l’achat de moustiquaires imprégnés. Par contre, les autres zones ont plus de chance en ayant une nappe phréatique profonde et des atouts. Ces derniers tournent autour de deux choses : d’une part certaines zones disposent d’un système d’évacuation des eaux comme par exemple les HLM/Paris. D’autres part, des zones comme Angle-mousse, Cheikh Wade, etc. disposent d’un surface sablonneux capable d’absorber les eaux de pluies. De manière générale, l’insuffisance de l’assainissement notait est en grande partie la cause de nombreux problèmes que rencontrent les populations de la ville. Et c’est la raison pour laquelle les autorités locales de la ville ont décidé de mener une politique axée sur un large éventail sur cet aspect de l’environnement.
L’eau
L’approvisionnement en eau potable de la population est dans l’ensemble satisfaisant. En effet, des efforts particuliers ont été faits dans ce domaine pour mettre l’eau à la portée des populations par la mise en place d’une politique de branchements sociaux pour certains quartiers traditionnels où cela s’avérait nécessaire. Par exemple 90% des ménages des quartiers lotis ont l’eau courante dans leur parcelle alors que dans les zones d’habitations modernes, c’est à dire les cités, le taux de couverture est de 100%. Cette politique de branchements sociaux à contribué de façon sensible à la diminution des bornes-fontaines qui jadis était le lieu d’approvisionnement des populations. Les quelques bornesfontaines qui existent sont sous la tutelle d’un responsable qui prend en charge la gestion et cela dans les quartiers où il y a des ménages qui n’ont pas de robinet. Par ailleurs, l’alimentation en eau pose un véritable calvaire aux populations qui ne sont pas contentes de la qualité de l’eau et des nombreuses coupures. Ces dernières sont fréquentes dans certaines zones de la ville qui restent toute la journée sans avoir de l’eau. Parfois même, au pire des cas, ces zones restent 2 à 3 jours sans avoir de l’eau. Interrogé sur ce manquement un responsable de la SDE qui assure la production nous dit ceci : «Ce n’est pas de notre gré ces coupures. Nous notre credo est de l’eau pour tous, nous faisons tout notre possible pour que des coupures de deux à trois jours ne se reproduisent plus. Mais comme vous le constater la vétusté des moyens de production fait qu’on rencontre dès fois des problèmes pour l’alimentation. Mais maintenant pour paraître à toute éventualité nous avisons les populations à temps pour qu’elles puissent se ravitailler suffisamment en eau avant toute coupure. Nous avons un numéro vert 800 11 11 qui est à leur disposition pour d’amples informations ». En ce qui concerne la qualité de l’eau nous pouvons dire que des efforts doivent être faits dans la mesure où l’eau qui coule dans les robinets présente quelques défauts. Ces derniers peuvent être résumés en deux choses : d’abord, la couleur de l’eau et ensuite l’odeur qui se dégage. Il peut paraître étonnant de dire que l’eau a une couleur et une odeur dans la mesure où on dit que l’eau est incolore et inodore. Mais de par son traitement et sa conservation elle peut être colorée et avoir une saveur. Ainsi à Guédiawaye surtout dans la zone de Bagdad, l’eau a la couleur du souffre c’est à dire un peu jaunâtre et a une saveur piquante qui rend l’eau difficile à boire. Un des habitants interrogé, une vendeuse, donne son avis sur ce problème : « Nous rencontrons d’énormes difficultés à propos de la qualité de l’eau. Cette dernière ne présente pas d’hygiène nécessaire pour sa consommation. Par conséquent, puisqu’il y a des zones où l’eau est consommable nous sommes obligés d’y acheter de l’eau pour la consommation. L’eau de nos robinets ne sert qu’à des travaux de ménages comme la lessive, etc… » Les responsables de la SDE nous ont confirmé qu’ils sont entrain de résoudre ce problème en opérant à des changements de matériaux et de méthodes d’analyse. Comme en témoigne les propos suivants : « Le problème est entrain d’être résolu avec le changement des tuyaux. En effet, les tuyaux opérationnels sont sous le poids de l’âge et le fer et le ciment qui les composent se mélangent avec l’eau. Et c’est la raison pour laquelle l’eau n’est pas bonne. Ainsi, en accord avec les bailleurs de fonds un projet d’extension et de réhabilitation du réseau est en exécution dans la ville de Guédiawaye et ailleurs pour changer les tuyaux. » En bref, l’eau constitue une source vitale pour les populations raison pour laquelle les autorités municipales et de la SDE déploient beaucoup d’efforts pour que toute la population de la ville de Guédiawaye ait à sa portée de l’eau en abondance et en bonne qualité. Ils poursuivent l’expérience des branchements sociaux pour que les populations qui ne disposent pas de robinets dans leur parcelle puissent en avoir aussi. La ville dispose de deux agences de SDE, l’une se trouve dans la commune d’arrondissement de Wakhinane-nimzatt alors que l’autre se situe dans la commune d’arrondissement de Sam-notaire.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Première partie: Cadre général et méthodologique
CHAPITRE I – CADRE GENERAL
I.1 La problématique
I.2 L’intérêt du sujet
I.3 Les objectifs
I.4 Les hypothèses
I.5 Définition conceptuelle
I.6 Le modèle d’analyse
CHAPITRE II : L’ESPACE ET LE LIEU D’ETUDE
II.1 Localisation : données géographiques
II.2 L’historique
II.3 L’organisation administrative et territoriale
CHAPITRE III : LA METHODOLOGIE
III.1 Les méthodes utilisées
III.2 Les instruments de l’enquête
III.3 L’échantillonnage
III.4 Le déroulement de l’enquête
III.5 Les difficultés rencontrées
III.6 La revue de la littérature
Deuxième partie: La situation démographique et son évolution
CHAPITRE I – LES CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION
I.1 L’origine de la population
I.2 La composition ethnique
I.3 La répartition par âge et par sexe
I.4 L’évolution de la population
CHAPITRE II – LES MENAGES ET LES DYNAMIQUES FAMILIALES
II.1 La taille des familles
II.2 La situation matrimoniale
CHAPITRE III – LA VIE DE RELATION
III.1 La situation relationnelle
III.2 La solidarité entre les habitants
III.3 Les problèmes divers
Troisième partie: L’environnement et le cadre de vie
CHAPITRE I : L’ENVIRONNEMENT
I.1-les ordures ménagères
I.2-Les eaux usées et de pluies
I.3-L’assainissement
I.4-Le volet sanitaire
CHAPITRE II : L’EXTRACTION ILLICITE DU SABLE DE MER ET LA COUPE INTENSIVE DU BOIS DES FILAOS
II.1 L’extraction illicite du sable de mer
II.2 La coupe du bois de filaos
CHAPITRE III : LE CADRE DE VIE
III.1 L’habitat
III.2 L’eau
III.2 L’électricité
III.4 Les voies de communication
III.5 La sécurité
Quatrième partie: Les caractéristiques socio- culturelles; socioéconomiques et socio-politiques
CHAPITRE I : LES CARACTERISTIQUES SOCIO-CULTURELLES
I. 1 La vie associative
I.2 La vie religieuse
I.3 L’éducation et la formation
I.4 Le sport et la culture
CHAPITRE II : LES CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES
II. 1 Le revenu des ménages
II.2 Le commerce
II.3 L’artisanat
II.4 L’emploi
II.5 L’épargne et le crédit
CHAPITRE III : LES CARACTERISTIQUES SOCIO-POLITIQUES
III.1 La composition politique (Les différents partis politiques)
III.2 La vie politique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES I
ANNEXES II
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