Le Sénégal connaît des problèmes d’eau parfois assez graves dans certaines localités du territoire. Pourtant, le pays dispose, au-delà des ressources hydriques souterraines, de quantité assez importante d’eaux de surface dont les plus importantes sont :
● Le bassin du fleuve Sénégal a une superficie de 289.000 km2 et il est long de 1780 km, (Michel, 1973). Il bénéficie d’importants apports estimés à environ 20 milliards de m3 /an (DGPRE). Ce fleuve alimente le lac de Guiers qui contribue très largement à la satisfaction des besoins en eau de la population dakaroise.
● Nous avons aussi le bassin du Sine Saloum qui couvre une superficie de 29720 km2 . C’est un bassin constitué d’un « ensemble de petits bassins côtiers, débouchant dans un estuaire complexe aux eaux très salées » et les écoulements de son système hydrologique ne sont pas connus en termes de quantité. (Dacosta., 1993). Cela s’explique par le non suivi de certaines stations comme Birkélane.
● Le bassin du fleuve de la Gambie, sur une superficie totale de 77000km2 , dispose au Sénégal, d’une superficie de 54631 km2 qui concerne la partie aval de son bassin continental. A son entrée au pays, particulièrement à Kédougou, la Gambie draine un bassin-versant de 7550 km2 . Il reçoit de nombreux affluents entre Kédougou et Gouloumbou dont les plus importants sont : Niokolo Koba, Diaguéry, Thiokoye, Niaoulé et Koulountou. On retrouve dans sa rive droite, des affluents comme la Sandougou, le Bao Bolon, le Koular, avec un écoulement intermittent.
● Enfin, on a le bassin de la Casamance qui nous intéresse le plus, car couvrant notre zone d’étude. Ce fleuve a une superficie de 20150 km2 et ses apports sont estimés à 60 millions de m3 /an. Sur sa rive droite, on retrouve un certain nombre d’affluents qui participent à son alimentation. C’est le cas du bassin de Soungrougrou, à Bona, le marigot de Baila à Bignona, avec des coefficients d’écoulement annuel de l’ordre de 1 à 2 % (Dacosta, 1989) et le marigot de Niampampou à Saré Koutayel. Ce dernier constitue notre objet d’étude et marque nos toutes premières recherches en Géographie, en particulier en Hydrologie pour laquelle nous avons toujours éprouvé le goût et le plaisir d’apporter notre modeste contribution en matière de recherche.
Le bassin-versant du marigot de Niampampou se situe dans la région de Kolda, particulièrement dans l’actuel département de Médina Yoro Foulah. Du fait du nouveau découpage administratif, le bassin couvre désormais la communauté rurale de Koulinto et celle de Bignaraby, communément appelé Saré Koutayel où se trouve l’exutoire du bassin, à quelques kilomètres de la commune de Kolda. Il est limité à l’est par Fafacourou, à l’ouest par Ndorna et Saré Bidji, au Nord par Médina Yoro Foulah et au sud par la commune de Kolda et Dioulacolon. La superficie du bassin fait 638 km2 et, était contrôlé par une station hydrométrique située au pont routier de la « piste Kolda-Fafacourou» dont voici les coordonnées 12° 55 N et 14° 53 W.
LES DIFFICULTES RENCONTREES
Au cours de cette recherche, nous avons été confrontés à un certain nombre de difficultés. Parmi ces problèmes, nous pouvons citer ceux liés à la documentation. Ainsi, il nous a été très difficile de trouver des documents thématiques qui portent sur notre zone d’étude. Il s’y ajoute l’indisponibilité de certains personnels nous amenant à effectuer plusieurs vas et vient afin d’obtenir l’information voulue. Le problème financier a été également pour nous un réel problème car nous avions déjà épuisé la subvention avant que les travaux de terrain ne commencent. Enfin, les problèmes les plus importants sont notés au cours de nos enquêtes de terrain. Le vélo était notre principal moyen de transport durant toutes les sorties effectuées à travers les villages enquêtés. De temps en temps, on était obligé de marché à pieds car le vélo a été repris par son propriétaire pour des besoins urgents. De plus, certains enquêtés ont été réticents et n’hésitaient pas a priori de nous donner la mauvaise information. Toutefois, nous avons pu surmonter cette difficulté pour deux principales raisons :
✓ La première est qu’on a toujours eu la chance, pour chaque village, d’être accompagné soit par le chef du village, soit par son fil aîné, amenant ainsi aux personnes enquêtées de livrer la bonne information.
✓ La deuxième raison est liée à notre appartenance à cette zone qui faisait qu’à chaque fois qu’on s’était présenté aux populations enquêtées, aussitôt elles nous donnaient les noms de nos parents. Du coup, elles nous prenaient comme fils et nous donnaient toutes les informations nécessaires (en nous disant faites comme si vous êtes chez vous).
ETUDE DU CADRE PHYSIQUE DU BASSINVERSANT DE SARE KOUTAYEL
La connaissance du cadre physique est une importance capitale dans l’étude d’un bassin-versant. « Le bassin fonctionne comme un collecteur chargé de recueillir les pluies et de les transformer en écoulement à l’exutoire. Cette transformation ne va pas sans pertes en eau et ces pertes dépendent des conditions climatiques et aérologiques régnant sur le bassin mais aussi des caractéristiques physiques de ce dernier », (Roche, 1963). Ces paramètres physiques influent en plus sur l’évacuation à l’exutoire du volume total et la manière dont ce volume est réparti dans le temps. Comme caractéristiques physiques du bassin, il faut considérer la morphométrie, la nature du sol, la couverture végétale, la géologie, l’hydrogéologie etc.
Morphométrie, géomorphologie et réseau hydrographique du bassin
La morphométrie
Il s’agit des caractéristiques géométriques du bassin telles que la surface, le périmètre et son rectangle équivalent (longueur et largeur), l’indice de compacité ou indice de forme, l’indice de pente globale (Ig). Ces facteurs influent largement sur le comportement hydrologique du bassin. Ainsi, nous allons calculer ces paramètres :
● La superficie et le périmètre du bassin sont obtenus par digitalisation, avec le logiciel Arc-View®. Le tableau 2 présente les résultats de ces paramètres.
● L’indice de compacité (KC) : L’indice de compacité traduit la forme du bassin et a une influence sur l’écoulement global mais surtout sur l’hydrogramme résultant d’une pluie. Il est égal à un 1 pour un bassin circulaire et croît d’autant plus que la compacité diminue. Autrement dit, l’augmentation de cet indice traduit l’allongement du bassin ce qui fait croître aussi le temps d’acheminement des eaux de pluie vers l’exutoire.
Géomorphologie du bassin
Le réseau hydrographique est l’un des facteurs déterminants de la morphologie du bassin. L’évolution pédologique des plateaux est marquée par l’existence de plusieurs niveaux de cuirasses qui affleurent dans presque toute la haute Casamance et apparaissent à la faveur des entailles du réseau hydrographique en aval (Michel, 1960). Le modelé des glacis, caractérisant le paysage en haute et moyenne Casamance, disparaît dans la basse vallée pour laisser la place à des plateaux mollement ondulés (Vieillefon, 1977). En effet, notre bassin-versant est essentiellement constitué de bas-plateaux, généralement cuirassés, cloisonnés par un réseau de cours d’eau à écoulement temporaire. La toposéquence typique de la zone est caractérisée par une alternance de plateau, de versant et de vallée (bas-fonds) .
Le réseau hydrographique
Roche (1963) définit le réseau hydrographique comme l’ensemble des canaux de drainage naturels, permanents ou temporaires, par où s’écoulent les eaux provenant du ruissellement ou restituées par la nappe souterraine, soit sous forme de sources, soit par restitution continue le long du cours d’eau. Nous distinguons dans un réseau de drainage, le cours d’eau principal alimenté par les affluents (appelés aussi affluents de premier ordre) et les affluents, quant à eux, sont approvisionnés par les sous-affluents (appelés affluent secondaire ou de seconde ordre), ainsi de suite. Le lit du cours d’eau principal est nettement plus large que celui des affluents, avec un débit plus important.
En effet, le réseau hydrographique du bassin-versant de Saré Koutayel est essentiellement composé de cours d’eau saisonniers. L’écoulement de ses marigots s’effectue du Nord vers le Sud, alors que le collecteur principal (la Casamance) s’écoule d’Est en Ouest. La configuration du réseau est donc de forme orthogonale. Durant la saison pluvieuse, les cours d’eau ont de brusques crues souvent provoquées par l’encombrement de leur lit à l’aval. En saison sèche, les cours d’eau originaires des plateaux audessus de la formation cuirassée se retrouvent les premiers à s’assécher. Le ruissellement y est important et la nappe phréatique étant profonde, l’eau disparaît rapidement.
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Table des matières
NTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
LES HYPOTHESES DE LA RECHERCHE
ANALYSE CONCEPTUELLE
PREMIERE PARTIE :ETUDE DU CADRE PHYSIQUE DU BASSIN-VERSANT DE SARE KOUTAYEL
CHAPITRE 1. DESCRIPTION DES PARAMETRES PHYSIQUES DU BASSIN-VERSANT DE SARE KOUTAYEL
CHAPITRE 2. CARACTERES GENERAUX ET PARAMETRES CLIMATIQUES DANS LE BASSIN
DEXIEME PARTIE :ETUDE HYDROLOGIQUE DU BASSIN-VERSANT DE SARE KOUTAYEL
CHAPITRE 1 : ANALYSE DES PRECIPITATIONS DANS LE BASSIN
CHAPITRE 2 : LES MODALITES DE L’ECOULEMENT DANS LE BASSIN-VERSANT DE SARE KOUTAYEL
TROISIÈME PARTIE : MISE EN VALEUR DES BAS-FONDS DANS LE BASSINVERSANT DE SARE KOUTAYEL
CHAPITRE1 : CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES ET ECONOMIQUES DU BASSIN
CHAPITRE 2 : SYSTEME DE PRODUCTION DES BAS-FONDS DANS LE BASSINVERSANT DE SARE KOUTAYEL
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES ILLUSTRATIONS
TABLE DES MATIERES
ANNEXES