La République Islamique de Mauritanie est un pays sub-saharien d’Afrique de l’Ouest qui connaît actuellement des bouleversements socio-économiques importantes lies à la sédentarisation, à l’accroissement des populations des grandes villes, ce qui induit une forte demande en eau potable. Le climat désertique contraignant et aux longues périodes de sécheresse des années 1970, accentue les tensions sur cette ressource. Ceci d’autant plus que le réseau hydrographique de la Mauritanie n’est que temporaire et quasi – inexistant sur la majeure partie du territoire. Par ailleurs les aquifères rechargés durant les phases humides du Quaternaire et très peu réalimentés depuis, sont exploités pour l’approvisionnement en eau potable des villes et villages mauritaniens. Pour satisfaire aux besoins en eau sans cesse croissants des populations, il est nécessaire de réaliser des forages et des puits villageois supplémentaires, dans un contexte hydrogéologique, souvent défavorable impliquant la mise en œuvre d’une étude complète de la zone d’implantation de l’ouvrage hydraulique.
Dans les années 1990 un ancien projet d’alimentation en eau potable des centres semi – urbains des wilayas du Gorgol et de Guidimakha, avait réalisé des forages équipés de pompe a motricité humaine. Ces forages feront l’objet, dans le cadre de la présente étude, de pompages par paliers et de longue durée pour déterminer ceux de ces ouvrages qui pourront être équipés de pompes électriques et de systèmes d’alimentation en eau potable avec des réseaux de distribution par bornes fontaines.
MILIEU PHYSIQUE
Description géographique
La zone d’étude comprend les wilayas administratives du Gorgol et de Guidimakha. Elle est limitée au nord et nord-ouest par la wilaya du Brakna, au nord et nord-est par la wilaya d’Assaba et au sud et sud-ouest par le fleuve Sénégal qu’est la limite naturelle entre la République Islamique de la Mauritanie et la République du Sénégal (Fig. 1). Le Gorgol et le Guidimakha, sont situés dans la partie la plus méridionale et la plus arrosée du pays. Par exemple Sélibaby, capitale régionale du Guidimakha, recevait avant la période de sécheresse plus de 600 mm de pluies annuelles. Ces conditions favorables à la culture pluviale ont permis un peuplement très ancien en gros villages d’agriculteurs essentiellement Soninké et les trente dernières années ont connu également, du fait de la sécheresse, la fixation progressive de populations Peuls et Maures naguère nomades. Même si la période actuelle de sécheresse a quelque peu perturbé ces données, provoquant un certain flux de population chassée du nord, le peuplement reste caractérisé par une forte sédentarisation.
Climatologie
Mécanismes généraux du climat
En Mauritanie le climat chaud et sec, est saharien au nord et sahélien au sud. La zone sahélienne à laquelle appartient notre zone d’étude, s’étend d’ouest en est sur une bande de 200 km de large couvrant la partie sud du pays. La zone saharienne reçoit actuellement en moyenne annuelle entre 30 et 100 mm de pluies et la zone sahélienne entre 100 et 400 mm (BURGEAP, 2006). Ce sont les anticyclones des Açores, de Sainte Hélène et du Sahara et la ceinture des basses pressions équatoriales, qui contrôlent l’ensemble des mécanismes généraux du climat en Afrique de l’Ouest (in Dacosta, 1989). L’anticyclone des Açores est situé dans l’Atlantique nord, la pression qui y varie de 1020 à 1025 Hpa, en fait un centre d’action permanente (in Dacosta, 1989).
L’anticyclone de Sainte Hélène est situé au sud, où la pression varie de 1018 à 1021 Hpa. Sa proximité de l’équateur et son parcours océanique en font également un centre d’action important. L’anticyclone sud libyen, sa pression est variable et en été il est remplacé dans les basses couches par une dépression thermique qui constitue un centre d’appel du flux provenant de Sainte Hélène. En ces zones de hautes pressions se développe une ceinture de basse pression où convergent les masses d’air des différents anticyclones : c’est la zone intertropicale de convergence ou front intertropical (FIT) qui se déplace de part et d’autre de l’équateur.
Analyse des différents paramètres climatiques
Les paramètres climatiques seront analysés à partir des données relevées aux stations météorologiques de Kaédi et de Sélibaby par les services de la météorologie nationale auprès de l’ASECNA pour la période allant de 1983 à 2006.
Températures
Les Températures mensuelles mesurées au niveau des stations de Kaédi et de Sélibaby, augmentent de janvier à mars. Les températures les plus élevées sont enregistrées pendant les mois juin, juillet et août avec un maximum de 41°C au mois de juin pour la station de Kaédi et de 46°C à la station de Sélibaby au mois de juillet (Fig. 2). On note ensuite une légère diminution d’août à novembre.
Humidité relative
Ce paramètre climatique dépend de la température de l’air et de l’effet de continentalité de la station de mesure considérée. L’évolution annuelle de l’humidité relative à l’air est aussi tempérée par l’influence maritime (Gaye, 1990). Elle est faible à très faible sauf dans les wilayas qui sont sous l’influence de l’océan. Cependant elle est plus significative en hivernage qu’en saison sèche et son maximum correspond généralement à celui de la pluie. L’évolution des valeurs mensuelles de l’humidité relative montre une courbe en cloche au niveau des deux stations de mesures (Fig. 3). On note une augmentation progressive de l’humidité relative de février à septembre. Entre septembre et novembre, la valeur optimale est atteinte puis une baisse régulière est amorcée de novembre à décembre. Les valeurs les plus importantes de l’humidité relative sont notées entre août et septembre.
Evaporation
Les valeurs des moyennes mensuelles de l’évaporation aux stations de Kaédi et de Sélibaby . Au niveau de cette figure, les deux courbes présentent pratiquement la même allure. On note une augmentation de l’évaporation de janvier à mai suivie d’une baisse de mai à août. Dans l’ensemble, l’évaporation est plus importante à Kaédi qu’à Sélibaby.
Les vents
Pendant la saison sèche, les vents de dominance nord-est sont fréquents et favorisent l’ensablement. L’harmattan, localement dénommé Irifi, est un vent sec en provenance du Sahara, chaud le jour et froid la nuit. En bordure de l’océan, la brise marine exerce une influence adoucissante sur le climat. Durant la saison des pluies (de juillet à septembre), le pays est sous l’influence de la mousson, vent humide qui souffle du sud-ouest et de l’ouest. L’analyse des données sur les vitesses de vents recueillies aux stations de Kaédi et de Sélibaby, montre que ce paramètre croit régulièrement entre les mois de novembre à mars, puis diminue au mois d’avril, s’ensuit une augmentation jusqu’au mois de juillet qui est immédiatement suivie d’une diminution jusqu’au mois de août (Fig. 5).
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE DU GORGOL – GUIDIMAKHA
1. MILIEU PHYSIQUE
1.1 Description géographique
1.2. Climatologie
1.3. Géomorphologie et hydrographie
2. CADRE GEOLOGIQUE
2.1. Aperçu géologique de la Mauritanie
2.2. Géologique de la zone d’étude
2.3. Tectonique du secteur d’étude
3. CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE GENERALE
4. CONCLUSION
DEUXIEME PARTIE : CARACTERISTIQUES HYDRODYNAMIQUES ET HYDROCHIMIQUES DES AQUIFERES EXPLOITES DANS LA ZONE DU GORGOL – GUIDIMAKHA
1. Hydrogéologie de la zone d’étude
1.1. Aquifères dits continus ou généralisés
1.2. Aquifères discontinus
2. ESSAIS DE POMPAGE
2.1. Reconstitution des formations géologiques traversées par les forages
2.2. Essais de débit par paliers simples
2.3. Essais de nappe
3. HYDROCHIMIQUES DES EAUX SOUTERRAINES
3.1. Caractéristiques physico-chimiques des eaux
3.2. Etude de l’agressivité des eaux souterraines
3.3. Qualité des eaux souterraines
4. CONCLUSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES