Classรฉ parmi la quatriรจme grande ile au monde, Madagascar dispose dโimportantes ressources en eau tant souterraine quโen surface. Malgrรฉ lโimmensitรฉ de ses ressources, lโaccรจs ร lโeau potable reste encore un problรจme majeur pour notre pays. Seule 43% de la population ont accรจs convenablement ร lโeau potable et ร lโassainissement adรฉquat (Statistique du M.E.A.H, 2015). De ce fait, plus de la moitiรฉ de la population vit en difficultรฉ et souffre de la dรฉfaillance hydrique.
A Madagascar, le secteur de lโeau, en particulier lโAlimentation en Eau Potable (AEP) a fait intervenir plusieurs entitรฉs ร savoir lโEtat, les organismes nationaux, les partenaires techniques et financiers internationaux, les programmes et projets, et les sociรฉtรฉs privรฉes. Par consรฉquent, de nombreux ouvrages et infrastructures dโadduction dโeau potable (AEPG, puits, forages) ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes et rรฉcemment, le projet PAEAR (Programme dโAdduction dโEau potable et Assainissement en milieu Rural) par exemple, qui a implantรฉ 1250 forages dans les huit rรฉgions, y comprise la Rรฉgion Betsiboka ร laquelle fait partie la zone dโรฉtude. Face aux efforts dรฉjร menรฉs ร la rรฉalisation des ouvrages, on constate que le taux de succรจs nโest pas encore satisfaisant car seulement 64% de lโimplantation ont rรฉussi ou produisent de lโeau rรฉpondant au besoin de la population (Statistiques avancรฉs, 2014, Suivi et รฉvaluation des grands projets.htm). En effet, 36% des points dโeaux posรฉs sont negatifs ou abandonnรฉes. Gรฉnรฉralement, ces problรจmes dโรฉchecs se manifestent soit par lโinsuffisance de dรฉbit ou ร la mauvaise implantation, soit liรฉ ร la salinisation des nappes exploitรฉes et ร la complexitรฉ gรฉologique. Les pollutions surtout en milieu urbain que rural dรฉtรฉriorent aussi la qualitรฉ de lโeau souterraine et amplifient ces taux dโรฉchec.
Diffรฉrentes issues peuvent รชtre envisagรฉes pour amรฉliorer le taux de succรจs ร lโapprovisionnement en eau potable telle que lโhydrobiologie, lโhydrologie isotopique, lโรฉtude gรฉophysique, lโhydrogรฉologie, lโhydrodynamique souterraine et lโhydrogรฉochimie. Chaque discipline a ses particularitรฉs mais ce prรฉsent travail se veut de mettre en exergue lโimportance ou lโintรฉrรชt apportรฉ par lโhydrogรฉochimie. Elle est choisie dans le but de connaitre et dโidentifier les types dโaquifรจres caractรฉristiques de la zone dโรฉtude, la minรฉralisation et la qualitรฉ de ses eaux.
LOCALISATION DE LA ZONE DโETUDE
La zone dโรฉtude, en particulier la commune dโAmbalanjanakomby, se trouve dans leNord-Ouest de Madagascar. Elle se situe ร 374 Km dโAntananarivo sur la Route Nationale Nยฐ4 vers Mahajanga, ร 60 km au Nord de Maevatanana et ร 220km ร lโEst du Mahajanga.
Du point de vue administratif, cette commune fait partie du district de Maevatanana et appartient ร la Rรฉgion Betsiboka. Dรฉlimitรฉ au Nord par la commune Andranomamy et Anjiajia, au Sud par Beratsimanana, ร lโEst par Marokoro et Bekapaika, et ร lโOuest par la commune Ambalajia et Madiromirafy, la commune dโAmbalanjanakomby sโรฉtend sur une superficie de 400 km2 . Selon les coordonnรฉes gรฉographiques Laborde(Km), elle est comprise entre X= 450 et 490Km et Y = 1030 et 1060 Km. Sur le plan hydrologique, elle appartient au sous bassin versant de Manambatromby et Ikalamilotra, figurant parmi les affluents du bassin de Betsiboka. Notre recherche a รฉtรฉ consacrรฉe dans 06 fokontany de la commune dโAmbalanjanakomby: Maromalandy, Andranofasika, Belahasa, Ambalanjanakomby, Antanandava et dโAmbalabongo .
CONTEXTE CLIMATIQUEย
Climat
La rรฉgion de Maevatanana oรน se situe la zone dโรฉtude, est classรฉe parmi les zones la plus chaude de Madagascar, et qui est caractรฉrisรฉe par un climat sec et chaud. Elle est soumise ร un climat de type tropical marquรฉ par deux saisons bien distinctes dont une saison chaude et pluvieuse du mois de Novembre en Mars et une saison sรจche commenรงant du mois dโAvril jusquโen Octobre (TBE, 2011). Les donnรฉes climatiques reprรฉsentรฉes ci-aprรจs ont รฉtรฉ obtenues auprรจs de la Direction de la mรฉtรฉorologie dโAmpandrianomby. Les donnรฉes de pluviomรฉtrie et de tempรฉrature prises en compte dans ce travail correspondent aux pรฉriodes 1999 ร 2008 vu que ce sont les donnรฉes les plus rรฉcentes disponibles pour cette rรฉgion.
Pluviomรฉtrie
Dans la zone dโรฉtude, la prรฉcipitation moyenne annuelle varie entre 1000 mm et 1500 mm. Les mois les plus humides se situent entre Dรฉcembre et Fรฉvrier mais Janvier est le plus pluvieux (500mm). Les restes du mois, du Mars jusquโau Juin, se caractรฉrisent par une prรฉcipitation relativement moyenne, infรฉrieur ร 150 mm ou presque insignifiante du Juillet en Octobre.
Tempรฉrature
La tempรฉrature annuelle varie entre 15 et 40ยฐC. Durant la saison chaude et pluvieuse, elle atteint sa valeur maximale qui est de 40ยฐC dans les zones de basses altitudes tandis que la minimale, variant de 15ยฐ ร 20ยฐC, est observรฉe en saison sรจche. La tempรฉrature moyenne annuelle relativement รฉlevรฉe par rapport ร celle des autres Rรฉgions, est de 28ยฐC, avec une amplitude de 12ยฐC.
GEOMORPHOLOGIE
Relief
En se referant ร lโevolution de la pente, la zone dโรฉtude peut etre divisรฉe en deux zones distinctes dont la partie Sud-est, dominรฉe par les formations du socle, presente une colline relativement faible, de 100 ร 200 m dโaltitude tandis que la partie Ouest et Nord Ouest oรน se situe le groupe de lโIsalo, represente une morphologie de multiple petites buttes des quelques dizaines de mรจtres dโaltitudes. Cet ensemble, formรฉ par des grรจs et argiles, determine un relief monticulaire fortement exposรฉ ร lโรฉrosion (Besairie H.,1948).
Rรฉseaux hydrographiques
La zone est drainรฉe par un rรฉseau hydrographique particuliรจrement dense qui met ร sa disposition un capital important en eau et pouvant รชtre exploitรฉe pour lโalimentation en eau potable, la peche et lโagriculture. Elle est traversรฉe par deux grandes riviรจres dont la riviรจre Ikalamilotra qui passe dans la partie Sud et celle de Manambatromby drainant la partie centrale . Elles sont toutes permanentes et qui prennent leurs sources dans les Hauts plateaux(ร lโEst).
Les affluents de Kamoro, representรฉs par la riviรจre dโAntsohibe et celle de Mananidrano, arosent les faciรจs mixtes de lโIsalo dans la partie Nord et Nord-Ouest de la zone dโรฉtude. La piste vers Mangabe constitue une ligne de partage des eaux qui separe le sous bassin de Manambatromby avec ceux des affluents de Kamoro (Pavlovsky R.,1954). De plus, ces reseaux sont completรฉs par la presence des lacs tel que Bekopolo(412ha), dโAntonganivao(81ha) (TBE, 2011). Ces lacs qui caracterisent les depressions alluvionnaires de lโIsalo sont alimentรฉs par les crues et se vident progressivement en saison sรจche (Besairie H., 1972).
Couverture vรฉgรจtale et occupation du sol
La zone est caracterisรฉe par une faible couverture vรฉgรจtale. La vรฉgetation est en gรฉnรฉral representรฉe par les savanes herbeuses et arborรฉs qui occupent une grande partie de la rรฉgion. En outre, des forets galeries se voient parfois en bordant les riviรจres. Des forets denses peu รฉtendu ont รฉtรฉ รฉgalement observรฉes dans sa partie Sud et Est (Rantoanina M.,1967). Lโespece le plus dominant est le Hyphaene shattom ou Satrana qui se developpe largement dans la zone greseuse de lโIsalo. Cet espรจce a permis de separer la zone sรฉdimentaire au domaine du socle cristallin. De plus, des especes arbrustes tel que les manguiers, les jujubiers (Rhamnacees Zizuphus), Mahabibo (Anacardium sp.), poussent dans les formations argileuses et alluvionnaires du bas fond (TBE, 2011).
Des mosaiques de cultures comme les cultures vivriรจres et de Bararata (Phragmites mauritianus) sโy rencontrent รฉgalement et qui occupent le bas fond ou dans le bord des riviรจres. La zone du socle est recouverte en grande partie par des especes dโarbres qui sont composรฉes de Raffia(Raphia farinifera), de Ravinala (Ravenala madagascariensis), Vomadilo (Tamarindus indus) (Randrianandrasana L., 2006). Il est ร noter que cette zone renferme aussi des lambeaux de forets primaires et dโimportantes forets galeries qui longent la riviรจre dโIkalamilotra et celle de Manambatromby (Rantoanina M.,1967). En raison des feux de brousses qui ravagent chaque annรฉe la rรฉgion, la couverture vรฉgรฉtale a fortement rรฉgressรฉ depuis 2005 (TBE, 2011).
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE DโETUDE
I.1. Localisation de la zone dโetude
I.2. Contexte climatique
I.2.1. Climat
I.2.2. Pluviomรฉtrie
I.2.3. Tempรฉrature
I.3. Contexte geomorphologique
I.3.1. Relief
I.3.2. Reseaux hydrographiques
I.3.3. Couverture vรฉgรจtale et occupation du sol
I.4. Contexte gรฉologique
I.4.1. Formation du bassin sรฉdimentaire de lโ Ouest
I.4.2. Gรฉologie de la zone dโรฉtude
I.4.3. Situation hydrogรฉologique
CHAPITRE II : HYDROCHIMIE ET METHODOLOGIE DโAPPROCHE
II.1. Hydrochimie
II.1.1. Introduction
II.1.2. Apport des parametres physico-chimiques dans l’รฉtude de qualite des eaux
II.2. Methodologie d’approche
II.2.1. Phase prรฉparatoire
II.2.2. Etudes sur terrain
II.2.3. Analyse au laboratoire
II.2.4. Presentation et traitement des donnรฉes
CHAPITRE III : RESULTATS ET COMMENTAIRES 30
III.1. Caracteristiques des points dโeaux
III.2. Paramรจtres physico-chimiques
III.3. Paramรจtres chimiques
III.4. Elรฉments mineurs et en trace
III.5. Faciรจs chimiques des eaux
CHAPITRE IV : INTERPRETATIONS ET DISCUSSION
IV. 1. Caractรฉristiques physico-chimiques des eaux
IV.1.1. pH
IV.1.2. Alcalinitรฉ
IV.1.3. Conductivitรฉ รฉlectrique
IV.2. Origine de la minรฉralisation
IV.2.1. Relation entre la conductivitรฉ รฉlectrique et le TDI
IV.2.2. Correlation entre les รฉlements majeurs et le TDI
IV.2.3. Proccessus d’acquisition de la minรฉralisation
IV.3. Evolution des รฉlements mineurs et en trace
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES