Le Sahara, qui est le plus grand des déserts, est caractérisé par des conditions édapho – climatiques très contraignantes à la survie spontanée des êtres vivants. Néanmoins, cet écosystème reste un milieu vivant pourvu d’un couvert végétal particulier, adapté aux conditions désertiques les plus rudes, caractérisées par de fortes chaleurs et des pluviométries faibles et qui constitue les différents parcours camelins sahariens. Le dromadaire se base pour son alimentation, essentiellement, sur le broutage de ces plantes, qui sont divisées en plantes annuelles, éphémères, dépendant directement de la pluviométrie et de plantes vivaces qui sont toujours présentes, constituant ainsi le pâturage de base, source de vie du dromadaire. La présence du dromadaire dans les zones sahariennes joue un rôle très important, vu sa grande capacité de transformation des ressources alimentaires médiocres (notamment les plantes halophytes et épineuses en produits comestibles (lait, viande…etc…) qui sont souvent inexploitables par d’autres espèces animales domestiques. La place du dromadaire dans le développement régionale du Sahara algérien n’est pas négligeable (CHEHMA , 2002).
Le dromadaire est un animal qui s’adapte mieux que n’importe quel autre animal d’élevage aux conditions désertiques. Sa morphologie, sa physiologie et son comportement particuliers lui permettent de conserver son énergie (WILSON,1984) se priver de boire pendant de nombreuses semaines (SCHMIDT-NIELSEN, 1964), recycler son azote (KANDIL, 1984), se contenter d’une alimentation médiocre (GONZALEZ, 1949)… Par ailleurs, de par son comportement alimentaire, le dromadaire pâture de manière à préserver son milieu écologique (GAUTHIER PILTERS, 1977 et NEWMAN, 1979). Il ne surpâture aucun type de végétation, et peut atteindre les couches supérieures des formations végétales, il ne dénude pas le sol et la couche arable ne se volatilise pas sous l’effet de son piétinement (STILES, 1988) Cependant, le dromadaire comme les autres espèces herbivores a besoin d’une alimentation équilibrée pour se maintenir en bonne santé et lui permettre d’exprimer ses potentialités génétiques. En Algérie, l’alimentation sur parcours étant le paramètre clé sur lequel est basé le système camelin extensif, l’étude et la connaissance de la composante, la répartition et la productivité pastorale des différents parcours sahariens sont indispensables pour assurer une meilleure gestion, répartition, orientation et maîtrise de cet élevage.
CARACTERISTIQUES GENERALES DU MILIEU D’ETUDE
Le Sahara est le plus grand des déserts, mais également le plus expressif et typique par son extrême aridité, c’est à dire celui dans lequel les conditions désertiques atteignent leur plus grande âpreté (TOUTAIN,1979 et OZENDA, 1991 ). Le Sahara s’étend à travers le tiers septentrional du continent africain de l’atlantique à la mere rouge, sur une surface totale de 8 millions de Km2 ( LE HOUEROU, 1990). C’est là où les conditions climatiques atteignent leur plus grande sévérité (SELTZER, 1946 et DUBIEF, 1959). Pratiquement, ces limites se situent en deçà des isohyètes 100 à 150mm (TOUTAIN, 1979). Le Sahara est subdivisé en ; Sahara septentrional., méridional., central et occidental. (DUBIEF, 1952) Le Sahara septentrional., avec 1 million de km2 , est soumis à un extrême du climat méditerranéen, où les pluies surviennent toujours en hiver. Il se présente comme une zone de transition entre les steppes méditerranéennes nord africaines et le sahara central. La pluviosité à laquelle il est soumis est comprise entre 50 et 100 mm, (LE HOUEROU, 1990).
La géomorphologie
LELUBRE (1952) admet que, s’il y est une région du globe, où les formes de relief sont particulièrement nettes et visibles, c’est bien le Sahara et si les processus morphogénétiques (vent, eau…etc.) à l’œuvre dans ce milieu sont caractéristiques, rien n’est étonnant à ce que les formes qui en résultent le soient aussi. Les principales familles de paysage saharien sont:
Les Hamadas
Ce sont des plateaux rocheux à topographie très monotone, souvent plate à perte de vue (MONOD, 1992).
Les Regs
Ce sont des plaines de graviers et de fragments rocheux. Au Sahara, ils occupent des surfaces démesurées (MONOD, 1992).
Les accumulations sableuses
Le sable est un élément essentiel du paysage saharien. Cependant, les dunes sont loin de recouvrir la totalité du Sahara, mais se localisent généralement dans de vastes régions ensablées appelées les ergs (LELUBRE, 1952). D’après GARDI (1973), les dunes peuvent avoir des formes différentes en fonction de la direction dominante du vent.
Les dépressions
Les daya
Ce sont des petites dépressions circulaires, résultant de la dissolution locale des dalles calcaires ou siliceuses qui constituent les Hamadas (OZENDA, 1991).
Les Sebkha et les Chott
Lorsque les eaux s’évaporent sous l’effet de la chaleur, des plaques de sels divers se déposent en surface formant suivant l’origine de leurs eaux (phréatiques ou superficielles) les chotts et les sebkhas (MONOD, 1992).
Les lits d’Oueds
Le lit d’Oued est l’espace qui peut être occupé par des eaux d’un cours d’eau. Ces matériaux peuvent avoir comme origine soit des roches en place, soit des matériaux transportés par le cours (DERRUAU, 1967).
La géologie
Schématiquement, on observe un substratum de formation antécambrienne recouvert par des séries sédimentaires pelliculaires plus au moins épaisses (LELUBRE, 1952). Ce socle très ancien est formé selon GARDI (1973), de granites, de gneiss, de schistes cristallins et de quartzites, vestiges d’un massif gigantesque à l’époque. Au début de l’ère primaire l’érosion et la désagrégation arasent ce relief et le mue en une vaste pénéplaine. Par la suite, la mer envahit plusieurs fois le socle cristallin du Sahara puis se retire. Il en résulte la formation de diverses couches sédimentaires marines plus au moins considérables. C’est de cette époque que datent les roches calcaires, les grés et les schistes. Au début du secondaire, le Sahara fut un continent, ce qu’atteste la présence de grés riches en bois silicifiés formés à cette époque. Puis la mer déferle une nouvelle fois, et reste jusqu’à l’Eocène au début du Tertiaire. Ce dernier, se caractérise par l’apparition de roches continentales. L’ère Quaternaire au Sahara se distingue par une succession de périodes sèches et humides.
L’hydrologie
L’hydrologie superficielle
Dans ce désert typique qu’est le Sahara, les précipitations sont non seulement rares, mais toujours très irrégulières. Par suite les conditions de l’écoulement y sont particulières (l’absence d’un écoulement permanent dans les talwegs, la désorganisation du réseau hydrographique et la dispersion de l’eau en « mares, »gueltas » ou » redirs ») (CAPOT-REY, 1952; ESTIENNE et GODARD, 1970). En effet, les Oueds sahariens n’ont pas un régime de crues régulier mais plutôt de caractère accidentel: quand les pluies s’abattent, les Oueds coulent quelques jours et débordent même. Ce phénomène se produit jusqu’à trois fois par an au confins Nord du Sahara, beaucoup plus rarement au centre (GARDI, 1973).
L’hydrogéologie
Au Sahara septentrional., le bassin sédimentaire constitue un vaste bassin hydrogéologique d’une superficie de 780 000 Km², avec un maximum d’épaisseur de 4000 à 5000 m (CASTANY, 1982). Selon LATRECH (1997), ce grand bassin comporte deux vastes aquifères profonds et superposés, relativement indépendants en Algérie, qui sont :
– Le continental intercalaire, surtout gréseux, situé à la base. Il constitue la formation la plus étendue;
– Le complexe terminal., au sommet, est plus hétérogène, il comprend :
● La nappe phréatique;
● La nappe du mio-pliocène;
● La nappe du sénono-éocène;
● La nappe du turonien;
Les potentialités du Sahara algérien en terme de ressource en eau, sont évaluées à 5 milliards de m3 par l’A.N.R.H (2000) .
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Table des matières
INTRODUTION
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES GENERALES DU MILIEU D’ETUDE
1. La géomorphologie
1.1. Les Hamadas
1.2. Les Regs
1.3. Les accumulations sableuses
1.4. Les dépressions
1.4.1. Les daya
1.4.2. Les Sebkha et les Chott
1.4.3. Les lits d’Oueds
2. La géologie
3. L’hydrologie
3.1. L’hydrologie superficielle
3.2. L’hydrogéologie
4. Le climat
4.1. Les précipitations
4.1.1. Variations annuelles
4.1.2. Variations inter annuelles
4.2. La température
4.3. Le vent
4.4. L’évaporation
4.5. L’humidité de l’air
4.6. L’insolation
4.7. La nébulosité
5. Conséquences sur le couvert végétal
CHAPITRE II – MATERIEL ET METHODES
1. Site de l’étude
2. Etude floristique
3. Estimation des poids des espèces
4. Analyses biochimiques
4.1. Composition chimique
4.2. Digestibilité
5. Valeur nutritive des espèces
5.1. Estimation de la valeur énergétique
5.2. Estimation de la valeur azotée
5.3. Estimation de la valeur nutritive des rations ingérées
6. Analyses statistiques
7. Interprétation cartographique
CHAPITRE III – RESULTATS ET DISCUSSION
1. Etude floristique
1.1. Présentation des types de parcours
1.2. Composition floristique
1.2.1. Distribution temporelle
1.2.2. Distribution spatiale
1.3. Etude quantitative
1.3.1. La richesse floristique
1.3.1.1 Les lits d’Oued
1.3.1.2. Les dépressions
1.3.1.3. Les Hamada
1.3.1.4. Les sols sableux
1.3.1.5. Les Regs
1.3.1.6. Les sols salés
1.3.2. Les fréquences et les taux de recouvrement
1.3.3. Abondance dominance des espèces
1.3.3.1. Les lits d’Oueds
1.3.3.2. Les sols sableux
1.3.3.3. Les dépressions
1.3.3.4. Les parcours de Hamada
1.3.3.5. Les parcours de Reg
1.3.3.6. Les sols salés
2. Etude nutritive
2.1. Valeurs moyennes annuelles
2.1.1. Composition chimique
2.1.2. La digestibilité in vitro
2.1.3. La valeur nutritive
2.1.3.1 La valeur énergétique
2.1.3.2. La valeur azotée
2.2. La variation saisonnière
2.2.1. La composition chimique
2.2.2. La digestibilité in vitro
2.2.3. La valeur nutritive
2.2.3.1. La valeur énergétique
2.2.3.2. La valeur azotée
3. Composition chimique des fécès
3.1. La composition générale
3.2. La variation spatiale
3.3. La variation temporelle
4. Valeur nutritive des rations ingérées
4.1. Moyennes annuelles
4.2. La variation saisonnière
5. Productions des parcours
5.1. Estimation des poids des espèces
5.2. Production de la biomasse
5.3. Production fourragère des parcours
5.3.1. La production énergétique
5.3.1.1. Variation saisonnière
5.3.1.2. Variation spatiale
5.3.2. La production azotée
5.3.2.1 Variation temporelle
5.3.2.2. Variation spatiale
5.3.3. La productivité primaire
6. La capacité de charge des parcours
7. Interprétation cartographique
7.1. Répartition des types de parcours
7.2. Proportions des espèces vivaces et éphémères
7.3. Répartitions des espèces vivaces
7.4. Répartition du recouvrement total des espèces vivace par zone
7.5. Répartition des productions suivant les zones
8. DISCUSSION GENERALE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES