ETUDE ET ESSAI D’AMELIORATION DE L’ENSEIGNEMENT GENERAL

Evolution du nombre des élèves dans les établissements publics et privés

                       Les tableaux n°XIV et n°XV ci-après montren t l’évolution du nombre des élèves dans les établissements publics et privés des trois niveaux confondus pour les cinq dernières années scolaires. A partir de ces deux tableaux, on peut dire que dans l’ensemble, le nombre des élèves a toujours augmenté particulièrement pour les deux dernières années scolaires. Cette augmentation s’explique principalement par la forte croissance démographique de la population antsiranaise. L’indice d’évolution dépasse toujours 100 points pour tous le niveaux sauf pour le niveau II en 2002/2003 dont on constate une légère diminution dans les établissements privés. Cette situation s’explique par la forte crise économique qui a frappé notre pays et qu’au cours de cette année, bon nombre d’élèves étaient obligés d’abandonner leurs classes, faute de disposition à payer (DAP) des parents sur le plan financier.

Evolution de l’effectif des enseignants dans la CISCO d’Antsiranana I

                 La connaissance des effectifs des enseignants permet d’évaluer la qualité de l’enseignement et les besoins de chaque établissement au niveau des personnels. D’après ce tableau, le nombre des enseignants a tantôt une tendance baissière ou une tendance haussière selon la volonté du gouvernement à revitaliser le système éducatif. L’augmentation constatée est due au recrutement effectué par le MENRS et à la contribution des parents au niveau des enseignants payés par le FRAM. Les enseignants titulaires du secteur public sont payés par l’Etat et par contre, sont classés comme contractuels ceux qui sont payés par le FRAM. On peut donc dire que les parents sont impliqués dans le recrutement de certains enseignants dans le secteur public. La diminution constatée au niveau de l’effectif des enseignants est due, soit au départ à la retraite, soit à l’affectation des enseignants hors du CISCO et dans la plupart des cas, ces enseignants n’ont pas été remplacés. Pour le cas du Lycée Mixte, on remarque une diminution des enseignants à titre vacataire durant les deux dernières années. Ceci peut être expliqué soit par l’abandon des postes pour certains vacataires ou encore ces enseignants au fur et à mesure de leur expérience, ils deviennent des enseignants titulaires. En regroupant le nombre des enseignants des deux secteurs (publics et privés), on obtient le tableau suivant. Le nombre d’enseignants est ici très élevé pour le niveau I. Ceci est expliqué par la multiplication des écoles privées niveau I et par l’existence de nombreuses EPP dans le district d’Antsiranana I. Dans le cas contraire, le niveau II est très faible car on n’y trouve qu’un seul Lycée public et quelques Lycées privés. Il existe donc un déséquilibre entre ces trois niveaux bien que l’effectif des enseignants du primaire soit très élevé. Cette évolution semble encore insuffisante par rapport à l’effectif des élèves et au nombre d’écoles dans la ville de Diégo.

Manque de matériels didactiques

             Le problème d’insuffisance des manuels didactiques pour les élèves et pour les enseignants influent sur la qualité de l’enseignement. Même si la majorité des budgets alloués à la CISCO, aux EPP, aux CEG et au Lycée ont été utilisés dans l’achat des matériels et mobiliers de bureau ; les établissements scolaires dans le district d’Antsiranana I souffrent encore de l’insuffisance des matériels éducatifs. Les bibliothèques ne sont pas toujours équipées des livres au programme ; ils ne répondent donc pas aux besoins des élèves et ne sont pas des lieux de documentations efficaces pour tous. De même le laboratoire souffre de manque des matériels utiles pour des expériences. En se referant aux années 90, on peut dire que des améliorations ont été faites actuellement au niveau des matériels éducatifs car chaque années, des dotations des kits et manuels scolaires aux élèves primaire public et privé .ont été faites. Il existe aussi des dotations des matériels pour les enseignants, mais le problème se pose au niveau de la gestion de ces matériels. Toutefois, on constate aussi une insuffisance de guide pédagogique pour les maîtres, or ces manuels pédagogiques servent à orienter et améliorer la qualité des enseignements offerts. Les guides pédagogiques des enseignants sont considérés comme des matériels pédagogiques qui favorisent davantage la réussite scolaire. En effet, toutes ces insuffisances qualitatives et quantitatives de matériels didactiques au sein des établissements agissent directement sur la motivation des enseignants et la performance des élèves et influent sur la réussite de ces derniers.

Faiblesse de la qualité académique des enseignants

                   Pour éduquer les élèves, il faut un niveau d’éducation et de formation suffisant pour former les élèves aux différents apprentissages. C’est sur ce point que se pose la majorité des problèmes en matière d’enseignement. En effet on assiste fréquemment aux phénomènes suivants :
– l’insuffisante qualification des enseignants,
– l’insuffisant niveau de formation des enseignants,
– le faible niveau de motivation des enseignants.
Le faible niveau de compétence de certains enseignants ou plus précisément leurs difficultés pédagogiques se déduit des résultats des examens et du niveau des élèves. La méthode d’apprentissage, c’est-à-dire la capacité de transmettre aux élèves un savoir et des compétences, le savoir-faire des enseignants est souvent l’objet de critiques. La plupart des enseignants qui ont été recrutés n’ont pas le niveau d’éducation et de formation nécessaire pour maîtriser les programmes scolaires qu’ils sont censés d’appliquer. Leur connaissance pédagogique est parfois obsolète et ce manque de qualification influe sur la qualité de l’enseignement dispensé. L’insuffisance académique ou pédagogique des enseignants en rapport avec leur niveau de qualification et de formation influe sur les stratégies pédagogiques appliquées. Normalement, elles devraient varier en fonction du niveau. Des stratégies et des méthodes d’apprentissages adaptées aux petites classes ne peuvent plus être appliquées aux élèves plus âgés. Cette approche n’est pas bien maîtrisée quand le niveau académique et pédagogique de l’enseignant est très bas. De plus, leur conception en matière de méthodes pédagogiques se résume à écrire au tableau et à dicter un cours, sans véritablement dialoguer, échanger avec les élèves pour transmettre un savoir. La qualité de l’enseignement ne dépend pas seulement des enseignants, elle dépend aussi des chefs des établissements. La plupart de temps, l’appui pédagogique que reçoivent ces chefs d’établissements est très faible. Ils n’arrivent pas à assurer normalement leur rôle de direction et d’encadrement pédagogique et l’absence d’incitation, de formation ne les pousse pas à assurer convenablement leurs tâches. L’insuffisance, voir même, l’inexistence des contrôles et du suivi pédagogique de la part des chefs d’établissements sont parmi les causes de négligence des enseignants dans l’accomplissement de leurs tâches. L’absence de discipline et d’organisation est un facteur de relâchement au niveau des établissements et une entrave à l’amélioration du niveau de l’éducation. Parallèlement on constate un certain manque de discipline et de contrôle des élèves par les enseignants, plus particulièrement dans les établissements publics. Ce relâchement constitue un facteur de plus qui pèse sur la motivation des étudiants. Une éducation de qualité dépend aussi en grande partie des motivations des enseignants. Des faiblesses de leur part, des négligences et un manque d’assiduité et de conscience professionnelle auront des répercussions sur les élèves et leur niveau d’assiduité et de motivation. Le ministère a tenté d’offrir aux enseignants des motivations financières, un logement dans l’enceinte des EPP, des CEG et des Lycées, mais jusqu’à maintenant ce système n’a pas été entièrement couronné de succès, car l’administration rencontre des difficultés pour superviser les enseignants. On constate aussi que le faible niveau de salaire des enseignants ne leur permet pas d’assurer le minimum vital. Dans la majorité des cas, un enseignant tient plusieurs classes, mais leur rémunération ne correspond ni a ce qu’il mérite, ni au niveau de revenu nécessaire dans un contexte marqué par la hausse du coût de la vie. Cette situation les oblige, à compléter leurs revenus en se livrant à d’autres activités au détriment de leur métier d’enseignant et de la qualité de l’enseignement dispensé.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE PARTIE: LA PRESENTATION GENERAL DU DISTRICT D’ANTSIRANANA I ET SITUATION GLOBALE DE L’ENSEIGNEMENT
CHAPITRE I: LE DISTRICT D’ANTSIRANANA I ET SES POTENTIALITES 
1 -Description et situation géographique du district
1 -1 Localisation
1-2 Division administrative
1-3 Le relief et l’hydrologie
1-4 Le climat
2-Situation démographique
2-1 Evolution de la population
2-2 Répartition spatiale de la population
2-3 Les différentes ethnies
2-4 Composition de ménage
3-Situation économique
3-1 Les potentialités existantes
3-2 Les activités économiques
3-2-1 L’agriculture, l’élevage, la pêche
3-2-2 L’artisanat
3-2-3 Le tourisme
4 – Les services sociaux
4 -1 Les services sanitaires
4-2 Les services de sécurité
4-3 Les infrastructures culturelles et les infrastructures de communication
4-4 Les services de l’enseignement
CHAPITRE II: ASPECT GENERAL DE L’ENSEIGNEMENT A MADAGASCAR
1-Politique generale de l’enseignement
1-1 Objectif général de l’enseignement
1-2 Programme et développement de l’éducation et les moyens de réalisation
1-3 Programme scolaire
2 – Budget général alloué à l’enseignement
2-1 Evolution du budget pour l’enseignement général à Antsiranana I
2-2 Evolution et répartition du budget général
2-3 Fonctionnement et utilisation de crédit
3- Les différents types de l’enseignement général
3 -1 L’enseignement ou l’éducation fondamentale
3-1-1 L’éducation fondamentale du premier cycle (EF1)
3-1-2 L’éducation fondamentale du second cycle(EF2)
3-2 L’enseignement secondaire (ES)
CHAPITREIII: SITUATION GLOBALE DE L’ENSEIGNEMENT GENERAL DANS LE DISTRICT D’ANTSIRANANA I
1- Les infrastructures scolaires
1-1 Nombre d’établissements existants
1-2 Liste des établissements publics
1-3 Etat et nombre de salles de classes dans le secteur public
1-4 Les bâtiments annexes
1-4-1 Les salles pour les enseignants
1-4-2 Les bibliothèques
1-4-5 Les salles de soins
1-4-6 Les toilettes
2- Effectifs des élèves
2-1 Evolution du nombre des élèves dans les établissements publics et privés
2-2 Répartition des élèves par ZAP
3 – La qualité du service éducatif
3-1 Evolution de l’effectif des enseignants dans la CISCO d’AntsirananaI
3-2 Qualifications des enseignants
3-3 Niveau d’encadrement des élèves
4 – Les indicateurs de scolarisation
4-1 Le taux de scolarisation
4-2 Le taux de réussite aux examens
4-3 Le taux de flux
4-3-1Le taux de promotion
4-3-2 Le taux de redoublement
4-3-3- Le taux d’abandon
DEUXIEME PARTIE: EDUCATION: OBSTACLES ET PERSPECTIVES D’AMELIORATION
CHAPITRE I: L’EDUCATION FACE AU DEVELOPPEMENT COMMUNALE
1- Notions générales de l’éducation et de développement
1-1 Définition de l’éducation
1-2 Le développement
2- Les indicateurs de développement
3-Les impacts et rôles socio-économique de l’éducation
3-1 Effets et rôles de l’éducation sur le développement d’une région
3-2 Effets et rôles de l’éducation dans le domaine socio-culturel
3-3 Effets de l’éducation dans le domaine sanitaire
CHAPITRE II: LES PROBLEMES AFFECTANT L’ENSEIGNEMENT GENERAL DANS LA CISCO D’ANTSIRANANA I
1- Problèmes au sein des établissements
1-1 Problèmes d’infrastructure
1-2 Manque de matériels didactiques
1-3 Insuffisance des enseignants
1-4 Faiblesse de la qualité académique des enseignants
2-Problèmes au niveau des élèves et des parents
2-1 Problème touchant les élèves
2-1-1 L’absentéisme et le retard
2-1-2 Le redoublement et l’abandon de classe
2-2 Problèmes touchant les parents
2-2-1 Manque d’encadrement
2-2-2 Le niveau d’instruction et la mentalité des parents
3-Problèmes économiques
3-1 Faiblesse du pouvoir d’achat des ménages
3-2 Faiblesse du budget de l’Etat
CHAPITRE III : LES MESURES DE REDRESSEMENT
1-Renforcer la lutte contre l’analphabétisme
1-1 Assurer les droits et obligations des élèves
1-2 Sensibiliser sur l’utilité publique de l’éducation
1-3 Organiser des formations pour les analphabètes
2- Améliorer les infrastructures scolaires
2-1 Augmenter le nombre de salle de classe
2-2 Améliorer l’équipement des structures éducatives
2-3 Améliorer l’environnement scolaire
3- Stimuler la motivation des élèves et des parents
4 – Améliorer la qualité de l’enseignement
4 -1 Augmenter les effectifs des enseignants
4-2 Assurer la formation des enseignants et des chefs d’établissements
4-3 Renforcer la discipline et le système d’encadrement
4-4 Stimuler la motivation des enseignants
4-5 Planification de l’éducation
5- Renforcer le financement de l’Etat et des collectivités décentralisées
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES SCHEMAS

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