Etude epidemiologique du paludisme

Le paludisme (du latin paludis, marais), appelé aussi malaria (de l’italien mal’aria, mauvais air), est une parasitose la plus répandue au monde, due à un protozoaire du genre Plasmodium transmis par la piqûre de la femelle d’un moustique du genre Anopheles, caractérisée par des accès de fièvre intermittente avec frissons et sueurs, évoluant vers une anémie, une splénomégalie et parfois un ictère (Fattorusso & Ritter, 2004).

Sa gravité réside sur sa prévalence élevée en termes de mortalité. Il est responsable d’un décès toutes les 45 secondes en Afrique, où il est endémique. Le paludisme sévit à Madagascar et il peut causer une épidémie sur les hautes terres centrales telles que les zones urbaines et suburbaines d’Antananarivo, d’où l’intérêt d’une surveillance et d’une étude épidémiologique du paludisme dans ces zones où nous avons effectué notre étude. Actuellement cette pathologie tient le second rang au terme de morbidité après l’Infection Respiratoire Aigüe malgré la mise en place de la Politique Nationale de Lutte contre le Paludisme depuis 1998, par le Ministère de la Santé Publique et tous les organismes internationaux comme l’USAID et l’OMS. Le paludisme constitue alors une urgence diagnostic et thérapeutique, et pour l’éliminer la lutte antivectorielle devrait être maintenue dans tout le pays.

Pour mieux surveiller l’épidémiologie du paludisme, nous allons essayer durant notre étude qui s’étale du mois de Juin 2009 au mois d’Août 2010 d’adopter une nouvelle méthode simple et pratique utilisant un support comme un papier filtre. Cette technique est basée sur l’immunochromatographie, inspirée par les travaux de Lombardi et Esposito en 1979, que nous appelons la technique de « DOT-PAP» modifié. A part cette nouvelle technique, nous allons faire une étude parasitologique classique, et une étude immunologique de routine, ainsi que des études épidémiologiques des insectes vecteurs.

DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES

Historique

Le paludisme affecte les êtres humains depuis plus de 50 000 ans et aurait été un pathogène depuis le début de l’histoire de notre espèce selon Joy et al., (2003). On trouve ainsi des parasites proches de celui de la malaria chez les chimpanzés, le primate la plus proche de l’homme (Escalante et al, 1998). Il y a environ 10 000 ans, le paludisme commence à avoir un impact majeur sur la survie humaine, ce qui coïncide avec le début de l’agriculture (révolution néolithique) donc à la sédentarisation.

D’après Cos, 2001, des fièvres mortelles – dont probablement le paludisme – ont été rapportées depuis les premiers écrits. On trouve ainsi des références à des périodes de fièvre paludique dès 2 700 avant J.-C. en Chine. En Inde, dès l’antiquité, les Veda (Textes de la connaissance) font état des fièvres paludiques et les médecins Charaka et Sushruta (probablement V siècle av. J.-C.) en font une description et lui associent, déjà, la piqûre de moustique. Les symptômes de fièvre intermittente ont été décrits par Hippocrate. Il lie ces fièvres à certaines conditions climatiques et environnementales, et divise les fièvres en trois types : febris tertiana (tous les trois jours), quartana (tous les quatre jours), et quotidiana ou continua (maintenant appelée tropica).

L’Afrique subsaharienne est la partie du monde où l’impact du paludisme est le plus manifeste contribuant à une stagnation des chiffres déjà élevés de morbidité et de mortalité, voire une aggravation de la situation dans certains pays (Leonard & Chwatt, 1985). Avec 300 à 500 millions de malades et 1,5 à 2,7 millions de décès par an, le paludisme demeure la parasitose tropicale la plus importante. 80 % des cas sont enregistrés en Afrique subsaharienne, où ils concernent majoritairement les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes (OMS, 2005). Cela nous impose à rechercher un renouvellement des outils et technique de diagnostic ainsi que la mise au point de nouvelle méthode intéressante pouvant servir à la surveillance épidémiologique du paludisme.

L’évolution de l’histoire du paludisme a commencé depuis l’adaptation des Coccidia dans l’épithélium intestinal et dans les glandes salivaires des Anopheles femelles, ainsi que dans les érythrocytes des animaux entre autres les hommes. Le parasite responsable du paludisme a été décrit pour la première fois au 18è siècle. En 1880, Laveran a découvert et a décrit l’existence des Plasmodium dans les cellules de la lignée sanguine humaine, en Algérie.

Ce sont des Protozoaires appartenant :
– Classe : Sporozoaires,
– Sous-classe : Coccidia
– Famille : Plasmodiidae
– Genre : Plasmodium
– Espèces : Plasmodium falciparum appartenant au sous-genre Laverania Plasmodium vivax, Plasmodium malariae et Plasmodium ovale appartenant au sous-genre Plasmodium. 

Golgi en Italie, 1886, a décrit en détail les deux espèces de parasites humains à savoir Plasmodium vivax et Plasmodium malariae. Ainsi, durant la même année et dans la même ville, d’autres chercheurs nommés Celli et Marchiafava ont décrit le fameux Plasmodium falciparum. Et ce n’est qu’après quelques décennies, exactement en 1922, que Stephens a identifié et a décrit la quatrième espèce de parasite de la malaria, Plasmodium ovale (Olivier B. et al., 2008). Plasmodium falciparum et Plasmodium vivax sont les espèces les plus répandues.

Cette histoire évolue et mène jusqu’à maintenant à des recherches sur l’évaluation de la chimiorésistance standardisée par l’OMS pour l’espèce de Plasmodium falciparum, in vivo et in vitro (Leonard & Chwatt, 1985).

Epidémiologie

L’épidémiologie du paludisme dépend de trois facteurs : la présence de sujets atteints de paludisme, car l’homme est le seul réservoir des plasmodies du paludisme; la présence d’insectes vecteurs qui est un Anopheles femelle et les facteurs édaphiques comme l’eau où les œufs, les larves et les nymphes se développent ; une température moyenne supérieure ou égale à 15°C. Chaque année, le paludisme est la cause de 400 à 900 millions de cas de fièvres, et entre un et trois millions de morts d’après Breman, (2001), soit en moyenne un mort toutes les 30 secondes selon John Bonner, OMS, 2005. Le paludisme est endémique dans les zones intertropicales dans les Amériques, dans de nombreux endroits d’Asie, et dans la plupart de l’Afrique. C’est toutefois dans l’Afrique sub saharienne que l’on trouve 85 à 90 % des morts du paludisme selon Layne (2004). La distribution géographique de la maladie au sein de grandes régions est complexe, et l’on trouve ainsi des zones paludiques et nonpaludiques proches l’une de l’autre (Greenwood & Mutabingwa, 2002).

Malgré les efforts entrepris pour réduire la transmission de la maladie et améliorer son traitement, il y a eu peu d’évolution depuis le début des années 1990, Hay et al. (2004). Si la prévalence du paludisme continue à son rythme actuel, le taux de mortalité pourrait doubler dans les vingt prochaines années. Les statistiques précises sont difficiles à obtenir, faute de donnée de la prévalence de la maladie dans les zones rurales, où les gens n’ont pas accès à un hôpital ou aux moyens de se soigner. La plupart des cas ne sont pas documentés, (Breman, 2001).

En ce qui concerne l’épidémiologie et le contrôle de la malaria, Ross a initié les mesures antilarvaires en Sierra Leone, en 1899. Cette étude évoluait et au 19è siècle en 1936-1939, Muller et Wiesman en Suisse ont découvert l’action insecticide du DDT, synthétisé par Zeidler en Allemagne depuis 1874 (Leonard & Chwatt, 1985). Depuis 1957 jusqu’à nos jours, l’Organisation Mondiale de la Santé ne cesse de s’engager sur l’étude du contrôle et l’épidémiologie du paludisme et des maladies tropicales en vue de les éliminer (Olivier et al., 2008).

A cause de nombreux voyageurs provenant des zones d’endémie, les cas sporadiques de paludisme sont en augmentation dans les pays industrialisés où il a déjà été éradiqué. De même pour les cas de paludisme importé dans les zones à paludisme instable ou les zones à paludisme zéro d’après la classification des responsables du Programme National de la Lutte contre le Paludisme (PNLP) dans le Ministère de la Santé Publique de Madagascar A Madagascar, le paludisme a toujours été un problème de santé publique. Actuellement, il représente la seconde cause de morbidité dans les centres de santé après les infections respiratoires aigües (GF, OMS, 2010).

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Table des matières

INTRODUCTION
Chapitre 1- DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES
I- Historique
II- Epidémiologie
II-1 L’hôte invertébré : moustique
II-1-1 Les facteurs impliqués dans la distribution du paludisme
II-1-2 La transmission
II-2 l’hôte vertébré : homme
II-3 Le paludisme sur les Hautes Terres Centrales de Madagascar
III- Diagnostics
III-1 Diagnostic clinique
II-2 Diagnostic biologique
Chapitre 2- MATERIELS ET METHODES
I- Zones d’études
II- Vecteurs : Anopheles
II-1 Capture d’adultes d’Anopheles
II-2 Identification des spécimens récoltés
II-2-1 Etude morphologique
II-2-2 Indice palpal
III- Prélèvement sanguin chez l’homme
III-1 Pour l’étude parasitologique
III-1-1 Frottis mince
III-1-2 Goutte épaisse
III-2 Pour l’étude immunologique
III-2-1 Test de diagnostic rapide avec sang frais : CareStartTM
III-2-2 Test de diagnostic rapide avec sang séché : « DOT-PAP » modifié
IV- Parasites : Plasmodium
Chapitre 3- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I- Etude entomologique : Résultats des captures
I-1 Captures dans les chambres à coucher
II-2 Capture dans les étables, écuries, poulaillers
II- Chez l’homme
II-1 Résultats d’enquête
II-2 Résultat de l’examen clinique
II-3 Données parasitologiques
II-4 Données immunologiques
II-4-1 Résultat des TDR sang frais
II-4-2 Résultat des « DOT-PAP »modifié
DISCUSSION
CONCLUSION
1- Etude entomologique
2- Etude parasitologique
3- Etude immunologique
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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