Les tumeurs intracrâniennes regroupent toutes les tumeurs bénignes ou malignes qui se trouvent dans la boîte crânienne et qui se développent aux dépens du cerveau ou des structures anatomiques voisines : méninges, nerfs crâniens, hypophyse, vaisseaux…(1). Son incidence est difficile à estimer (rareté de la maladie, hétérogénéité du cadre pathologique, difficultés de diagnostic), elle serait globalement très inférieure à 1% (2).
Ceci complique la mesure du risque et l’étude des facteurs de risque de ces affections. Les séries de la littérature doivent être évaluées en fonction de leur origine : hôpitaux généraux ou spécialisés, séries neurochirurgicales ou neuropathologies, autopsies et/ou pièces opératoires, situations géographiques, etc. Les biais de recrutement concernant l’âge des sujets (séries pédiatriques ou, au contraire, séries n’incluant que des adultes) doivent aussi être pris en considération. Les tumeurs cérébrales primitives sont plus fréquentes chez l’homme que chez la femme. Chez l’enfant, les tumeurs du système nerveux central sont les plus fréquentes des tumeurs solides de l’enfant, représentant 20% des cancers et venant juste derrière les leucémies (30% des cancers) chez les enfants de moins de 15 ans. Dans les 24 premiers mois de la vie, les tumeurs supratentorielles sont plus fréquentes (62 %) que les tumeurs de la fosse postérieure; les variétés histologiques le plus souvent rencontrées sont les astrocytomes (en particulier des voies optiques et du plancher du 3e ventricule, du cervelet et des hémisphères cérébraux, par ordre de fréquence décroissante), les médulloblastomes et les papillomes des plexus choroïdes .
Par contre chez l’adulte, l’incidence des tumeurs intracrâniennes primitives de l’adulte est d’environ 10/100.000 habitants par an. Les tumeurs cérébrales malignes représentent 1 à 2% de l’ensemble des cancers. Environ 40% des tumeurs primitives intracrâniennes sont des méningiomes, 30% des gliomes, 10% des adénomes hypophysaires et lymphomes cérébraux primitifs 5%. Deux tiers sont bénignes (gliomes de bas grade, méningiomes, adénomes de l’hypophyse) et sus-tentorielles .
RAPPELS THEORIQUES
HISTORIQUE
Elle concerne les différentes classifications histogénétiques et histologiques.Le pionnier de la classification histologique des tumeurs cérébrales est incontestablement Rudolph Virchow qui, entre 1835 et 1846, après l’élaboration de la théorie cellulaire par Schleiden, et Schwann, décrivit la névroglie et lui rattacha la plupart des tumeurs cérébrales. Il isola les gliomes de l’ensemble des sarcomes cérébraux, décrivit les gliomes de l’épendyme et les psammomes, et jeta ainsi les bases d’une classification anatomopathologique des tumeurs du système nerveux qui est restée presque inchangée pendant plus d’un demi-siècle. Tooth fut le premier, en 1912, à établir des corrélations entre les données histologiques et l’évolution clinique dans son étude des 500 tumeurs cérébrales opérées par les neurochirurgiens du National Hospital de Londres, entre 1902 et 1911 .
Rappels embryologiques
L’embryogenèse du système nerveux central se déroule en plusieurs stades suivant une chronologie donnée :
-L’extrémité craniale du tube neural va présenter trois dilatations ou vésicules: le prosencéphale, le mésencéphale et le rhombencéphale. On observe alors deux courbures bien visibles sur un plan sagittal: la courbure cervicale et la courbure céphalique
-A la 5ème semaine, le prosencéphale donne le télencéphale qui comprend une partie moyenne et les deux hémisphères cérébraux, et le diencéphale, plus postérieur. Le rhombencéphale se divise en métencéphale (protubérance et cervelet) et en myélencéphale (futur bulbe rachidien) .
Embryogenèse du Cerveau
Le cerveau est entièrement dérivé du prosencéphale du tube neural à trois ventricules, segmenté en deux vésicules au stade cinq vésicules : le télencéphale et le diencéphale. L’évolution embryologique aboutit à la constitution d’une unité morphologique qui est le cerveau avec ses deux hémisphères et son cerveau intermédiaire .
Embryogenèse du Cervelet (cerebellum)
Elle appartient embryologiquement au tronc cérébral .
Embryogenèse du Tronc cérébral
Le tronc cérébral va dériver des trois dernières vésicules qui s’infléchissent en avant, par un mouvement d’enroulement devant l’extrémité céphalique de la notochorde, si bien que le mésencéphale va être le point culminant de cette courbure .
Embryogenèse des vaisseaux cérébraux
Origine des artères du cerveau
Les artères du cerveau proviennent toutes de quatre troncs qui arrivent par la base du crâne :
-Les deux carotides internes et
-Les deux vertébrales.
Ces quatre artères établissent entre elles une série d’anastomoses formant l’hexagone ou polygone artériel de Willis sous la face inférieure du diencéphale .
Polygone artériel de Willis
Cette origine embryologique double aboutit donc à former sous la base du cerveau deux systèmes reliés par les communicantes postérieures (système carotidien et vertébral) .
Ventricules cérébraux
Les cavités épendymaires primitives de l’embryon forment, au centre des premières et deuxièmes vésicules cérébrales, le lieu géographique autour duquel s’organisent et se modèlent les hémisphères et le diencéphale formant trois cavités.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS THEORIQUES
I- HISTORIQUE
II- RAPPELS EMBRYOLOGIQUES
III- RAPPELS HISTOLOGIQUES
IV- RAPPELS ANATOMIQUES
V- ANATOMIE PATHOLOGIE DES TUMEURS INTRACRANIENNES
VI- PHYSIOPATHOLOGIE ET ETIOLOGIE
VII- DIAGNOSTIC DES TUMEURS INTRACRANIENNES
VIII- MOYENS THERAPEUTIQUES
IX- EVOLUTION
X- PRONOSTIC
DEUXIEME PARTIE : ETUDE PROPREMENT DITE
I- MATERIELS ET METHODES
I-1- Objectifs
I-2- Critères de sélection
I-3 -Cadre d’étude
I-4- Paramètres d’étude
II- LES RESULTATS
II-1-Paramètres épidémiologiques
II-2- Paramètres cliniques
II-3- Paramètres paracliniques
II-4- Paramètres thérapeutiques
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET DISCUSSION
I- PARAMETRES EPIDEMIOLOGIQUES
I-1- Fréquence et incidence
I-2- Age
I-3- Sexe
II- PARAMETRES CLINIQUES
II-1- Signes d’appel
II-2- Antécédents liés à la genèse de la tumeur
II-3- Signes cliniques
III- PARAMETRES PARACLINIQUES
III-1- Examens morphologiques
III-2- Examens anatomopathologiques
IV- PARAMETRES THERAPEUTIQUES
IV-1- Traitements
IV-2- Evolution
SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE