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L’épidémiologie d’intervention
Il existe une composante d’action essentielle dans le concept d’épidémiologie d’intervention. En effet, ceux qui pratiquent l’épidémiologie ont pour but d’agir, d’intervenir sur les phénomènes de santé, qu’il s’agisse de contrôle ou de prévention. L’épidémiologie dans le contexte de l’intervention est davantage un outil de décision qu’une méthode de recherche. L’épidémiologie d’intervention regroupe certaines tâches spécifiques : la surveillance, l’investigation, l’évaluation et la communication.
La surveillance épidémiologique
La surveillance épidémiologique se confondait souvent, à l’origine, avec le contrôle sanitaire qui avait pour objectif de repérer les individus atteints de maladies transmissibles, de les isoler et de prendre des mesures vis-à-vis de leur entourage. Longtemps limitées aux maladies transmissibles, les déclarations obligatoires ont été récemment étendues en France, aux handicaps, par l’institution de certificats mentionnant les maladies et les infirmités susceptibles de provoquer une invalidité ou un handicap.
La surveillance épidémiologique est maintenant entendue dans un sens plus large, lui assignant un ensemble de fonctions défini par l’OMS :
i) mesurer systématiquement les paramètres de la santé et de l’environnement, enregistrer et transmettre les données obtenues
ii) confronter et interpréter ces données afin de détecter d’éventuelles modifications de l’état de santé et de l’environnement des populations.
L’investigation épidémiologique
C’est une tâche complémentaire de la précédente. Elle repose sur la réalisation d’enquêtes épidémiologiques destinées à rechercher sur le terrain les circonstances de survenue d’un problème de santé, à en analyser les déterminants afin de tirer des conclusions et de proposer des recommandations pour son contrôle et sa prévention.
La valeur de la vie humaine
Parmi les investissements effectués par les pouvoirs publics, un grand nombre ont pour effet de réduire les accidents (équipements de sécurité) ou de réduire les décès et les incapacités provoqués par la maladie ou l’accident (équipements sanitaires).
Pour apprécier leur rentabilité, il faut prendre en compte l’avantage que la collectivité retire de cet accroissement de sécurité ou de niveau sanitaire. Mais ceci ne va pas sans difficultés car, à cette occasion, on est amené à donner un prix à la vie humaine.
Une telle tentative peut être choquante ; en effet, estimer la valeur d’une vie humaine en termes monétaires n’a pas de sens. Il importe donc de bien voir ici à quoi correspond l’effort de quantification entrepris dans ce domaine.
Tout d’abord il ne s’agit pas d’estimer la valeur d’une vie humaine individualisée, identifiée ; on raisonne sur les accidents affectant, selon des probabilités connues, une population statistiquement définie.
En second lieu, ce que l’on désire chiffrer n’est pas la valeur de la vie humaine, mais la somme que la collectivité est disposée à dépenser à titre préventif pour économiser une vie, afin d’assurer la cohérence des choix et d’éviter de dépenser beaucoup d’argent pour sauver peu de vie alors que l’on pourrait ailleurs sauver beaucoup plus de vies sans dépenser plus.
Dans le domaine des équipements routiers, ce genre de calcul est maintenant habituel. Quelles sont les bases servant à l’évaluation de la vie humaine en cette matière ? On a d’abord pensé à utiliser les statistiques des compagnies d’assurances en ce qui concerne les décès provoqués par les accidents de la route. On peut en effet calculer à partir des indemnités versées à ce titre par les compagnies et compte tenu des modalités de garantie, le coût de tous les accidents routiers ayant entraîné la mort ; de ce coût d’ensemble, on peut déduire un coût moyen et estimer que tout accident mortel évité sur la route a pour contrepartie une valeur égale à ce coût moyen. Ce procédé de calcul appelle cependant une objection sérieuse ; une assurance est destinée à offrir à une personne la compensation de la perte d’un bien ; or dans le cas du décès, la personne qui profitait du bien, en l’occurrence la vie, n’existe plus. Ainsi, par définition, l’indemnité versée ne représente pas la valeur de la vie pour la victime. En fait, l’indemnité est versée aux ayants droit de la victime et elle dépend, non seulement des caractéristiques de celle-ci, mais aussi des caractéristiques de ceux-là.
L’évaluation
L’épidémiologie est actuellement impliquée dans l’évaluation aussi bien des techniques et des programmes de prévention des maladies que des stratégies thérapeutiques et des interventions de toute nature utilisées pour réduire la morbidité et la mortalité. Les outils d’évaluation sont épidémiologiques par nature.
La communication
Les informations obtenues par les études diverses doivent être communiquées aux professionnels de l’épidémiologie et de la santé, mais aussi au principal concerné : le public. Cette qualité n’est pas spécifique à la discipline épidémiologique mais la dimension médiatique de la communication est probablement plus importante pour l’épidémiologie que pour les autres sciences de la santé.
EVALUATION DES INTERVENTIONS
On classe généralement en trois groupes les interventions selon qu’il s’agit de prévention primaire, secondaire ou tertiaire. (5)(6)(7)
La prévention primaire
La prévention primaire concerne « tous actes destinés à diminuer l’incidence d’une maladie dans une population en réduisant le risque d’apparition des cas nouveaux ». Cette définition correspond à la définition traditionnelle de la prévention.
La prévention secondaire
La prévention secondaire concerne « tous actes destinés à diminuer la prévalence d’une maladie dans une population, en réduisant l’évolution et la durée ». Cette définition prend en compte certains aspects du traitement.
La prévention tertiaire
La prévention tertiaire concerne « tous actes destinés à diminuer la prévalence des incapacités chroniques dans une population en réduisant au minimum les invalidités fonctionnelles consécutives à la maladie » cette définition étend le concept de la prévention au domaine de la réadaptation.
L’évaluation des interventions est devenue un processus scientifique qui permet d’apprécier dans quelle mesure celles-ci ont atteint les objectifs qui leur étaient assignés.
La valeur de la vie humaine
Parmi les investissements effectués par les pouvoirs publics, un grand nombre ont pour effet de réduire les accidents (équipements de sécurité) ou de réduire les décès et les incapacités provoqués par la maladie ou l’accident (équipements sanitaires).
Pour apprécier leur rentabilité, il faut prendre en compte l’avantage que la collectivité retire de cet accroissement de sécurité ou de niveau sanitaire. Mais ceci ne va pas sans difficultés car, à cette occasion, on est amené à donner un prix à la vie humaine.
Une telle tentative peut être choquante ; en effet, estimer la valeur d’une vie humaine en termes monétaires n’a pas de sens. Il importe donc de bien voir ici à quoi correspond l’effort de quantification entrepris dans ce domaine.
Tout d’abord il ne s’agit pas d’estimer la valeur d’une vie humaine individualisée, identifiée ; on raisonne sur les accidents affectant, selon des probabilités connues, une population statistiquement définie.
En second lieu, ce que l’on désire chiffrer n’est pas la valeur de la vie humaine, mais la somme que la collectivité est disposée à dépenser à titre préventif pour économiser une vie, afin d’assurer la cohérence des choix et d’éviter de dépenser beaucoup d’argent pour sauver peu de vie alors que l’on pourrait ailleurs sauver beaucoup plus de vies sans dépenser plus.
Dans le domaine des équipements routiers, ce genre de calcul est maintenant habituel. Quelles sont les bases servant à l’évaluation de la vie humaine en cette matière ? On a d’abord pensé à utiliser les statistiques des compagnies d’assurances en ce qui concerne les décès provoqués par les accidents de la route. On peut en effet calculer à partir des indemnités versées à ce titre par les compagnies et compte tenu des modalités de garantie, le coût de tous les accidents routiers ayant entraîné la mort ; de ce coût d’ensemble, on peut déduire un coût moyen et estimer que tout accident mortel évité sur la route a pour contrepartie une valeur égale à ce coût moyen. Ce procédé de calcul appelle cependant une objection sérieuse ; une assurance est destinée à offrir à une personne la compensation de la perte d’un bien ; or dans le cas du décès, la personne qui profitait du bien, en l’occurrence la vie, n’existe plus. Ainsi, par définition, l’indemnité versée ne représente pas la valeur de la vie pour la victime. En fait, l’indemnité est versée aux ayants droit de la victime et elle dépend, non seulement des caractéristiques de celle-ci, mais aussi des caractéristiques de ceux-là.
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Table des matières
INTRODUCTION
1ère partie : GENERALITES SUR L’EPIDEMIOLOGIE ET LES INTERVENTIONS
1. L’épidémiologie
1.1. Définition
1.2. Des épidémiologies
1.3. L’épidémiologie d’intervention
1.3.1. La surveillance épidémiologique
1.3.2. L’investigation épidémiologique
1.3.3. L’évaluation
1.3.4. La communication
2. Evaluation des interventions
2.1. La prévention primaire
2.2. La prévention secondaire
2.3. La prévention tertiaire
2.4. La valeur de la vie humaine
2.5. Traumatismes crâniens et imagerie médicale
2.5.1. Les traumatismes crâniens.
2.5.2. L’imagerie médicale
2ème partie : ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE DES TRAUMATISMES CRANIENS A L’HJRA
1. Cadre d’étude
1.1. L’Hôpital HJRA
1.1.1. Situation géographique
1.1.2. Le personnel
1.2. Le service de neurochirurgie
2. Méthodologie
2.1. Méthode d’étude
2.2. Les paramètres d’étude
3. Résultats
3.1. Le nombre de cas
3.2. L’âge des victimes
3.3. Le sexe
3.4. Les types de traumatisme
3.5. Les étiologies
3.6. Les professions
3.7. Les variations de fréquence des traumatismes crâniens
3.8. Les décès
3.9. Coût estimatif des traumatismes crâniens dus aux accidents de circulation
3ème partie : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. Commentaires et discussions
1.1. L’âge des victimes
1.2. Le sexe
1.3. Les types de traumatismes
1.4. Les causes des traumatismes crâniens
1.5. La profession
1.6. Les variations de fréquence des traumatismes
1.7. Les décès
2. Suggestions
2.1. Réformes dans le transport routier
2.1.1. Législation et réglementation
2.1.2. Le port de ceinture de sécurité
2.1.3. Les surcharges
2.1.4. L’état des routes
2.2. Développement de l’IEC sur les traumatismes crâniens
2.3. Utilisation d’une équipe bénévole
2.3.1. Objectif du projet
2.3.2. Les stratégies
2.3.3. Les activités
2.4. Renforcement des équipements de l’HJRA
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
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