Définitions
Sous-nutrition (2)(3) La sous-nutrition traduit une insuffisance alimentaire générale, quantitative et qualitative qui met directement la vie de l’homme en jeu. Elle est souvent aiguë et consécutive à des catastrophes naturelles ou humaines, mais peut être récurrente et saisonnière. Les famines et la disette sont responsables dela sous-nutrition. On estime en 1972 qu’elle touche 8 à 10p. 100 de la population mondiale (350 à 500 millions d’hommes). Autrefois localisée en Asie, elle sévit plus en Afrique actuellement, en particulier la zone sahélienne.
Malnutrition (4)(5)(6) La malnutrition résulte d’une alimentation déséquilibrée. Elle atteint près de deux milliards de personnes en 1972, et revêt un aspect souvent chronique. L’Asie, notamment le sous-continent Indien, et l’Afrique sont les régions du monde les plus touchées (figure n° 1). La lutte contre la malnutrition est complexe, car elle doit tenir compte des habitudes alimentaires traditionnelles et parfois, tenter de les modifier en plus d’assurer une offre de produits alimentaires diversifiée et accessible géographiquement et financièrement. Il est très difficile d’éradiquer la malnutrition chronique. C’est un objectif à long terme nécessitant une stratégie qui associe l’éducation nutritionnelle, l’accès à l’eau potable, et des mesures économiques et politiques dont le but est d’atteindre la sécurité alimentaire. Les malnutritions ou carences sont importants et graves ; elles sont dominées par les carences en protéines, fréquentes dans les pays sous développés. Il existe aussi des carences d’autres nutriments (iode, vitamines, fer).
Surnutrition La surnutrition et le gaspillage alimentaire engendrent dans les pays riches un état permanent de surconsommation, des maladies de surcharge et d’obésité dont le coût croissant des soins retombe sur la collectivité. (figure n° 2). Cinquante p.100 des Américains ont un poids supérieur à 10p. 100 du poids de référence. La consommation d’un seul ressortissant des Etats-Unis d’Amérique correspond à celle de 70 Burkinabés. (8) Les pauvres consacrent la majeure partie de leurs revenus à la nourriture (jusqu’à 85p. 100 de leurs dépenses totales) pour n’absorber finalement que moins de 1500 calories par jour en moyenne, et les prix des produits alimentaires s’élèveront de 95p. 100 avant l’an 2000.
Les comportements alimentaires des enfants et des mères
L’ allaitement maternel est la règle à Madagascar : la prévalence globale de l’allaitement en 1992 (ENDS 92), est évaluée à 97% et cette pratique est quasi uniforme quelles que soient les caractéristiques de la mère. Mais cette statistique générale ne doit pas cacher l’importance des mauvaises pratiques : l’influence des conditions économiques et sociales sur la pratique de l’allaitement maternel ne peut être écartée. Vues les difficultés financières, certaines mères ne peuvent acheter que des brèdes et des aliments pauvres en protéines. Par conséquent, l’allaitement maternel est considéré comme complément alimentaire. Lors du sevrage, il y a souvent introduction précoce de bouillies chez certains enfants aussi bien qu’une introduction tardive chez d’autres. La situation et les possibilités économiques de la femme, ses habitudes alimentaires, hygiéniques et sanitaires, ses pratiques socio-éducatives et culturelles influent sur les soins des enfants. En effet, par ses multiples rôles et responsabilités surtout de productrice économique, la mère n’a que peu de temps et d’énergie à consacrer aux tâches de protection, de soins et d’éducation des enfants.
L’occupation des mères
Presque toutes les mères exercent des professions rémunérées pour soutenir leurs ménages. Elles ont d’ailleurs des professions modestes selon le tableau n° 8. Cette situation des mères limite le temps disponible pour amener les enfants régulièrement aux séances de pesées. Celles qui n’ont pas le temps de fréquenter le CSB2 d’Antanimena utilisent probablement d’autres formations sanitaires pour les séances de pesées. Le Tableau n° 9 montre d’ailleurs que les enfants qui viennent aux séances de pesées habitent près du CSB2. Les Fokontany concernés sont au nombre de 11 seulement c’est-à-dire, 31,4% des Fokontany du secteur sanitaire d’Antanimena.
Le feedback psychomoteur
Le feedback psychomoteur correspond à l’amélioration du comportement du point de vue psychomoteur suite aux conseils d’un instructeur (intervenant, parent, etc…). Les habiletés psychomotrices sont acquises, progressivement selon divers niveaux taxonomiques. On passe de l’imitation d’un comportement à la manipulation, à la réalisation avec précision et finalement, à une maîtrise parfaite d’un comportement. Le feedback psychomoteur permet d’ajuster le comportement et de l’améliorer. L’individu se sent alors de plus en plus compétent. Il éprouve de la satisfaction, reçoit les encouragements des autres et peut réaliser le comportement de façon adéquate.
CONCLUSION
Au terme de la présente étude sur la malnutrition, il faut reconnaître que la situation n’est pas rassurante dans le cas des enfants du secteur sanitaire d’Antanimena. En effet, il faut remarquer d’abord que la couverture des pesées est très basse avec 7,3% seulement. Ensuite sur les enfants pesés, on a pu découvrir que 39,9% des enfants âgés de 0 à 5 ans ont une insuffisance pondérale. La situation socio-économique à Madagascar ne favorise pas le redressement rapide de l’état nutritionnel des enfants. Toutefois, une surveillance nutritionnelle régulière peut aider les mères et les formations sanitaires à prévenir la malnutrition et à mieux traiter ceux qui sont déjà malades. Nous avons proposé pour améliorer la situation, de réduire le secteur sanitaire à 11 Fokontany, afin d’améliorer l’accessibilité de la population au CSB2. L’utilisation fréquente d’un centre de santé est bénéfique en particulier pour les femmes et les enfants. La deuxième proposition se rapporte au développement d’un programme d’IEC adapté sur la malnutrition et sur l’utilisation de la fiche familiale de croissance des enfants.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA MALNUTRITION
1. LA MALNUTRITION DANS LE MONDE
1.1. Définitions
1.1.1. Sous-nutrition
1.1.2. Malnutrition
1.1.3. Surnutrition
1.2. Malnutrition protéino-calorique de la première enfance
1.2.1. Définition
1.2.2. Les différents aspects de la MPC
2. PREVENTION DE LA MALNUTRITION
2.1. Surveillance de la croissance
2.2. Besoins et carences de l’enfant
3. LA MALNUTRITION A MADAGASCAR
3.1. Situation nutritionnel de l’enfant
3.1.1. L’Insuffisance Pondérale à la Naissance (IPN)
3.1.2. Malnutrition chronique
3.1.3. Insuffisance pondérale
3.1.4. La malnutrition aiguë
3.2. Les conséquences de la malnutrition
3.3. Les déterminants de l’état nutritionnel
3.3.1. Causes immédiates
3.3.2. Les causes sous-jacentes
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