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Les mesures du poids de la dette extérieure
Il y a plusieurs façons de comptabiliser la dette d ’un pays, cela dépend de la valeur qu’on choisit à savoir la valeur nominale, la valeur actualisée nette et la valeur de marché.
La valeur nominale est la valeur de la dette au moment où elle a été contractée.
La valeur actualisée Nette (VAN) est la valeur actuelle des flux de remboursement espérés Dp, actualisés aux Taux d’ Intérêt Commerciale de La valeur actuelle nette est donnée par la formule: VAN = ∑ Dp (1+t)-p pour tout p, l’année, variant de 1 à n.
Elle correspond au montant qu’il faudrait investir aujourd’hui en tenant compte des intérêts accumulés aux taux d’intérêt actuel, pour honorer toutes les échéances de l’emprunt.
Le poids de la dette peut être calculé par le stock, soit par le service de la dette.
Le service de la dette, n’est que la somme de l’am ortissement de la dette versée par l’Etat et les intérêts payés:
Service de la dette = Amortissement du principal + intérêt Et la valeur du marché correspond, à la valeur de la dette confrontée à l’offre et demande.
Pour mesurer le poids de la dette, il y a deux méthodes :
– soit par le rapport entre dette et Produit Intérieu Brute.
– soit par le rapport entre dette et exportation.
La conception Keynésienne de la dette extérieure
Selon les principes keynésiens , qui partent toujours de la « Demande effective », l’endettement extérieur n’entraîne pas de coût, ni pour la génération présent, ni pour les générations futuresdu fait des investissements nouveaux qu’il génère.
Dans ce modèle, la démarche globale et les effets multiplicateurs ainsi que l’accélérateur sont des caractéristiquesfondamentales de leur théorie. Dans cette approche, l’endettement favorise la relance de la demande globale, entraîne par l’accélérateur une augmentation plus que proportionnelle de l’investissement, et qui provoque à son tour une ha usse de la production. Le déficit budgétaire, qui conduit par ses flux successifs à augmenter le stock de la dette, produit l’expansion du cycle économique par la demande et l’investissement autonome. Alors ce déficit auquel correspond l’emprunt stimule donc la croissance, et permet d’alléger le coût de son remboursement. Mais selon la thèse keynésienne, cet argument reste plausibletant que le sous emploi des ressources productives existe.
La conception classique de l’endettement
La théorie classique a une vision différente de al théorie keynésienne. Selon les classiques , l’endettement est comme un impôt futur et imputent à l’Etat une connotation négative.
Selon Ricardo (1817), les citoyens voient dans l’emprunt un impôt différé dans le temps et se comportent comme s’ilssont contraints de payer un impôt ultérieurement pour rembourser cet emprunt quelque soit le décalage intergénérationnel. En d’autre terme, le comportement des agents économiques est donc guidé par une anticipation à la hausse des impôts. Par conséquent, l’introduction d’une autre réserve selon la nature ou la qualité des dépenses peut entrer dans le payement de l’emprunt.
Principe d’équivalence Ricardienne et neutralité de la dette publique dans la croissance économique
L’objet de ce sous chapitre est d’expliquer et de discuter les hypothèses sur lesquelles sont basées la théorèmeedl’équivalence ricardienne, et de mettre en exergue les critiques à l’encontre du principe, tout en souvenant l’affirmation selon laquelle la dette extérieure qui est en générale contractée par l’Etat ne génère pas de la .croissance. Même s’il ’agits d’une analyse dans une économie fermée, on peut la porter à une économie uverteo (où les dettes sont purement étrangères). Néanmoins, il nous parait nécessaire d’exposer l’approche traditionnelle de la dette publique avant d’aborder l’approche ricardienne.
La vision traditionnelle de la dette est qu’une réduction fiscale est financée par l’emprunt public. Cette réduction a de nombreux impacts sur l’économie. Le plus immédiat de ceux-ci est de stimuler les dépenses de consommations, ce qui affecte l’économie tant à court terme qu’à long terme. A court terme, des dépenses accrues de consommationaccroissent la demande de biens et services, donc de la production et de l’emploi. Les taux d’intérêt tendent également à augmenter, à mesure ueq les investissements sont confrontés à un flux réduit de l’épargne. Cette hausse des taux d’intérêt décourage l’investissement national et attire les capitaux étrangers. Tout ceci tend à renchérir la monnaie nationale en termes de devises étrangères, ce qui affecte négativement la compétitivité des entreprises nationales sur lesmarchés internationaux.
A long terme, la baisse de l’épargne nationale provoquée par les réductions fiscales pèse négativement sur le stockde capital et positivement sur l’emprunt à l’étranger. Il en résulte une production nationale moins élevée et une emprise de l’étranger sur une plus large part de la production.
Il est difficile d’estimer l’impact global de la réduction fiscale sur le bien être économique général. Les générations actuelles bénéficient d’une consommation et d’un emploi accrus, mais au prix d’ une inflation plus élevée aussi. Les générations futures devront supporter delarges parts des déficits budgétaires actuels, dans la mesure où elles seront nées dans une nation d’un stock de capital moindre et d’un endettement public accru.
Ainsi, l’Etat réduit donc l’impôt en dépensant davantage. L’approche ricardienne remet en cause cette hypothèse en affirmant que les consommateurs sont retournés vers l’avenir et fondent leurs dépenses, non seulement sur
leurs revenus courants, mais également sur leurs revenus futurs attendus : c’est le principe d’équivalence Ricardienne.
Pourquoi parle-t-on de l’équivalence en ajoutant l’adjectif ricardienne ?
La paternité en revient à Ricardo. Sous sa forme moderne, elle est attribuée à Robert BARRO (1974)17 qui combine le thème d’éviction et d’anticipations rationnelles. La thèse de l’équivalence entre impôt et l’emprunt apparaît le plus explicitement dans le Funding System (1820), lorsque Ricardo examine trois modalités possibles du financement d’une guerre coûtant annuellement 20 millions livres :
1) soit l’Etat prélève un impôt annuel de 20 millions jusqu’à la fin des guerres.
2) soit il y a émission d’un emprunt non remboursable de même montant, l’Etat n’ayant par l’impôt qu’à servir les charges d’intérêt mais, naturellement en perpétuité.
3) soit, enfin, l’Etat émet un emprunt remboursable. Il doit alors financer chaque année, par impôt, le paiement des intérêts et d’une partie du principal.
Ricardo considère donc qu’il y a équivalence des charges financières de la dette et de l’impôt (« du point de vue de l’é conomie il n’y a pas de réelle différence entre ces trois modalités, car 20 millions en un seul paiement, 1 million par an perpétuité, ou 1 200 000 pendant 45 ans ontprécisément la même valeur »).
Le modèle intergénérationnel de Barro
Comme nous avons exposé ci-dessus, Robert BARRO avait donné une version moderne du principe d’équivalence ricardienne. Il est alors important de mettre en vue son analyse là-dessus car c’est un e généralisation de la théorie.
Barro utilise un modèle à générations imbriquées où la vie de chaque individu est divisée en deux périodes : jeunesse et vieillesse. Considérons la situation d’un individu i représentatif. Il cherche à maximiser son utilité intertemporelle, qui ne dépend non simplement de sa propre consommation au cours de chaque phase de la vie, mais aussi de l’utilité de son héritier direct sous contraintes de budget propres à chaque période.
Il en résulte pour chaque génération et à chaque hasep de la vie que les valeurs désirées de sa consommation ainsi que ons montant de la richesse accumulée sont destinés à la génération suivante. upposonsS alors que le gouvernement décide de financer des nouvelles dépenses en s’endettant par l’émission des titres d’un montant B par tête supportant le taux d’intérêtr du marché jusqu’à son échéance qui peut être très lointaine (par ex le BTA). On suppose également que les impôts prélevés pour couvrir les charges en intérêts et l’amortissement du capital sont forfaitaires (autrement dit les charges en intérêts et l’amortissement du capital sont fixés à une valeur).
En effet, l’échange entre l’impôt et l’emprunt crée une richesse nouvelle (les titres publics dont l’acquisition peut être financée par la réduction d’impôt), mais il est générateur d’un engagement financier pour la (ou les) période(s) suivante(s) et, pour la (ou plusieurs) génération(s) suivante(s). En supposant que la substitution est effectuée au cours de la phase 0 (correspondant à la phase âgée de la génération ) et que la dette est remboursée au cours de la phase 2 (soit lors de la période de la vieillesse de la générationi+1), on peut résumer de la manière suivante les flux modifiant el budget des agents :
· Lors de la phase 0, la génération i s’enrichit du montant B des titres émis par l’Etat (par le BTA) .
· Lors de la phase 1, la génération i+1 paye, par l’impôt les intérêts rB .
· et lors de la phase 2, cette dernière paye des intérêtsrB et rembourse le principal B.
Si le ménage considéré se préoccupe du sort de lagénération suivante, il est conscient que dans les périodes 1et 2, ses héritiers devront payer plus d’impôt pour rembourser les intérêts et le principal de la dette. Puisqu’il avait prévu de laisser un héritage positif, il affecteradans l’économie l’impôt qu’il a lui-même réalisé à la constitution d’une épargne mpensatoireco qu’il transmette à sa progéniture. Ainsi, tout report d’impôt d’une génération sur l’autre reste bien sans effet sur la contrainte budgétaire de la première génération, qui maintiendra la valeur réelle initialement prévue du legs, dans le but de voir que la consommation de la génération suivante reste inchangée par l’endettement public et que ni l’épargne, ni l’équilibre du marché des apitauxc et les taux d’intérêt, ne sont affectés par ce phénomène.
Les approches alternatives à la théorie keynésienne face à l’endettement
Comme ce qui a été exposé plus haut, l’endettementpeut relancer l’économie, mais d’autres théories affirment qu’il n’a aucun impact sur la croissance, les approches alternatives explorent le champ des stratégies électorales, les gouvernement de coalition et les gouvernements unitaires…Selon ces nouvelles approches, l’emprunt est comme une stratégie électorale d’où « l’idée de stratégie électorale à travers la dette»21 initié par Alesina et Tabellini en 1989.
Selon ces deux auteurs, s’il existe dans un pays où il y a deux partis potentiellement en position d’accéder fréquemment ua pouvoir, alors ces partis ont des préférences différentes quant à la nature esd dépenses publiques. Le parti au pouvoir s’endettant, satisfaisant son électorat, au mieux de se maintenir au pouvoir et au pire de ne pas faciliter la vie à son adversaire. Ainsi, il crée des conditions de gêner ultérieurement son adversaire olitique,p du point de vue de la gestion du budget, si ce dernier venait à conquérir le pouvoir. Il engage aujourd’hui des recettes fiscales futures et donc diminue les possibilités futures de dépenses, de son adversaire, surtout si la dette venait d’être importante. En effet, le deuxième parti, une fois au pouvoir sera tenue de rembourser à un moment le service de la dette de l’emprunt. Ainsi, il sera obligé de réviser ses promesses électorales en diminuant les dépenses sociales et ua risque de mécontenter son électorat.
Plus tard, beaucoup d’autres auteurs ont également élaborés des modèles sur les stratégies électorales, et les cycles politiques et l’endettement public tel : Person et Svenson en 1989, Aghion et Bolton en 1990, et Milesi-Ferret en 199522.
L’approche de la nouvelle théorie de la détermination du niveau général des prix face à l’endettement public
Selon les partisans du courant de la FTPL23 ou « le Fiscal Théorie of Price Level » qui sont Leeper en 1991 et Woodford en 1995, les deux auteurs affirment que le déficit budgétaire et l’endettement non anticipé entraîne une hausse du niveau général de prix. La contraction esd dettes extérieures pour combler le déficit budgétaire augmente la dépense edfonctionnement de l’Etat. Une fois les dépenses publiques augmentent, la demande augmente. Comme l’économie ne peut pas satisfaire la demande immédiate, c’est le prix qui va équilibrer l’offre à la demande. Ce dernier est donc le seul variable qui puisse ajuster la valeur réelle de la dette.
Ils affirment qu’au sein d’un régime budgétaire nonRicardienne, et suite à une progression non anticipée de la dette du fait d’un déficit budgétaire, le niveau général des prix est la seule variable qui uissep ajuster la valeur réelle de la dette et la somme actualisée des soldes budgétairesfuturs anticipés .Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une théorie quantitative de la dette.
La théorie du cycle de la dette.
Selon Avramovic24, la hausse du ratio dette extérieure sur PIB diminue le taux de croissance économique. A partir des études empiriques sur 28 pays en développement durant les années 1970 en 2002, ses calculs montrent que le ratio de la dette extérieure par le Produit Intérieur Brut a un impact négatif sur la croissance économique de ses pays.
Il a établit «la théorie du cycle de la dette. » en distinguant trois étapes. D’abord, l’épargne intérieure est insuffisante pour satisfaire les besoins de financement et la dette extérieure permet de financer partiellement les investissements et de payer les intérêts du stock ed la dette. Ensuite, l’épargne intérieure augmente et permet de financer partiellement les investissements, mais elle est encore très faible, d’autant plus que le poids des intérêts et l’amortissement de la dette se fait sentir. La dette continue donc à croître et ce, jusqu’au seuil culminant où il cesse d’augmenter. E nfin, la dette amorce son déclin et l’épargne intérieure est supérieure à l’investissement.
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Table des matières
PARTIE I : APPROCHES THEORIQUES
Chapitre I : GENERALITE ET DEFINITIONS
I-1 L’endettement extérieur
I-1.1 Les origines de la dette extérieure
I-1.2 Les mesures du poids de la dette extérieure
I-2 Concepts et définitions
I-2.1 Dette extérieure
I-2.2 La dette odieuse
I-2.3 La solvabilité
I-2.4 Le surendettement
I–3 Les notions supplémentaires
Chapitre II : LES THEORIES DE L’ENDETTEMENT
II-1 Les conceptions traditionnelles de l’endettement
II-1.1 La conception Keynésienne de la dette extérieure
II-1.2 La conception classique de l’endettement
II-1.2.1 Principe d’équivalence Ricardienne et neutralité de la dette publique dans la croissance économique
II-1.2.2 Le modèle intergénérationnel de Barro
II-1.3 Les conceptions récentes de l’endettement
II-1.3.1 Les approches alternatives à la théorie keynésienne face à l’endettement
II-1.3.2 L’approche de la nouvelle théorie de la détermination du niveau général des prix face à l’endettement public
II- 1.4 La théorie du cycle de la dette.
II-1.4 .1 La théorie de la dette excessive.
PARTIE II : RELATIONS ENTRE DETTE ET CROISSANCE
Chapitre I : ANALYSE DE L’IMPACT DE L’ENDETTEMENT SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
I–1 Caractéristique de l’endettement extérieur
I-1.1 Les conditions financières et la soutenabilité de la dette
I-1.2 Relation entre les agrégats économiques et l’endettement extérieur
I-2 Les effets de la dette extérieure sur l’économie national
I-2.1 L’endettement et le Syndrome hollandais
I-2.2 L’endettement extérieure face aux taux d’intérêt et aux taux de change
Chapitre II : Etude empirique sur l’impact de la dette extérieure sur la croissance économique : cas de Madagascar.
II-1 Origines de l’endettement à Madagascar
II-2 L’évolution de la dette extérieure et la situation économique
II-2.1 Les créanciers de Madagascar
II-2.2 L’encours et le ratio de la dette
II-2.3 La recherche de la viabilité de la dette
II-2.3.1 L’Initiative des Pays Pauvres Très Endettés ou l’IPPTE
II-2.3.2 Les étapes dans l’IPPTE
Chapitre III- DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS SUR L’ENDETTEMENT EXTERIEUR
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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