Etude écologique de l’habitat et répartition spatiale de Lepilemur sahamalazensis

Forêts denses sèches semi caducifoliées

              Les formations peuvent être denses ou fermées suivant la saison. Généralement, la surface terrière moyenne est de 25m²/ha et le nombre de tige ayant un diamètre supérieur à 10cm est compris entre 300 et 400 tiges à l’hectare. La plupart des espèces sont à feuilles caduques et les lianes, les fougères et les épiphytes sont rares. Elles font partie des unités les moins représentées dans le réseau actuel des Aires Protégées malgaches et sont ainsi considérées comme prioritaires pour la conservation de la diversité biologique. Par contre, elles forment une partie importante de la superficie de l’APMC de Sahamalaza (RAJAONSON, 2007). Le type de forêt présente 3 strates dont la strate arborescente composée par les arbres, le sous-bois clair constitué par des arbustes à feuilles souvent persistantes et la strate herbacée constituée par des plantules des individus des 2 strates supérieures et de rares Orchidées comme Lissochilus sp (WCS, 1999).

Agriculture

             L’économie de la région est basée essentiellement sur la riziculture sur brûlis. Par conséquent, la pratique de « tavy » constitue la principale cause de la dégradation extensive et critique des forêts. Effectivement, elle se résume à « une coupe de toutes les végétations suivie d’une incinération totale, et le terrain est utilisé pour deux saisons de culture au plus et sera abandonné » (ANDRIAMANANDRATRA in WCS, 1999). En addition, elle est pratiquée sur les versants où l’action dévastatrice de l’érosion s’ajoute à la destruction forestière. Les raisons de la pratique culturale sont, d’une part, l’absence de terrain pouvant être aménagé en riziculture vu la structure topographique à vallées très étroites de la région ; et d’autre part, l’insuffisance ou l’inexistence même des cours lesquels n’arrivent pas à alimenter correctement la riziculture irriguée (WCS, 1999). Les villageois pratiquent évidemment d’autres cultures vivrières comme les cultures de patate douce, du manioc et de maïs. A part cela, ils plantent des anacardiers, des caféiers, des cocotiers et des bananiers autour de leurs cases. Cependant, ces dernières spéculations n’occupent guère leur temps.

Stratification de la formation végétale

              Avant les collectes des données proprement dites, une étude cartographique à travers une photointerprétation devrait être effectuée. La raison en est qu’elle permet de bien localiser, de délimiter et de caractériser la zone d’étude. Or, faute de photos aériennes à disposition, aucune photo-interprétation n’a été réalisée. Ce qui a amené à consacrer plus d’une semaine pour la reconnaissance du milieu d’étude afin de pouvoir stratifier la forêt et choisir l’emplacement des dispositifs. Ainsi, la stratification de la formation végétale a été tirée des résultats des observations visuelles lors des visites de reconnaissance. Comme la forêt d’Ankarafa est représentée essentiellement par la forêt semi-caducifoliée, le critère de classification choisi a été l’état de dégradation de la couverture forestière. Il est à noter que la stratification de la couverture végétale pourvoit la représentativité des échantillons à choisir pour l’inventaire forestier. Elle repose sur la distinction et la classification du massif forestier en types de forêts homogènes (RAJOELISON, 1997). Sur ce point, le système de classification s’avère indispensable pour pouvoir subdiviser la forêt hétérogène en unités plus petites, plus facilement identifiables (HUCH, 1971). Elle consiste à faire des études préliminaires de la zone de recherche afin d’identifier en sus l’occupation de l’espace (RANAIVOARISON, 1997).

Corrélation avec les espèces floristiques principales

             La matrice de corrélation met en évidence les relations entre l’abondance des espèces végétales utilisées par Lepilemur sahamalazensis et sa répartition dans l’espace. Le test de normalité pouvant être vu à l’annexe 06 a conduit de nouveau au test de corrélation non paramétrique de Spearman. De la dernière ligne et de la dernière colonne du tableau 26, le coefficient de corrélation relatif à Micronychia taratana , Rhudia madagascariensis et Strychnos madagascariensis est en gras (-0,218 ; 0,219 et 0,238). L’abondance de ces espèces est corrélée avec la présence de Lepilemur sahamalazensis, cependant la corrélation reste toujours très faible. D’un côté, Rhudia madagascariensis et Strychnos madagascariensis sont positivement corrélées avec l’abondance de Lepilemur sahamalazensis. La probabilité de voir le Lepilemur augmente donc au fur et à mesure que les 2 espèces végétales sont abondantes. La raison en est que ces espèces végétales sont ombrophiles et que le lémurien se repose souvent sous ombrage, à l’abri des prédateurs.

Formation forestière et vérification de la première hypothèse

            Il y avait un temps où à la place des 3 types de forêt, prospérait un seul type de forêt qui est la forêt de transition entre la forêt dense humide et la forêt dense sèche. Les changements constatés actuellement résultent tous de la dégradation de la couverture forestière. En dépit de la différenciation des méthodes utilisées par WCS/DEC en 2002 et celles adoptées lors de la présente recherche, les comparaisons suivantes ont été faites afin de pouvoir discuter les résultats de l’étude. Le nombre total des espèces rencontrées (187 espèces) que ce soit ligneux ou non, est légèrement en baisse comparé au chiffre avancé par WCS/DEC en 2002, qui fait état de 220 espèces floristiques. Néanmoins, le nombre de familles recensées (72 familles) dépasse les résultats de WCS/DEC (68 familles). Les familles des espèces ombrophiles de valeur ont sûrement été remplacées par de nombreuses familles d’espèces héliophiles ou même des espèces envahissantes. Prenant l’exemple de la famille des EBENACEAE, qui était en 2001, d’après WCS/DCE, parmi les familles dominantes alors que ce n’est pas le cas dans les résultats de la présente étude. Visiblement, l’abondance des tiges de la régénération naturelle est frappante malgré les différentes perturbations. En réalité, déjà en 1999, l’équipe du WCS a affirmé que la régénération naturelle des forêts semble se faire très vite grâce à la fertilité du sol. La situation pourra aussi être expliquée par l’ambiance forestière qui y est encore gardée et la compétition des espèces héliophiles vis-à-vis de la lumière qui viennent conquérir les trouées et les zones déboisées. Quant à l’abondance, d’après les connaissances scientifiques, pour les individus ayant plus de 10cm de diamètre, elle doit être comprise entre 300 et 400 (RAOLINANDRASANA, 2005 ; RAJOELISON, 2006). Pour l’ensemble de la forêt, elle est acceptable (359 tiges/ha). Toutefois, il est à rappeler que cette valeur est influencée par l’abondance de l’espèce Mangifera indica . En portant le raisonnement sur la dominance des tiges de diamètre supérieur à 10cm, selon encore les connaissances scientifiques, elle devrait se situer entre 16 et 35 m²/ha pour une forêt dense semicaducifoliée (RAOLINANDRASANA, 2005 ; RAJOELISON, 2006). La dominance de l’ensemble forestier (12,90 m²/ha) est donc incontestablement faible, et ce malgré l’abondance normale des tiges. Il peut en être déduit que la forêt est essentiellement composée par de jeunes individus de diamètre moyen. Les caractéristiques des espèces, des familles et des classes de diamètre dominantes ainsi que la surface terrière permettent de confirmer la première hypothèse qui suppose que « la dégradation de la couverture forestière est assez avancée », et par la suite pousse à améliorer la couverture forestière.

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. MILIEU D’ETUDE
2.1. Milieu physique
2.1.1. Situation géographique et administrative
2.1.2. Cadre institutionnel
2.1.3. Sahamalaza-Îles Radama et Ankarafa
2.1.4. Climat
2.1.5. Vent
2.1.6. Géomorphologie
2.1.7. Pédologie
2.1.8. Hydrographie
2.1.9. Océanographie
2.2. Milieu biologique
2.2.1. Flore
2.2.2. Faune
2.3. Milieu social et économique
2.3.1. Population et démographie
2.3.2. Principales activités
2.3.3. Réceptivité de la population locale
III. LEMURIENS DE MADAGASCAR ET LEPILEMURSAHAMALAZENSIS
3.1. Lémuriens de Madagascar
3.2. Famille des Lepilemuridae
3.3. Lepilemur sahamalazensis
3.4. Conclusion partielle
IV. METHODOLOGIE
4.1. Etudes bibliographiques
4.2. Etude sur terrain
4.2.1. Description de la formation végétale
4.2.2. Estimation de la densité de la population de Lepilemur sahamalazensis
4.2.3. Enquête informelle
4.3. Traitement des données
4.3.1. Analyse sylvicole
4.3.2. Analyses statistiques
4.4. Difficultés rencontrées
V. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
5.1. Structure de la forêt
5.1.1. Structure floristique
5.1.2. Structure spatiale
5.1.3. Régénération naturelle
5.1.4. Principales essences
5.1.5. Comparaison de la moyenne des paramètres dendrométriques
5.1.6 Conclusion partielle
5.2. Abondance et répartition de Lepilemur sahamalazensis
5.2.1. Abondance de Lepilemur sahamalazensis
5.2.2. Fréquence de Lepilemur sahamalazensis
5.2.3. Relation entre la présence de Lepilemur sahamalazensis et les caractéristiques de la forêt
5.2.4. Conclusion partielle
VI. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
6.1. Discussions et vérification des hypothèses
6.1.1. Formation forestière et vérification de la première hypothèse
6.1.2. Répartition de Lepilemur sahamalazensis et vérification de la deuxième hypothèse
6.2. Plan de gestion pour la conservation et le développement
6.2.1. Axes, objectifs et sous-objectifs
6.2.2. Cadre logique
VII. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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