Etude ecologique de la foret du mont karthala (grande-comore)

La biodiversité ou diversité biologique constitue la richesse en espèces animales et végétales d’un écosystème donné. Leurs conditions de vie et leurs interactions dépendent des facteurs écologiques du milieu. Malgré la potentialité en diversité biologique, la diminution de la forêt à l’échelle de l’Union des Comores est de 36% soit 1277ha par année (PFN 2007) ce qui entraînerait une disparition totale des forêts naturelles d’ici une dizaine d’années. Dans l’île de Ngazidja, il reste encore 2 blocs de forêts : celle de la Grille au Nord de l’île et celle du Karthala renfermant des formations végétales variées, situées au centre Sud de l’île. Elles sont exposées à une population rurale dont la principale activité s’effectue dans la forêt. Ce massif abrite aussi la seule végétation climacique rencontrée à Ngazidja (Adjanohoun et al 1982).

En effet, ‘‘A l’échelle mondiale les Comores font partie des 20 îles ou archipels caractérisés par une endémisme spécifique remarquable de leur biodiversité’’ (Caledecott et al. 1996). Pourtant en 1990, Verrin a tiré une sonnette d’alarme: “Aujourd’hui les formations primaires n’existent que sous forme de lambeaux résiduels qui reculent sans arrêt devant la hache du bûcheron et le feu du défricheur ”. La forêt du Karthala est modifiée par les phénomènes naturels (tels que les éruptions volcaniques) et des phénomènes d’origine anthropique variés liés à l’utilisation de l’espace vert. Pourtant, elle constitue un grand écosystème et un habitat naturel jugé prioritaire à cause de sa potentialité biologique. Elle offre aussi les meilleures conditions pour la réalisation des objectifs du PNUD/FEM COI/97/G32, en raison des caractéristiques suivantes :

-sa forte diversité et la présence de nombreuses espèces endémiques et menacées ;
– son importance sociale, économique, scientifique et culturelle.

Milieu d’étude

Milieu abiotique

Apparu à la fin du tertiaire, l’archipel des Comores est issu des activités volcaniques qui se sont exercées au cours du temps. Il est situé entre 11°22’ et 13°5’ de latitude Sud ; 43°12’ et 45°19’ de longitude Est, dans la partie Nord du canal de Mozambique entre l’Afrique orientale et Madagascar. L’archipel est composé de 4 îles : Maoré (Mayotte), Ndzouani (Anjouan), Moili (Mohéli) et Ngazidja (Grande-comore). La première île est restée sous administration française suite au refus par referendum de se joindre à l’indépendance. Les 3 dernières formaient la République Fédérale Islamique des Comores en constituant un état indépendant depuis juillet 1975. En 1997, une crise politique a ébranlé la république, mais le calme a été ramené en 1999 pour une réconciliation nationale fondée sur l’approbation d’une nouvelle constitution consacrée à la mise en place d’une Union des Comores avec trois îles autonomes. La capitale Moroni est située à Ngazidja.

La Grande-comore) est l’île la plus volcanique, la plus jeune, la plus grande (1148 km2) et la plus occidentale Elle mesure 64 km de long et 24 km de large, à 700km de la côte NordOuest Malgache et à 300km de la côte orientale de Mozambique. Au centre Sud, l’île reste sous l’emprise du Karthala, le volcan ayant la plus grande caldéra active du monde.

Situation géographique

Le massif du Karthala, se trouve au centre Sud de l’île à une altitude comprise entre 500 et 2000 m; avec les coordonnées géographiques suivantes : longitude de 43°15’45 » et 43°15’26 » et une latitude de 11° 49’30″et 11° 44’00 ».

Géomorphologie

Après la séparation de Madagascar de l’Afrique suite à la dislocation du continent Gondwana, l’Archipel des Comores a surgi du fond marin dans le canal de Mozambique à la fin de l’ère tertiaire. Ngazidja est apparu au quaternaire. L’île a la forme d’un pied gauche; elle est divisée en trois grandes régions naturelles :
– le massif de la Grille à 1087 m d’altitude au Nord de l’île de Ngazidja, occupe moins du tiers de l’île. Il renferme un volcan en dormance hérissée d’un dôme entouré de 120 Cônes stromboliens.
– le massif du Karthala au centre à 2361 m d’altitude, s’étend sur les 2/3 de l’île avec 24 Km de large et 30 Km de long. Le Karthala est un volcan bouclier grossièrement circulaire renfermant le plus grand caldéra active au monde (15 km2 de circonférence). Il est constitué d’un seul cône de 20 à 25 km de diamètre très aplati, au sommet arrondi, dont la pente assez régulière varie de 12% au Nord et de 30 % au Sud. (Pavlovsky et al, 1953).
– le massif de Mbadjini forme un bouclier de 650m d’altitude au Sud-est de l’île avec 15km de long et 10km de large.

Ngazidja est une île trop jeune. Elle est seulement bordée de quelques récifs frangeants discontinus et peu développés en largeur (Battistini et Verin, 1984). La géomorphologie de Ngazidja (volcanisme récent) fait qu’il y a peu de plages de sable blanc : les 4/6 de ceux qui existent sont rencontrées au Nord de l’île; l’ensemble témoigne la présence de fonds corallifères. Environ 90% des plages de sable de l’île de Ngazidja ont disparu durant la dernière décennie (Carte 03). L’île aux tortues « Issiwa sha Ndrudé » est localisée à 300 m de la côte Nord-est a une superficie de moins de 1 ha. Elle est entourée de récifs frangeants.

Relief, géologie et pédologie

Relief et géologie

L’activité volcanique dans cet archipel correspond à des épanchements surtout basaltiques. On y reconnaît quatre types de relief correspondant à des degrés d’évolutions différentes dont l’un se rencontre dans le massif du Karthala. Il s’agit d’une constitution de formes structurales primitives où l’érosion est à peu près nulle. Le relief continue encore à se construire naturellement par des coulées de laves qui ont eu lieu à des époques différentes .

Pédologie

Actuellement, on rencontre 3 catégories de sol aux Comores :
– les sols ferralitiques,
– les sols bruns
– les andosols rencontrés surtout à Ngazidja. Ils se développent essentiellement sur les matériaux volcaniques de la phase récente. En fonction du degré d’évolution, ils sont plus ou moins épais, mais généralement limités en profondeur, par la roche mère intacte ou peu altérée. Ils sont caractérisés par un taux de porosité pouvant atteindre 90%, une forte teneur en matière organique et une perméabilité très élevée.

Climat et hydrologie

Climat

Le climat est de type tropical humide sous influence océanique. L’année peut être divisée en deux grandes périodes: une saison sèche et plus fraîche de Mai à Octobre et une saison humide et chaude de Novembre à Avril. L’insularité, l’altitude, l’irrégularité des reliefs sont à l’origine d’une grande diversité de climats locaux (service météorologique de Moroni). L’île de Ngazidja présente deux tendances: une région occidentale humide ou très humide et une région côtière orientale sèche, parfois très sèche. Tous les intermédiaires entre ces deux extrêmes sont rencontrés. Legris en 1969 a défini 9 bioclimats. Concernant le massif du Karthala, on rencontre les 4 types suivants :

– bioclimat chaud sans saison fraîche (température >20° C). Perhumide (P> 2500mm ) ou humide (P.2000mm), sans saison sèche nette sur les données moyennes à Moroni.
– bioclimat avec une saison fraîche (15°C < T <20°C) sans saison sèche nette sur les données moyennes: sur le flanc Ouest du Karthala entre 600 et 1500m où il n y a toujours aucune station type.
– bioclimat perhumide assez frais (P > 2500 mm et 10°C < T <15°C): à 1500 m et (P> 2500 mm et 0°C < T <10°C) au delà de 2000 m, ne figurant que sur le Karthala aux îles Comores.

Température

Les températures moyennes annuelles sont relativement constantes au cours de l’année et varient en moyenne entre 25°c et 28°c à basse altitude. Les maxima sont observés en saison des pluies et les minima en saison sèche. La température diminue avec l’altitude de 0.7°C par 100m. Sur la côte, les amplitudes diurnes sont modérées pendant la saison des pluies, et les plus importantes sont observées en juin –juillet durant la saison sèche (Ergo, 1984). Elles sont certainement plus importantes en altitude, en particulier au-dessus de 1000 m, mais il n’y a pas de statistiques à ce sujet (Battistini et Verin 1984).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Première partie : Milieu d’étude
I- Milieu abiotique
I-1 Situation géographique
I-2 Géomorphologie
I-3. Relief, géologie et pédologie
I-3-1 Relief et géologie
I-3-2 Pédologie
I-4 Climat et hydrologie
I.4-1 Climat
I.4-1-1 Température
I.4-1-4 Vents
I.4-1-2 Précipitations
I.4-2 Hydrologie
II. Milieu Biotique
II.1 Flore et Végétation
II.2-1 flore
II.2-2 végétation
I. 2 La faune
II.3 L’homme et ses activités
II.3-1 Historique du peuplement
II.3-2 Démographie
Deuxième partie : Méthodologie
I. PROSPECTIONS BIBLIOGRAPHIQUES
II. ENQUETES ETHNOBOTANIQUES
II.1 Modes d’enquête
catégories de personnes interviewées
II.2 Indice d’utilisation des espèces
III. ETUDES FLORISTIQUES
Récolte et identification des espèces
IV. ETUDE DE LA VEGETATION
IV .1 Méthodes de relevé
IV.1-1 Choix et localisation des parcelles
a- Versant Nord-Ouest
b- Versant Sud
IV.1-2 Méthode de Transect de Duvigneaud (1946)
a. Détermination de l’aire minimale
b. Dispositif du relevé
IV.1-3 Méthode de placeau de Braun Blanquet
IV.2 Etude structurale
IV. 2-1 Structure horizontale
IV.2-2 Structure verticale
IV.3 Typologie de la végétation
V. ETUDE DE LA REGENERATION NATURELLE
VI. ETUDE CARTOGRAPHIQUE
VI.1 Traitement d’image satellitaire
a. Photo-interprétation
b. Paramètres
c. Etablissement du fond topographique d’une carte
d. Prospection et vérification sur le terrain
VI.2 Evolution spatio-temporelle
VI.3 Zonation potentielle du mont Karthala
Troisième partie : Résultats
I. UTILISATION ET EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES
I.1 Espèces couramment utilisées
I.2 Espèces à usages multiples
I.3 Bois d’œuvre
I.4 Bois de chauffe
I.5 Plantes médicinales
II. TYPOLOGIE DE LA VEGETATION
II.1 Répartition altitudinale de la végétation du mont Karthala
II.2 Influence de l’exposition dans la variation altitudinale
II.3 Influences anthropiques
III. CARACTERISTIQUES GENERALES DE LA VEGETATION
III.1 Richesse floristique
III. 2 Particularités biologiques
a- l’épiphytisme
b- la lianescence
c- La crassulescence
III.3 Types Biologiques
IV. DESCRIPTION DES FORMATIONS VEGETALES IDENTIFIEES
IV.1 FORMATIONS CLIMACIQUES
IV .1-1 Fourré à Philippia comoriensis
IV.1-1-1 Localisation et aspect physionomique
IV.1-1-2 Caractéristiques floristiques
IV. 1-1-3 Structure de la végétation
IV.1-1-4 Régénération naturelle
IV-1-2 Forêt Dense humide Sempervirente de haute altitude
(F.D.H.S.)
IV.1-2-1 Localisation et aspect de la physionomie
IV.1-2-2 Caractéristiques floristiques
IV.1-2-3 Structure de la végétation
IV-1-2-4 Régénération naturelle
IV.2 MOSAIQUES
IV.2-1 Mosaïque savane- prairie et Brousse éricoïde
IV.2-1-1 Localisation et aspect physionomique
IV.2-1-2 Caractéristiques floristiques
IV.2-1-3 Structure de la végétation
IV.2-1-4 Régénération naturelle
IV.2-2 Mosaïque Relique forestière de basse altitude,taillis à Psidium cattleyanum
IV. 2-2-1 Localisation et aspect physionomique
IV.2-2-2 Caractéristiques floristiques
IV.2-2-3 Structure de la végétation
IV.2-2-4 Régénération naturelle
IV.3 FORMATION DEGRADEE
IV. 3 -1 Végétation pionnière sur sable et vestige de formation
Calcinée
IV. 3-1-1 Localisation et aspect physionomique
IV.3-1-2 Caractéristiques floristiques
IV.3-1-3 Structure de la végétation
IV.3-1-4 Régénération naturelle
IV. 3-2 Forêt humide sempervirente de moyenne altitude dégradée Culture et bananeraie sous forêt
IV.3-2-1 Localisation et aspect physionomique
IV.3-2-2 Caractéristiques floristiques
Tableaux 15 : Principaux groupes taxonomiques de la FDHS de moyenne altitude
IV.3-2-3 Structure de la végétation
IV.3-2-4 Régénération naturelle
V. EVOLUTION SPATIO-TEMPORELLE (1969- 2006)
V.1 Les principales menaces sur les formations végétales
V.1-1 Pressions anthropiques
a. Culture sous forêt
b- Feux
c- Exploitation des ressources forestières
V.1-2 Espèces envahissantes
V.1-3 Cataclysmes naturels
V.1-3-1 Volcan
V.1-3-2 Cyclones
V.1-4 Impacts sur les écosystèmes naturels
V.1-4-1 Evolution du sol
V.1-4-2 Evolution du réseau hydrographique
V.2 Dynamique de la végétation
VI. ZONATION POTENTIELLE EN AIRE DE CONSERVATION
VI. 1 Zone d’éco développement : Les sites remarquables et la végétation
VI.1-1 Versant Nord de la forêt du Karthala
a- La Grotte du capitaine Du bois (Panga la Hilimatsodé)
b – Le plateau de Malakoff (plateau de Bahani)
VI.1-2 Versant Ouest de la forêt du Karthala
a- Boboni
b- Ngnoubadjou
c- La végétation de la zone d’éco développement
VI.2 zone de conservation : les sites remarquables et la végétation
VI.2-1 Zone tampon (6790 ha)
a- le lac Hantsogoma : Versant Nord de la forêt du Karthala
b- la végétation de la zone tampon
VI.2-2 Noyau de la forêt (8864 ha)
a- la convalescence : Versant Ouest de la forêt du Karthala
b- La soufrière : Versant Est de la forêt du Karthala
c- La végétation du noyau
VI.2-3 Zone d’utilisation contrôlée (2233 ha)
– La caldéra et les cratères du volcan
a- la caldéra
b- les cratères
VI.3 Sites à activités autorisées
VI.3-1 Zones éco touristiques
VI. 3-2 Zones de production
VI.3-3 Zone de restauration écologique
VI.3-4 Zones de réhabilitations écologiques
VI.3-5 Zone de reboisement
Quatrième partie : Discussion et recommandations
I. Problèmes méthodologiques
II. Résultats floristiques
III. Subdivisions phytogéographiques
– la mosaïque forêt humide sempervirente de moyenne altitude et culture
Bananeraie sous forêt
IV. Aspect environnemental
IV.1 Principaux problèmes
IV.1-1 Gestion durable et la dégradation des terres
IV.1-2 Surexploitation des forêts
IV.1-3 Déforestation
IV.2 Mesures alternatives
IV- 2-1 Cogestion des sites
IV- 3 Place des Aires protégés aux Comores
V. Perspectives d’aménagement de la forêt du Karthala en Parc National Terrestre
V.1 Sites prioritaires
V.2 Ecotourisme
V-3 Activités alternatives
CONCLUSION GENERALE

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