Les activités humaines, surtout, les cultures itinérantes sur brûlis et l’exploitation forestière, sont les principales causes de la déforestation en Afrique, en Asie du sud-est et en Amérique du sud (ROWELL et MOORE, 2000). Les conséquences de ces perturbations sont si importantes qu’il est raisonnable d’affirmer que les formations secondaires appauvries issues de ces activités constitueraient, dans quelques décennies, la végétation de remplacement de ces régions tropicales si les tendances actuelles persistent (ORSTOM-UNESCO, 1983). D’où l’intérêt de l’étude du fonctionnement de ces écosystèmes perturbés et de leur évolution.
A Madagascar, la forêt naturelle couvre environ 16% de la superficie totale et régresserait à raison de 200 à 300000 hectares par an (ONE, 1994). Les pressions anthropiques, notamment la culture sur brûlis ou tavy, sont depuis longtemps évoquées pour expliquer cette situation catastrophique (HUMBERT, 1927). Cependant, KOECHLIN et al. (1974) pensent que l’homme n’est peut être pas le seul responsable du remplacement de la forêt par les formations secondaires. Des variations paléoclimatiques, ont pu créer un déséquilibre qui aura facilité la conversion de ces forêts. Quoiqu’il en soit, la surface occupée par les formations végétales secondaires ne cesse d’augmenter au détriment des forêts primaires.
Milieu abiotique
Situation géographique
Le site d’étude est localisé dans la région nord-ouest du corridor forestier de Fianarantsoa, dans et autour du terroir villageois d’Ambendrana (21°22’46’’S ; 47°18’34 E; Alt.1132 m), Région de la Haute Matsiatra, Fivondronana de Fianarantsoa II, Commune rurale d’Androy, Fonkontany d’Iambara. Le paysage de la zone d’étude se caractérise par la coexistence de parcelles de jachères, d’îlots de forêts matures (tombeaux, anciens villages) et de lisières forestières entre le terroir agricole et la forêt naturelle du corridor à l’ouest. La localité d’Ambendrana se trouve à environ 7 km au sud est d’Androy, chef lieu de la commune rurale et à une vingtaine de kilomètres (~ 26 km), à vol d’oiseau, au nord est de la ville de Fianarantsoa. Deux pistes carrossables permettent l’accès à ce village : l’une, au sud, à partir des bourgs ruraux de Sahambavy, et l’autre, au nord, en provenance d’Alakamisy Ambohimaha.
Climat
Le climat de la région d’Ambendrana est de type climat tropical d’altitude caractérisé par un hiver frais et une saison sèche atténuée par les brouillards (MAEP/UPDR, 2003). La température moyenne annuelle relevée dans la station de BeravinaFianarantsoa est de 18°C. La température moyenne journalière peut descendre à 13°C pendant les mois les plus froids (mai à juillet) où les gelées matinales sont fréquentes. Elle monte jusqu’à 22°C pendant la saison humide. La précipitation annuelle varie entre 1200 et 2000 mm, avec 110 à 165 jours de pluies (MAEP/UPDR, 2003). La saison pluvieuse commence en octobre. La quantité de pluie reçue la plus importante se produit en décembre-janvier. Celle-ci décroît rapidement aux mois d’avril–mai. La période sans pluie coïncide avec les mois de mai à octobre au cours de la quelle sont enregistrées seulement des précipitations sous forme de crachin. Le bilan climatique est la comparaison entre les précipitations et la demande évaporative de l’atmosphère. Il peut être apprécié avec le diagramme ombrothermique tracé selon les principes établis par GAUSSEN H. (P≤2. T) ou avec un autre diagramme mettant en évidence la différence précipitation-ETP.
L’évapotranspiration potentielle (ETP)
L’ETP est la quantité d’eau maximale qu’un couvert végétal en pleine activité physiologique et en conditions non limitantes d’alimentation hydrique peut restituer à l’atmosphère. Le calcul de l’ETP a été effectué à l’aide de la relation de PENMAN selon la formule :
ETP = [λ. (S. Rn)/(S – γ)] + [λ. hu. (es – ea)/ (S + γ)]
Avec,
– λ, la chaleur latente de vaporisation de l’eau (2,5.10⁶ J.kg-1) ;
– Rn, le rayonnement net en J.m2 .j-1 ;
– S, la pente de la courbe de la tension de vapeur d’eau saturante à la température de l’air en hPa/°C ;
– hu, la fonction du vent en kg d’eau .m-2.j-1 ;
– γ, la constante psychrométrique ;
– es, la tension de vapeur d’eau saturante à la température de l’air hPa ;
– ea, la tension réelle de vapeur d’eau en hPa
– (es – ea), le déficit de tension de vapeur saturante en hPa.
Nous avons utilisé un programme de calcul élaboré par SERPANTIE ainsi que les données de la station automatique GEREM de Sahambavy, plus proche de la zone d’étude, élaborée par RAKOTONDRAMANANA et al. (2004) pour la détermination des différents éléments de l’ETP. Il est à remarquer que les données en question ne concernent qu’une période de 9 mois.
Géologie
La géologie de la région de la Haute Matsiatra est brièvement décrite par la monographie effectuée par le MAEP/UPDR (2003) en ces termes : la région de la Haute Matsiatra est caractérisée par le système de Vohibory qui s’allonge du nord au sud et par le système du graphite dans la partie est de la région et parallèlement à la cote. Entre ces deux systèmes sont plaqués des couches granitiques et migmatitiques du Tampoketsa, des couches allongées parallèles à la cote et des îlots discontinus de roches granitiques et le système Androy en couvrant environ le tiers de la partie occidentale de la région. Ce sont des roches essentiellement cristallines même si les terrains sédimentaires sont aussi importants dans la partie centrale et orientale de la région. La localité d’Ambendrana, située dans la partie est de la Haute Matsiatra, se trouve dans une alvéole de surface d’érosion fini-tertiaire en contrebas du niveau mitertiaire avec quelques terrasses quaternaires qui dominent les bas-fonds actuels. A l’est du village, sur les reliefs, on note la présence de versants polyédriques aux facettes encore nettes. Ailleurs, surtout à l’ouest, le modelé est plus adouci (BLANC PAMARD et RALAIVITA, 2004).
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE 1 – LE MILIEU D’ETUDE
1- MILIEU ABIOTIQUE
2- LE MILIEU BIOTIQUE
3- LE MILIEU HUMAIN
PARTIE 2 – MATÉRIEL ET MÉTHODES
1- PROSPECTION ET CHOIX DES PARCELLES D’ÉTUDE
2- ANALYSE FLORISTIQUE
3- ENQUÊTES SUR LES HISTORIQUES DES PARCELLES ET SUR LES PRATIQUES CULTURALES
4- RELEVÉS PÉDOLOGIQUES
5- TRAITEMENTS NUMÉRIQUES DES DONNÉES
PARTIE 3 – RÉSULTATS ET INTERPETATIONS
1- ANALYSE FLORISTIQUE
2- ANALYSE DES PRATIQUES CULTURALES
3- ANALYSE DES RELEVÉS PÉDOLOGIQUES
4- ANALYSE DE LA RELATION VÉGÉTATION-FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX
5- DYNAMIQUE POST-CULTURALE DE LA VÉGÉTATION DANS LES JACHÈRES ÉTUDIÉES
PARTIE 4 – DISCUSSIONS
1- LES ANALYSES FLORISTIQUES
2- L’HISTORIQUE DES PARCELLES
3- LE SOL
4- LES TRAITEMENTS NUMÉRIQUES DES DONNÉES
5- LA DYNAMIQUE DE LA VÉGÉTATION DES JACHÈRES ÉTUDIÉES
6- PERSPECTIVES
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
TABLE DES MATIÈRES
RÉSUMÉ