Les alcaloïdes
L’identification des alcaloïdes se fait sur un extrait acide.
* Préparation d’un extrait acide : 10 ml d’acide chlorhydrique 5% sont mélangés à 2 g de poudre de l’échantillon. Le mélange est macéré pendant une nuit à 4°C. Après filtration, on obtient un extrait acide .
Test de MAYER On verse 0,5 ml de cet extrait acide dans 2 tubes à essai dont le premier tube sert de témoin, puis on ajoute quelques gouttes du réactif de MAYER dans le second tube.
Test de WAGNER La méthode est la même que précédemment mais on utilise le réactif de WAGNER .
Test de DRAGENDORFF La méthode est la même que précédemment mais on utilise le réactif de DRAGENDORFF. En comparant les 3 tubes avec le témoin, l’apparition d’un précipité blanc ou d’une floculation montre la présence d’ alcaloïde .
Régime alimentaire
La sous-espèce Propithecus diadema edwardsi consomme une nourriture assez variée , mais uniquement végétale. Elle se nourrit des bourgeons, des jeunes pousses, des feuilles matures et immatures, des fruits et des graines, des fleurs, des gommes, des écorces des essences forestières, du bois mort. Elle ne mange ni d’insectes ni autres espèces animales. Elle ne boit pas d’eau et elle mange rarement de la terre pour faciliter sa digestion . Propithecus diadema edwardsi est folivore-frugivore. Pendant la saison des pluies, le régime de Propithecus diadema edwardsi est plus diversifié et plus varié, constitué par de nombreux composants. Elle consomme beaucoup de fruits tels ceux de Mahanoro, Sehana , Ambilazona , Tongobivy , Varongy fotsy , Voanimanta , Rotra car la production de fruits n’est qu’une période passagère . Comme les autres types de lémuriens, Propithecus diadema edwardsi préfère plus les jeunes feuilles qui sont pauvres en fibres et riches en protéines par rapport aux feuilles matures. La consommation des jeunes pousses et des jeunes feuilles est maximale du mois d’octobre au mois de janvier car ces jeunes feuilles sont disponibles pendant la saison des pluies. Pendant notre visite au mois de décembre à Ranomafana , les jeunes feuilles les plus exploitées par ce lémurien sont celles de Herodrano, de Tongoalahy, de Sehana, de Vantsilana, de Lanary, de Lanary madinika, de Vahiakondro, de Fandramanana et d’Anakatsimba . Les femelles, qui allaitent, profitent aussi de l’abondance des jeunes feuilles pendant la saison des pluies, elles commencent donc le sevrage à partir du mois de novembre afin que le petit puisse s’agrandir rapidement, acquérir de l’énergie et que sa mère puisse récupérer son poids perdu au cours de la lactation. La quantité de fruits disponibles diminue au mois de juin et le régime hautement folivore commence donc au mois de juillet puis se prolonge durant la saison sèche . Pendant la saison sèche, les feuilles constituent 58% du total du temps de consommation dont 58% sont représentés par les jeunes feuilles, 26% par les feuilles jeunes et matures des lianes, 14% par les feuilles des plantes parasites et 2% celles des herbacées tandis que les fruits ne constituent que 28% du total du temps de consommation et 14% pour les fleurs . Propithecus diadema edwardsi est donc folivore -frugivore pendant la saison des pluies et à prédominance folivore pendant la saison sèche . Cette variation saisonnière du régime de Propithecus diadema edwardsi est liée à la disponibilité de ses ressources alimentaires de base : feuilles et fruits dans son habitat et peut expliquer la fluctuation de son poids selon les enquêtes effectuées . Le succès de la lactation et du sevrage chez les propithèques dépend bien de la qualité et de la quantité des aliments consommés. En général, le succès de la reproduction des femelles dépend essentiellement des facteurs écologiques et plus particulièrement de l’accès aux aliments .
DISCUSSION
En comparant le régime alimentaire de Propithecus.diadema.edwardsi avec ceux des espèces de la famille des Indriidés[36, 66, 80, 87],on note que Propithecus diadema.edwardsi est le plus consommateur de fruits et de graines (55%), puis l’Indri indri (35%) et Propithecus . verreauxi. verreauxi (6,22% pendant la saison sèche et 33,41% pendant la saison humide), enfin Avahi laniger qui ne consomme qu’une petite quantité de fruits. Les feuilles ne constituent que 41% du régime de Propithecus.diadema.edwardsi alors qu’elles sont de 76% pour Avahi laniger qui est une espèce hautement folivore (voir annexe4). Comme les autres espèces d’Indriidés , Propithecus.diadema .edwardsi préfère les jeunes et nouvelles feuilles qui sont pauvres en fibres et riches en protéines par rapport aux feuilles matures [48,64,87].Les observations faites à Ranomafana ont montré que Propithecus.diadema.edwardsi préfère aussi les plantes issues de la famille des Anacardiacées, Myrtacées et surtout les feuilles des Apocynacées, Fabacées et Sapindacées[ 50 ], si on ne cite que l’exploitation de Sehana et Sandramy des Anacardiacées, Rotra des Myrtacées, Herodrano des Apocynacées, Lanary et Lanary madinika des Sapindacées . Les besoins énergétiques des lémuriens dépendent aussi du poids corporel. Toutefois, leurs besoins ne sont pas comme ceux de l’homme. En effet, chez les lémuriens, plus l’animal est de grande taille, plus ses besoins énergétiques ne sont pas élevés [12 ]car il n’est pas plus actif que les petits lémuriens . D’après les analyses nutritionnelles, les plantes consommées par Propithecus. diadema.edwardsi à Ranomafana sont très riches en eau. C’est probablement la raison pour laquelle cette sous-espèce ne boit pas de l’eau car l’eau apportée par les feuilles , les fruits et les graines suffit pour étancher sa soif . En général, la teneur en eau de ces plantes varie suivant la saison : riches en eau pendant la saison humide et pauvres pendant la saison sèche (cas de Vantsilana sp JF avec une teneur en eau de 6,28% au mois de décembre, cette teneur diminue de 4,01% au mois de mai ; Il en est de même pour Sehana (fl) JF avec une teneur en eau de 12,03% au mois de décembre, la diminution de cette teneur en eau est de 3,06% au mois de mai ). Le régime alimentaire de Propithecus.diadema.edwardsi est constitué par des aliments hyperglucidiques mais pauvres en lipides. Ce sont donc des aliments très énergétiques. Ces plantes sont, en général, pauvres en lipides car la teneur en lipides de la plupart de ces plantes est autour de 1%MS. Cependant, les graines présentent une teneur en lipides plus élevée que les fruits: chez Kimbaletaka, les graines ont une teneur en lipides de 1,81%MS tandis qu’une diminution de 0,71% est observée chez les fruits ; La teneur en lipides chez les graines de Sehana est de 1,8%MS alors qu’on observe une diminution de 1% chez les fruits de Sehana. Les feuilles matures en contiennent beaucoup plus que les jeunes feuilles: cas de Tongoalahy et de Vahiakondro avec des teneurs respectives en lipides de 1,2%MS et 0,57%MS chez les jeunes feuilles, une augmentation de la moitié (0,69%) est observée chez les feuilles matures de Tongoalahy et de 0,67% chez les feuilles matures de Vahiakondro La teneur en lipides, en protéines d’une plante varie suivant la saison et selon le stade de maturité . Les plantes consommées par Propithecus diadema edwardsi sont riches en protéines pendant la saison humide : cas de Vantsilana sp JF avec 21,07%MS au mois de décembre, une diminution de 0,66% est observée au mois de mai. De même pour Sehana (fl). JF dont la teneur en protéines est de 25,46% MS au mois de décembre, avec une diminution de 18,54% c’est-à-dire le trois quart au mois de mai . Notons que le déficit en matières grasses des plantes consommées par ce lémurien peut être compensé par l’excès en protéines dans son régime. Ces protéines en excès sont hydrolysées en acides aminés qui seront transformés ultérieurement en acides gras. Bien que ces plantes soient considérées comme riches en protéines en général, les feuilles matures des forêts humides de Madagascar sont pauvres en protéines et en fibres par rapport à celles des forêts sèches [ 38 ] . De plus, ces plantes sont pauvres en acides aminés indispensables. Chaque espèce ne contient qu’un à deux acides aminés indispensables. Ces acides aminés sont Lys, Met et Thr alors que les différents acides aminés indispensables pour les animaux sont Lys, Met, Cys, Thr et Tyr [ 31 ]. La teneur en fibres d’une plante augmente pendant la saison sèche : cas de Sehana (fl) JF et de Vantsilana sp JF. Chez ces deux plantes, une augmentation de 0,16% et de 1,72% est observée au mois de mai alors qu’elles ont des teneurs respectives en fibres de 1,13%MS et 13,3%MS au mois de décembre. Chez les feuilles, la teneur en fibres augmente avec leur âge c’est-à-dire en fonction du degré de maturation car elles s’enrichissent en cellulose et en lignine. La teneur globale en fibres des végétaux varie avec leur âge, leur provenance et leur degré de maturation [13]. Les résultats d’analyse montrent que les jeunes feuilles sont riches en eau et en protéines mais pauvres en fibres comparativement aux feuilles matures (cas de Tongoalahy et Vahiakondro ). La teneur en eau chez les feuilles matures de Tongoalahy est de 8,67% , celle de Vahiakondro est de 12,73% ; Cette teneur en eau augmente de 2,15% chez les jeunes feuilles de Tongoalahy et de 2,52% chez les jeunes feuilles de Vahiakondro. La teneur en protéines chez les feuilles matures de Tongoalahy et de Vahiakondro sont respectivement 3,92 %MS et 5,21%MS alors qu’une augmentation de 2,21% et de 1,44% est observée chez les jeunes feuilles de ces deux plantes. Concernant la teneur en fibres, les jeunes feuilles de Tongoalahy et de Vahiakondro ont des teneurs respectives en fibres de 4,53%MS et de 2,09%MS tandis qu’une augmentation de 2,71% et de 1,27% s’observe chez les feuilles matures de Tongoalahy et de Vahiakondro. Les aliments consommés par Propithecus diadema edwardsi, surtout les feuilles, contiennent des composés secondaires comme les alcaloïdes, les tanins et polyphénols, les saponines, les flavonoides, les anthraquinones. Ces composés s’avèrent toxiques pour l’homme alors qu’aucune toxicité n’a été reportée pour les lémuriens. Chez l’homme, les alcaloïdes sont rapidement toxiques à des doses élevées[2]; Les rations riches en saponines provoquent, chez les animaux monogastriques , des réductions sensibles de croissance [31] car elles peuvent empêcher l’assimilation du cholestérol et avoir de ce fait un effet dépressif sur la croissance des jeunes animaux [41 ]. Les tanins entravent les phénomènes de la digestion , soit en réagissant avec les protéines alimentaires, soit en inactivant les enzymes digestives [2,40,46]. Les polyphénols ont l’aptitude à se combiner avec les protéines, ce qui entraîne la diminution de leur qualité nutritionnelle; Ils diminuent aussi la disponibilité de la lysine[41]. De plus , certains polyphénols peuvent perturber le métabolisme des oestrogènes et les cycles de la reproduction des femelles des mammifères[31 ] . Cependant, ces composés chimiques considérés comme facteurs anti-nutritionnels pour l’homme sont tolérés par les lémuriens. Les tanins peuvent rehausser la reproduction chez les lémuriens car ils participent à l’augmentation du poids corporels et stimulent la sécrétion du lait pendant la lactation [ 16 ]. Propithecus diadema edwardsi apprécie la plupart de ces plantes analysées, y compris celles qui contiennent les tanins et polyphénols , les saponines , les alcaloïdes ; Propithecus diadema edwardsi se nourrit d’une faible quantité de chaque échantillon à des intervalles de 5min pendant toute la journée . Ainsi, en fin de journée, une grande quantité de ces plantes contenant ces composés secondaires est ingérée en laissant des branches dénudées. Propithecus diadema edwardsi est bien adaptée au régime folivore car elle possède un grand estomac, des côlons et caecums allongés rendant la digestion facile par un processus de fermentation [ 51 ]. De plus, Propithecus diadema edwardsi consomme aussi du sol qui l’aide à la détoxication des poisons accumulés lors de la consommation des feuilles [ 39 ], tels les tanins qui sont adsorbés par le sol [ 91 ]
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
A- DESCRIPTION DU PARC NATIONAL DE RANOMAFANA
1- Situation géographique du Parc National de Ranomafana
2- Milieu physique
3- La climatologie
4- Le Parc National de Ranomafana et sa biodiversité
4-1- La flore
4-2- La faune
B- DESCRIPTION DE Propithecus diadema edwardsi
1- Classification de Propithecus diadema edwardsi
2- Caractères généraux
3- Distribution géographique
4- L’habitat et l’écologie
C- QUELQUES PLANTES CONSOMMEES PAR Propithecus diadema edwardsi
DEUXIEME PARTIE : MATERIELS ET METHODES
A- OBSERVATION DU RYTHME D’ACTIVITE ALIMENTAIRE DE Propithecus diadema edwardsi à Ranomafana
B- MATERIEL VEGETAL
1- Lieu et période de récolte
2- Codage
3- Echantillonnage
3-1- Principe
3-2- Mode opératoire
3-3- Mode de calcul
4- Préparation de l’extrait brut
C- ANALYSES NUTRITIONNELLES
1- HUMIDITE
1-1- Principe
1-2- Mode opératoire
1-3- Mode de calcul
2- DETERMINATION DE LA TENEUR EN PROTEINES
2-1- Protéines totales
2-1-1- Principe
2-1-2- Réactifs
2-1-3- Mode opératoire
2-1-4- Mode de calcul
2-2- Détermination de la composition en acides aminés
2-2-1- L’hydrolyse
2-2-1-1- Principe
2-2-1-2- Mode opératoire
2-2-2- Chromatographie sur couche mince
2-2-2-1- Principe
2-2-2-2- Réactifs
2-2-2-3- Mode opératoire
2-2-2-4- Mode de calcul
3- DETERMINATION DE LA TENEUR EN LIPIDES
3-1- Principe
3-2- Mode opératoire
3-3- Mode de calcul
4- ETUDE DES GLUCIDES
4-1- Détermination de la teneur en glucides totaux
4-2- Dosage des fibres
4-2-1- Principe
4-2-2- Mode opératoire
4-2-3- Mode de calcul
4-3- Détermination des différents oses
4-3-1-L’ hydrolyse
4-3-1-1-Principe
4-3-1-2- Mode opératoire
4-3-2- Chromatographie sur papier
4-3-2-1- Principe
4-3-2-2- Réactifs
4-3-2-3- Mode opératoire
4-3-2-4- Mode de calcul
5- DETERMINATION DE LA TENEUR EN CENDRES BRUTES
5-1- Principe
5-2- Mode opératoire
5-3- Mode de calcul
6- DETERMINATION DE LA VALEUR ENERGETIQUE GLOBALE
6-1- Principe
6-2- Mode de calcul
7- DETECTION DE QUELQUES FAMILLES CHIMIQUES PRESENTES DANS LES PLANTES CONSOMMEES PAR Propithecus diadema edwardsi
7-1- Les alcaloïdes
7-1-1- Test de MAYER
7-1-2- Test de WAGNER
7-1-3- Test de DRAGENDORFF
7-2- Les saponines
7-3- Les tanins et polyphénols
7-4- Les irridoides
7-5- Les flavonoïdes
7-6- Les leucoanthocyanes
7-7- Les anthraquinones
7-8- Les désoxyoses
TROISIEME PARTIE : RESULTATS
A- REGIME ALIMENTAIRE DE Propithecus diadema edwardsi et BESOINS ENERGETIQUES
1- Rythme d’activité alimentaire
2- Mode d’alimentation
3- Régime alimentaire
4- Besoins énergétiques
B- ANALYSES NUTRITIONNELLES
1- HUMIDITE
2- TENEUR EN PROTEINES
2-1- Teneur en protéines totales
2-2- Identification des acides aminés
3- TENEUR EN LIPIDES
4- TENEUR EN GLUCIDES
4-1- Teneur en glucides totaux
4-2- Teneur en fibres
4-3- Identification des oses
5- TENEUR EN CENDRES BRUTES
6- VALEUR ENERGETIQUE GLOBALE
7- IDENTIFICATION DE QUELQUES FAMILLES CHIMIQUES
QUATRIEME PARTIE : DISCUSSION ET CONCLUSION
DISCUSSION
CONCLUSION
ABSTRACT
ANNEXES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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