Etude du comportement et de la variation saisonnière du régime alimentaire de Galidictis grandidieri Wozencraft, 1986

Madagascar est connu mondialement pour sa richesse en biodiversité. C’est l’un des très rares endroits au monde où des espèces nouvelles sont encore découvertes même parmi les oiseaux et les mammifères (Gooodman & Benstead, 2005).

Actuellement les recherches et les efforts de conservation sont surtout orientés vers quelques groupes d’animaux comme les lémuriens, où les banques de données sont déjà importantes ce qui n’est pas le cas pour les carnivores de Madagascar. En effet, les études de ces derniers n’ont été entreprises que très récemment. Une des premières recherches initiées était la description des différents carnivores malgaches (Geoffroy Saint Hilaire, 1839). Ce n’est qu’en 1973 qu’Albignac a effectué des études plus approfondies des espèces de carnivores endémiques de Madagascar. Ces travaux constituent une référence pour tous les chercheurs qui travaillent ultérieurement dans ce domaine.

Les études des carnivores sont d’une importance capitale car en tant que prédateurs, ils jouent un rôle écologique particulier dans la régulation de la population animale de son habitat naturel. Parmi les sept espèces de Carnivora endémiques dont Salonoia durrelli qui n’a été découvert que durant cette année, seul, Cryptoprocta ferox a déjà fait l’objet de nombreuses recherches pertinentes comme les études bioécologique et la reproduction (Rahajanirina, 2003; Hawkins & Racey, 2005), étude du régime alimentaire (Rasoloarison, 1995; Goodman, 2003a), programme de conservation bien établie (Arovy ny fosa). Cependant, la majorité des espèces de Carnivora entre autre Galidictis grandidieri ne disposent actuellement que de peu d’informations. En effet, cette espèce qui n’a été décrite que très récemment (Wozencraft, 1986) fut longtemps confondue avec une autre mangouste malgache, G. fasciata qui se localise strictement dans la forêt humide de l’Est de Madagascar (Goodman, 2003b). C’est également l’une des espèces animales la plus mal connue dans le monde et à Madagascar.

PRESENTATION DE L’ESPECE

Outre les trois espèces introduites (Vivericula indica, Canis lupus, Felis silvestris) tous les Carnivora malgaches sont endémiques de l’île. Une étude moléculaire récente indiquait que les Carnivora de Madagascar sont monophylétiques (Yoder & Flynn, 2003). Les Carnivora autochtones de l’île sont dorénavant considérés dans un clade monophylétique classé dans la famille endémique des Eupleridae qui comprend deux sous-familles (Wozencraft, 2005).

• Sous-famille des Galidiinae avec Galidia elegans, Galidictis fasciata, G. grandidieri, Mungotictis decemlineata, Salanoia concolor, Salanoia durrelli,
• Sous-famille des Euplerinae avec Cryptoprocta ferox, Eupleres goudoti, Fossa fossana.

SYSTEMATIQUE

Selon Wozencraft (2005), la classification de G. grandidieri se présenterait alors comme suit :

Règne : Animalia
Embranchement : Chordata
Sous embranchement : Vertebra
Classe : Mammalia
Ordre : Carnivora
Sous ordre : Feliformia
Famille : Eupleridae
Sous famille : Galidiinae
Genre : Galidictis
Espèce : Galidictis grandidieri Wozencraft, 1987
Nom vernaculaire : votsotsoke .

MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE

Le genre Galidictis se distingue facilement des autres Carnivora par la couleur de son pelage (Wozencraft, 1986).

La partie dorsale de couleur gris beige s’étend des pieds à la partie proximale de la queue. La face ventrale a un pelage blanc. Les 2/3 de la partie distale de la queue est de couleur blanc crème. La tête se caractérise par une teinte gris-brun. La partie dorsale est traversée par une série de huit bandes longitudinales de couleur brun foncée qui va de la nuque jusqu’à la base de la queue. Chez G. grandidieri, les bandes foncées sont plus fines que les bandes intercalantes de couleur gris beige, alors que chez G. fasciata ces bandes foncées sont plus larges ou de même épaisseur que les bandes intercalantes. La partie distale des oreilles de G. grandidieri est moins poilue que celui de G. fasciata qui est recouverte par de fins poils. Il faut signaler également que le crâne de G. grandidieri est le plus développé de toute la sous-famille des Galidiinae (Nowak, 1995).

DISTRIBUTION

Actuellement, Galidictis grandidieri serait confiné dans les forêts sèches et épineuses du plateau Mahafaly au sud ouest de Madagascar. Cette espèce possède une aire de répartition d’environ 442 km2 avec une portion importante de 118 km2 dans l’ancienne délimitation du Parc National de Tsimanampetsotsa (Mahazotahy et al., 2006). Elle est très commune dans le voisinage du Lac Tsimanampetsotsa ainsi qu’au sein du Parc National lui même. Elle est fréquemment rencontrée à la proximité de la grotte de Mitoho (Wozencraft, 1990 ; Goodman et al., 2002 ; Mahazotahy et al, 2006). Aucune localisation en dehors de la nouvelle limite du PN n’est encore signalée .

La récente découverte des restes d’ossements subfossiles, datés de l’Holocène, de G. grandidieri dans les caves d’Ankilitelo qui se localise à 55 km au nord-est de Toliara de la partie sud-ouest de Madagascar (Muldoon et al., 2009), ainsi que les subfossiles (Holocène) trouvés dans les caves d’Itampolo (Goodman, 1996) à environ 200 km au sud ouest de Toliara supposent que cette espèce avait auparavant une distribution plus large que celle connue aujourd’hui. Actuellement, G. grandideri est l’un des Carnivora possédant la plus restreinte zone de distribution dans le monde. Les études récentes de Mahazotahy et al. (2006), permettaient d’avoir des informations plus précises sur la distribution actuelle en relation avec l’habitat de G. grandidieri.

ETAT DES RECHERCHES ACTUELLES

La forêt sèche du Parc National de Tsimanampetsotsa est dotée d’un écosystème unique scientifiquement mal connu. De même, la faune et la flore y existant n’ont été étudiées que récemment et seules quelques informations sur la communauté biologique de cette région sont encore disponibles. En effet, l’accessibilité dans cette zone est le principal obstacle des chercheurs ainsi que les conditions très hostiles de la région.

Depuis que Lamberton (1936), a signalé l’existence d’un crâne et de divers ossements de Galidictis dans ses récoltes de subfossiles aux alentours du lac Tsimanampetsotsa, ce n’est qu’en 1986 que Wozencraft a décrit cette espèce en tant que G. grandidiensis puis amendé en G. grandidieri en 1987. Jusqu’à maintenant, un nombre restreint de données et de publications concernant cette espèce est disponible. Ce qui signifie qu’elle n’a pas encore fait l’objet de nombreuses recherches. Bien qu’Albignac (1973) ait étudié tous les Carnivora de Madagascar, aucun d’eux ne paraissait comme étant G. grandidieri.

En termes d’études et de recherches sur terrain, Wozencraft (1990) en est l’initiateur.

– Etude de la population aux environs de la grotte de Mitoho menée par Wozencraft (1990) pour confirmer que l’espèce n’est pas encore éteinte. Grâce à ce travail, il a pu estimer l’effectif ainsi que la densité de la population dans cette zone d’étude, analyser son domaine vital et effectuer une étude partielle de son régime alimentaire.

– Travaux d’investigation biologique et écologique menés par une équipe malgachoallemande de l’EEDR Mamokatra (1999) en vue de l’élaboration d’un plan d’aménagement et de gestion au niveau de la Réserve Naturelle Intégrale de Tsimanampetsotsa.

– Etude menée par une équipe de chercheurs pour effectuer l’ «Inventaire des vertébrés du Parc National de Tsimanampetsotsa » (Goodman et al., 2002). La fréquente observation et la présence de G. grandidieri dans cette région parmi les autres Carnivora comme Cryptoprocta ferox a été signalée.

– Notes sur la distribution et l’habitat préférentiel de Galidictis grandidieri dans la partie sud ouest de l’île entrepris par Mahazotahy et al. (2006). Cette étude a permis d’établir une carte de la distribution actuelle de cette espèce (figure 2) et d’estimer le domaine vital ainsi que la densité et le nombre approximatif d’individus de la population.

– La présente étude est comprise dans celle la plus récente qui concerne l’étude de la population, de la distribution, de l’habitat et du régime alimentaire de G. grandidieri dans le site d’Andranovao au sein du Parc National de Tsimanampetsotsa entreprise depuis mars 2006 grâce à la coopération entre l’Université de Hambourg et le Département de Biologie Animale de l’Université d’Antananarivo en accord avec Madagascar National Parks.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
I- PRESENTATION DE L’ESPECE ETUDIEE ET DU MILIEU D’ETUDE
I-1- SYSTEMATIQUE
I-2- MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE
I-3- DISTRIBUTION
I-4- ETAT DES RECHERCHES ACTUELLES
I-5- STATUT DE CONSERVATION ET MENACES
I-6- SITUATION GEOGRAPHIQUE DU PARC NATIONAL
I-7- CLIMAT
I-8- VEGETATION
I-9- FAUNE
II- MATERIELS ET METHODES
II-1- SITE D‘ETUDE
II-2- ETUDE DES COMPORTEMENTS
II-3- ETUDE DU REGIME ALIMENTAIRE
II-3-1- Collectes des crottes
II-3-2- Analyse des crottes
II-3-3- Détermination du Nombre d’Individus Minimum
II-3-4- Inventaire nocturne dans la zone d’activité de Galidictis grandidieri
II-3-4- 1- Observations directes sur transects
II-3-4-2- Piégeage par trou piège des invertébrés rampants
II-4- METHODE D’ANALYSE DES DONNEES
II-4-1- Abondance relative
II-4-2- Indice de sélection des proies
II-4-3- Etude de la biomasse
II-4-3-1- Détermination des poids moyens des invertébrés et des vertébrés proies
II-4-3-2- Biomasse totale
II-4-3-3- Biomasse relative
II-4-3-4-Biomasse moyenne par saison
II-4-4- Analyse statistique
III-RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III-1- ETUDE COMPORTEMENTALE
III-1-1- Période et rythme d’activité
III-1-2- Comportement de chasse
III-1-3- Comportement social
III-1-4- Comportement territorial et utilisation de l’habitat
III-2- REGIME ALIMENTAIRE
III-2-1- Composition taxonomique globale du régime alimentaire
III-2-1-1- Variation saisonnière du Nombre d’Individus Minimums des taxa
III-2-2-Composition taxonomique détaillée du régime alimentaire
III-2-2-1- Variation saisonnière de la consommation des invertébrés
III-2-2-2- Variation saisonnière de la consommation de vertébrés
III-2-3- Etude de la biomasse
III-2-3-1- Tailles des proies
III-2-3-2- Variation saisonnière des biomasses apportées par les proies
III-2-4- Type de proies nocturnes
III-2-5- Indice de sélection des proies
IV – DISCUSSIONS
CONCLUSION

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *