Etude du comportement et de la productivité de trois variétés de Panicum

Depuis la sécheresse des années 1970, l es pays du Sahel notamment le Sénégal ont vu leurs systèmes agricoles déstabilisés. Le paysage est caractérisé par des perturbations climatiques associées à une démographie galopante qui s’accentuent d’année en année. Selon Floret et Pontanier (2000), cités par Morou (2002), l’accroissement de la population et la tendance à la sédentarisation ont induit une forte augmentation des surfaces cultivées et par conséquent, une diminution des surfaces en jachère. Ces jachères, principales sources de fourrages disponibles pour le bétail, notamment en hivernage, ont ét é le gage de l ’association agriculture élevage fort bien réussie en pays sérères des contrées du Sine et du Baol (Faye, 1993 et Dia, 1994).

De nos jours, face au rétrécissement des aires de p âturage associé aux péjorations climatiques et aux conflits entre agriculteurs et éleveurs, l’introduction et la promotion des cultures fourragères dans le cadre d’une intégration agriculture-élevage s’avèrent être un des moyens les plus sûrs pour résorber le déficit fourrager. C’est dans ce cadre, que l’utilisation d’espèces très performantes et de qual ités fourragères très élevées comme le Panicum maximum Jacq. peut s’avérer intéressante pour améliorer et intensifier l’élevage en régions tropicales. Panicum maximum dispose en effet d’un nombre important de variétés adaptées à diverses conditions écologiques. Certaines de ces variétés présente une forte productivité, une bonne valeur fourragère, une ex cellente réponse aux facteurs d’intensification, un bon comportement phytosanitaire et un e bonne r ésistance à l a sécheresse, même dans les régions à sécheresse très marquée (Messager, 1985).

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

Position systématique

Panicum maximum Jacq. est encore appelé Megathyrsus maximus Jacq. ou Panicum giganteum Mez. ou encore Panicum jumentorum Pers. (Simon et Jacobs, 2007).

Au Sénégal le genre Panicum est très diversifié avec 23 espèces identifiées essentiellement en Casamance, à K édougou et au P arc National du N iokolo Koba dans des endroits humides (Berhaut, 1967). Il s’agit entre autres de Panicum tambacoundense, Panicum pubiglume, Panicum gracilicaule, Panicum repens, Panicum callocarpum, Panicum laetum, Panicum afzelii, Panicum dregeanum, Panicum maximum. Au Sénégal, cette dernière est actuellement la seule espèce parmi les 23 qui fait l’objet d’une culture. Environ 500 clones ont été réunis par l’IRD (ex-ORSTOM). Des hybrides ont été créés entre les genres sexués et a pomictiques. Les cultivars les plus utilisés sont : ORSTOM K187B, OC1, OT58, Trichoglume (Anonyme, 2002). A ceux-là s’ajoute les variétés mombaça et tanzania qui sont des variétés agronomiques sélectionnées au Brésil.

Origine et distribution

Originaire de l’Afrique tropicale, cette herbe fût importée aux Antilles en 1774. Elle est cultivée en Amérique sous le nom de zacate ou herbe des Indes (Bernard, 1967). En Afrique, elle existe à l’état spontané dans tous les pays bordant le Golfe de Guinée, en Afrique centrale, orientale et australe. En Afrique occidentale, elle semble limité à des zones bien arrosées (Pernes et al., 1975). Dans les autres régions d’Afrique essentiellement à l’est et au Sud, on rencontre des écotypes à des climats extrêmes secs. Au Sénégal, Panicum maximum existe à l’état spontané surtout dans les parties orientale et sud du pay s caractérisées respectivement par un c limat de type soudanais et soudanoguinéen avec une pluviométrie allant de 800 à 1250 mm en moyenne par an. Sa culture n’est pas très bien connue par les populations. Toutefois, elle a fait l’objet de beaucoup d’études au niveau de stations de recherche de I’ISRA et de l’ORSTOM.

Caractéristiques botaniques

Panicum maximum, encore appelé grand mil ou herbe de Guinée, est une plante pérenne touffue et vigoureuse. Ses tiges peuvent atteindre 3,5 m et son port est très variable (Göhl, 1982). Selon Berhaut (1967), les feuilles sont longues et mesurent 40 à 60 cm avec une largeur de 1 à 2 cm. Cette graminée possède une pani cule longue de 30 à 35 cm dont l es ramifications secondaires et tertiaires allongées et à base finement pubescente portent des épillets plus ou moins diffus. Ces derniers sont obtus ou ai gus avec des glumes non s ensiblement nervées et des glumelles stériles arrondies et convexes sur le dos (Pernes et al., 1932). Panicum maximum possède des fleurs sessiles ou subsessiles. La graine est finement striée transversalement. Panicum maximum possède des racines longues, noueuses formant de petits bulbes qui lui confèrent une certaine résistance à la sécheresse (Fall, 1999).

Phénologie

Le développement d’une plante est une s uccession de c roissance et de s énescence d’organes. La phénologie se définit comme la chronologie des étapes caractéristiques du cycle de végétation. Panicum maximum est une plante pérenne, toutefois son cycle peut être décomposé en plusieurs phases et étapes qui peuvent se résumer en deux périodes : la période végétative et la période reproductive. La p remière va du s emis ou r epiquage jusqu’à l’initiation paniculaire et elle peut être scindée en tr ois phases : la levée ou r eprise selon le cas, le tallage et la montaison. La période reproductive, par contre, va de l’épiaison à la maturité du grain, qui est atteinte lorsque cesse la migration des produits de la photosynthèse.

Exigences écologiques

Les caractéristiques du sol
Panicum maximum pousse sur une gamme de s ols très variée. Il peut pousser dans des terres acides ou fai blement acides fraîches (Bernard, 1967). Cette espèce s’adapte aussi bien aux sols sableux légers qu’aux sols à do minante argileuse (César, 2005) mais aussi aux sols limoneux et fertiles, surtout si la terre est riche en humus (Bernard, 1967). Elle peut également pousser sur des sols sablo-limoneux péri-forestiers et f orestiers (Anonyme, 1984). Toutefois, pour sa culture, il faudrait choisir des sols drainant bien, si possible sabloargileux ou argilo-sableux pas trop lourds (Anonyme, 2002). Au Sénégal, l’herbe de Guinée s’accommode sur des sols très divers s’ils sont bien drainés mais évite les terres exposées à une saturation ou à une s ubmersion prolongée (Anonyme, 2002).

La température
Panicum maximum est une pl ante exigeante en c haleur et c ultivée dans les régions tropicales. Les plantes tropicales tolèrent des chaleurs importantes si elles trouvent de l’eau dans le sol. Elles peuvent supporter des températures très élevées contrairement aux plantes tempérées, puisque leur physiologie le leur permet (Roberge et Perrot 1987a). En effet, l’optimum du rendement énergétique des plantes tropicales se situe autour de 30 à 35°C, alors qu’il n’est que de 20 à 25°C pour les plantes tempérées. Les plantes tropicales sont sensibles à des températures fraîches. En effet, l e froid peut limiter leur croissance même si les besoins en eau -irrigation- ou en fertilisants–phosphore et potasse- sont assurés. Le degré zéro de croissance du Panicum maximum cv. K187B est de 11°C environ.

Le photopériodisme
Le photopériodisme se traduit par une variation de la durée de la période végétative en fonction de la date de semis (Kouressy et al., 1998). Selon Franquin (1973), son photopériodiques, les phénomènes dans lesquels l’éclairement intervient non par son intensité mais par sa durée au cours du cycle de 24 heures. La plupart des variétés de Panicum maximum présentent un pic de floraison en septembreoctobre, certaines mêmes ne fleurissent et ne remontent qu’à cette période. Certaines variétés fleurissent toute l’année ; pour d’autres, le pic floral est atteint en j anvier février, d’autres en mai (Pernès et al., 1975)..

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1. Position systématique
1.2. Origine et distribution
1.3. Caractéristiques botaniques
1.4. Phénologie
1.5. Exigences écologiques
1.5.1. Les caractéristiques du sol
1.5.2. La température
1.5.3. Le photopériodisme
1.5.4. La pluviométrie et les besoins en eau
1.6. Les ennemis de la culture
1.7. Techniques culturales
1.7.1. Le système de culture
1.7.2. Choix variétal
1.7.3. Préparation du terrain
1.7.4. Installation de la culture fourragère
1.7.5. Entretien de la culture
1.7.6. La fertilisation
1.7.7. La protection de la culture
1.7.8. La récolte et les technologies post-récoltes
1.8. Transformation et usages
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
2.1. Site expérimental
2.2. Facteurs étudiés
2.3. Dispositif expérimental
2.4. Conduite de l’étude
2.5. Observations et mesures
2.5.1. Caractéristiques stationnelles
2.5.2. Variables agro-morphologiques
2.6. Méthode d’analyse statistique
CHAPITRE III PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION
3.1. Conditions stationnelles
3.1.1. Températures enregistrées durant l’expérimentation
3.1.2. Humidités relatives de l’air enregistrées durant l’étude
3.1.3. Longueur du jour
3.1.4. Irrigation
3.2. Comportement phytosanitaire de la culture
3.3. Caractéristiques agro-morphologiques des variétés
3.3.1. Phénologie de la culture
3.3.2. Evolution des caractères morphologiques
3.4. Effets du rythme de fauche et de la fumure azotée et de leurs interactions sur les rendements des variétés
3.5. Relations entre les niveaux des différents facteurs et le rendement en MS
3.6. Discussion
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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