Etude du comportement de l’éleveur face au vêlage

Etude du comportement de l’éleveur face au vêlage

PRESENTATION DE L©ENQUETE « CONDITIONS DE VELAGE, FACTEURS DE RISQUE DE L©INFERTILITE DES VACHES ALLAITANTES »

OBJECTIFS

Cette enquête avait pour objectif la mise en évidence des facteurs de risque relatifs aux conditions de vêlage et ayant un rôle dans l©infertilité des vaches allaitantes.
Ultérieurement, les résultats ont été utilisés pour l©établissement d©un plan de prévention, guide d’évaluation diagnostique prenant en compte les facteurs découverts.

ORGANISATION

L©enquête doit mettre en relation des facteurs liés au vêlage et les résultats de la fertilité consécutive. Pour cela, il faut récolter des informations sur le vêlage, puis sur la fertilité et étudier les relations qui existent entre les deux.
* premier plan : les vaches par classe d©infertilité (bonne, moyenne, mauvaise) sur la période de reproduction 1988.
Les informations demandées concernent pour chaque vache :
– la date de vêlage 1988
– la date de vêlage 1989
Seront utilisés pour caractériser l©infertilité :
l©intervalle vêlage-vêlage,
l©intervalle vêlage-vêlage ramené à la moyenne du troupeau (écart à la moyenne), l©intervalle vêlage-vêlage adapté au rang de vêlage.
Cet intervalle est d©abord mesuré en nombre de jours, pour chaque vache (données individuelles et quantitatives), puis mis en classe (données individuelles et qualitatives), puis rassemblé par troupeau (donnée collective, quantitative ou qualitative).
* un deuxième plan s©attache à décrire le vêlage 1988.
Il faut définir ce qu©est un « bon » par rapport à un « mauvais » vêlage.
Pour cela, sont recueillies des informations décrivant chaque vêlage :
– le degré d©intervention humaine lors du vêlage,
– l’exploration manuelle des voies génitales lors du vêlage
– les suites du vêlage : mort du veau, déchirures génitales, métrites aiguës, paralysies, hémorragies, prolapsus utérin, rétentions placentaires,
– l©intervention du vétérinaire,
– les réformes dues au vêlage,
– les traitements consécutifs au vêlage.
Certaines informations sont des indicateurs de vêlage difficile (réformes, mort du veau) et vont aider à la classification des vêlages.
Certaines sont des indicateurs de risque de mauvaise fertilité ultérieure, sans que leurs liens avec un « mauvais » vêlage ne soient bien connus (rétentions placentaires,…). On aboutit finalement à une classification des vêlages en 5 catégories :
– les vêlages qui se sont passés seuls sans que personne n©intervienne ni même ne soit présent
– les vêlages où l©éleveur est intervenu seul sans vêleuse
– les vêlages où l©éleveur est intervenu seul avec vêleuse
– les vêlages où plusieurs personnes sont intervenues, avec vêleuse, mais sans intervention chirurgicale,
– les vêlages qui ont nécessité une intervention chirurgicale, qu©il y ait eu au préalable tentative d©extraction forcée ou non.
Un autre clivage permet de considérer tous les vêlages avec extraction forcée, qu©il y ait eu césarienne ou non, et les vêlages avec césarienne, sans autre intervention majeure.
Mais le vêlage lui-même s©explique par d©autres facteurs.
* le troisième plan étudie ces facteurs. Le degré de difficulté du vêlage est un résultat en soi, sur lequel il est rare de pouvoir intervenir (choix entre une césarienne ou une extraction forcée,…). Or, l©objectif de l©enquête est d©aller plus loin, de découvrir les facteurs sur lesquels il est possible d©agir, et qui sont les facteurs qui conditionnent un bon ou un mauvais vêlage.
Les hypothèses relatives à ces facteurs ont été regroupées en cinq catégories :
– les facteurs qui interviennent sur l©environnement « émotionnel » (« psychologique ») de la vache lors du vêlage : calme, nervosité,…
– ceux qui interviennent sur l©environnement physique : humidité, ammoniac,…
– ceux qui interviennent sur l©environnement microbien : concentration d©animaux, hygiène du matériel,…
– ceux qui conditionnent les possibilités d©intervention humaine : présence du matériel, heure du vêlage,…
– et les critères propres à la vache ou au veau (taille du bassin, poids du veau,…).
Parmi ces hypothèses, comment interviennent celles qui concernent le comportement de
l©éleveur, objet de notre étude ?
On les retrouve parmi les facteurs :
– de l©environnement « émotionnel » de la vache (le comportement de l©éleveur risque de déteindre sur la vache)
– de son environnement microbien (c©est l©éleveur qui lave,…)
– de possibilité d©intervention humaine : selon l©interventionnisme de l©éleveur, sa technicité
– et même de difficultés intrinsèques (c©est l©éleveur qui choisit les taureaux, dont le poids détermine le poids des veaux)
* Le quatrième plan d©analyse tient au fait que beaucoup d©autres facteurs interfèrent dans la relation entre les vêlages et la fertilité, facteurs qui agissent sur la fertilité en ayant plus ou moins de lien avec le vêlage et qui peuvent masquer ou au contraire créer une relation entre les vêlages et la fertilité : ce sont les facteurs de confusion (Rumeau Rouquette, 1988), connus dans la littérature ou issus des propres résultats de l©enquête. Prenons l©exemple de l©allaitement : l©allaitement freine le retour en chaleur. Or les seules vaches qui n©allaitent pas après avoir vêlé sont celles dont le veau est mort. Ce qui provient très souvent d©un vêlage qui s©est mal passé. Mais l©effet du vêlage difficile sur le retour en chaleur risque d©être masqué par le fait que la vache n©allaite pas, et un vêlage très difficile ayant entraîné la mort du veau pourrait apparaître comme moins compromettant pour la fertilité ultérieure qu©un vêlage certes difficile mais à un degré moindre et où le veau aurait survécu. Il faut donc pouvoir, pour étudier l©effet réel de la difficulté de vêlage, éliminer l©effet dû à l©allaitement.

REALISATION DE L©ENQUETE

Le calendrier

l’enquête a couvert 2 périodes de vêlage, définies du 1er octobre au 30 septembre de l©année suivante : (fig n° 2)
– la première période dite des « vêlages 1988 » se situant du 1er octobre 1987 au 30 septembre 1988, pendant laquelle étaient notées les descriptions des vêlages
– la seconde, dite des « vêlages 1989 » se situant du 1er octobre 1988 au 30 septembre 1989, pendant laquelle étaient simplement demandées les dates de vêlage, comme témoin de la date de fécondation, et donc de la fertilité.
Le sujet de l©enquête a été défini par la Commission Technique Spécialisée de la filière bovin viande du Centre d©écopathologie animale le 4 décembre 1986.
Une étude bibliographique réalisée durant le premier trimestre 1987, a permis de rassembler les connaissances déjà acquises sur le sujet.
Le groupe de travail, composé de techniciens ou ingénieurs d©EDE, de techniciens de groupements, d©un vétérinaire de GDS, de vétérinaires praticiens, de vétérinaires de l©administration, d©enseignants, de chercheurs, et de vétérinaires et ingénieurs du Centre d©écopathologie, a élaboré le protocole de l©enquête durant les deuxième et troisième trimestres 1987.
Pendant le quatrième trimestre 1987 ont été choisis et formés les futurs participants à l©enquête : éleveurs et enquêteurs.
L©enquête a été mise en place dans les élevages en décembre 1987.
Les enquêteurs devaient se rendre un minimum de cinq fois dans les élevages qu©ils suivaient en enquête :
* une première visite à la mise en place de l©enquête (automne 1987), pour procéder à l©inventaire du troupeau et remplir le premier questionnaire (données socio-économiques, conduite du troupeau)
* une deuxième visite au début des vêlages (janvier 1988) pour collecter les informations sur la conduite des éleveurs face aux vêlages (deuxième questionnaire), et initier la notation par l©éleveur de la description individuelle des vêlages, au fur et à mesure de leurs déroulements (fiches vêlage 1988).
* une troisième visite centrée sur la conduite de la reproduction, au printemps 1988 (troisième questionnaire, carnet de reproduction).
* une quatrième visite, à l©automne 1988, destinée à faire le point avec les éleveurs sur la saison 1988 et initier les recueils d’informations prévus pour la saison 1989, dont prin-cipalement les dates de « vêlages 1989 » (fiches vêlage 1989).
* une cinquième et dernière visite à la fin des « vêlages 1989 », où les éleveurs s©exprimaient sur leur comportement lors des vêlages, et qui était en même temps la clôture de l©enquête (questionnaire d©opinion vêlage).
Si le protocole prévoyait cinq visites, les enquêteurs, étant des partenaires habituels des éleveurs, ont eu l©occasion de rencontrer les éleveurs entre les visites prévues et de régler au fur et à mesure les problèmes qui se posaient.
Le comportement de l©éleveur face au vêlage, tel qu©il sera étudié par la suite, concerne le deuxième questionnaire, les fiches vêlage 1988 et le questionnaire d©opinion vêlage.

Les informations recueillies

Deux types d©informations ont été recueillis par l©enquête :
– des fiches individuelles pour chaque vache (ou veau, taureau,…) remplies par les éleveurs au fur et à mesure des événements (vêlages, chaleurs, saillies,…)
– des questionnaires de troupeaux remplis par l©enquêteur lors de ses visites, et concernant des conditions d©environnement ou de conduite d©élevage, qui varient peu d©un animal à l©autre (conduite « générale » lors des vêlages, bâtiment, comportement lié aux vêlages,…)
Il faut rajouter un type particulier d©informations : des résultats d©examens sérologiques concernant la fièvre Q, la chlamydiose, la Rhinotracheïte Infectieuse Bovine et la mycoplasmose à Mycoplasma bovis, recueillis lors des prophylaxies réalisées durant les hivers 1988 – 1989 et 1989 – 1990.
Ces documents étaient envoyés au fur et à mesure au Centre d©écopathologie où ils étaient corrigés et saisis.

Les retours d©information

Les premiers traitements statistiques ont commencé dès que suffisamment d©informations ont été recueillies.
Ceci a permis notamment de retourner en cours d©enquête, à chaque éleveur, quatre documents dits « retours d©informations » où ils pouvaient lire des résultats concernant leur troupeau, et les comparer aux résultats moyens de l©ensemble des troupeaux en enquête, ainsi qu©à des normes reconnues par les organismes de développement quand il en existait.
Ces « retours d©information » avaient trois objectifs :
– motiver les éleveurs à participer à l©enquête (par exemple, certains éleveurs ont été très intéressés de savoir qu©en participant à l©enquête, ils recevraient un bilan du statut de leur troupeau vis à vis par exemple de l©IBR, ainsi qu©un bilan de fertilité),
– maintenir le contact entre le Centre d©écopathologie et les éleveurs, une enquête pouvant leur sembler longue,
– vérifier des données d©enquête en cours d©enquête, alors qu©il est encore temps de les corriger.
– la composition du cheptel reproducteur,
– un bilan de fécondité,
– les résultats des examens sérologiques des deux campagnes. Ces documents ont été répartis sur toute la période de l©enquête.
A la fin de l©enquête, les éleveurs ont reçu à nouveau un document sur leur troupeau, comprenant les résultats de l©enquête et les facteurs de risque présents dans leur élevage : c©est le cinquième retour d©information.
Puis les résultats ont été diffusés vers tous les publics concernés.

Les enquêteurs

Principalement des vétérinaires praticiens, des techniciens d©EDE, des techniciens de groupements de producteurs, des étudiants de l©ENVA… (tableau n° 1, p.27).

Les élevages

L©enquête a été réalisée dans 118 élevages des régions Rhône-Alpes, Bourgogne et Centre (tableau n° 2, p 27).
La taille moyenne des troupeaux était de 33 vaches, variant de 14 à 90 vaches (fig. n° 3, p28).

Les animaux

* Les femelles : 3980 au total, de races charolaise et limousine principalement (fig. n° 4, p. 28).
* Les mâles : très peu de troupeaux ne possédaient pas de taureau. En général, un taureau pour 25 femelles, de race charolaise principalement.

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Table des matières

introduction
1. Qu’est-ce que le Centre d’Ecopathologie ?
1.1. objectif
1.2. présentation de l’écopathologie
1.3. présentation du centre d’écopathologie
1.4. les thèmes de recherche
2. Présentation de l’enquête d’écopathologie : « conditions de vêlages : facteurs de risque de l’infertilité des vaches allaitantes »
2.1. objectifs de l’enquête
2.2. organisation de l’enquête
2.3. réalisation de l’enquête
3. l’étude du comportement de l’éleveur face au vêlage
3.1. objectifs de l’utilisation d’un questionnaire d’opinion
3.2. découverte du questionnaire de structure d’opinion
3.3. application au questionnaire de structure d’opinion sur les vêlages
3.3.1. définition du sujet
3.3.2. travail sur les hypothèses
3.3.3. mise en forme du questionnaire
3.3.4. protocole
3.3.5. testage
3.3.6. le questionnaire
3.4. traitement statistique
3.5. résultats
3.5.1. résultats descriptifs
3.5.2. résultats analytiques
3.5.3. Relation entre le comportement des éleveurs vu à travers leurs opinions, la réalisation des vêlages et l’infécondité dans l’élevage
3.5.3.1. les pratiques de vêlage
3.5.3.2. les résultats de fertilité
4. discussion
4.1. opportunité de l’étude
4.2. choix de la méthode
4.2.1. pour l’ensemble de la méthode utilisée
4.2.2. première phase : le recueil d’informations
4.2.3. choix du traitement statistique
4.3. discussion sur la réalisation du questionnaire
4.4. discussion sur les résultat
CONCLUSION

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