En avril 2002, pour la mise en œuvre de l’Article 8 de la Convention sur la Diversité Biologique, portant sur la Conservation in-situ, les Parties se sont engagées afin de parvenir jusqu’en 2010, à une réduction significative du rythme actuel d’appauvrissement de la biodiversité au niveau mondial, régional et national, à titre de contribution à l’atténuation de la pauvreté et au profit de toutes les formes de vie sur Terre. Ainsi lors du Congrès Mondial sur les Parcs à Durban en Septembre 2003, les pays participants ont souligné l’importance de la contribution des aires protégées au développement durable, aux services écologiques, aux moyens d’existence et à l’éradication de la pauvreté (www.econolerint.com/documents/uplpoad/EconolerFR) .
Pour Madagascar, le Gouvernement malgache a pris l’engagement de tripler la superficie des aires protégées, en portant cette superficie de 1,7 millions d’hectares en 2003 à 6 millions d’hectares en 2012, soit au moins 2% du territoire national. Chaque partie contractante, dans la mesure du possible et selon qu’il conviendra, établit un système de zones protégées ou de zones où des mesures spéciales doivent être prises pour conserver la diversité biologique (www.econolerint.com/documents/uplpoad/EconolerFR).
Madagascar possède une richesse biologique avec une forte diversité écologique. Selon FIENENA 2003, la végétation du Sud-ouest de Madagascar est la plus visitée pour son extrême endémicité floristique très élevée. 90% des espèces endémiques sont propres à la région susdite (SALOMON 1987 ; FIENENA 2003).
Et comme le village des tortues de Mangily – Ifaty se trouve dans cette région, il possède aussi leur patrimoine végétal. Mais, ce patrimoine est menacé par une dégradation rapide en raison de l’exploitation abusive et non contrôlée. Alors que cette région possède des ressources naturelles renouvelables et magnifiques, un atout pour le développement des activités écotouristiques de la région qui est l’une des sources importantes de revenus pour les populations riveraines.
HISTORIQUE DU MILIEU
Premièrement, la Réserve « RENIALA » se trouve dans la partie Sud de la forêt de Ranobe, ex- forêt du P.K 32, faisant partie du groupement I (REJOFIENENA, 1995), série à Didiereaceae et à Adansonia fony. la forêt de Ranobe est située à la sortie du village de Mangily-Ifaty à 27 km de Toliara, en direction de Morombe. La réserve s’étend sur une superficie de 50 hectares et assure une activité d’écotourisme dans la zone par la présence de ses sentiers botaniques et ornithologiques à l’intérieur de la réserve. Des programmes de partenariat existent entre la réserve et la Formation de Biodiversitéenvironnement de l’Université de Toliara (REJO, 2008).
Dans le groupement I de la forêt de Ranobe (REJO-FIENENA, 1995), non loin de la réserve « Reniala », se trouve un autre centre dénommé « Village des tortues », créé par la Direction des Eaux et Forêts en collaboration avec une association française dénommée SOPTOM mandatée officiellement pour assurer la gestion et la garde des tortues saisies (REJO, 2008). Le village de tortues appartient au territoire du Mangily – Ifaty. Elle fait partie de la forêt de Ranobe sur son extrême Sud. En 1985, elle était encore préservée et plus ou moins intacte (REJO 1995).
Grâce à la création de ces centres, Village des tortues et Réserve de Reniala, la partie Sud de la forêt de Ranobe a été bien conservée, malgré l’agrandissement du village de Mangily et de ses alentours. Ces centres rentrent dans le cadre des aires protégées privées et volontaires. Depuis la dégradation de la forêt de Ranobe, beaucoup de sites ont été délimités dans cette forêt pour la gestion et la conservation de sa richesse naturelle. Parmi ces sites, le village des tortues est considéré comme une sorte de conservatoire de la nature. Il a été créé en 1998 à l’initiative d’un français dénommé Devaux et responsable d’une association française appelé SOPTOM puis il a été mis à disposition et est géré par l’Association pour la Sauvegarde de l’Environnement (ASE).
Le rôle de l’ASE a été d’assurer l’entretien et la maintenance de ce site. Elle assure aussi, par l’intermédiaire des chercheurs, le volet recherche pour la conservation de la biodiversité. Le centre ,qui a été inauguré le 16 avril 2003, a pour but d’accueillir les tortues saisies, de sensibiliser le public à la protection de Chéloniens dont le Pyxis arachnoïdes et l’Astrochelys radiata, tortues endémiques du Sud Malgache. A cette protection de la biodiversité s’ajoutait le volet développement durable grâce à l’écotourisme.
PROBLEMATIQUE
La région de Toliara connaît une dégradation massive de ses ressources naturelles alors que c’est une zone à grandes potentialités en terme de diversité biologique. Cette dégradation est à l’origine des activités anthropiques. Cette zone a été classée comme région importante en matière de conservation de la biodiversité. Il apparaît que les écosystèmes sont en train de perdre certains de leurs composantes. Et par conséquent, certaines espèces risquent de disparaître au fur et à mesure que leurs habitats se trouvent dégradés ou que leurs effectifs diminuent. Tout cela entraîne une régression de la capacité d’adaptation et de reproduction des espèces pouvant aboutir à leur extinction, due à la perturbation des écosystèmes.
La création de ces aires protégées privées et volontaires est à encourager pour non seulement conserver et valoriser le patrimoine naturel mais aussi développer le secteur écotouristique de la région. Dans la région de Mangily – Ifaty, il existe différents types de pressions telles que le défrichement, la production du charbon, les cultures sur brûlis, les feux de brousse, la sécheresse, l’exploitation illicite des ressources forestières, le phénomène migratoire, la méconnaissance de la valeur du patrimoine, etc. Mais, le défrichement est la principale pression dans cette zone d’étude. A part les différents types de pressions cités ci-dessus, il peut y avoir d’autres types de pressions de nature socio-économique dans cette zone d’étude. Ce sont :
– Changement des activités principales de la population riveraine (exemple : activité de pêche délaissée pour l’ activité de guidage des touristes
– Changement de comportement de la population riveraine par le passage des touristes étrangers dans ce site (mode d’habillement) et renforcement de la prolifération des maladies (MST)
– Diminution des surfaces exploitables pour les activités de la population locale (production de charbon, exploitation illicite de bois, etc.) .
Dans ce cas, l’installation des aires protégées privées dans cette zone, comme le cas du Village des tortues qui se trouve à Mangily – Ifaty, peut atténuer l’ampleur de la dégradation des ressources naturelles de cette zone d’étude et de ses environs. En effet, ce village apporte d’une part, une atténuation de la dégradation des ressources naturelles par la sauvegarde des tortues saisies avant de les remettre à son habitat naturel et d’autre part un renforcement de la sensibilisation du public pour la protection des Chéloniens dont le Pyxis arachnoïdes et l’Astrochelys radiata, tortues endémiques du Sud Malgache. De plus, le Village des tortues offre un écotourisme développé dans le but de protéger l’environnement et de développer l’économie locale.
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Table des matières
I- INTRODUCTION
1.1- Historique du milieu
1.2- Problématique
1.3 – Objectif de l’étude
1.4 – Méthodologie
1.4.1- Recherche documentaire
1.4.2- Enquêtes
1.4.3- Relevés botaniques
1.4.4- Matériels de terrain
II- DESCRIPTION DE LA ZONE D’ETUDE
2.1- Localisation
2.2- Situation géographique
2.3- Population
2.4- Végétation
2.5- Climat
2.6- Pédologie
2.7- Ressources humaines du village des tortues
2.8- Ressources énergétiques
2.9- Sites touristiques de la zone et ses environs
III- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
3.1- Activités économiques des habitats
3.1.1- Pêche
3.1.2- Production de charbon
3.1.3- Commerce
3.1.4- Autres activités
3.2- Impacts écologiques et socio-économiques
3.2.1-Impacts écologiques
3.2.2-Impacts socio-économiques
3.2.3-Conclusions
IV- CONCLUSION
V- RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES