ETUDE DIAGNOSTIQUE ET ENJEUX DES RESSOURCES HYDRIQUES

Les Facteurs gรฉnรฉraux

ย  ย Finistรจre Ouest-africain, le Sรฉnรฉgal appartient ร  la zone tropicale, espace gรฉographique compris entre des cellules de hautes pressions. Il subit lโ€™influence des cellules anticycloniques permanentes des Aรงores et de Sainte Hรฉlรจne, de la cellule anticyclonique saisonniรจre saharolibyenne qui, tous contrรดlent les mรฉcanismes gรฉnรฉraux du climat en Afrique de lโ€™Ouest. Lโ€™analyse de ces facteurs laisse entrevoir une alternance de masses dโ€™air que sont lโ€™alizรฉ maritime, lโ€™alizรฉ continental communรฉment appelรฉ harmattan et la mousson. Sous lโ€™effet des poussรฉes du flux austral de la mousson et de la pression saharienne, lโ€™Equateur Mรฉtรฉorologique (EM) ou Front Intertropical sur le continent (FIT) migre vers le Nord en รฉtรฉ ร  la suite du renforcement de lโ€™anticyclone de Sainte Hรฉlรจne. Cette migration saisonniรจre a pour consรฉquences principales : la prรฉdomine des alizรฉs (maritime et continental) et du flux de mousson.
-Lโ€™alizรฉ maritime, issu de lโ€™anticyclone des Aรงores dans lโ€™atlantique Nord, รฉmet des flux dans une direction Nord ร  Nord-ouest. Il intรฉresse la CR en hiver borรฉal cโ€™est-ร -dire entre Novembre et Mars.
-Lโ€™alizรฉ continental ou harmattan : De direction Est dominante, avec son caractรจre totalement diffรฉrent de celui maritime, il nous est venu de lโ€™anticyclone saisonnier du Sahara. Il est responsable des vents de poussiรจres notรฉs dans la zone en saison sรจche.
– Au Sud de lโ€™ocรฉan atlantique se concentre lโ€™anticyclone de Sainte Hรฉlรจne. Aprรจs un long trajet maritime, cet alizรฉ appelรฉ mousson pendant la saison des pluies se charge dโ€™humiditรฉ et couvre lโ€™ensemble du pays. Mรชme sโ€™il est ร  lโ€™origine des prรฉcipitations enregistrรฉes dans la localitรฉ, il est ร  prรฉciser quโ€™il nโ€™est pas responsable de lโ€™ensemble des prรฉcipitations mais y reste un facteur dรฉterminant. Ces facteurs dรฉterminent le climat sous lโ€™effet de leur caractรจre alternatif dโ€™une saison sรจche assez longue (7 ร  8 mois) et dโ€™une saison pluvieuse trรจs courte (3 ร  4 mois).

Lโ€™analyse des prรฉcipitations annuelles

ย  ย Lโ€™allure de la courbe qui retrace la variation de la pluviomรฉtrie se fait en dents de scie tรฉmoignant une irrรฉgularitรฉ. Cette irrรฉgularitรฉ est aussi confirmรฉe par les diagrammes pluviomรฉtriques des stations de rรฉfรฉrence. Les minima pluviomรฉtriques sont trรจs importants comme lโ€™attestent les diffรฉrentes stations. A la station de Joal qui reรงoit 555mm en moyenne, le minimum est notรฉ en 1997 avec 336mm ; pour Thiadiaye celui-ci est de 200mm pour une moyenne de 455mm. Au niveau des deux stations de Fatick et Mbour, cโ€™est en 1983 et 2002 que sont enregistrรฉs leur minimum. Respectivement, il est de 272, 5mm pour une moyenne de 567mm et de 335,4mm pour 511mm de moyenne. Le maximum de Joal intervient en 2005 avec 1114,6mm, celui de Thiadiaye en 1995 avec une hauteur dโ€™eau de 686,9mm. Il est notรฉ en 2009 avec 846,1 mm ร  Fatick et 896,2mm ร  Mbour. Pour une pรฉriode de 5 ans, la moyenne mobile distingue deux pรฉriodes : une pรฉriode sรจche plus longue ร  laquelle cette moyenne mobile est au dessous de la moyenne normale et une pรฉriode humide ou la moyenne mobile figure au dessus de celle dite normale. Tout au long de la durรฉe des observations pour les postes et stations, les annรฉes dรฉficitaires sont plus nombreuses que les annรฉes excรฉdentaires sauf ร  Thiadiaye oรน elles sont รฉgales. Nous nous retrouvons avec 16, 17 et 18 annรฉes dรฉficitaires respectivement ร  Joal, Fatick et Mbour.

Le bassin versant dโ€™Aga-Foua-Djilass

ย  ย ยซ Parsemรฉ de nombreux bas- fonds qui accueillent les eaux de pluie, le bassin dโ€™Aga-FouaDjilass couvre une superficie de 332,7km2 avec des sols argileux ou sableux argileux ยป Dione (2010). En dรฉbut dโ€™hivernage, les eaux de pluie ou de ruissellement commencent ร  se concentrer au niveau des bas fonds les plus profonds. Quelques mois plus tard, au moment ou les pluies sont devenues plus nombreuses et importantes, il enregistre son maximum dโ€™eau. Ainsi on commence ร  noter un รฉcoulement. Les eaux de ruissellement parviennent de Ballabougou qui se trouve en amont, parcourent les villages environnants avant de se perdre dans le marigot de Faoye. La restitution dโ€™eau par les nappes souterraines facilite la recharge du bassin. Au mois dโ€™Aoรปt et de Septembre on note un drainage et une connexion entre les diffรฉrents bas fonds qui y sont dispersรฉs facilitant lโ€™รฉvacuation des eaux vers la partie aval. Cependant, Septembre et Octobre marquent la pรฉriode de retrait des eaux du bassin. Les pluies tendent ร  une rรฉgression annonรงant la fin de lโ€™hivernage. Grรขce aux nouveaux amรฉnagements hydro-agricoles rรฉalisรฉs surtout au niveau du bassin, nombreux sont les bas fonds qui rรฉussissent ร  maintenir de lโ€™eau durant toute lโ€™annรฉe. Pour tous les rรฉservoirs hydrauliques, le volume dโ€™eau retenu dรฉpend รฉtroitement des conditions climatiques, de la nature des sols, et des pentes. Plus les sols sont impermรฉables, plus la capacitรฉ de rรฉtention dโ€™eau du rรฉservoir augmente.

Les eaux du Palรฉocรจne et de lโ€™Eocรจne

ย  ย A la diffรฉrence du CT, ces deux aquifรจres sont assez profonds mais ร  des distances variables. Un rappel sโ€™impose : la nappe du Palรฉocรจne se trouve ร  une profondeur infรฉrieure ร  100m et lโ€™Eocรจne comprise ร  une profondeur variant entre 60 et 100m. Bref ces deux nappes se trouvent ร  une profondeur infรฉrieure ร  100m. Leur lithologie est essentiellement composรฉe de calcaires ;de calcaires francs, de sables calcaires pour le Palรฉocรจne et de calacaires et de marnes pour lโ€™Eocรจne. Elles sont captรฉes par des puits trรจs profonds ou des forages. A Ngoyacop par exemple lโ€™Eocรจne est captรฉ par des puits ร  des profondeurs supรฉrieures ร  40m. La qualitรฉ chimique de leurs eaux est entiรจrement mauvaise. Ce phรฉnomรจne est liรฉ ร  lโ€™existence dโ€™une nappe saumatre ร  salรฉe et ร  une forte teneur de fluor. Selon les populations, lโ€™eau est atteinte ร  un niveau correspondant ร  celui des calcaires. La salinisation de leurs eaux a fait que ces rรฉserves souterraines sont peu exploitรฉs. A celร  sโ€™ajoute le manque de moyens qui frappe les populations les contraignant de forer des puits ร  des profondeurs aussi importantes. Les quelques villages sโ€™alimentant par les eaux de ces nappes, rencontrent dโ€™รฉnormes difficultรฉs ร  lโ€™exemple des maladies dโ€™origine hydrique. En guise dโ€™illustration, nous pouvons citer le village de Foua I confrontรฉ ร  ce problรจme de profondeur des puits et des maladies dโ€™origine hydrique. En saison des pluies, la salinisation diminue et cโ€™est ainsi que les populations sโ€™en approvisionnent mais de quantitรฉ faible.

Approvisionnement en eau

ย  Facteur dรฉterminant du dรฉveloppement au niveau de la localitรฉ comme partout, la ressource eau y est peu abondante au niveau de la CR. Mis ร  part le changement climatique qui affecte de plus en plus les ressources en eau superficielles et souterraines, la croissance de la population rurale complique davantage la situation de stress hydrique. Pรฉnuries ยซ apparentes ยป (lร  oรน lโ€™eau existe en quantitรฉ grande, mais est utilisรฉe inefficacement et gaspillรฉe) sโ€™ajoutent aux pรฉnuries ยซ rรฉelles ยป (causรฉes par la baisse des prรฉcipitations ou de grande population dรฉpende dโ€™une ressource limitรฉe). La demande en eau dรฉpasse dรฉjร  les apports annuels en ressources renouvelables. Bref, la CR est rudement รฉprouvรฉe par le manque dโ€™eau. Ces facteurs greffรฉs ร  une faiblesse de politiques de dรฉveloppement ont comme consรฉquences lโ€™amenuisement de la base de production et de la satisfaction des besoins primaires. A cet effet, la population est plongรฉe dans une situation dโ€™insรฉcuritรฉ alimentaire. Cette derniรจre est la rรฉsultante dโ€™un approvisionnement prรฉcaire qui rรฉside au niveau de lโ€™extension des champs de sel qui affectent les ressources. Cette salinisation impactant dรฉjร  les ressources a mis en cause lโ€™approvisionnement des forages et puits locaux. Au niveau de la partie Sud prรฉcisรฉment ร  Fadial, la progression de la langue salรฉe est trรจs importante. Cโ€™est ainsi que plusieurs puits ont รฉtรฉs abandonnรฉs. Nโ€™รฉchappant pas au phรฉnomรจne, lโ€™unique forage villageois nโ€™est reconnu aujourdโ€™hui que par son site. Au niveau du mรชme village tous les puits de la partie Ouest sont entiรจrement abandonnรฉs ou laissรฉs ร  la disposition des bergers. ยซ O nganiane ยป (trop salรฉ en sรฉrรจre) est un puits de cette partie. De plus, le tarissement prรฉcoce des ouvrages cause problรจme ร  lโ€™approvisionnement en eau. Deux mois aprรจs lโ€™hivernage les populations sont exposรฉes ร  un dรฉficit hydrique. La forte pression sur les ressources accentue par ailleurs ce tarissement. A Nguรฉniรจne Sรฉrรจre, dans le quartier de Sassรจme, leurs puits tarissent le week-end du fait de lโ€™importance du nombre dโ€™รฉlรจves. Les week-ends les habitants de ce quartier peinent ร  avoir de lโ€™eau pour satisfaire leurs besoins primaires. La profondeur et la qualitรฉ des eaux des ouvrages sont dโ€™autres facteurs qui mettent en crise lโ€™approvisionnement. Les puits dans certaines localitรฉs sont trรจs profonds et leurs eaux saumรขtres ร  salรฉes. Le puits de Tokokhouloub (hameau de Nguรฉniรจne Sรฉrรจre) fait plus de quarante mรจtres (40m) de profondeur. Cโ€™est dans les villages de Ngoyacop, de Lรฉona et Fadial que sont retrouvรฉs ces puits aussi profonds. La vente de lโ€™eau figure un autre problรจme de lโ€™approvisionnement. La dรฉfaillance du rรฉseau dโ€™adduction vient aggraver les choses. Dans toute la CR, seul le village de Mbodiรจne bรฉnรฉficie du branchement de la SDE. A part cette sociรฉtรฉ, il yโ€™a le Projet Notto Ndiosmone Palmarin (PNNP) qui sillonne les autres villages. Mais selon les villageois, le mรจtre cube (m3) dโ€™eau est trop cher car vendu ร  cinq cent francs (500frs CFA). A Nguรฉniรจne Sรฉrรจre on nรฉgocie encore sur le prix ce qui fait que peu de bornes fontaines fonctionnent. Pour dโ€™autres, lโ€™approvisionnement se fait par achat de bidons de dix litres ร  cent francs (100frs) lโ€™un ou des bassines ร  dix ou vingt cinq francs CFA lโ€™une. A Lรฉona par exemple cette vente est source de discorde du fait que les cotisations sont exorbitantes ; deux milles (2000frs CFA) par mรฉnages ou cinq cent (500frs CFA) le mois par mari et cinq milles (5000frs CFA) par troupeau. Les femmes de Foua peinent ร  trouver de lโ€™eau supposรฉe douce si ce nโ€™est que les jardiniers qui leurs donnent au maximum deux(2) bassines pour toute la journรฉe.

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Table des matiรจres

Introduction gรฉnรฉrale
Synthรจse bibliographique
Problรฉmatique
Objectifs
Hypothรจses
Dรฉfinition conceptuelle
Mรฉthodologie
Premiรจre partie : Prรฉsentation de la communautรฉ rurale
Chapitre I : Le milieu physique
Chapitre II : Le cadre humain
Chapitre III : Les activitรฉs รฉconomiques
Deuxiรจme partie : Les ressources hydriques de la communautรฉ rurale
Chapitre I : Les eaux superficielles
Chapitre II : Les eaux souterraines
Chapitre III : Les bassins de rรฉtention
Troisiรจme partie : Les enjeux des ressources hydriques de la CR
Chapitre I : Eau et dรฉveloppement social
Chapitre II : Eau et dรฉveloppement รฉconomique
Chapitre III : Les stratรฉgies dโ€™adaptation et les politiques de dรฉveloppement
Conclusion gรฉnรฉrale

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