Le Sahel africain a connu de longues et fréquentes périodes de sécheresses entre le début des années 1970 et le milieu des années 1990 (Hulme et al., 2001). Les pluviométries ont baissé en moyenne de plus de 20% (Glantz, 1996). Ce processus s’est généralisé dans tout le domaine soudano-sahélien et a été suivi d’un déplacement des populations vers les zones plus clémentes entrainant ainsi une pression démographique très forte sur les ressources naturelles (Traoré et Toé, 2004). Bien que la connaissance de l’état réel des ressources naturelles soit encore insuffisante au Burkina Faso, les recherches effectuées et les données disponibles révèlent une amplification du processus de dégradation des ressources naturelles, processus qui affecte le potentiel productif du pays et qui se manifeste entre autres à travers la dégradation de la couverture végétale, des sols, des ressources en eau, de l ‘habitat de la faune et du cadre de vie (SP-CONAGESE, 2002). Face à cette réalité, au Burkina Faso, des actions et des orientations nationales ont été menées en vue de créer les bases d’un développement durable au travers de politiques globales, notamment le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) et la Stratégie de Développement Rural (SDR) (MECV, 2007). Malheureusement, la politique alimentaire n’a pas suffisamment pris en compte les produits de la cueillette obtenus à partir de l’exploitatiop des espèces forestières. Pourtant, leur importance du point de vue nutritionnel et en tant que source de revenu pour les populatkns n’est pas ignorée en milieu rural (Taïta et (/! 2004). En effet, au Burkina Faso, la diversité des espèces végétales assure de multiples sources de biens et services au profit des populations: alimentation, fourrage, pharmacopée, bois, ombrage, amélioration de la fertilité des sols, embellissement etc. Les produits f’Orestiers non ligneux (PFNL) participent sur:3tantiellement à cet apport de biens et services tant en milieu rural qu’en ville. Les PFNI ::omprennent principalement les catégories ;,·après : les fruits et graines, les feuilles, les .. ‘urs, la sève et les exsudats, les tiges, les écorces et les racines. La strate herbacée des formations forestières et les produits dérivés des arbres comme le miel et le miellat constituent également des sources de PFNL. Dans les ménages, les PFNL entrent en générale dans la consommation courante: alimentation et soins médicaux traditionnels, fourrage et confection d’ouvrages culturels ou artisanaux (Ouédraogo, 2003). Cependant, cette autoconsommation est en passe d’être reléguée au second plan. En effet, au regard de la paupérisation des populations rurales, la commercialisation de certains produits est devenu la principale raison de leur exploitation car elle génère des revenus monétaires substantiels aux ménages. Guinko et Pasgo (1992) estiment à 232.000 FCF A la valeur totale des PFNL vendus par jour dans le marché de Zitenga non loin de Ouagadougou. Concomitamment, on assiste à une mauvaise gestion des ressources naturelles. La régénération de nombreuses espèces ligneuses est rendue difficile par des actions anthropiques néfastes (défrichements anarchiques, feux, pâturage etc.) (Bationo et al. 2001 ; Thiombiano et al. 2003) qui compromettent la capacité des écosystèmes
Matériel technique et moyens humains
Une fiche d’enquêtes a été utilisée pour les besoins des enquêtes (annexe 1). Le matériel utilisé pour l’inventaire forestier se compose comme suit:
– une fiche d’inventaire forestier pour l’enregistrement des paramètres dendrométriques (annexe 2);
– lm G.P.S. pour l’enregistrement des coordonnées géographiques du centre des placettes:
– une perche graduée de 5 m pour la mesure de la hauteur des arbres;
– deux mètres rubans de 30 m de long ~ \acun et 50 m de fil pour la délimitation » ‘S placettes; Pour le marcottage aérien, nous avons utilisé:
– un pied à coulisse pour la mesure des diamètres des tiges à marcotter;
– des lames pour les incisions annulaires;
– un support constitué de 2/3 de sciure de bÜ18 et 1/3 de sol;
– des plastiques polyéthylènes, des ciseaux et du scotch pour la mlse en place des marcottes;
– trois seringues de 10 ml chacune pour l’apport d’eau aux marcottes en cas de besoin.
Le matériel utilisé pour le bouturage se compose comme suit:
– un sécateur pour le prélèvement des boutures;
– un pied à coulisse pour la mesure des diamètres des différentes boutures;
– un sac et de la sciure de bois (mouillé) pour le conditionnement et le transport des boutures du site à la pépinière expérimentale de l’LD.R. ;
– une pelle et deux dabas pour la préparation du mélange de terre (2/3) et de sciure de bois (113);
– six (06) bacs pour contenir le terreau et les boutures;
– deux arrosoirs en plastique pour l’apport d’eau aux boutures;
– un hangar en seccos pour abriter les bacs.
L’étude de l’architecture racinaire a nécessité l’utilisation du matériel suivant:
– un pied à coulisse et un mètre ruban de 30 m pour les différentes mesures de diamètre et de longueur des racines;
– des pelles, des dabas et des pioches pour les travaux d’excavation racinaire.
Méthodes
Conduite des enquêtes
La méthodologie d’enquête est inspirée de celle utilisée par Taïta et al. (2004) et Ouoba (1999). Cette méthode a consi:,tf~ à sillonner tous les vingt et un (21) village<- ùe la commune rurale de Zarnbo puis à quc;stÎonner individuellement la population. Pour cela, une fiche d’enquêtes (annexe 1) a été élaborée afin:
– de répertorier les connaissances locales sur les différents usages de C. adansonii, son écologie et sa régénération;
– d’appréhender son importance économique et sociale.
La fiche d’enquêtes a été testée pour voir son efficacité puis corrigée. L’interview semi structurée (ISS) a été utilisée lors des enquêtes qui ont concerné toutes les couches sociales à savoir, les responsables coutumiers et administratifs des localités sillonnées, les personnes âgées, les hommes, les jeunes et particulièrement les femmes qui, selon Bognounou (1993), jouent un rôle particulier en tant que détentrices de recettes culinaires traditionnelles et d’un savoir faire pour valoriser les productions végétales. Elles sont aussi les principales actrices de la cueillette des plantes pour la préparation des repas.
Etude de la structure des populations de C. adansonii D.C.
Une prospection et une identification des sites de développement et de conservation de C. adansonii ont été d’abord faites. Ces sites ont ensuite fait l’objet d’une caractérisation et d’un inventaire forestier pour mieux cerner l’état de la régénération de C. adansonii et sa densité d’une part, et d’autre part à identifier les espèces compagnes. L’inventaire a été conduit sur dix (10) sites.
Dispositif d’échantillonnage de l’inventaire floristique
Sur chaque site il a été installé une ou deux placettes en fonction de la taille de la parcelle. L’inventaire de la végétation ligneuse par échantillonnage stratifié a été adopté pour rendre compte de la variabilité du peuplement forestier. Trois types de strates ont été retenus:
– la végétation ligneuse des champs de case;
– la végétation ligneuse des champs de village;
– la végétation ligneuse des champs de brousse.
L’unité de sondage direct des essences ligneuses est la placette.
Pour de nombreux auteurs (Ganaba, 1990; Nikiema, 1991 ; Taïta, 1997), les placettes de l’inventaire forestier peuvent être de formes géométriques isotropes (carré, circulaire) ou anisotropes (rectangulaire, losangique, elliptique). La forme rectangulaire a été retenue pour notre inventaire du fait de sa facilité d’installation sur le terrain. Les placettes avaient une superficie de 1000 m² (50 m x 20 m) soit 0,1 ha.
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Table des matières
RESUME
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE 1 : GENERALITES
L PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
1.1. Milieu physique
1.1.1. Situation géographique
1.1.2. Situation administrative
1.1.3. Le relief
1.1.4. Le climat
1.1.5. La texture des sols
1.1.6. La végétatîon
1.1.7. Le réseau hydrographique
1.2. Caractéristiques démographiques
1.2.1. Effectif de la population
1.2.2. Activités socio-économiques
II. Présentation de l’espèce Crulaeva adansonii DC.
II.1. Nomenclature
11.2. Caractères botaniques
11.3. Phénologie
lIA. Répartition écologique
CHAPITRE II :METHODOLOGIE
1. Matériels
1.1. Matériel biologique
1.2. Matériel technique et moyens humains
II. Méthodes
n.l. Recherche bibliographique
11.2. Conduite des enquêtes
11.3. Etude de la structure des populations de C. adansonii D.C.
11.3.1. Dispositif d’échantillonnage de l’inventaire floristique
11.3.2. Données collectées
lIA. Essais de multiplication végétative
11.4.1. Le marcotu:.l.5e aérien
11.4.2. Le bouturage
11.5. Etude de l’architecture racinaire
n.6. Essai de germination des graines
11.7. Traitement des de-nuées
CHAPITRE III :RESULTATS ET DISCUSSIONS
1. RESULTATS
1.1. Connaissances locales sur les diverses utilisations de Crataeva adansonii
1.1.1. Usages alimentaires
1.1.2. Usages en médecine traditionnelle
1.1.3. Autres usages
1.2. Connaissances locales sur l’écologie et la régénération de Crataeva adansonii
I.3. Importance économique de Crataeva adansonii
lA. Etude de la végétation ligneuse
104.1. Caractéristiques des sites de développement et de conservation de C
adansonii
1.4.2. Composition floristique
I.4.3. Structure démographique et dynamique des peuplements de adansonii
1.4.3.1. Les densités
1.4.3.2. Etat sanitaire des individus de C .adansonii
1.4.3.3. Indices de diversité des formations végétales contenant C adansonii
1.4.304. Indices de présence des espèces ligneuses autour de C adansonii
I.4.3.5. Distribution en classes de circonférence des peuplements de C
adansonii
I.4.3.6. Distribution en classes de hautcui’ des peuplements de C adansonii
1.5. Régénération naturelle de C adansonii
1.5.1. Le potentiel de renouvellement de C . adansonii
1.5.2. Les modes de régénération naturelle de C adansonii
1.6. Le type de germination des graines de C adansonii
1.7. Morphologie racinaire de C adansonii
1.7.1. Caractéristiques du sol
1. 7.2. Architecture racinaire
1.8. Test d’aptitude au marcottage et au bouturage
1.8.1. Test d’aptitude au marcottage
1.8.2. Test d’aptitude au bouturage
Il. DISCUSSIONS
IL 1. Crataeva adansonii : une plante aux énormes potentialités socio-économiques
dans le sud-ouest du Burkina Faso
11.2. Structure démographique des formations contenant C. adansonii
11.3. Ecologie de la régénération de C. adansonii
II.4. La germination de C. adansonii
11.5. Aptitude au bouturage et au marcottage de C. adansonii
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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