Le diabète est une maladie caractérisée par un état d’hyperglycémie chronique en rapport avec des facteurs génétiques et ou environnementaux. A l’instar des autres maladies chroniques non transmissibles, il a un retentissement non négligeable sur la vie quotidienne des patients [84]. Il s’agit d’une maladie chronique d’allure évolutive qui est souvent associée à une menace de complications graves ou à une invalidité. L’OMS a estimé la prévalence du diabète à 28‰ en 2000 [125] et 64‰ en 2010 avec des prédictions de 80‰ en 2030 [114]. Des données récentes révèlent qu’il y a environ 150 millions de diabétiques dans le monde et que leur nombre pourrait doubler d’ici 2025. L’essentiel de cette augmentation se produira dans les pays en développement. Elle sera due à l’accroissement démographique, au vieillissement de la population, à des régimes alimentaires déséquilibrés, à l’obésité et à un mode de vie sédentaire.
En 2025, alors que la plupart des diabétiques dans les pays développés seront âgés de 65 ans et plus. C’est dans le groupe d’âge le plus productif, de 45 à 64 ans, qu’ils seront les plus nombreux dans les pays en développement [90]. En Afrique subsaharienne et en particulier au Sénégal, l’incidence du diabète reste mal documentée malgré l’étude faite à Saint-Louis du Sénégal qui avait noté un taux de 10,4 % en 2010 [81]. Il s’agit d’un véritable problème de santé publique. Le diabète est connu pour ses conséquences redoutables par la survenue de complications en cas de diagnostic tardif ou lors d’une mauvaise observance thérapeutique. Par conséquent, il exige en effet un mode de vie basé sur un régime bien défini, une prise régulière de médicaments ou éventuellement la pratique d’une activité physique. Cependant, tout ce qui peut entraver cet état de bien-être interfère négativement sur la qualité de vie. Cela se manifeste par des réaménagements et ou même des attitudes compromettant le confort personnel du patient. Lorsque ce mode de vie n’est pas bien ou au contraire trop respecté, cela pourrait entrainer des répercussions tant sur le plan psychique que social. Ces dernières impactent négativement sur la qualité de vie des patients. Les répercussions du diabète peuvent se faire sur plusieurs modalités. Nous pouvons noter la survenue de troubles psychopathologiques et un changement du mode de fonctionnement. Ces changements sont souvent dus à la survenue de complications à type de micro ou de macro angiopathies.
LE DIABETE
Définition
Le diabète sucré est un état d’hyperglycémie chronique lié à une carence absolue ou relative en insuline, en rapport avec des facteurs génétiques et/ou environnementaux agissant souvent de concert. Il se définit biologiquement par : soit par une glycémie à jeun supérieure ou égale à 1.26 g/l (7 mmol/l), soit par une glycémie au hasard supérieure ou égale à 2 g/l (11 mmol/l), retrouvée à 2 reprises associée à des signes cliniques d’hyper-glycémie, soit une glycémie à la deuxième heure de l’HGPO supérieure ou égale à 2 g/l (11 mmol/l).
Epidémiologie
➤ La prévalence
En 2014, la prévalence mondiale du diabète a été estimée à 90‰ chez les adultes de 18 ans et plus [6]. La prévalence est croissante en Asie du Sud-Est, elle pourrait d’ici vingt ans devenir la zone où le risque de diabète serait le plus élevé [93]. L’Afrique n’échappe pas à cette augmentation du diabète sucré. En Afrique du nord, selon la FID dans son édition de 2012, un adulte sur neuf est atteint de diabète sucré avec une prévalence de 109‰. Les prévalences actuellement observées en Afrique sub-saharienne laissent penser que la seule évolution démographique générera 9,5 millions de cas de diabète supplémentaires entre 2010 et 2030 [59]. Les fréquences varient entre 20 et 60‰ en milieu urbain [7]. Une étude menée en 2010 [5] avait retrouvé une prévalence de 104‰ alors qu’un rapport récent de la FID en 2014 [35] avait estimé au Sénégal une prévalence de 51,4‰.
➤ La mortalité
Selon l’OMS [92] parmi les décès liés aux maladies non transmissibles, la mortalité liée au diabète est estimée à 30‰. En France [58] selon l’Institut de Veille Sanitaire la mortalité liée au diabète était évaluée à 63‰. Au Sénégal selon le rapport de la sixième édition de l’Atlas du diabète de la FID de 2014, 3474 cas de décès au cours de cette même année ont été notés [35].
➤ Impact économique global du diabète
L’épidémie mondiale de diabète a des répercussions personnelles et sociales dévastatrices. D’un point de vue économique, les dépenses en soins médicaux impactent fortement sur les revenus des patients.
Dans cette dynamique, le diabète menace de renverser les gains de développement économique à l’échelle mondiale. Dans les pays en développement les OMD (objectifs du millénaire pour le développement) seront grandement compromises par le diabète.
Diagnostic Positif
Le diabète de type 1
● Interrogatoire
Le tableau typique du diabète de type 1 est le syndrome cardinal diabétique, qui comporte : une polyurie, une polydipsie, un amaigrissement et une polyphagie. Il est remarquable par son début brutal, chez un sujet jeune, mince, avec une cétonurie associée à la glycosurie (recherchées avec une bandelette urinaire). La séméiologie est secondaire à une hyperglycémie souvent supérieure à 3 g/l qui entraîne une glycosurie importante, responsable d’une polyurie osmotique, entraînant à son tour une polydipsie. L’amaigrissement est lié à la carence en insuline, responsable d’un catabolisme du tissu musculaire et adipeux. La polyphagie est inconstante, mais on doit penser au diabète devant cet amaigrissement sans anorexie.
● Examen physique
L’examen physique peut retrouver des signes de déshydratation globale. Il doit rechercher en urgence la présence de signes d’acidose métabolique et la présence d’acétone dans les urines (à l’aide d’une bandelette), évoquant la présence d’une acidocétose.
● Examens complémentaires
– dosage de la glycémie et recherche d’acétonurie à la bandelette urinaire pour confirmer le diagnostic
– ionogramme sanguin, créatininémie, éventuellement les gaz du sang pour rechercher une acidocétose débutante et évaluer le degré de déshydratation
– NFS, VS, CRP, radio de thorax pour rechercher une infection latente
– ECG pour vérifier l’absence de retentissement d’une éventuelle hypokaliémie .
Le diabète de type 2
● Interrogatoire
L’hyperglycémie existe souvent depuis de nombreuses années avant la découverte de la maladie. Il s’agit d’un diabète souvent latent. La découverte est souvent fortuite chez un sujet de plus de 40 ans, avec un surpoids ou ayant été obèse. Le dépistage peut être dirigé ou motivé par la présence d’un facteur de risque. Il s’agit entre autres des antécédents familiaux au premier degré de diabète, l’existence d’un facteur de risque cardiovasculaire (HTA, hypercholestérolémie, obésité), les antécédents personnels obstétricaux de macrosomie fœtale, diabète gestationnel, de fausse couche à répétition. Parfois le diabète de type 2 sera découvert à l’occasion d’une complication aigue ou chronique : infarctus du myocarde, plaie chronique du pied, gangrène, protéinurie…
● Examen physique
L’examen physique permettra d’évaluer :
– poids, taille, périmètre abdominal
– tension artérielle en position couchée et debout, pouls, auscultation cardiaque et des trajets artériels et palpation des pouls distaux de jambe
– recherche d’une polyneuropathie des membres inférieurs .
● Examens complémentaires
Un bilan des complications chronique est systématique. Il comprend :
– fond d’œil, ECG, micro albuminurie, créatininémie
– un doppler artériel en l’absence de pouls artériels distaux ou en présence de souffles carotidiens.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
1. LE DIABETE
1.1. Définition
1.2. Classification
1.3. Epidémiologie
1.4. Diagnostic Positif
1.4.1. Le diabète de type 1
1.4.2. Le diabète de type 2
1.5. Complications
1.5.1 Complications Aiguës
1.5.2 Complications chroniques dégénératives
1.5.2.1 Microangiopathie
1.5.2.2 Macroangiopathie
1.5.2.3 Pied diabétique
1.6. Les facteurs de risque associés
1.6.1. L’HTA
1.6.2. Les dyslipidémies
1.6.3. L’obésité
1.7. Traitement
1.7.1. Buts
1.7.2. Moyens
1.7.3. Indications
2. IMPACTS PSYCHOLOGIQUES DU DIABETE
2.1. Le déni
2.2. La dépression
2.2.1 Epidémiologie
2.2.2 Evaluation
2.2.3 Stratégies de prise en charge
2.3. Les troubles anxieux
2.3.1. Epidémiologie et formes cliniques
2.3.2. Evaluation
2.4. Troubles des conduites alimentaires (TCA)
2.4.1. Epidémiologie et formes cliniques
2.4.2. Evaluation
3. LA QUALITE DE VIE
3.1. Définition
3.2. Historique du concept
3.3. La qualité de vie au sens général du terme
3.4. La qualité de vie liée à la santé
3.5. Intérêts en sante publique et en économie de la sante
3.5.1. Paramètre d’évaluation de l’état de santé des populations
3.5.2. Critères d’évaluation des thérapeutiques, de la qualité des soins
DEUXIEME PARTIE
1. PATIENTS ET METHODES
1.1. Cadre d’étude
1.2. Type d’étude
1.3. Population d’étude
1.3.1. Critères d’inclusion
1.3.2. Critères de non inclusion
1.4. Recueil des données
1.4.1. Les données personnelles socio démographiques
1.4.2. Les données médicales
1.4.3. Questionnaire d’évaluation de la qualité de vie : SF12
1.4.4. Echelle de dépression de Beck (BDI)
1.5. Analyse des données
2. RESULTATS
2.1. Données sociodémographiques
2.1.1. L’âge
2.1.2. Le genre
2.1.3. Situation matrimoniale
2.1.4. Le niveau d’étude
2.1.5. Niveau économique
2.1.6. Milieu de vie
2.2. Données médicales
2.2.1. Type de diabète
2.2.2. Ancienneté du diabète
2.2.3. Equilibre glycémique
2.2.4. Type de traitement
2.2.5. Activité physique régulière
2.2.6. Complications liées au diabète
2.2.7. Facteurs de risque associés au diabète
2.3. La qualité de vie
2.3.1. La moyenne
2.3.2. Facteurs associés à la qualité de vie
2.3.2.1. La classe d’âge
2.3.2.2. Le genre
2.3.2.3. La situation matrimoniale
2.3.2.4. Le niveau économique
2.3.2.5. Le milieu de vie
2.3.2.6. Le type de diabète
2.3.2.7. L’ancienneté du diabète
2.3.2.8. L’équilibre glycémique
2.3.2.9. Le type de traitement
2.3.2.10. Exercice physique
2.3.2.11. Les complications
2.3.2.12. Les facteurs de risque
2.4. La dépression
2.3.3. La prévalence de la dépression selon l’échelle de BECK
2.3.4. Facteurs associés à la dépression
3. DISCUSSION
3.1. Données sociodémographiques
3.1.1. Age
3.1.2. Le genre
3.1.3. Situation matrimoniale
3.1.4. Niveau d’étude
3.1.5. Niveau économique
3.1.6. Milieu de vie
3.2. Données médicales
3.2.1. Type de diabète
3.2.2. Ancienneté du diabète
3.2.3. Equilibre glycémique
3.2.4. Type de traitement
3.2.5. Activité physique régulière
3.2.6. Complications liées au diabète
3.2.7. Facteurs de risque associés
3.3. Qualité de vie selon le SF 12
3.4. La dépression
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES