ETUDE DES RELATIONS SOLS-VEGETATIONS EN VUE DE LEUR CONSERVATION

INTRODUCTION

                  Actuellement, le terme environnement est très utilisé, dès qu’on parle de la protection de l’environnement, la plupart des gens pensent surtout à la conservation de la faune et flore. Or la protection de l’environnement ne se limite pas à la défense des animaux ou des végétaux ou encore à la lutte contre les pollutions et les feux de brousse mais aussi à la conservation du sol. Ce dernier constitue la partie superficielle du globe terrestre, et a pour origine la désagrégation physique et l’altération chimique des roches saines. Cette fine partie est considérée comme un grand réservoir de ressources minérales et de support nourricier des plantes qui assurent à leur tour les besoins alimentaires des animaux et de l’Homme. A Madagascar la majorité de la population (80%) est encore constituée d’agriculteurs, et leur subsistance dépend surtout de la productivité du sol et de la végétation. Or, cette production n’est pas proportionnelle à l’accroissement démographique du pays [16]. Par conséquent, les gens ont toujours tendance à exploiter abusivement les ressources naturelles forestières, pour leurs besoins alimentaires, en bois de construction, en sources calorifiques telle que le charbon de bois, la culture sur brûlis ou tavy ainsi que le défrichement détruisent le sol à la longue. Selon la FAO [16], le couvert forestier recule à un taux proche de 200.000 hectares par an, sous la pression conjuguée des défrichements pour culture itinérante, du prélèvement de combustibles ligneux, de la surexploitation du bois d’œuvre et des incendies périodiques. Grâce à la volonté de l’Etat, la superficie des aires protégées augmente de 1.700.000 à 6 millions d’ha [26] ce qui aide beaucoup à combattre la destruction de l’environnement. Le Corridor Fandriana-Marolambo (COFAM) est actuellement l’un des parcs en cours d’installation sous la direction du Madagascar National Parks (MNP), un organisme responsable de la protection de l’environnement. Il ne se trouve pas trop loin d’Antananarivo et c’est encore un milieu naturel qui mérite d’être protégé et étudié car il souffre encore du problème de déforestation conduisant par la suite à la dégradation du sol, et plus loin au changement climatique, d’où la destruction de l’environnement. Par conséquent, le fait d’inclure ce corridor comme nouvelle aire à protégée nécessite de nombreuses informations pouvant aider à son aménagement pour sa meilleure conservation. Des études ont été déjà menées par des chercheurs et étudiants dans cette Nouvelle Aire Protégée (NAP). La plupart de ces œuvres se focalisent dans l’étude de la végétation et l’étude socio-économique du milieu, très peu ont développé le domaine de la pédologie et aucune n’a mené l’étude des relations végétation-sols pourtant les problèmes qui peuvent se poser sont dans quelles mesures la végétation et le sol interagissent-ils suivant les deux milieux qui composent ce corridor, l’un sous forêt et l’autre dégradé (ou sous jachère) et ensuite, de quelle manière cette relation se présente-t-elle dans les trois niveaux de la topo séquence d’une colline (sommet, versant, bas de pente) ? Ainsi le thème de ce mémoire s’intitule : « Etude des relations sols-végétations en vue de leur conservation dans le futur parc du Corridor Fandriana-Marolambo ». Les hypothèses avancées sont :
– Le sol d’un milieu dégradé est plus pauvre en matière organique que celui dans le milieu sous forêt.
– Les caractéristiques dendrométriques de la végétation du milieu sous forêt sont différentes à celles du milieu dégradé.
– Le nombre d’individu de chaque espèce change en fonction du milieu (sous forêt et dégradé).
Pour démontrer ces hypothèses les objectifs suivants sont à atteindre :
– Caractériser les propriétés physico-chimiques des sols par l’étude descriptive et comparative des profils pédologiques d’un milieu naturel (ou endroit sous couvert forestier) avec un milieu dégradé (sous jachère) et par des analyses effectuées au laboratoire.
– Inventorier les flores caractéristiques de chaque habitat (sommet, versant, bas de pente) et milieux (sous forêt et dégradé) étudié et d’en déduire les liens qui peuvent exister entre la couverture végétale et le sol.
– Etablir un plan de conservation du sol et de la végétation adaptée au cas et au mode de vie des paysans existants sur place.
Ce présent mémoire comporte cinq parties. La première sera consacrée à la présentation du milieu d’étude. La deuxième traitera la méthodologie du travail adoptée. La troisième abordera les résultats et interprétations. L’avant dernière partie comportera les discussions des résultats et le plan d’aménagement du milieu. La dernière partie présentera l’intérêt pédagogique de ce travail.

Bref aperçu historique

– Origine du nom de la ville de Fandriana : Fandriana fût fondé, il y a 300 ans environ, par des hommes venus de la tribu Merina qui ont été attirés par la plaine fertile appelée actuellement « VATAMBE ». Les habitants avaient des résidences secondaires dans la plaine, l’emplacement de la ville actuelle, et y dormaient durant les grandes saisons de culture. Des notables et visiteurs des autres royaumes préféraient y faire une escale pour dormir. D’où l’appellation « FANDRIANA » donnée à la ville.
– Origine du nom de la CR de Miarinavaratra : Les descendants du roi Ndriamahilala, expulsés de chez eux, d’Ambohitseva, demandèrent hospitalité chez leur oncle. Ils étaient satisfaits de l’accueil de celui-ci et se disaient : « Tsara havana avaratra izahay », c’est-à-dire, nous avions des parents généreux dans le nord. Quelques années après, le lieu est devenu « Miarinavaratra » [19].
– Origine du nom de la CR d’Ankarinoro : la commune porte le nom du chef lieu. Ankarinoro était situé au sud de son actuel emplacement, à l’Est du village de Diakazo. Là vivait un certain Randriandahy qui avait une fille du nom de NORO. Noro est née d’une autre mère que ses autres enfants. Ces derniers, avec leur mère, se désintéressaient totalement de Randriandahy. Celui-ci fit venir dans son foyer sa fille Noro pour vivre avec elle et s’occuper de lui. « Nakarina teo an-tanàna i Noro », ou encore « Nakarina i Noro ». (Littéralement cela veut dire : Noro a été élevée ou monté jusqu’au village) [18].

Agriculture

             A propos de cette activité, presque toutes les cultures vivrières sont pratiquées dans les deux communes. En termes de production, le riz, le manioc, la patate douce et les pommes de terre sont les principales cultures très pratiquées par la population de la CR de Miarinavaratra. Le riz et le manioc occupe les premières places en terme de superficie cultivées avec à peu près le trois quart de la superficie totale cultivée (qui est à 4.730ha). Mais la culture de riz est entièrement destinée à l’autoconsommation, et le pire c’est qu’elle n’arrive même pas à satisfaire que 40% des besoins de sa population [19]. En général, ce faible rendement (1,3 tonnes/ha) est dû, non seulement à la non maîtrise du système agricole, mais aussi à la superficie cultivée qui est insuffisante à cause des reliefs très accidentés. Tout cela ne permet donc pas une véritable extension. Par conséquent, les paysans tirent plutôt leurs revenus de la vente des produits tels que la pomme, la pomme de terre, le rhum local, la banane et les bois carrées [19].

Cas du sol de tanety

 Mise en place de la fosse pédologique : La première chose à faire c’est d’enlevé tous les mauvaises herbes sur le milieu qu’on veut creuser. Puis, de creuser une fosse dont la profondeur et la surface varie en fonction des objectifs recherchés. . Pour notre cas, une fosse de 75cm2 , profond de 0,75 à 1,5m, (variable selon le cas), a été ouverte et chaque fosse est placée au centre de la placette d’inventaire floristique et doit être exposée au rayonnement solaire dans le but de l’éclaircissement visuel. En l’absence de celui-ci on utilise les torches ou lampes.
 Etude descriptive du profil : Après l’ouverture de la fosse, l’observation pédologique consiste en la description macroscopique du profil. Ce dernier est caractérisé par des couches ou horizons qui se superposent et se distinguent par la variation de leur couleur. Durant ce travail, nous avons rempli la fiche pédologique (ANNEXE III) dont les informations suivantes sont à relever :
– La couleur du sol
– L’épaisseur des couches
– La transition d’un niveau à l’autre
– La texture
– La structure
– La porosité (perméabilité)
– La cohésion et la consistance
– L’humidité
– Les systèmes racinaires
– Divers (élément grossier, tâche, etc…)
La description des profils est complétée par des schémas à l’aide des trames codifiées.
 Collecte des échantillons de sol : En plus de la description macroscopique faite sur place, l’analyse des échantillons au laboratoire est très importante pour remplir les propriétés des sols qui ne sont pas décelées au cours des travaux sur terrain. Elle consiste à analyser les caractères physico-chimiques des sols (plus précisément, leurs propriétés chimiques) qui permettent d’expliquer beaucoup de phénomènes comme la vocation culturale du sol, la répartition des espèces végétales et pédofaunes dans un milieu donné. Six (06) échantillons ont été prélevés par creusement de la fosse pédologique. Pendant cette récolte, deux couches ont été choisies, couche n°2 pour connaître la vitesse de la dégradation de la matière organique ainsi que le rapport C/N, couche n°3 car elle est la plus prospectée par la racine des plantes. Nous avons prélevés à peu près 1kg de terre pour chaque échantillon et ils sont mis dans différentes gaines qui sont fermées a l’aide d’une bougie et codées par un marqueur pour éviter toute confusion (ex : ILT 23). Pendant la collecte des échantillons, il faut éviter toute forme de mélange car des échantillons des monticules ou des couches supérieures, des pentes ou des couches moyens, des parties basses ou des couches inférieures d’un champ donneront des résultats complètement différents.

Altitude

                  D’après les résultats de l’étude pédologique que nous avons mené dans nos sites d’étude, le sol reste toujours dans la classe des sols ferralitiques et groupe des sols ferralitiques humifères quel que soit le niveau de la toposéquence. Mais dans le cas de l’étude de la végétation, nous pouvons constater que d’après les résultats de la structure horizontale et verticale, des changements ont été observés. Ces changements résident tout spécialement dans la taille (diamètre, hauteur) et dominance de la végétation. Même si le sol est de même nature, le sommet a toujours la faible valeur par rapport aux deux autres toposéquences. Pour le G (m²/ha), on a 12 à 17 m²/ha contre 26 à 35 m²/ha pour les deux autres toposéquences. Pour le diamètre des plantes, les essences du sommet ne dépassent pas le 25 cm avec une hauteur qui n’arrive pas à surmonterle 20 m, alors que dans les deux autres habitats nous pouvons observer des arbres qui dépassent 30 cm de diamètre avec des hauteurs qui peuvent atteindre le 20 m. Tous ceux-ci sont dûs par le fait que, les conditions de vie dans le sommet sont sévères. Non seulement le milieu est trop exposé aux variations néfastes des intempéries (température, vent très violent,…) et au déficit de l’eau, mais aussi à la présence d’une roche mère très proche, comme dans le cas du site Ilémonga (profil ILT 1), empêchent et/ou perturbe le bon développement de la plante. A propos des essences de chaque toposéquence, le test de Friedman, a pu montrer qu’aucune différence significative n’est observée sur les espèces caractéristiques de chaque habitat. Il faut noter ici que, l’altitude joue un rôle prépondérant dans la dynamique des éléments minéraux du sol. Ces éléments (exemples : Ca2+, Mg2+, K2+,…), migrent du haut versant vers le bas de pente par le phénomène de « lixiviation » (migration sous forme de sels solubles). Par conséquent les sols de bas de pente ou sol colluvial est enrichi par ces éléments entraînés par le processus de lixiviation et érosion du haut versant vers le bas. C’est la raison pour laquelle on doit protéger le sommet ou haut versant d’une montagne si non, ces milieux deviennent stériles car privé de leurs éléments nutritifs que nous verrons dans le chapitre aménagement du sommet d’une montagne.

Encadrement technique et aide matérielle des paysans

                Nous savons déjà que, dans le cas général, la plupart des paysans n’ont pas atteint pas la classe de niveau supérieur. Par conséquent, la pratique culturale et élevage traditionnelle dominent encore. Du point de vu technique, cette méthode n’est plus efficace pour avoir un rendement qui peut satisfaire les besoin alimentaire des paysans. Vu cette situation, nous proposons de les encadrer techniquement et de les aider matériellement si on veut remonter le niveau de vie de ces paysans. Par exemple, l’apiculture : presque la plupart de la population locale pratique cette activité, elles ont déjà acquis des connaissances dans ce domaine mais ne la considèrent pas encore comme une activité professionnelle. Il faut donc panser à professionnaliser cet activité.

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Table des matières

INTRODUCTION
I PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
I.1 MILIEU PHYSIQUE
I.1.1 Situation géographique et administrative
I.1.2 Climat
I.1.2.1 Pluviométrie
I.1.2.2 Température
I.1.3 Géologie
I.1.4 Pédologie
I.1.5 Hydrologie et topographie
I.2 MILIEU BIOLOGIQUE
I.2.1 Flores et formations végétales
I.2.2 Faune
I.3 MILIEU HUMAIN
I.3.1 Bref aperçu historique
I.3.2 Démographie
I.3.3 Infrastructures sociales
I.3.3.1 Santé
I.3.3.2 Education
I.3.3.3 Routes
I.3.4 Activités et ressources socio-économiques
I.3.4.1 Agriculture
I.3.4.2 Elevage
I.3.4.3 Exploitation des ressources naturelles
II METHODOLOGIE
II.1 ETUDE PRELIMINAIRE
II.1.1 Analyse documentaire
II.1.2 Pré-terrain
II.2 MATERIELS D’ETUDE
II.3 ETUDE SUR TERRAIN
II.3.1 Choix du site et parcelle d’étude
II.3.2 Collecte des données
II.3.2.1 Etude pédologique
II.3.2.2 Inventaire floristique
II.3.2.3 Travaux de laboratoire
II.4 ANALYSE ET TRAITEMENT DES DONNEES
II.5 SYNTHESE DE LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE
III RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1 RESULTATS PEDOLOGIQUES
III.1.1 Sol du tanety
III.1.1.1 Site 1 : Manasimiorika
III.1.1.2 Site 2 : Ilemonga
III.1.1.3 Site 3 : Andohariana
III.1.1.4 Conclusion pour les trois sites
III.1.2 Sol de bas-fond
III.2 RESULTATS DE L’INVENTAIRE FLORISTIQUE
III.2.1 Résultats de l’analyse de la flore
III.2.2 Résultats de l’analyse de la végétation
III.2.2.1 Structure horizontale
III.2.2.2 Etude de la stratification
III.3 RELATION SOL-VEGETATION
III.3.1 Altitude
III.3.2 Matière organique
III.3.3 pH du sol
III.3.4 Texture et structure du sol
IV DISCUSSION ET PLAN D’AMENAGEMANT
IV.1 DISCUSSION
IV.2 PLAN DE CONSERVATION ET D’AMENAGEMENT
IV.2.1 Contexte
IV.2.2 Objectif et plan d’action
IV.2.3 Activité à entreprendre
IV.2.3.1 Diminuer la sensibilité du sol face à l’érosion
IV.2.3.2 Réduire les activités destructrices des paysans
V INTERET PEDAGOGIQUE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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