L’agriculture au Sénégal
Le Sénégal est un pays sahélien où l’agriculture constitue une des premières activités de production. Elle occupe 70% de la population. Les cultures les plus importantes sont le mil, l’arachide, le sorgho, le maïs, le niébé, le riz et le coton. Elles couvrent près de 90% des surfaces emblavées. Parmi ces spéculations, le mil et l’arachide occupent une place prépondérante (Noba, 2002).
Au sens large, l’agriculture joue un rôle important dans l’économie sénégalaise et contribue à hauteur de 16,7% au PIB et emploie plus de la moitié de la population active (ANSD, 2012). Elle constitue un secteur de création de richesse et de réduction de l’insécurité alimentaire, en particulier pour les populations rurales. (ANSD, 2015). Plus de 90 % des ménages ruraux s’activent dans l’agriculture. Ce qui représente leur principale source de revenus. (Diakhaté, 2013) Selon la banque mondiale (2008), cité par Mbaye (2013), dans la majeure partie de l’Afrique subsaharienne, l’agriculture est un instrument puissant pour entraîner la croissance, surmonter la pauvreté et renforcer la sécurité alimentaire.
Le secteur agricole est l’un des leviers sur lequel peut s’appuyer notre pays pour hisser au rang des pays émergents. Conscient de cela, l’état du Sénégal en fait une priorité en mettant en œuvre des plans et programmes s’appliquant à son développement (Sarr, 2013). Toutefois, le pays connaît une situation alimentaire difficile au moment où la demande alimentaire est sans cesse croissante avec un taux de croissance annuel de 2,7%. Le bilan céréalier 2013/2014 laisse apparaître une production nationale céréalière insuffisante pour couvrir les besoins. Les disponibilités nationales céréalières (production nette + stock initial) sont évaluées à 1 079 617 tonnes pour des besoins estimés à 2 381 616 tonnes, soit une couverture de 45,3% représentant cinq (05) mois des besoins estimés (ANSD, 2016).
Malgré son importance pour l’émergence du Sénégal, l’agriculture est plombée par plusieurs difficultés et contraintes qui peuvent être regroupées en plusieurs catégories : l’accès aux ressources, les problèmes de production et diverses autres contraintes (Mbaye, 2013). Parmi ces contraintes, se trouvent les adventices dont la lutte occupe près de 50% du calendrier de travail des paysans. Dans les pays en voie de développement, les dégâts dus aux adventices constituent l’une des principales contraintes à l’augmentation de la production agricole (Cramer, 1967 ; Parker & Fryer, 1975 ; Koch et al., 1982 ; Terry, 1983 Akobundu & Agyakwa, 1987 ; Fontanel, 1987a, b ; Traoré & Maillet, 1992 ; Le Bourgeois, 1993 ; Noba, 2002 ; Noba et al., 2004 ; Mbaye 2013).
Généralités sur la culture du mil (Pennisetum glaucum)
Origine, variétés et distribution géographique
Le terme « mil » regroupe un ensemble de graminées alimentaires annuelles qui sont surtout cultivées sur les terres marginales dans les régions sèches des zones tempérées, subtropicales et tropicales (FAO & ICRISAT, 1997 ; Mbaye, 2013). Plusieurs études archéologiques ont été faites pour identifier les différents types de mil et déterminer l’origine et le moment où cette céréale a été domestiquée (Moumouni, 2014). Selon Manning et al., (2011), il serait originaire d’Afrique avant d’être exporté vers l’Asie dont l’Inde.
Les types de mil les plus connus sont (Ndoye et al., 2002) :
➤ Mil à chandelles ou Mil perlé : Pennisetum glaucum (L.) R. Br.
➤ Mil commun ou Mil Proso : Panicum miliaceum L.
➤ Eleusine ou Mil digital : Eleusine coracana (Gaeth)
➤ Petit mil : Panicum italica L.
➤ Mil indigène : Paspalum scrobilatum L.
➤ Mil à grappe ou Mil “Queue de Renard” : Setaria italica (L.) P. Beauv
➤ Mil japonais ou Mil de Basse-cour : Echinochloa crus-galli (L.) P. Beauv .
Le Pennisetum glaucum a une très grande diversité de noms : petit mil, mil à chandelle, mil perlé, babala, bajra, cumbu, dukhn, gero, sajje, sanio et souna. Son potentiel de rendement est le plus élevé de toutes les espèces de mil (Mbaye, 2013). Dans le Bassin arachidier, le Souna est la principale culture céréalière (Diouf, 1990). Ainsi pour cette étude, le Souna 3 a été choisi.
Botanique
Description du Pennisetum glaucum
Le mil ou Pennisetum glaucum est une espèce, annuelle diploïde avec sept paires de chromosomes (2n=2x=14) sexuée, hermaphrodite et allogame ce qui lui confère une hétérogénéité non négligeable (Moumouni, 2014).
La tige est robuste, simple ou plus ou moins ramifiée. Il présente une villosité aux niveaux des nœuds et sous l’inflorescence. Sa section est cylindrique, pleine et peut atteindre 2 à 3 mètres de hauteur (Berhaut, 1967 ; Poilecot, 1995, 1999 ; Diouf, 2000 ; Noba 2002 ; Mbaye 2013). Elle porte des talles qui peuvent être au nombre de 5 à 15 au stade adulte suivant les variétés (Chopart, 1980 ; Siband, 1981 ; Noba, 2002 ; Illiassou, 2009 ; Mbaye, 2013). L’intensité du tallage peut aller jusqu’à 40 tiges par plante, mais seulement quelques talles sont fertiles. 1 à 6 généralement (Ramond, 1968).
Les feuilles sont longues, glabres et assez minces. Celles-ci peuvent être lisses ou poilues et mesurer jusqu’à 1 m de long (Moumouni, 2014) La ligule est réduite à un anneau cilié (Poilecot, 1995, 1999 ; Noba, 2002). Le limbe à base atténuée ou arrondie, à bords scabres souvent ondulés, et à sommet acuminé, est linéaire – lancéolé. Il est glabre ou lâchement pileux à la face supérieure où la nervure médiane est fortement saillante (Noba, 2002).
L’inflorescence terminale est une panicule contractée ou faux épis (Noba, 2002) cylindriques, dressés, denses, longs de 5 à 40 cm et larges de 1 à 4 cm, densément hirsute (Poilecot, 1995, 1999). Chaque panicule peut former 870 à 3000 épillets avec une moyenne de 1600 épillets (Moumouni, 2014). Les épillets sont solitaires ou groupés par 2 à 5. Chaque épillet est formé par deux fleurs (une fleur mâle inférieure et une fleur femelle supérieure). Chaque épillet est soutenu par 25 à 90 poils raides dont l’ensemble forme un involucre de soie (Illiassou, 2009 ; Mbaye 2013). Ces épillets sont biflores avec une fleur inférieure mâle et une fleur supérieure femelle.
La floraison mâle se fait avant la floraison femelle et la fécondation croisée est dominante (Noba, 2002).
Le fruit est un caryopse obovoïde de taille variable jaune ou brun, visible entre le lemme et la paléole. (Noba, 2002) et les graines sont densément réparties sur l’épi et sont longues de 3 à 5 mm, globuleuses à elliptiques, de couleur blanche, jaunâtre ou grise (Illiassou, 2009 ; Mbaye, 2013).
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Table des matières
INTRODUCTION GÉNÉRALE
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. Présentation de la zone d’étude
1. Le milieu physique
2. Les sols
3. Le climat
4. La végétation
II. L’agriculture au Sénégal
III. Généralités sur la culture du mil (Pennisetum glaucum)
1. Origine, variétés et distribution géographique
2. Botanique
3. Cycle biologique du Pennisetum glaucum
4. Ecologie
5. Importance et production
6. Les ennemis de la culture du mil
IV. Généralités sur les adventices du mil
1. Notion de plantes adventices
2. Impact des adventices sur les cultures
3. Lutte contre les adventices
V. Notion d’allélopathie
1. Définitions
2. Allélopathie et lutte contre les adventices
3. Les substances allélopathiques ou allélochimiques
VI. Présentation de la plante à substances biocides : Gliricidia sepium
1. Position systématique
2. Description botanique
3. Usage et Intérêts
CHAPITRE II : ETUDE DE L’EFFET DES EXTRAITS DE FEUILLES DE GLIRICIDIA SEPIUM SUR LA GERMINATION DES SEMENCES ET LA CROISSANCE DES JEUNES PLANTS DU MIL (PENNISETUM GLAUCUM) ET DES ADVENTICES
I. Introduction
II. Méthodologie
1. Le matériel végétal
2. Etude et levées des contraintes à la germination des semences de mil et d’adventices
3. Effet des extraits de Gliricidia sepium sur la germination des semences du mil et d’adventices
4. Etude « in vivo » de l’effet des extraits de Gliricidia sepium sur la croissance des jeunes plants du mil et des adventices
5. Suivis et Relevés des résultats
6. Traitements statistiques
III. Résultats
1. Mise en évidence et levée de l’inhibition à la germination
2. Effet des traitements aux extraits de feuilles de Gliricidia sepium sur la germination des semences du Mil (Pennisetum glaucum) et des adventices
3. Effet des traitements aux extraits de feuilles de Gliricidia sepium sur la croissance des jeunes plants de Mil (Pennisetum glaucum) et des adventices
IV. Discussion
V. Conclusion
CHAPITRE III : ETUDE PHYTOCHIMIQUE DE L’EXTRAIT DE FEUILLES DE GLIRICIDIA SEPIUM
I. Introduction
II. Méthodologie
1. Préparation des extraits bruts
2. Calcul du rendement des extractions
3. Screening phytochimique
III. Résultats
IV. Discussions
V. Conclusion
CHAPITRE IV : EFFET DES EXTRAITS DE FEUILLES DE GLIRICIDIA SEPIUM SUR LA FLORE ADVENTICE ET LE MIL EN STATION
I. Introduction
II. Méthodologie
1. Préparation du sol
2. Dispositif expérimental
3. Préparation des extraits et application des traitements
4. Etude de la flore
5. Observations et mesures
6. Traitements statistiques
7. Calendrier des opérations culturales en fonction des années
III. Résultats
1. Analyse de la flore globale
2. Nuisibilité des adventices
3. Effet des traitements de prélevée
4. Effet des traitements de post – levée
5. Comparaison entre traitement de prélevée et traitement de post – levée
IV. Discussions
V. Conclusion
DISCUSSION GENERALE
CONCLUSIONS GENERALES