Etude des poissons d’accompagnement de la pêche crevettière industrielle

Les ressources halieutiques constituent l’un des piliers qui assurent l’essor économique de plusieurs pays dans le monde. En 2012, elles ont représenté 54 % de la masse économique des pays en développement et 46 % de celle des pays développés (FAO, 2014). Parallèlement, la production alimentaire mondiale est un défi auquel l’humanité doit faire face. En pleine expansion démographique, la planète Terre compte environ 7,1 milliards d’habitants en 2012, avec un taux de croissance démographique de 1,6 %. La FAO (2014) estime que cet effectif est prévu augmenter de 2 milliards d’individus pour atteindre 9,6 milliards d’êtres humains en 2050. Face à cette situation, la politique mondiale actuelle sur l’alimentation et l’Agriculture se propose de nourrir les consommateurs tout en préservant les ressources naturelles pour les générations futures. La pêche est l’une des parties intégrantes dans ce contexte. Au cours de ces dernières décennies, l’offre de poissons destinés à la consommation a progressé avec un taux annuel moyen de 3,2 % ; soit deux fois le taux de croissance démographique de la population mondiale (FAO, 2014). Une production totale de 158 millions de tonnes de produits halieutiques a été estimée en 2012 (pêche de capture, aquaculture marine et continentale confondues). Une proportion de 51 % de cette production a été issue de la pêche de capture maritime et les 49 %, de la modernisation de l’aquaculture continentale et maritime. Ces produits sont surtout destinés à la consommation humaine, représentant 86,2 % de la production totale en 2012. Les 13,8 % de la dite production ont été utilisés pour l’alimentation animale et les usages non alimentaires. La FAO (2014) a estimé que la consommation apparente de poissons dans le monde est passée d’une quantité moyenne de 9,9 kg/habitant/an en 1960 à 19,2 kg/habitant/an en 2012.

Face à cette intensification de l’exploitation des ressources halieutiques, la FAO (2014) a révélé récemment une surexploitation des espèces pêchées. En 2011, elle a estiméque 28,8 % des stocks halieutiques marines étaient surexploités à long terme ; 61,3 % étaient exploités au maximum et que 9,9 % se trouvent sous-exploités. Ainsi, les espèces exploitées et surexploitées ont besoin des plans efficaces de reconstitution des ressources en vue d’une « pêche équilibrée ».

ETUDES BIBLIOGRAPHIQUES

Morphométrie

Le terme « morphométrie » vient du grec « morph » signifiant « forme » et de «metron » signifiant mesurer. Il s’agit de quantifier les différences de formes entre les individus. C’est l’étude de la variation de la forme et sa covariation avec d’autres variables (exemple: la taille, le régime alimentaire,…) (DRYDEN et MARDIA, 1998). Elle n’a commencé à être utilisée qu’à partir du milieu du 20 ème siècle lorsque l’analyse quantitative de la forme a été combinée à des analyses statistiques pour décrire les variations des formes entre différents groupes ou à l’intérieur d’un groupe (BRUNO, 2009). Il existe deux types de morphométries :

➤ La morphométrie traditionnelle applique les analyses statistiques multivariées à des séries de distances morphologiques linéaires (longueur, largeur, hauteur),  des rapports et des angles. Elle est utilisée dans plusieurs études actuelles, mais son inconvénient réside sur les variations des prises des distances linéaires (exemple de la mesure de la hauteur du corps face à la distension de l’abdomen). Ce qui préserve peu les relations géométriques entre les variables. Cette méthode a été adoptée dans cette étude car les mensurations n’ont concerné que des mesures linéaires.

➤ La morphométrie géométrique repose sur l’établissement d’un cadre géométrique pour la description de la forme (GOODALL, 1991). Un des problèmes persistant restent l’analyse des courbes définies avec peu de points repères. Deux méthodes ont été développées dans ce type de morphométrie :
● la méthode des contours qui définit la forme d’un objet par son contour et ;
● la méthode des points repères appelée « landmark-based geometric morphometric methods » qui définit la géométrie d’un organisme par des points homologues entre les individus d’une étude.

C’est à partir du développement de la morphométrie géométrique que les études de nombreux aspects de la variation de formes biologiques ont pu être effectuées (tortue, insecte, oiseaux…) (BRUNO, 2009).

Rappel des études réalisées sur le N. randalli

Systématique
La taxonomie des Nemipteridae a été révisée à plusieurs reprises car ce sont des poissons dont la distinction morphologique est difficile à identifier. Elle englobe cinq genres de poissons dont : Nemipterus, Parascolopsis, Pentapodus, Scaevius et Scolopsis. Le genre Nemipterus comporte plus de vingt espèces (RUSSELL, 1990).

Les noms vernaculaires attribués au N.randalli sont: Koana (malagasy), Randall’s thredfin bream (Anglais), Andaq ou Gazwan (Arabe). Sa classification est la suivante :

REGNE : Animalia
EMBRANCHEMENT : Chordata
SOUS-EMBRANCHEMENT : Vertébrés
SUPER-CLASSE : Gnathostomata
CLASSE : Actinopterygii
SOUS CLASSE : Neopterygii
DIVISION : Teleostei
SUPER-ORDRE : Acanthopterygii
ORDRE : Perciformes
SOUS-ORDRE : Percoidei
FAMILLE : Nemipteridae
GENRE : Nemipterus
ESPECE : N. randalli (Russell, 1986) .
Source : FISHBASE, 2014  .

Etude biologique 

Description générale
Nemipterus randalli possède un corps légèrement comprimé de forme ellipsoïdale. C’est un poisson de petite taille ou de taille moyenne. Sa taille commune est de l’ordre de 15 cm de longueur totale et varie entre 5 cm et 20 cm (OTERO et al., 2013). Toutefois, il peut atteindre jusqu’à 30 cm de longueur totale maximale (FISHBASE, 2014).

Ce poisson est doté d’une bouche terminale munie d’un museau de longueur voisine de celle du diamètre de son œil. Les mâchoires, plus ou moins égales, portent cinq à six petites canines au niveau du prémaxillaire et du mandibulaire, mais elles sont dépourvues de molaires. Les opercules sont caractérisés par trois rangées d’écailles transversales et couvrent de douze à quinze arcs bronchiaux. Les caractéristiques méristiques dénombrables de l’espèce sont :

• une nageoire dorsale unique à 10 épines et 9 rayons souples. Les quatre premières épines dorsales sont finement allongées ;
• des longues nageoires pectorales munies de 15 à 17 rayons souples ;
• une nageoire pelvienne longue, dotée d’une épine et 5 rayons souples ;
• une nageoire anale pointue, à 3 épines et 7 rayons souples et ;
• une nageoire caudale munie de 20 rayons souples (FISHBASE, 2014).

Son corps est recouvert d’écailles, y compris la surface supérieure de la tête. La ligne latérale comporte environ 47 et 49 écailles. La partie dorsale est pigmentée en rose. Elle est dotée d’une nageoire dorsale légèrement teintée en bleue pâle. Elle est tapissée d’une pigmentation jaune sur les 3/4 de sa surface latérale et limitée par des bords de couleur rouge. La surface ventrale est de teinte argentée. Elle est munie de quatre bandes latérales jaunes pâles dont trois bandes sont proches l’une de l’autre. Une tache caractéristique dorée est marquée à la base de sa nageoire pectorale. Sa nageoire anale est légèrement bleue pâle et est traversée par une étroite bande médiane jaune au niveau central. Enfin, la nageoire caudale est fourchue avec une marge rouge ou rose. Elle possède un long filament caractéristique parfois absent, qui s’étend à partir du bord du lobe supérieur de sa nageoire caudale (RUSSEL, 1990).

Ecologie

Nemipterus randalli est une espèce benthique abondante dans les eaux côtières tropicales, situées entre les coordonnées géographiques 31°N-30°S et 31°O-83°E (FISHBASE, 2014). Il peuple les fonds marins vaseux ou sablo-vaseux, à des gammes de profondeurs de 5 m à 80 m (RUSSELL, 1990). Il se trouve fréquemment entre de 20 m et 50 m de profondeurs en Méditerranée (RUSSEL, 1993). Les conditions physico-chimiques de l’eau pour la bonne adaptation de l’espèce ont été déterminées comme suit: une température moyenne annuelle de 26,56 °C, une salinité moyenne de 34,95 ‰, un taux de nitrate de 0,096 µmol/L ; 2,960 µmol/L de silicate, 0,182 µmol/L de phosphate et une quantité d’oxygène dissous de l’eau de 4,725 mL/L (FISHBASE, 2014).

Nemipterus randalli est une espèce répandue dans l’océan Indien occidentale avec une expansion rapide. Sa migration s’observe jusqu’en Méditerranée par l’intermédiaire du canal de Suez (ERGUDEN et al., 2009). Cette espèce est rencontrée en Mer Rouge, le long des côtes orientales de l’Afrique, au Seychelles, à Madagascar, les côtes Est et Ouest de l’Inde, au Pakistan, au Golfe Persique et au Golfe d’Aden (RUSSEL, 1990). En Méditerranée, elle a été enregistrée pour la première fois au large des côtes de d’Israel en 2006, sous le nom Nemipterus japonicus par GOLANI et SONIN (2006). Par la suite, BILECENOGLU et RUSSELL (2008) ont confirmé en 2008 que l’espèce est en pleine expansion dans la baie d’Iskenderun de la côte Est de la Méditerranée. Puis, elle s’est répandue dans les eaux des côtes du Liban, de l’Egypte et de la Turquie. Pour le cas de Madagascar, la côte Ouest, limitée par le Cap Saint-Sébastien au Nord et Morondava au Sud Ouest paraît l’habitat de l’espèce. Elle possède des fonds vaseux qui s’étendent entre 5 et 15 milles de la côte. De plus, elle est riche en crevettes. Sachant que les crevettes sont les espèces cibles des chalutiers crevettiers, la pêche s’effectue généralement entre 5 m et 30 m de profondeurs (CAVERIVIÈRE et al., 2008). Au delà de ces valeurs, elle n’apparaît plus intéressante pour les chalutiers professionnels.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
I. ETUDES BIBLIOGRAPHIQUES
1.1. Morphométrie
1.2. Rappel des études réalisées sur le N. randalli
1.3. Pêche crevettière et importance des bycatch à Madagascar
1.4. Présentation de la société SOPROMER
II. MATERIELS ET METHODES
2.1. Matériels
2.2. Méthodes
III. RESULTATS
3.1. Caractéristiques générales de la population
3.2. Caractéristiques biométriques
3.3. Adaptation au milieu
IV. DISCUSSIONS
4.1. Caractéristiques générales de N. randalli
4.2. Reconstitution des cohortes par la méthode des maximums successifs
4.3. Synthèse des données morphométriques
4.4. Relations taille-poids
4.5. Caractéristiques biométriques
4.6. Adaptation au milieu
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *