PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
SITUATION GÉOGRAPHIQUE
Cette étude a été effectuée dans la forêt de Kirindy CNFEREF (Centre National de Formation, d’Étude et de Recherche en Environnement et Foresterie), appelée auparavant Kirindy CFPF (Centre de Formation Professionnelle Forestière), de juin à septembre 2009. Cette forêt dense sèche caducifoliée est localisée dans l’Ouest de Madagascar, dans la Région du Menabe Central. Cette station forestière se situe approximativement à 60 km au Nord de la ville de Morondava, sur la Route Nationale RN8A vers Belo-sur-Tsiribihina, et à environ 44°39’E de longitude et 20°40’S de latitude. Son altitude varie entre 18 à 40m. Elle se trouve entre les villages de Marofandilia et Beroboka. Sa superficie est de 12500 ha. Depuis 1993, le Deutsches Primatenzentrum Göttingen, Germany (DPZ) a établi trois sites d’études CS5, CS7 et N5 dans cette forêt et maintient des recherches permanentes sur l’ensemble de la faune de Vertébrés.
SITE D’ETUDE
L’étude sur terrain a été réalisée dans le site CS7. Plus précisément, ce site se trouve au Sud de la piste CONOCO et à environ 2 km à l’Est du camp DPZ. Il est constitué par plusieurs parcelles rectangulaires de 25m x 50m, qui sont indiquées par des lettres de A à W dans la direction Nord-Sud et des numéros de 1 à 30 d’Ouest à l’Est. Au total, il couvre environ 100 ha de forêt. Il est traversé par la rivière Kirindy qui est saisonnière car elle manque d’eau pendant la saison sèche.
FAUNE LEMURIENNE
Cette forêt présente une très riche communauté de primates. Les recherches effectuées antérieurement se sont concentrées particulièrement sur les mammifères. Ainsi, huit espèces de lémuriens ont été inventoriées par différents chercheurs à savoir Microcebus berthae, Microcebus murinus, Propithecus verreauxi, Eulemur rufifrons, Cheirogaleus medius, Mirza coquereli, Phaner pallescens, Lepilemur ruficaudatus (Ganzhorn et al., 1996 : Mittermeier et al., 2010) .
VEGETATION
Cette forêt montre un grand nombre de traits caractéristiques des forêts sèches à savoir la caducité du feuillage, l’absence presque totale d’une strate herbacée et une floraison fréquente avant l’apparition des feuilles. Ces dernières présentent différentes formes de xérophylie comme la microphylie et la spinescence. La répartition des espèces végétales dans cette forêt dépend des caractéristiques du sol. D’une part, les espèces colonisent soit les sols relativement humides, soit les sols plus secs. D’autre part, il existe certaines espèces qui occupent les sols intermédiaires comme les Baobabs (Sorg, et al. 2008).
CLIMAT : TEMPERATURE ET HUMIDITE
La région de Morondava présente un climat de type tropical sec constitué par deux saisons : une saison chaude et pluvieuse s’étendant de novembre à mars et une saison sèche qui dure sept à neuf mois, de mai à octobre (Ganzhorn, 1995 ; Sorg et Rhoner, 1996). La température annuelle moyenne à Morondava est de 24,7°C. Les moyennes des minimum et maximum sont 19°C et 30,7°C. Il est à noter que pendant la saison sèche, la température descend jusqu’à 4°C la nuit et remonte pendant la levée du jour. Le diagramme ombrothérmique de Morondava montre que la saison la plus sèche se trouve entre mi-avril jusqu’à mi-novembre et la saison la plus humide s’étend du mi-décembre à mi-mars .
MATERIELS ET METHODES
PRESENTATION DE Propithecus verreauxi
Position systématique
Cette espèce appartient à la classification suivante:
Règne : ANIMAL
Embranchement : VERTEBRES
Classe : MAMMIFERES
Ordre : PRIMATES
Sous-ordre : LEMURIFORMES
Famille : INDRIIDAE
Genre : Propithecus (Benett, 1832)
Espèce : Propithecus verreauxi (Grandidier, 1867)
Noms vernaculaires : Propithèque de Verreaux, Sifaka .
Morphologie externe
P. verreauxi est un lémurien diurne de grande taille (figure 4). Cette espèce présente un pelage long et épais avec prédominance de la couleur blanche. La tête et le cou sont de couleur marron sombre tandis que sa face et ses pattes sont noires. Elle mesure entre 90 à 110 cm et pèse 3 à 3,5 kg (Tattersall, 1982 ; Kappeler, 1991 ; Richard et al., 2000, 2002). Il n’y a pas de dimorphisme sexuel évident chez cette espèce. Mais les mâles se différencient des femelles par la présence d’une bande marron rougeâtre dans la partie supérieure de la poitrine associée avec les glandes thoraciques.
Reproduction
La maturité sexuelle des sifaka varie selon l’habitat. Dans la forêt épineuse de Beza Mahafaly, les femelles se reproduisent à six ans (Richard et al., 2002). Et à Berenty, les femelles sont déjà avec des bébés à 3 ans (Jolly, 1966). En général, l’accouplement des sifaka se produit entre les mois de janvier et février. Dans la forêt de Kirindy, elle a lieu de janvier à mars (Kraus et al., 1999). La période de gestation dure environ 162 à 170 jours après la conception(Richard, 2003). La mise bas des femelles se déroule du mois de juillet au mois de septembre avec un seul bébé sifaka à chaque portée. Après sa naissance, le petit est accroché au niveau du ventre de la femelle enlaçant avec ses deux bras la taille de celle-ci. Ensuite, il se place sur le dos de sa mère vers le troisième mois. Il sera complètement indépendant après l’âge de six mois (Jolly, 1966).
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Table des matières
INTRODUCTION
I – PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
I.1. Situation géographique
I.2. Site d’étude
I.3. Faune lémuriennne
I.4. Végétation
I.5. Climat : température et humidité
II – MATERIELS ET METHODES
II.1. PRESENTATION DE Propithecus verreauxi
II.1.1. Position systématique
II.1.2. Morphologie externe
II.1.3. Reproduction
II.1.4. Régime alimentaire
II.1.5. Vie sociale
II.1.6. Distribution géographique
II.1.7. Statut de conservation
II.1.8. Prédateurs
II.2. METHODOLOGIE SUR TERRAIN
II.2.1. Etude du comportement
1. Choix des groupes et des animaux focaux
2. Méthode de Radio-tracking
3. Suivi des groupes et observation des comportements
II.2.2. Collecte des crottes
II.2.3. Préparation des coprocultures
II.3. METHODOLOGIE AU LABORATOIRE
II.3.1. Analyse des crottes
1. Mode opératoire
2. Examen microscopique
3. Description et identification des parasites
4. Identification des œufs et détermination des espèces
5. Comptage des œufs et larves
II.3.2. Analyse des cultures
II.4.ANALYSE DES DONNEES
II.4.1.Indices parasitaires
II.4.2. Analyses statistiques
1. Test de Khi deux
2. Test de Wilcoxon
3. Test de Mann Whitney U
III – RESULTATS
III.1. COMPOSITION DES GROUPES DE P. verreauxi
III.2. COMPORTEMENT GLOBAL
III.2.1 Durée journalière de chaque type d’activités
III.2.2. Durée des activités suivant les sexes durant les deux périodes d’étude
III.2.3. Plantes consommées
III.3. ECHANTILLONS DE FECES COLLECTES
III.4. PARASITES INTESTINAUX INVENTORIES
III.4.1. Richesse spécifique parasitaire
III.4.2. Position systématique et description des parasites rencontrés
1. Pararhabdonema sp
2. Trichostrongylus sp
3. Strongyloides sp
III.4.3. Infestation globale de Propithecus verreauxi
1. Avant la période de mise bas des femelles
2. Après la période de mise bas des femelles
III.4.4. Proportion d’individus parasités selon les sexes
1. Avant la mise bas des femelles
2. Après la mise bas des femelles
III.4.5. Prévalence parasitaire
1. Prévalence parasitaire globale
2. Prévalences parasitaires durant les deux périodes d’étude
III.4.6. Intensité Parasitaire moyenne
III.4.7. Etude du polyparasitisme
III.4.8. Comparaison du nombre des parasites suivant les sexes chez P. verreauxi
1. Nombre des parasites les femelles avant et après la période de mise bas
2. Nombre des parasites chez les mâles avant et après la période de mise bas
III.4.9. Comparaison du nombre des parasites suivant les groupes et les sexes les sexes chez
P. verreauxi
1. Nombre des parasites chez les mâles et les femelles avant la période de mise bas
2. Nombre des parasites chez les mâles et les femelles après la période de mise bas
III.5. OBTENTION DE LARVES PAR COPROCULTURE
IV – DISCUSSION
IV.1. Résultats de la coproscopie
IV.2. Prévalence parasitaire
IV.3.Richesse Spécifique
IV.4.Intensité parasitaire
IV.5. Cycles évolutifs des parasites et mode d’infestation
IV.5.1. Pararhabdonema sp. et Trichostrongylus sp
IV.5.2. Strongyloides sp
IV.6. Différence entre le parasitisme suivant les sexes et les groupes d’hôtes avant et après la mise bas des femelles
IV.7. Parasitisme et plantes consommées
IV.8.Comparaison du parasitisme de P. verreauxi et E. rufifrons dans la forêt de Kirindy
CONCLUSION