Etude des mouvements pendulaires d’une population

La commune rurale de Miary est lโ€™une des communes de la basse vallรฉe du Fiheregna Fiherenana. Elle constitue notre zone dโ€™รฉtude dans le cadre des recherches pour lโ€™obtention du diplรดme de Maรฎtrise en Gรฉographie. Elle est situรฉe ร  une dizaine de kilomรจtres au Nord-Est de la ville et sur la rive gauche du Fiherenana. Le chef-lieu de la commune hรฉberge lโ€™un des plus cรฉlรจbres lieux historiques du Sud-ouest de Madagascar appelรฉ le Banian ou ยซ AMPIHAMY ยป malgrรฉ lโ€™irrรฉgularitรฉ des passages des touristes.

A lโ€™Est du village de Miary est le plateau calcaire, domaine du fourrรฉ xรฉrophile ; cโ€™est lร  aussi quโ€™est construit le tombeau royal ยซ Ambohibola ยป des Rois ยซAndrevola ยป. Il รฉtait plus quโ€™une nรฉcessitรฉ de dรฉvier le lit du fleuve ยซ Agnovavy ยป, actuellement ยซ Fiherenana ยป vers Maninday qui risquait dโ€™endommager ce lieu sacrรฉ. La basse vallรฉe du Fiherenana fait partie intรฉgrante de la rรฉgion Sud-Ouest, donc soumise ร  un climat semi-aride qui se caractรฉrise aussi bien par lโ€™insuffisance des prรฉcipitations que par leur mauvaise rรฉpartition spatiale et temporelle.

CADRE GEOGRAPHIQUE DE LA COMMUNE RURALE DE MIARY ET SON PEUPLEMENTย 

PRESENTATION DE LA ZONE Dโ€™ETUDEย 

La commune rurale de Miary sโ€™inscrit dans le cadre physique de la basse vallรฉe du Fiherenana. Le fleuve draine le delta qui porte le mรชme nom et dans lequel se concentre une population ร  noyau originel Masikoro et Vezo. Les habitants des villages รฉparpillรฉs dans la basse vallรฉe du Fiherenana ont comme activitรฉs principales lโ€™agriculture et lโ€™รฉlevage.

Un climat subarideย 

La commune rurale de Miary, รฉtant incluse dans la rรฉgion Sud-ouest, a, elle aussi, un climat semi-aride. Le Sud-ouest est, dโ€™ailleurs, renommรฉ par son ensoleillement permanent qui lui a valu lโ€™appellation de ยซ pays du soleil ยป. Cette appellation sโ€™explique par le fait que le soleil y est quasiment permanent et cette forte insolation (au moins durant neuf mois de lโ€™annรฉe) est ร  lโ€™origine des fortes tempรฉratures qui sรฉvissent dans le Sud-ouest.

Des tempรฉratures relativement รฉlevรฉes
Dโ€™une maniรจre gรฉnรฉrale, la commune rurale de Miary est marquรฉe par des tempรฉratures moyennes mensuelles relativement รฉlevรฉes. En effet, ces moyennes varient entre 18ยฐC et 28ยฐC. Les tempรฉratures mensuelles moyennes sont comprises entre 27ยฐC et 33ยฐC. Les tempรฉratures moyennes minimales mensuelles restent au-dessus de 15ยฐC et elles atteignent facilement 28ยฐC. Les maxima absolus peuvent รชtre de 34ยฐC. En dโ€™autres termes, ces tempรฉratures mensuelles moyennes รฉlevรฉes favorisent lโ€™รฉvapotranspiration dans cette zone rรฉputรฉe sรจche. Pendant lโ€™รฉtรฉ austral, la durรฉe du jour est nettement supรฉrieure ร  celle de la nuit. Le mois du ยซ RAMADAN en novembre-dรฉcembre ยป par exemple, la nuit tombe dรฉjร  aux Comores alors quโ€™il fait encore jour ร  Tulรฉar (information par tรฉlรฉphone). Les moyennes mensuelles de tempรฉratures connaissent une grande variation entre les maximales et les minimales : amplitude thermique de 18ยฐC (15-33) entre le mois de juillet et le mois de dรฉcembre.

Des prรฉcipitations insuffisantes et mal rรฉparties

Le Sud-ouest, en gรฉnรฉral, la basse vallรฉe du Fiherenana est classรฉe parmi les zones les plus sรจches de la grande รฎle car enregistrant des chiffres de prรฉcipitations moyens infรฉrieurs ร  500 millimรจtres. De plus, ces prรฉcipitations sont insuffisantes et mal rรฉparties dans lโ€™espace et dans le temps. Ces prรฉcipitations varient dโ€™une annรฉe ร  lโ€™autre (les 200 mm en 2003, 2004 et 2005 ; les 400 mm en 2000 et 2002 ; les 500 mm en 2001). En saison fraรฎche, les prรฉcipitations sont presque inexistantes. Ainsi, dโ€™avril ร  octobre, on enregistre des prรฉcipitations nulles sinon frรดlant le zรฉro millimรจtre par mois.

On aimerait attirer lโ€™attention du lecteur que Tulรฉar et Fort-Dauphin ont ร  peu prรจs la mรชme latitude mais ils nโ€™ont pas le mรชme climat. En matiรจre de prรฉcipitations par exemple, Fort-Dauphin qui est exposรฉ ร  lโ€™Alizรฉ a des prรฉcipitations moyennes annuelles de 1 500 mm tandis que Tulรฉar ne bรฉnรฉficie que de 400 mm. Ces deux zones sont traversรฉes par le tropique du Capricorne. La seule explication est quโ€™ร  Tulรฉar, le vent dominant est parallรจle au relief dโ€™une part, il nโ€™existe pas un vรฉritable obstacle orographique dans le Sud-ouest dโ€™autre part.

Le Sud-ouest malgache est marquรฉ par la raretรฉ des prรฉcipitations. Les prรฉcipitations sont ร  la fois insuffisantes, irrรฉguliรจres et inรฉgalement rรฉparties dans lโ€™espace et dans le temps. Lโ€™insuffisance des prรฉcipitations pose beaucoup de problรจmes ร  la rรฉgion oรน la majeure partie de la population vit de lโ€™agriculture. Les prรฉcipitations sont quantitativement trรจs insuffisantes dans lโ€™ensemble de la rรฉgion. Au cours de lโ€™annรฉe, elles sont trรจs inรฉgalement rรฉparties. Les eaux des pluies accompagnant les cyclones tropicaux compensent le dรฉficit hydrique. Donc, grรขce aux apports des cyclones tropicaux, une saison pluvieuse peut bรฉnรฉficier une plus grande quantitรฉ dโ€™eau dans la rรฉgion Sud-ouest.

Les champs de cultures souffrent รฉnormรฉment de cette pรฉnurie en eau. Ces champs sont tellement secs quโ€™ร  une certaine pรฉriode de lโ€™annรฉe, les sols subissent une intense รฉrosion รฉolienne tant la terre devient de la poussiรจre soulevรฉe par le vent permanent TSIOKATIMO qui favorise les processus รฉrosifs. Cette forme dโ€™รฉrosion menace quasiment la moitiรฉ de la grande รฎle, notamment les rรฉgions occidentales et mรฉridionales. Cette forme dโ€™รฉrosion, par ailleurs, est favorisรฉe par des phรฉnomรจnes anthropiques liรฉs avec les activitรฉs agropastorales. Il est รฉvident que cette quantitรฉ dโ€™eau tombรฉe peut engendrer un dรฉbit plus ou moins important des riviรจres mais elle nโ€™arrange pas pour autant lโ€™agriculture et les infrastructures parce que les bonnes terres et les cultures sont emportรฉes par les inondations du fleuve. Ces derniรจres provoquent souvent des dรฉgรขts parmi les infrastructures de base telles que les routes.

En dehors de la saison pluvieuse, les autres mois de lโ€™annรฉe sont des mois secs pendant lesquels les moyennes des prรฉcipitations mensuelles enregistrรฉes dans la rรฉgion sont comprises entre 0 et 30 millimรจtres. La saison de pluies dรฉbute trop tardivement. Les moyennes des prรฉcipitations annuelles sont infรฉrieures ร  400mm sauf dans les pays Mahafaly maritime qui bรฉnรฉficient des bienfaits des pluies frontales de mai-juin. La pรฉriode pluviale peut aller jusquโ€™ร  quatre mois dans la plaine de Fiheregna tandis que la pรฉriode sรจche peut se prolonger jusquโ€™ร  huit mois consรฉcutifs pour lโ€™annรฉe.

Dans notre zone dโ€™รฉtude, les prรฉcipitations sont trรจs faibles. Les pluies exceptionnelles gรฉnรจrent un รฉcoulement superficiel de courte durรฉe mais extrรชmement efficace quant ร  lโ€™effet รฉrosif surtout les inondations. La faiblesse des prรฉcipitations est quelque peu compensรฉe par les prรฉcipitations occultes sous forme de rosรฉes matinales.

La quantitรฉ dโ€™eau normalement recueillie dans le Sud-Ouest est modifiรฉe dรจs lors que surviennent des cyclones qui sโ€™accompagnent de fortes prรฉcipitations. Cโ€™est lโ€™une des raisons pour lesquelles les agriculteurs du Sud et du Sud-Ouest considรจrent les passages des cyclones comme une bรฉnรฉdiction de Dieu. Aussi, quand on observe les mois anormalement pluvieux, la courbe des prรฉcipitations devient- elle aussi exceptionnelle.

Dans cette zone oรน sรฉvit la sรฉcheresse, lโ€™agriculture et lโ€™รฉlevage constituent les principales activitรฉs de la population ร  cause de la prรฉsence du fleuve Fiherenana. Aussi, fallait-il gรฉrer lโ€™eau en sโ€™appuyant sur les interdits. Au XIXรจme siรจcle, les rois Masikoro Andrevola et ยซ Marosaragna ยป de la basse vallรฉe du ยซ Fiheregna ยป interdisent, au nom dโ€™un tabou, la culture du riz. Cette cรฉrรฉale laisse la place au maรฏs, plus adaptรฉ aux conditions climatiques semi-arides. Ainsi, le maรฏs, le manioc et la patate douce deviennent les aliments de base de la population. Cette tradition royale dโ€™interdire la culture du riz est une stratรฉgie de survie contre la faim qui pourrait survenir lorsquโ€™on pratique la riziculture qui demande beaucoup trop dโ€™eau. Pour sauver sa population, le roi prรฉfรฉrait que sa population cultivรขt une autre cรฉrรฉale pour remplacer le riz : le maรฏs.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
Premiรจre partie: CADRE GEOGRAPHIQUE DE LA COMMUNE RURALE DE MIARY ET SON PEUPLEMENT
Chapitre-I: PRESENTATION DE LA ZONE Dโ€™ETUDE
1.1.- Localisation de la zone dโ€™รฉtude
1.2.- Un climat subaride
1.2.1.- Des tempรฉratures relativement รฉlevรฉes
1.1.3.- Des prรฉcipitations insuffisantes et mal rรฉparties
1.1.4.- Le fleuve Fiherenana
1.1.5.- Les sols et la vรฉgรฉtation
Chapitre II: -MONOGRAPHIE DE LA COMMUNE RURALE DE MIARY
2.1.- Un peuplement relativement ancien
2.2.- Histoire du peuple Masikoro du Fiherenana
3.3.- La population immigrante dans la commune de Miary
2.4.- La situation sociale de la commune de Miary
2.4.1.- Lโ€™รฉducation des enfants
2.4.2.- La santรฉ publique
2.5.- Les activitรฉs รฉconomiques de la population
2.5.1.- Une agriculture dโ€™autosubsistance
2.5.2.- Les cultures vivriรจres
2.5.2.1.- La prรฉdominance de la culture du mais
2.5.2.2.- Lโ€™importance de la culture du manioc
2.5.2.3.- La patate douce comme culture dโ€™appoint alimentaire
2.5.2.4.- La canne ร  sucre
Deuxiรจme partie: MOUVEMENTS PENDULAIRES ENTRE LA COMMUNE RURALE DE MIARY ET LA VILLE DE TULEAR
Chapitre III : -Mouvements migratoires liรฉs aux activitรฉs รฉconomiques
3.1.- Dรฉplacements de populations dus ร  leurs activitรฉs agricoles
3.2. – Mouvements migratoires liรฉs ร  lโ€™รฉlevage
3.3.- Mouvements liรฉs au commerce
3.4.-Mouvements migratoires liรฉs aux activitรฉs socioculturelles
Chapitre IV:-MOUVEMENTS PENDULAIRES INTRA COMMUNAUX
4.1.- Dรฉplacements liรฉs au commerce
4.2.- Dรฉplacements liรฉs aux animaux domestiques
4.3.- Dรฉplacements liรฉs ร  la recherche du travail
4.4.- Dรฉplacements liรฉs aux activitรฉs socioculturelles
Troisiรจme partie: IMPACTS DES MOUVEMENTS PENDULAIRES ENTRE DE LA COMMUNE RURALE DE MIARY ET LA VILLE DE TULEAR
Chapitre-V : – IMPACTS DES MIGRATIONS A Lโ€™INTERIEUR DE LA COMMUNE RURALE DE MIARY
5.1.- Impacts sur lโ€™agriculture et les systรจmes de cultures
5.2.-Impacts socioculturels des migrations dans la commune rurale de Miary
5.3.- Impacts commerciaux des migrations dans la commune rurale de Miary
5.4.- Impacts รฉconomiques
Chapitre-VI: – IMPACTS A Lโ€™EXTERIEUR DE LA ZONE Dโ€™ACCUEIL
6.1.- Changements liรฉs au mode de vie
6.2.- Changements liรฉs ร  la densitรฉ de la population dans le monde rural
6.3.- Changements socioculturels
6.4.- Changements sur le plan รฉconomique
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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