Le cafรฉ est aujourdโhui le deuxiรจme produit dโexportation mondiale aprรจs le pรฉtrole. Environ 6 millions de tonnes sont produites annuellement par plus de 70 pays de la zone intertropicale. Les principaux producteurs sont le Brรฉsil, la Colombie, le Vietnam et la Cรดte dโIvoire. Deux espรจces seulement sont ร lโorigine de cette production: Coffea arabica, espรจce tรฉtraploรฏde, cultivรฉe sur les plateaux dโAfrique et dโAmรฉrique du Sud, en assure 68%. Son cafรฉ, aromatique et peu amer, est le plus apprรฉciรฉ des consommateurs. La seconde espรจce, Coffea canephora (ou Robusta) reprรฉsentant 90% de la production nationale de Madagascar, est cultivรฉe ร peu prรจs partout.
Les Mascarocoffea, terme crรฉรฉ par CHEVALIER en 1938, englobant les cafรฉiers spontanรฉs de Madagascar et des รฎles voisines, sont les plus riches en taxons. Si le sous-genre Coffea compte 103 espรจces dรฉcrites (DAVIS et al., 2006), 57 espรจces appartiennent ร la section Mascarocoffea dont 4 espรจces se trouvent aux Iles Mascareignes tandis que 55 espรจces sont endรฉmiques des forรชts tropicales de Madagascar. Ils sont diffรฉrents des cafรฉiers cultivรฉs par leurs caractรจres morphologiques, physiologiques, phรฉnologiques, agronomiques et biochimiques. Ils se sont adaptรฉs dans divers climats allant du type humide de lโest ร celui aride et sec du sud. Ils ont รฉvoluรฉ au cours des temps gรฉologiques, en subissant divers facteurs de sรฉlection attribuables aux variations des microclimats de leur habitat ainsi que des agressions dโautres organismes qui y cohabitent.
Ces cafรฉiers sont rassemblรฉs et prรฉservรฉs dans la station de recherche et de collection ex-situ appartenant au FOFIFA (Foibem-pirenena momba ny Fikarohana ampiharina amin’ny Fampandrosoana ny Ambanivohitra ou Centre National de la Recherche Appliquรฉe au Dรฉveloppement Rural) de Kianjavato. Les cafรฉiers en collection font lโobjet des recherches diverses. Par exemples on y pratique des รฉtudes dโamรฉlioration, de conservation et des caractรจres gรฉnรฉtiques intรฉressants des Mascarocoffea. Actuellement, les รฉtudes biochimiques et morphologiques sont les plus frรฉquentes. Des mis au point de la technique de la rรฉadaptation de quelques espรจces fragiles y sont aussi menรฉs.
ETUDE DES METABOLITES SECONDAIRES SPECIFIQUES DES CAFEIERS DU GROUPE DE Coffea sp A 315ย
ETUDE BIBLIOGRAPHIQUEย
DESCRIPTION DES PLANTES UTILISEES
LES CAFEIERS
Les cafรฉiers sont tous originaires des forรชts intertropicales dโAfrique, de Madagascar, de lโarchipel des Comores et des Iles Mascareignes. Ce sont des arbres ou arbustes ; leurs tiges feuillรฉes, alternes opposรฉes, sont ligneuses. Les cafรฉiers se distinguent par leur placentation dite โcoffรฉenneโ, leurs graines sont caractรฉrisรฉes par la prรฉsence dโun sillon, plus ou moins invaginรฉ, dans la partie ventrale de lโalbumen. Selon DAVIS et ses collaborateurs (2006), il en existe 103 espรจces dรฉcrites tandis que dโautres sont encore en voix de description.
Position systรฉmatique
La systรฉmatique du cafรฉier se prรฉsente comme suit:
Rรจgne: VEGETAL
Embranchement: ANGIOSPERMES
Classe: DICOTYLEDONES
Ordre: GENTIANALES
Famille: RUBIACEES
Genre: Coffea
Rรฉpartition gรฉographique des espรจcesย
Les espรจces du sous-genre Coffea se rรฉpartissent en trois grands ensembles biogรฉographiques (Fig. 1) sรฉparรฉs par le Canal du Mozambique et la dorsale du Kivu, ร lโest du Zaรฏre (LE PIERRES, 1995):
โจ La rรฉgion malgache, comprenant Madagascar, les Iles Mascareignes et lโarchipel des Comores, oรน lโon trouve notamment les Mascarocoffea : C. lancifolia Chevalier, C. homollei Leroy, C. humblotiana โฆ,
โจ LโAfrique orientale, comprenant des zones hรฉtรฉrogรจnes de climat et dโaltitude variรฉes situรฉes entre la dorsale Est-africaine et lโOcรฉan Indien. LโEst abrite les Mozambicoffea (C. pseudozanguebariae, C. sessiliflora, C. racemosa) dรฉcrits par BRIDSON (1994) ;
โจ LโAfrique centrale et occidentale allant de la faรงade Atlantique ร la partie centrale du continent, jusquโร la dorsale du rift oรน se rencontrent les Eucoffea, typiques des basses altitudes : C. canephora, C. liberica, C. congensis, et C. arabica.
Sur le continent, la distribution des espรจces est inรฉgale selon les rรฉgions. Les faรงades ocรฉaniques de lโAfrique centrale et de lโAfrique orientale semblent plus riches. A Madagascar, la diversitรฉ semble รชtre extrรชme: plus de cinquantaine taxons ont รฉtรฉ dรฉcrits alors quโon nโen recense quโune trentaine pour toute lโAfrique.
Les Mascarocoffea
Cโest une section qui regroupe les cafรฉiers spontanรฉs de Madagascar, des Iles Mascareignes et de lโarchipel des Comores selon CHEVALIER (1942). Cette section est subdivisรฉe, selon CHARRIER (1978) en six sรฉries botaniques dโaprรจs leur comportement phรฉnologique, leurs caractรจres morphologiques, agronomiques, technologiques, et leur comportement en inter-croisement. Ce sont les sรฉries Verae, Mauritianae-Humblotianae, Multiflorae, Millotii, Garcinoรฏdes et Subterminales.
La sรฉrie Multiflorae
Selon CHEVALIER (1947), la dรฉfinition de la sรฉrie Multiflorae repose sur les caractรจres morphologiques de C. gallieni (= C. perrieri) et de C. resinosa : caractรฉrisรฉes par des feuilles coriaces assez grandes (10-15 cm de longueur) ร nervation fine et nette ; des inflorescences en position axillaire sur le bois รขgรฉ, constituรฉes de fascicules nombreux ou de courtes cymes trรจs florifรจres ; des fleurs de longueur de 8 ร 12 mm, ร tube court รฉvasรฉ et des fruits ovoรฏdes allongรฉs .
Les populations de cette sรฉrie sont caractรฉrisรฉes par des arbustes en forme de fuseau ou de cรดne ; exemple: C. sp A311, C. A808, C. sp A315 et C. 227 (Fig. 2 respectivement figures A, F, G et J, page 7). Cette sรฉrie prรฉsente une grande diversitรฉ dโadaptations, altitudinales (0 ร 1500 m), pรฉdologique (sur sables blancs, sols ferralitiques) et climatique (humide, tempรฉrรฉ, frais et sec).
Les populations de la sรฉrie Multiflorae appartiennent aux diffรฉrents territoires phytogรฉographiques de Madagascar, mais essentiellement ร la rรฉgion orientale. Ces populations naturelles relรจvent dโune dizaine dโespรจces dรฉcrites. II nโest pas toujours aisรฉ de les rattacher aux taxons connus car elles possรจdent des caractรจres intermรฉdiaires. Les principales populations รฉtudiรฉes en collection sont les suivantes : A8 (C. resinosa), A538 (C. sahafaryensis); A403 (C. arenesiana), A227 (C. andrambovatensis), A573 (C. betamponensis), Al8 (C. mangoroensis), Al2, A305, A421 (C. perrieri), A317, A321, A311, A315, A808 (C. ankaranensis), A525.
LE MELILOT JAUNE
Melilotus officinalis est une plante riche en mรฉlilotoside (glycoside de lโacide o-coumarique). Cette substance a รฉtรฉ aussi aperรงue dans les graines de C. sp A315, C. sp A311, C. A227, C. A525 et C. A808 par RAKOTOMALALA et ses collaborateurs, (1993). Faute de standard commercial du mรฉlilotoside, Melilotus officinalis a รฉtรฉ utilisรฉ en tant que tรฉmoin pour mettre en รฉvidence ce composรฉ dans les feuilles de ces 5 populations de cafรฉiers du groupe de Coffea sp A315.
Melilotus officinalis, appartenant ร la famille des FABACEAE, est une plante bisannuelle des terrains calcaires ou lรฉgรจrement salรฉs, ร racines fibreuses et blanches. Les tiges, de 0,5 ร 1 mรจtre, portent des feuilles trifoliรฉes. Les fleurs, jaunes, odorantes, visibles de mai ร septembre, sont rรฉunies en grappes allongรฉes. Les fruits sont des gousses contenant des graines. Commun en Europe et en Asie tempรฉrรฉe, le mรฉlilot pousse dans des endroits secs et pauvres et jusquโร 2200 mรจtres dโaltitude. Le mรฉlilot est connu sous le nom de mรฉlilot jaune, mรฉlilot des champs, petit trรจfle jaune, luzerne royale, pratelle, herbe aux mouches et couronne royale.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I ETUDE DES METABOLITES SECONDAIRES SPECIFIQUES DES CAFEIERS DU GROUPE DE Coffea sp A 315
I-A ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
I-A-1 DESCRIPTION DES PLANTES UTILISEES
I-A-1-1 LES CAFEIERS
I-A-1-1-1 Position systรฉmatique
I-A-1-1-2 Rรฉpartition gรฉographique des espรจces
I-A-1-1-3 Les Mascarocoffea
I-A-1-1-4 La sรฉrie Multiflorae
I-A-1-2 LE MELILOT JAUNE
I-A-2 ETUDE DES SUBSTANCES CHIMIQUES CIBLEES
I-A-2-1 LE MELILOTOSIDE
I-A-2-1-1 Biosynthรจse de la coumarine
I-A-2-1-2 Utilisation pharmacologique
I-A-2-2 LES ACIDES HYDROXYCINNAMIQUES
I-A-2-2-1 Lโacide p-coumarique
I-A-2-2-2 Lโacide o-coumarique
I-A-2-2-3 Lโacide cafรฉique
I-A-2-2-4 Lโacide fรฉrulique
I-A-2-2-5 Lโacide sinapique
I-A-2-2-6 Les acides mรฉthoxycinnamiques
I-A-2-3 LES ACIDES CHLOROGENIQUES
I-A-2-3-1 Lโacide cafรฉoyl-5-quinique
I-A-2-3-2 Les acides fรฉruloylquiniques
I-A-2-3-3 Les acides dicafรฉoylquiniques
I-A-2-4 LA TRIGONELLINE
I-A-2-5 LA CAFEINE
I-B MATERIELS ET METHODES
I-B-1 MATERIELS
I-B-1-1 MATERIEL VEGETAL
I-B-1-1-1 La station de Kianjavato
I-B-1-1-2 Prรฉsentation des รฉchantillons ร รฉtudier
I-B-1-1-3 Rรฉpartition des feuilles en lots
I-B-1-2 LES SUBSTANCES DE REFERENCE
I-B-2 METHODES
I-B-2-1 PREPARATION DU MATERIEL VEGETAL
I-B-2-2 EXTRACTION
I-B-2-3 PURIFICATION PARTIELLE
I-B-2-4 CHROMATOGRAPHIE SUR COUCHE MINCE
I-B-2-4-1 Principe
I-B-2-4-2 Mode opรฉratoire
I-C RESULTATS ET DISCUSSION
I-C-1 CHROMATOGRAPHIE PREPARATOIRE
I-C-2 CHROMATOGRAMME, solvant Mรฉthylisobutycรฉtone-acide Formique-Eau
I-C-3 CHROMATOGRAMME, solvant Butanol-Ammoniac
I-D CONCLUSIONS
CHAPITRE II ETUDE DES MICROORGANISMES ENDOPHYTES DES FEUILLES DE Coffea sp A 315
INTRODUCTION
II-A ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
II-A-1 DEFINITION
II-A-2 MODE DE TRANSMISSION
II-A-3 INTERACTION ENTRE PLANTES ET ENDOPHYTES
II-A-3-1 STATUT DโEQUILIBRE PLANTE-ENDOPHYTE
II-A-3-1-1 Le commensalisme
II-A-3-1-2 Le mutualisme
II-A-3-2 QUELQUES AVANTAGES
II-A-4 ILLUSTRATION DโUNE COLONISATION PAR UN CHAMPIGNON ENDOPHYTE
II-B MATERIELS ET METHODES
II-B-1 MATERIELS
II-B-1-1 MATERIEL VEGETAL
II-B-1-1-1 Pรฉpiniรจre des cafรฉiers
II-B-1-1-2 Culture de cafรฉiers par semis
II-B-1-1-3 Bouturage
II-B-1-2 MILIEUX DE CULTURE
II-B-2 METHODES
II-B-2-1 PREPARATION DES FEUILLES
II-B-2-1-1 Prรฉlรจvement des feuilles
II-B-2-1-2 Dรฉsinfection en surface
II-B-2-1-3 Vรฉrification du procรฉdรฉ de dรฉsinfection en surface
II-B-2-2 CULTURES MICROBIENNES
II-B-2-2-1 Mise en culture
II-B-2-2-2 Isolement
II-B-2-2-3 Purification
II-B-2-2-4 Dรฉnombrement des colonies
II-B-2-3 IDENTIFICATION
II-B-2-3-1 Identification des bactรฉries
II-B-2-3-1-1 Observation macroscopique
II-B-2-3-1-2 Observation microscopique
II-B-2-3-1-3 Test biochimique
II-B-2-3-2 Identification des champignons
II-B-2-3-2-1 Observation macroscopique
II-B-2-3-2-2 Observation microscopique
II-B-2-4 CONSERVATION
II-B-2-4-1 Conservation des bactรฉries
II-B-2-4-2 Conservation des champignons
II-B-2-5 CULTURE FERMENTATIVE
II-B-2-5-1 Fermentation bactรฉrienne
II-B-2-5-1-1 Cinรฉtique de croissance bactรฉrienne
II-B-2-5-1-2 Processus de la fermentation bactรฉrienne
II-B-2-5-2 Fermentation fongique
II-B-2-6 EXTRACTION DES METABOLITES SECONDAIRES DES MICROORGANISMES ENDOPHYTES DE FEUILLES DE C. sp A315
II-B-2-7 CHROMATOGRAPHIE SUR COUCHE MINCE
II-C RESULTATS ET DISCUSSION
II-C-1 LES BACTERIES ENDOPHYTES
II-C-1-1 DENOMBREMENT DE COLONISATION
II-C-1-2 OBSERVATION MORPHOCULTURALE
II-C-1-3 TESTS BIOCHIMIQUES
II-C-1-4 CINETIQUES DE CROISSANCE
II-C-2 LES CHAMPIGNONS ENDOPHYTES
II-C-2-1 OBSERVATION MACROSCOPIQUE ET DENOMBREMENT
II-C-2-2 IDENTIFICATION DES CHAMPIGNONS ENDOPHYTES
II-C-3 LES METABOLITES SECONDAIRES
II-C-3-1 CROISSANCE ET FERMENTATION
II-C-3-2 CHROMATOGRAMMES DES EXTRAITS DE CHAMPIGNON
II-C-3-3 CHROMATOGRAMMES DES EXTRAITS DES BACTERIES
II-D CONCLUSIONS
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES