Etude des liens entre la politique monetaire et la liquidite bancaire

En tant qu’institutions financières, les banques commerciales sont au centre de la préoccupation des autorités monétaires. En effet, l’activité principale des banques est l’octroi des prêts. Ainsi pour gérer les opérations avec la clientèle, une banque doit détenir des réserves de liquidités pour faire face aux engagements imprévus. C’est à ce niveau que la Banque centrale intervient pour définir des règles, ceci à travers la conduite de la politique monétaire.

La politique monétaire est une série d’actions consciente et cohérente s’efforçant de soutenir l’activité économique par la poursuite des objectifs de stabilité interne et externe à l’aide des instruments (directs et indirects). Son but est de maîtriser l’inflation pour atteindre une stabilité macroéconomique, et d’intervenir dans la gestion de la liquidité des banques commerciales du pays. En général, la politique monétaire est classée parmi les soubassements de la politique économique de l’Etat en vue de développer l’économie du pays. Elle relève de la compétence de la Banque centrale d’un pays ou d’une union monétaire en vue d’assurer une stabilité de la monnaie nationale. Cela entraîne une obligation réglementaire pour toutes les institutions financières exerçant une activité sur la base de l’intermédiation financière et la collecte des dépôts du public.

Dans cette optique, la Banque centrale a le privilège de réglementer de façon étroite les activités des banques commerciales. A Madagascar, les instruments de la politique monétaire sont encore en partie tributaire du rôle des instruments régis par des règles, mais les autres instruments notamment les instruments du marché continuent cependant d’agir notamment à travers l’essor des opérations d’open market. Les instruments régis par des règles sont à l’heure actuelle un recours fréquent pour les autorités monétaires dans les pays en voie de développement, qui s’octroient le privilège de fixer des coefficients de réserves de liquidité en fonction des dépôts du public pour préserver les banques d’un défaut de paiement de ses engagements à court terme et d’éviter une ruée bancaire si une banque quelconque est déclarée en cessation de paiement.

ETUDE DES LIENS ENTRE LA POLITIQUE MONETAIRE ET LA LIQUIDITE BANCAIRE

LES DETERMINANTS DE LA LIQUIDITE BANCAIRE

Le concept de liquidité 

Le concept de liquidité recouvre plusieurs réalités. En effet, ils existent plusieurs concepts de liquidité à identifier et à définir.

La liquidité de l’économie 

Les autorités monétaires surveillent de près la liquidité de l’économie (ou liquidité monétaire) parce que si les marchés financiers ne sont pas très développés, elles utilisent les agrégats monétaires, les crédits, ou d’autres postes comme indicateurs ou objectifs intermédiaires de la politique monétaire (Schaechter, 2001). La liquidité de l’économie se rapporte à la quantité d’actifs totalement liquides circulant dans l’économie. Elle est généralement mesurée par le rapport entre un agrégat monétaire étroit ou large au PIB nominal (M3 ou M2/PIB). Une analyse appropriée de la liquidité de l’économie permet de savoir si les actifs liquides détenus par les agents économiques non financiers vont provoquer des tensions inflationnistes ou non. Le lien existant entre liquidité de l’économie et les tendances inflationnistes deviennent en effet crucial lors des situations de crise au cours desquelles l’envolée de cette dernière provoque souvent des tensions inflationnistes (Théorie monétariste ). De ce fait, la Banque centrale a l’obligation de surveiller de près le ratio de liquidité monétaire à des fins de stabilisation macroéconomique. Il s’avère donc nécessaire d’examiner le lien entre la quantité totale de monnaie M et le montant total de dépenses en biens et services finaux produits dans l’économie . Dans cette optique, la Banque centrale doit suivre l’évolution de cette « liquidité globale », à travers la définition d’un ratio qui permet de rendre compte de son évolution relative aux agrégats monétaires.

La Liquidité des Banques

Le secteur bancaire est un secteur particulier de l’économie parce qu’une banque d’une part, gère la monnaie et d’autre part, a le devoir de financer l’économie, c’est pour cette raison qu’elle est placée sous haute surveillance d’une Banque centrale et des autorités de régulation (CSBF pour Madagascar). En effet, une banque au cours de son activité est confrontée à plusieurs risques notamment les risques bancaires et d’autres risques comme les risques de solvabilité. Les risques bancaires sont profondément liés aux réserves bancaires. Les réserves sont des actifs monétaires détenus par les banques dans leur propre bilan ou dans leur compte auprès de la Banque centrale pour se protéger des risques d’illiquidités. Ces risques d’illiquidités surviennent quand une banque a épuisé toutes ses réserves et qu’elle ne dispose plus de liquidités pour payer ses engagements à court terme. Les réserves bancaires sont donc considérées comme le meilleur moyen pour se protéger contre les risques d’illiquidités. C’est pour cette raison que les banques sont obligées de constituer des réserves en proportion des dépôts et même au-delà pour des motifs de précaution, et que la Banque centrale contrôle la liquidité bancaire. La liquidité bancaire est généralement considérée comme étant « la capacité des banques à faire face à ses engagements financiers suivant leurs échéances ». Cette définition est très vague, donc la littérature bancaire a tout d’abord retenu une définition étroite de la liquidité également appelée « liquidité centrale », et une définition large de la liquidité bancaire.

La liquidité centrale 

La liquidité centrale mesure les disponibilités des établissements de crédit en monnaie centrale. Ainsi, cette définition se rapporte à la détention par les banques commerciales de monnaie centrale appelée également « monnaie à haute puissance ». En effet, les banques disposent de ses avoirs en compte courant auprès de la Banque centrale, qui sont de deux sortes : les réserves obligatoires détenues à des fins réglementaires et les réserves excédentaires détenues pour des raisons prudentielles en général.

La liquidité de financement et la liquidité du marché 

La première recouvre la liquidité (c’est-à-dire les espèces ou les actifs susceptibles d’être convertis rapidement en espèces et détenus à cet effet) nécessaire pour satisfaire les demandes de retraits de fonds à court terme émanant des contreparties ou pour couvrir leurs opérations. Cette dimension de la liquidité est vraisemblablement prédominante dans le cadre de l’activité de transformation telle qu’elle est traditionnellement pratiquée par les banques (Valla, 2006). La seconde définition, plus large, de la liquidité bancaire considère que les banques sont également impliquées, parfois fortement, dans la négociation d’actifs. Cette seconde dimension, plus proche de la « liquidité de marché » (et parfois qualifiée ainsi), a trait à la capacité des banques à, littéralement, liquider un actif non monétaire, par exemple un titre d’investissement acquis à l’origine pour être détenu jusqu’à l’échéance, dans le cadre d’une action en dernier ressort afin de lever des fonds en monnaie de banque centrale (Valla, 2006).

D’une manière générale, la liquidité bancaire est donc « la somme de toutes les disponibilités des banques ».

Ces disponibilités prennent plusieurs formes :
• la liquidité centrale ;
• les actifs liquides qui sont facilement échangeables en monnaie centrale ;
• les autres actifs détenus par les banques, qui peuvent être vendus pour lever de la monnaie centrale .

La liquidité centrale a été discutée précédemment mais, en ce qui concerne les actifs liquides ; on distingue :
• les billets de banque que la Banque centrale remet aux banques qui à leur tour, les délivrent à leurs clients ;
• les avoirs en compte auprès de la Banque centrale déposés par les banques commerciales et par le Trésor. Ces avoirs constituent une monnaie particulière qui n’est détenue que par les intermédiaires financières et ne sert pas aux transactions.

S’agissant des autres actifs détenus par les banques, on peut citer par exemple :
• les titres détenus par les banques commerciales comme les TCN par exemple ;
• le montant des comptes-courants créditeurs auprès d’autres banques.

D’autre part, la liquidité bancaire peut également désigner « la monnaie Banque centrale » ou « la base monétaire », qui se compose « de la monnaie fiduciaire en circulation, des encaisses des banques et des dépôts des banques » au sens strict. En revanche, Cette notion de liquidité des Banques commerciales sur laquelle la Banque Centrale se base pour la conduite de la politique monétaire est source de nombreuses discussions. En effet, le rôle de la Banque Centrale se coïncide avec la gestion de la liquidité des Banques commerciales à travers la conduite de la politique monétaire. L’une des activités principales d’une banque est l’octroi de prêts. Pour cela, elle utilise les dépôts collectés auprès des agents à capacité de financement pour les mettre à la disposition des agents à besoin de financement. Elle joue de ce fait un rôle d’intermédiation financière sur le marché. Mais, dans cette opération, les déposants peuvent retirer à tout moment leurs fonds auprès des banques donc dans ce cas, une Institution financière a l’obligation de satisfaire la demande de retraits des déposants ainsi que toutes sorties de fonds qui s’avèrent nécessaire pour le bon déroulement de son activité au jour le jour. Ainsi, il en va de la réputation de la banque quant à sa capacité de satisfaire ses exigences de retraits de Billets de la part des déposants et de s’acquitter de ses dettes, arrivées à échéance. Cette situation l’oblige d’une part, à diminuer à concurrence de ces obligations les fonds affectés aux nouveaux prêts et à respecter des exigences réglementaires en matière de liquidités.

A cet effet, les liquidités doivent être à tout moment suffisantes pour satisfaire la demande de retrait des déposants, les engagements financiers immédiats, ainsi que les décaissements nécessaires pour l’exploitation habituelle. Une insuffisance de liquidités justifie une intervention de la part de la Banque centrale.

Pour éviter cette situation, une banque doit :
• Maintenir des liquidités suffisantes pour satisfaire les demandes de retraits des déposants et pour assurer le financement approprié des besoins de l’exploitation habituelle ;
• Maintenir une réserve en cas de besoins imprévus en liquidités ;
• Respecter les exigences en matière de réserves obligatoires (fonds liquides immédiatement disponible placés à la Banque centrale) de manière à répondre à l’exigence de sécurité et aux besoins en liquidités.

Mais, au-delà de toutes ces préoccupations, une analyse appropriée de la liquidité d’une banque pourrait débuter par l’examen du bilan d’une banque commerciale prenant en compte les interdépendances entre les comptes de cette dernière avec la Banque centrale et avec d’autres banques.

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Table des matières

INTRODUCTION
A.- APPROCHE THEORIQUE
I. ETUDE DES LIENS ENTRE LA POLITIQUE MONETAIRE ET LA LIQUIDITE BANCAIRE
I.1. LES DETERMINANTS DE LA LIQUIDITE BANCAIRE
1. Le concept de liquidité
2. Mesure de la liquidité bancaire : approche du bilan
3. Les effets des facteurs autonomes
II.1. GESTION DE LA LIQUIDITE : MISE EN ŒUVRE DE LA POLITIQUE MONETAIRE
1. Définition de la politique monétaire
2. Les Interventions de la Banque centrale sur le marché monétaire
II. L’EXCES DE LIQUIDITE DES BANQUES COMMERCIALES
I.1. DEFINITION DE L’EXCES DE LIQUIDITE
1. Mesures des réserves involontaires ou excédentaires
II.1. CAUSES DE DETENTION DE LIQUIDITE EXCESSIVE
1. Causes structurelles
2. Causes conjoncturelles et cycliques
III.1. L’EXCES DE LIQUIDITE DES BANQUES
1. Bilan de la Situation monétaire
2. Bilan du système bancaire Malgache
3. Bilan des Interventions de la Banque centrale
B.- APPROCHE EMPIRIQUE
I. REVUE DE LA LITTERATURE
1. Le Modèle de Baltensperger
2. Le Modèle d’Agénor et de El Aynaoui
3. Le Modèle de Saxegaard
4. Modèle d’Ogawa
II. LE MODELE DE DEMANDE OPTIMALE DE LIQUIDITE
1. APPROCHES
2. NOTATIONS
2.1 Avoirs de la banque
2.2 Engagements d’une banque
2.3 Autres hypothèses et notations
3. MINIMISATION DES COUTS
3.1 Coûts d’opportunité de détention de réserves et de titres et couts d’ajustements résultant d’un éventuel manque de réserves, après retrait net de liquidité par les clients
3.2 Minimisation du coût espéré
4. RESOLUTION NUMERIQUE
4.1 Estimation de la loi de probabilité du retrait net de liquidité Ui
Approche non paramétrique
a. Estimation de la densité et de la fonction de répartition de U
b. Ecriture de l’équation donnant le niveau de réserve optimale (discrétisation)
4.2 Données statistiques
4.3 Résultats obtenus et commentaires
CONCLUSION
TABLE DES MATIERES
BIBLIOGRAPHIES
ANNEXES

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