Etude des inondations dans la banlieue dakaroise

Comme presque dans toutes les communes de la banlieue, celle de Thiaroye sur mer est confrontée à d’énormes difficultés de gestion rationnelle de son espace. L’inexistence d’un réseau d’assainissement et le manque de caniveaux pour drainer les eaux pluviales. L’occupation des zones dites non aedificandi par les habitants représente des enjeux face à l’aléa météorologique. Le constat ainsi campé permet de mieux comprendre que la Commune d’Arrondissement de Thiaroye sur mer par son environnement et ses différents types d’habitat présente des facteurs qui l’exposent aux inondations.

Le Sénégal est aujourd’hui confronté à de nombreux problèmes environnementaux. Les nouvelles conditions climatiques impactent sur les structures socio-économiques et écologiques dans les zones vulnérables comme la périphérie dakaroise. Toutefois ce changement climatique est aggravé par des actions anthropiques. Le changement climatique peut être considéré comme la cause des catastrophes naturelles à l’instar de la désertification, la sécheresse, les inondations etc.

Notre étude porte essentiellement sur les inondations récurrentes de ces dernières décennies dans la périphérie de Dakar, plus précisément dans la commune d’arrondissement Thiaroye sur mer. Ce fléau cause de nombreux problèmes pour les habitants et les différentes autorités.

Cependant, ce changement climatique n’est pas la cause principale des inondations, mais c’est un facteur aggravant. Les années 90 marquent le début des inondations dans la banlieue dakaroise. En effet, la cause naturelle des inondations est le retour à la normale de la pluviométrie après plusieurs années de sécheresse. Durant les années 70 le Sénégal a connu plus d’une décennie de sécheresse. Les déficits pluviométriques ont entrainé une crise agricole suivit d’une disette totale qui a poussé les populations rurales à migrer massivement vers la capitale espérant une vie meilleure. Cet exode rural provoque une modification de l’organisation urbaine par une urbanisation anarchique. Ces migrants ne disposaient pas des moyens financiers pour se loger dans certains quartiers da la capitale. Ils s’installent dans les zones non aedificandi, qui jadis servaient des champs, de voies d’eau ou de zones de captation des eaux pluviales.

PROBLEMATIQUE

La crise du cadre de vie est aujourd’hui l’une des causes du sous-développement qui est vécu avec difficulté par les populations urbaines. Estimée à 750 millions en 1950, la population urbaine mondiale a quadruplé en un demi-siècle pour atteindre 3,17milliards en 2005. (ONU-HABITAT) En Afrique, les villes qui étaient au nombre de six cent (600) en 1960, atteindront selon les prévisions six mille (6000) en 2020 .

La population urbaine du Sénégal est de 5.842.977 habitants, soit un taux d’urbanisation de 45%. En 2002, ce taux s’établissait à 40,7%, note l’Ansd qui précise que ce taux cache d’énormes disparités régionales. Elle signale que la région dakaroise, avec un taux d’urbanisation de 96%, regroupe presque la moitié de la population urbaine du pays (49%) ANSD, 2013.

Dans les années 1970, la sécheresse qui sévit dans les pays du Sahel, avec ses conséquences socio-économiques, n’a pas épargné le Sénégal. Elle a engendré la migration des populations des campagnes vers les villes comme Dakar. Cette migration s’est ajoutée aux déplacements des populations à la suite des déguerpissements de certains quartiers de Dakar comme Bay Gaindé. Ce qui a entrainé l’urbanisation accélérée et l’occupation, surtout dans la périphérie de la ville, des zones non aedificandi à l’image de certaines parties de Thiaroye sur Mer. La rareté des terrains viabilisés et l’absence des mesures d’accompagnement ont poussé des populations à s’installer parfois sans respect des normes d’urbanisation. De nouveaux quartiers prennent formes et leur création semble être favorisée par l’incohérence de la politique d’aménagement sectoriel en matière d’urbanisation menée jusqu’au début des années 1990. (Badiane, 2010) .

Au Sénégal, des dispositions sont prises par la loi 88-05 du 20 juin 1988 portant Code de l’urbanisme dans le but de promouvoir l’utilisation rationnelle de l’espace, en harmonie avec les préoccupations d’ordre social, économique et écologique. Le code traduit dans son article première : « L’urbanisation a pour objectif l’aménagement progressif et prévisionnel des agglomérations dans le cadre d’une politique de développement économique et social de l’aménagement du territoire et de la protection de l’environnement. Il tend notamment par l’utilisation rationnelle du sol, à la création pour l’ensemble de la population d’un cadre de vie propice à son développement harmonieux sur le plan physique, économique, culturel et social ».

Malgré ces dispositions réglementaires la périphérie dakaroise est confrontée à plusieurs difficultés dont l’une des plus dramatiques semble être celui des inondations. L’accroissement de la population, la pauvreté, les moyens dérisoires des collectivités locales, suite au transfert des compétences avec la décentralisation et l’inexistence d’infrastructures posent le problème de la gestion foncière. De ce fait la Commune de TSM est confrontée à plusieurs problèmes parmi lesquels les inondations qui touchent chaque année plusieurs localités du pays suite aux fortes pluies. Avec la tendance pluvieuse de ces dernières années, les inondations qui s’en suivent, causées par plusieurs facteurs d’ordre physique et anthropique avec de lourdes pertes de biens et dans certains cas des vies humaines. En effet, des dépenses considérables sont effectuées par les populations de TSM dans le cadre de la lutte contre ce drame.

CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 

Environnement 

D’après le petit Larousse «Ensemble des éléments physiques, chimiques ou biologiques, naturels et artificiels, qui entourent un être humain, un animal ou un végétal». «Ensembles des éléments objectifs et subjectifs qui constituent le cadre de vie d’un individu».

L’environnement se définit selon les approches comme :
– L’ensemble des éléments, naturels ou artificiels, qui entoure un système défini, que ce soit un individu, une espèce, une entité spatiale, un site de production… ;
– L’ensemble des échanges (prélèvements, rejets,…) entre anthroposystème et les écosystèmes du milieu considéré ;
– L’ensemble des éléments objectifs et subjectifs qui constituent le cadre de vie d’un système défini (individu, espèce…) .

Dès lors, il apparaît nettement que la domination générique Environnement, rassemble une multitude de thèmes (eau, air, sol, déchet, milieux naturel, bruit, énergie, aménagement de l’espace, sécurité…), concernant de nombreux secteurs (industrie, agriculture, collectivité locale, santé publique) et de multiple niveaux d’intervention (étude, conseil, expertise, contrôle, exploitation, ingénierie, maitre d’œuvre…).

Cadre de vie 

Selon le Petit Robert le cadre de vie est « le décor, l’entourage, le milieu le contexte. C’est un ensemble de structures imposées par la nature, par les institutions (la société) : le cadre de vie c’est le lieu où l’on vit, c’est l’ambiance dans laquelle on est.» La région de Dakar, la plus urbanisée du pays, présente de maigres réserves foncières. Les zones de culture urbaines ne cessent d’être transformées en zone d’habitation. La forte concentration de la population du pays dans la Région de Dakar ainsi que son fort taux d’urbanisation ont des répercussions négatives sur les conditions de vie des ménages même si la région concentre l’essentiel des activités économiques du pays. Si bien que la Région donne un profil d’une capitale au cadre de vie précaire (ANSD 2006) .

Inondation 

Les inondations entre dans le cadre global des risques naturels auxquels sont de plus en plus exposés les espaces urbanisés. C’est ce qui explique d’ailleurs l’intérêt suscité par le concept de la vulnérabilité. Elle est définie comme étant les «conditions déterminées par des facteurs ou processus physique, sociaux, économique ou environnementaux qui accentuent la sensibilité d’une collectivité aux conséquences des aléas» (ONU, 2004). En ce sens, il convient de s’interroger sur ces facteurs internes qui fragilisent le système au point de faire subir des dommages.

D’après Veyret Y. (2001) « l’implantation des hommes et leur activités dans des secteurs inondables aggraves les effets de ces inondations et multiplie l’ampleur des dégâts».

Il existe trois principaux types d’inondations :
– Par débordement direct : Une inondation peut avoir lieu quand une rivière déborde donc le cours d’eau sort de son lit mineur pour occuper son lit majeur alors il envahit des vallées entières.
– Par accumulation d’eau ruisselée : Lorsqu’il y a une capacité insuffisante d’infiltration, d’évacuation des sols ou du réseau de drainage lors des pluies anormales. Ces inondations peuvent se produire en zones urbanisée, en dehors du lit des cours d’eau proprement dit, quand font obstacle à l’écoulement normal des pluies intenses, l’imperméabilisation des sols et la conception de l’urbanisation et des réseaux d’assainissement.
– Par débordement indirecte : Les eaux remontent à travers les nappes alluviales, dans les réseaux d’assainissement dans des points bas localisés… par effet de siphon.

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Table des matières

Introduction
Problématique
Méthodologie
Première partie : Cadre physique et socio-économique de la Commune
Chapitre I. Présentation de la Commune
1 .1.1Situation
1.1.2Localisation
1.2 Facteurs physiques
Chapitre II Cadre socio-économique
1.3 Aspect démographique
1.4 Urbanisation et cadre de vie
1.4.1 Structure spatiale
Chapitre III. Etude des paramètres climatiques
2.1 Les éléments du climat
2.1.1 Les températures
Deuxième partie : Etude des inondations Causes, Conséquences et Solutions
Chapitre IV . L’étude des inondations à TSM
I. LES CAUSES
3.1 Les causes naturelles
3.2 Les causes anthropiques
II. LES CONSEQUENCES
3.3. Les nuisances dues aux inondations
III. LES STRATEGIES
3.4. 1. Les stratégies de lutte adoptées par les populations
3.4.6. La politique étatique face aux inondations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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