Depuis l’adoption du PAS par le gouvernement malgache, le pays s’est engagé sur la voie du libéralisme économique accès notamment sur la promotion des secteurs privés comme étant le moteur de développement et de la croissance économique. Avec la mondialisation des échanges, on assiste à une véritable concurrence entre les industries pour gagner le maximum de marché. Durant la seconde moitié des années 1990, le DSRP (1ère génération) a été élaboré avec la participation des partenaires de développement : FMI, BM dans le but de rétablir le déséquilibre macroéconomique d’une part et de lutter contre la pauvreté qui affecte les pays sous ajustement d’autre part. L’une des axes stratégiques du DSRP est la promotion d’une croissance économique à base sociale très élargie. La réussite du DSRP dépend alors de l’ampleur des investissements effectués dans le secteur privé.
En 2006, Le gouvernement a mis en place un audacieux plan d’action de cinq ans, le Plan d’Action pour Madagascar (MAP), qui est la stratégie de seconde génération de réduction de la pauvreté. Dans son 6ème engagement : « Economie à forte croissance », le MAP insiste sur la nécessité d’un secteur privé fort qui comprend entre autre l’accroissement des Investissements Directs Etrangers considéré comme un acteur potentiel de développement tant au niveau local qu’au niveau national. C’est parallèlement à ce contexte de libéralisation que le projet d’exploitation minière d’Ambatovy dans la région de Moramanga a pu démarrer en 2006. Après une longue période d’étude de faisabilité et d’installation du complexe industriel, le projet entre actuellement dans la phase dite d’exploitation de Nickel et de Cobalt suite à une déclaration officielle donnée le 5 Octobre 2012.
APPROCHE THEORIQUE
Pour commencer l’analyse, il semble nécessaire d’aborder les bases théoriques des concepts clés utilisés tout au long de ce mémoire. Ainsi, nous verrons successivement les notions de : développement, investissements directs étrangers et investissements miniers.
Notions de développement
Théories sur le développement
Cette section porte sur les définitions selon les auteurs, les caractéristiques de développement, les indicateurs de développement, la notion de sous-développement et les traits dominants du sous-développement.
Définitions du terme développement
Le terme « développement » est utilisé pour différencier les pays occidentaux des pays du tiers monde du point de vue économiques que sociales à base des données concrets (statistiques), de l’observation de la réalité. Selon le professeur Hugon P. , le développement se définie comme « le changement des structures conduisant à un accroissement durable du produit par tête ». D’après Perroux F. , le développement est un processus et un résultat : « c’est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître durablement et cumulativement son produit réel global ». Pour Bairoch (1980) : « le développement est le changement social maitrisé lié à l’organisation ; peut être social, économique, technologique, institutionnel lié à une augmentation du niveau de vie et à une évolution technologique et à une organisation ». Le PNUD apporte que « le rôle du développement consiste à élargir les possibilités pour chacun de choisir la vie qui lui convient : vivre longtemps et en bonne santé, acquérir un savoir et des connaissances, accès aux ressources nécessaires pour une existence descente et d’être en mesure de participer à la vie de la collectivité ».
De ses définitions, on peut tirer une conclusion selon laquelle le développement n’est pas seulement la croissance qui apparaît comme purement économique, le développement est plutôt un processus qui articule des transformations économiques, financières et des transformations psychologiques, sociales, politiques, institutionnelles. Le développement est dû à des « efforts humains » aboutissant à une multitude de choix (de biens et services) pour la satisfaction des besoins. Le développement n’est pas une fiction, on l’identifie à partir de certaines caractéristiques communes.
Les caractéristiques du développement
-Le développement commence par une « absorption de la main d’œuvre rurale excédentaire au sein du secteur industriel, identifié à la modernité ». Le surplus de main d’œuvre renforce le développement industriel. La productivité agricole est assurée par le minimum de travailleur qui assure la production de l’alimentation nécessaire à l’ensemble de la société. La hausse de production industrielle permet une « accumulation de capital », complétée par une épargne domestique faible pour atteindre un taux d’investissement optimal. Un pays développé arrive à « créer des entrepreneurs » favorisant l’accumulation en fonction du marché et de supprimer les inefficacités liées à une gestion bureaucratique.
-Le développement est régi par une économie de marché afin que les prix et les quantités s’équilibrent par lui-même et puissent réduire l’inflation. Le marché augmente le prix d’un produit, assurant un profit important et stimule l’investissement, cela favorisera la création d’entreprise pour pouvoir restreindre l’emploi agricole peu productif au bénéfice de l’emploi industriel.
-Spécialisation dans le respect des dotations en facteurs pour qu’il y ait des facteurs de productions et des produits moins coûteux. La théorie sur les avantages comparatifs ainsi que le théorème HOS (Hecksher-Ohlin-Samuelson) considèrent que le développement passe par une spécialisation dans la production des biens et services avec les moyens dont on a eu en abondance. Les gains tirés de l’échange international permettent d’importer des biens d’équipement et de réaliser le « take off» .
-Un taux de croissance démographique au même rythme que le taux de croissance économique induit au développement. L’Etat joue un rôle pour réguler la naissance en fonction de l’espace et du temps.
Mesure de développement
Les indicateurs de développement sont nombreux et évoluent avec le temps. Notre analyse se penchera sur les indicateurs les plus utilisés tels que : la croissance, le revenu par tête, l’IDH. La croissance : La croissance économique est une élévation continue des agrégats macro-économiques (revenu, production, épargne,…). Le PIB, PNB servent à identifier le niveau de croissance : le PIB recouvre toutes les activités productives des entreprises locales et des entreprises étrangères résidant dans le pays tandis que le PNB est un indicateur marchand qui ne retient que les productions effectuées par les entrepreneurs d’une même nationalité qu’ils vivent à l’intérieur de la nation ou à l’étranger.
La croissance économique (PNB) améliore le niveau de vie de la population par le biais des revenus distribués. Elle permet : de dégager des recettes fiscales pour l’Etat, de créer de l’emploi ainsi qu’une diversification des biens et services marchands. La croissance n’est pas pour autant un indicateur complet car un pays peut avoir un niveau de croissance élevée mais reste sous-développée, il faut considérer alors d’autres indicateurs.
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Table des matières
Introduction
Partie I APPROCHE THEORIQUE
Chapitre I : Notions de développement
1.1 Théories sur le développement
1.2 Les politiques de développement
Chapitre II : Concepts autour des Investissements Directs Etrangers
2.1 Généralités sur les IDE
2.2 Les IDE dans les pays en voie de développement
Chapitre III : Investissement minier dans les PED
3.1 Historique des investissements miniers en Afrique
3.2 Les impacts locaux des investissements miniers
Partie II INVESTISSEMENT MINIER : CAS D’AMBATOVY
Chapitre I : Le secteur minier Malagasy
1.1 Description du secteur minier Malagasy
1.2 Politique minière Malagasy
Chapitre II : Etude du projet Ambatovy
2.1 Approche descriptive
2.2 Les apports socio-économiques positifs d’Ambatovy
Chapitre III : Les limites en termes de développement du projet Ambatovy
3.1 Un faible apport économique
3.2 Les impacts négatifs sur le social et l’environnement
3.3 Suggestions pour une meilleure contribution du secteur minier
Conclusion