L’urbanisation a été un des phénomènes majeur ressenti dans tous les pays du monde et est devenue un fait marquant dans notre époque. Elle est introduite en Afrique par la colonisation. L’exploitation du continent par les colons a favorisé la construction d’une ligne de chemin de fer sur laquelle se développe un réseau d’escale qui deviendra plus tard des villes «la ville est le lieu par permanence des changements humains son rayonnement attire ruraux et urbains, suscite des migrations alternantes d’étude et de travail des migrations saisonnières, des déracinements ruraux définitifs, des migrations inter urbains, bref, la mobilité spatiale des personnes et des biens sur le globe et d’essence principalement urbaine. Par l’immigration elle se nourrit surtout de l’exode rural ; par l’émigration elle participe étroitement aux échanges inter urbains »(Wackerman G. 2002, géographie humaine, éd. ellipse 352 pages). « Les villes du monde ne cessent de connaitre une croissance de leur population : c’est l’urbanisation. L’urbanisation est un phénomène qui a accompagné la croissance de toutes civilisation, à chaque époque de l’histoire, et dans tous les pays du monde » Encarta 2009. Les pays en voie de développement n’échappent pas à cette dynamique d’urbanisation. Ils voient leur population urbaine croitre très rapidement et les plus grandes villes de ces pays rattrapent ou dépassent en taille celle des pays développés qui sont responsables de 95% de la croissance urbaine mondiale. La population urbaine des pays en essor devrait doubler d’ici 2050 selon les Nations Unies. Le nombre d’habitant des villes s’élèvera alors à 5,3 milliards d’habitants dont près de 2/3 vivront en Asie et ¼ en Afrique, continent qui connait aujourd’hui la révolution urbaine la plus brutale. S’il est un domaine où le Sénégal fait preuve de dynamisme, c’est bien dans celui de la population urbaine.
PROBLEMATIQUE
«La géographie est une science qui a pour objet l’espace des sociétés, la dimension spatiale du social ». Jacques Lévy dans le dictionnaire de la géographie (2003)Elle s’intéresse également aux transformations de la terre et de l’organisation de l’espace. Cette étude spatiale étant une démarche géographique a pour but d’appréhender les dynamiques des espaces et des populations urbaines sur l’étendue des territoires.
« La ville est une importante consommatrice d’espace car elle a tendance à s’étendre de manière très rapide à cause d’une augmentation de sa population. En effet 54% de la population mondiale vit dans les zones urbaines et cette proportion atteindra les 66% d’ici 2050′ selon le service des populations du département des affaires économiques et sociales de l’ONU dans l’édition 2014 des rapports sur les perspectives de l’urbanisation.De plus les villes s’étendent jusqu’à entrer dans les zones périphériques qui les délimitent engendrant d’énormes problèmes. Ainsi la croissance urbaine, l’étalement urbain et la périurbanisation posent de nombreux problèmes.La croissance urbaine est l’extension des villes liées à la population urbaine. En s’étendant les villes ont tendance à s’aplatir et à provoquer des conflits fonciers sur leur hinterland. C’est dans ce sillage que Jean Philippe Plateau (1998) affirme que «Les villes exercent une influence sur les zones périurbaines en s’appropriant des réserves foncières.» Les terres agricoles situées aux alentours des villes sont souvent les plus fertiles. De plus en plus les personnes viennent vivre en ville pour les nombreux avantages qu’elle offre.La commune de Diamniadio est située à 37km de Dakar dans le département de Rufisque. Diamniadio était un village de l’ex-communauté rurale de Sébikhotane. C’est le 12 février 2002 par décret présidentiel n°2002-171 que la ville a été érigée en commune. Elle est composée de 20 quartiers. Son nouveau statut lui offre de réelles perspectives d’auto développement dans le contexte actuel de la décentralisation où un accent particulier est mis sur la valorisation des ressources humaines et des potentialités naturelles locales.
Cependant la commune de Diamniadio, à l’instar de la majorité des collectivités locales sénégalaises connaît des conflits territoriaux avec les communautés riveraines qui la délimitent. Car sa dynamique se fait au détriment des collectivités qui l’entourent à savoir l’ex communauté rurale de Sangalkam qui la délimite au Nord; la commune de Sébikhotane à l’Est, la commune de Bargny à l’Ouest, la commune de Diass au Sud-Est et la commune de Yéne au Sud et au Nord-est.
Mais notre étude se limite à la problématique de la dynamique urbaine de la commune de Diamniadio et de son impact sur la commune de Yéne. En effet la commune de Diamniadio au cours de sa dynamique dévore de plus en plus les terres appartenant à la commune de Yéne .Située à l’extrême sud-est de la région de Dakar, dans le département de Rufisque, à 50km de Dakar et 30km de Rufisque, la commune de Yéne à une superficie de 188km². Cependant elle borde le Nord-est et le Sud de la commune de Diamniadio. C’est pourquoi la dynamique de cette dernière ne peut se faire au détriment de la commune de Yéne. Car Yéne est considéré comme une réserve foncière par la commune de Diamniadio.De ce fait Il en résulte une pression sur les ressources naturelles et sur le développement économique et social. « L’extension de la ville prive les villages englobés de leurs terres agricoles. Par conséquent les habitants vont demander des terres aux communautés rurales pour maintenir leurs activités de subsistance. Cette forte demande provoque de nombreux conflits avec les éleveurs qui voient leur surface de pâturage diminuer. Il en résulte une surexploitation et un surpâturage des terres qui se traduit par une déforestation intense et par conséquent une dégradation de la fertilité des sols à travers les processus d’érosion. Les agriculteurs parviennent de plus en plus difficilement à assurer leur autosubsistance et migrent par conséquent en direction de la ville ».Gille Desthieux (2001).
Ainsi la commune dans un contexte de décentralisation est dotée de plus de compétence et de pouvoir et a la responsabilité de résoudre les énormes problèmes issus de la dynamique urbaine. A cela s’ajoute la gestion du foncier à une période où la commune est entrain de s’étaler sur les différents axes. L’expansion urbaine suite aux facteurs démographiques place la question foncière et les problèmes environnementaux au cœur des discussions. C’est pourquoi la gouvernance soulève beaucoup de difficultés notamment en ce qui concerne le respect des limites administratives entre les collectivités riveraines.Il se pose véritablement un problème de découpage et de respect des limites territoriales car il n’est pas rare de voir des collectivités riveraines réclamées les mêmes parcelles. Cependant cette situation est très fréquente dans la commune de Yéne car elle est souvent victime d’empiétement par les communes qui l’entourent et surtout par la commune de Diamniadio.
METHODOLOGIE
L’information nécessaire à notre travail est produite et disponible dans différentes sources, sur différents supports (imprimé, audiovisuel, internet, etc.…) à différents endroits.
Revue documentaire
Le foncier constitue de nos jours un enjeu majeur dans les espaces périurbains. Il est l’objet de spéculation tant par les citadins pour la satisfaction des besoins en matière de logement que par les ruraux pour les besoins de supports de productions alimentaires. Cet affrontement foncier s’effectue le plus souvent dans le non-respect des normes en vigueur. L’agriculture de subsistance tend à disparaître au profit des jardins et des immeubles. Les villes exercent une influence sur les zones périurbaines en s’appropriant des réserves foncières. Selon JeanPhilippe Plateau (01998), la croissance démographique et l’introductionde l’agriculture marchande sont les facteurs des mutations foncières. Les tensions autour desterres, observées à la périphérie des villes, traduisent l’inquiétude des acteurs locaux de voirdisparaître leurs réserves foncière. Par contre, Casteigts Michel, (1999)distingue lesnotions essentielles que sont l’aménagement et l’espace, ainsi que des expressions considéréesà tort comme synonymes : aménagement du territoire et aménagement de l’espace.
L’aménagement du territoire n’étant qu’une procédure de répartition équitable des activités et des richesses sur un territoire donné, il ne représente qu’une des facettes de l’aménagement del’espace. Les milieux urbains et ruraux étant opposés dans leur logique de fonctionnement etde développement, l’auteur présente leurs nombreuses procédures d’aménagement à traversl’hétérogénéité des situations et des enjeux, ainsi qu’à partir des outils et des politiques mis à la disposition des décideurs. Pour la question foncière, Alain Durand-Lasser et Jean François Tribillon (1982)montre les enjeux de l’occupation de l’espace foncier. Ils définissent ce dernier comme « objet de possession, d’appropriation, de localisation, d’envahissement, d’exclusion, dedépossession du fait d’actions privées ou publiques ». C’est ce qui fait dire à Dieng (1976) qu’il n’y a pas conflit entre hommes et espace mais un conflit des hommes pour s’approprier l’espace suivant leurs intérêts.
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Table des matières
Introduction
I. Problématique
II. Analyse conceptuelle
III. Objectifs et hypothèses de recherche
IV. Méthodologie
Première partie : Présentation de la zone d’étude
Chapitre 1 : Présentation de la commune de Diamniadio
Chapitre 2: Présentation de la commune de Yéne
Deuxième partie: La dynamique urbaine de Diamniadio
Chapitre 1: Les limites originelles de la commune
Chapitre 2: Les facteurs de la dynamique urbaine de Diamniadio
Troisième partie : Les impacts de la dynamique urbaine de Diamniadio sur la commune de Yéne
Chapitre 1: Les impacts sur le plan socio-économique
Chapitre 2: Les stratégies mises en œuvre pour éradiquer le phénomène
Conclusion
Bibliographie
Liste des cartes
Liste des tableaux
Liste des graphiques
Liste des photos
Table des matières
Annexe