Etude des filières plantes médicinales pour les plantes existantes en abondance

Malgré la précarité de leur environnement, les pays en voie de développement surtout en Afrique subsaharienne (Madagascar, Congo, Bénin, …) subissent une exploitation de leurs ressources naturelles par les firmes multinationales minières [LOUBELO E., 2012]. Actuellement, les produits miniers enfouis en dessous des forêts naturelles en général font l’objet d’une source de recettes importantes pour l’Etat de ces pays ‘’pauvres’’.Or, sans une étude d’impact environnemental et social (EIES) fiable et des mesures accompagnatrices rigoureuses, les communautés locales les plus concernées par l’exploitation minière n’en tirent pas profit du bénéfice mais en assument les conséquences désastreuses comme l’épuisement des ressources naturelles vitales à leur quotidien.

C’est pour cela que le projet Ambatovy, un des plus grands projets miniers au monde, a réalisé un Plan de Gestion Environnementale et de Développement Social, ainsi que du Plan de Gestion Spécifique pour la phase Opération. Le projet s’est engagé dans le maintien de la qualité des zones de conservation. Une des alternatives face à cette activité anthropique excessive sur la forêt pourra être l’exploitation de la filière PAM [GWET J-P., 2004]. En effet, une récente étude a été initiée en 2012 afin d’identifier les plantes utiles existantes dans les forêts aux alentours des zones de conservations de la mine du projet Ambatovy, et de proposer des valorisations durables de ces plantes par les communautés locales. L’étude a permis de retenir 3 espèces pour les valorisations en huiles essentielles, 17 espèces pour les ventes et commercialisations, et 13 espèces pour les fournitures auprès des industries malgaches [MIARISOA, 2012]. A noter que le marché mondial des médicaments à base de plantes devrait atteindre près de 33 milliards $ US en 2014, enregistrant un taux de croissance annuel de 11 % (BBC Research, 2012).

PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

La zone d’étude est l’aire de la mine d’Ambatovy. Les points suivants seront abordés pour mieux connaitre la zone : le projet Ambatovy, la localisation géographique et son programme environnemental.

Localisation géographique

Le projet Ambatovy dans la CR Ambohibary (District Moramanga) se situe dans la région Alaotra-Mangoro. Le site de la mine, appelé Ambatovy, est situé à une vingtaine de kilomètre (km) au Nord-est de Moramanga, en suivant la RN44 reliant Moramanga avec la ville d’Ambatondrazaka, et en prenant une route secondaire à partir du Fkt Ampitambe. Il se trouve sur l’un des deux escarpements qui séparent le plateau central de la côte Est, à 130 kilomètre (km) environ à l’Est d’Antananarivo, dans la région centre-Est de Madagascar. Les coordonnées géographiques sont comprises entre 18°79’00’’et 18°96’95’’de longitude et entre 48°26’83’’ et 48°51’45’’ de latitude. L’altitude de la mine est d’environ 1000 mètre (m), soit approximativement 600 mètre (m) plus bas qu’Antananarivo. [DYNATEC CORPORATION, 2006] La carte suivante indique la localisation du site minier à Ambatovy (Moramanga).

Projet Ambatovy

C’est un projet d’une durée de vie d’au moins 29 années d’existence. Il est actuellement en phase de production.

Programme environnemental et social
Ce programme est étroitement lié dans la mesure que le projet exploite les ressources naturelles et est dans l’obligation de rendre des services plus ou moins similaires à la COBA, principale intéressée par les conséquences de l’exploitation.

a)Transfert de gestion des forêts
Le Projet Ambatovy a signé avec le Gouvernement Malagasy une convention de bail emphytéotique sur le domaine Ambatovy d’une surface de 75,96 km² afin de pouvoir réaliser l’extraction de nickel et de cobalt. Suivant cette convention, la zone du bail est destinée à :
➤ l’exploitation minière et
➤ à la constitution de zone de protection et de contrôle de l’écosystème forestier et de la biodiversité ainsi qu’à la gestion d’une exploitation durable des ressources naturelles pour le bénéfice des communautés voisines. Pour assurer le maintien de la survie et de la viabilité des espèces, qui est l’une des engagements environnementaux du projet Ambatovy, l’aire de la mine a été subdivisée en trois (3) zones, à savoir :
➤ l’empreinte minière, pour l’exploitation minière,
➤ la zone de conservation, servant au contrôle de l’écosystème forestier et de la biodiversité, conformément à la convention,
➤ la zone tampon, destinée à une exploitation durable des ressources naturelles. La zone tampon forme un bouclier de la zone de conservation et permet à la population de satisfaire ses besoins liées aux ressources naturelles et forestières. Convaincu que le maintien de la biodiversité et de l’écosystème ne pourrait se faire sans la participation et la patrimonialisation de cette population riveraine, le projet Ambatovy a adopté la stratégie de former des boucliers de transferts de gestion autour de la zone de conservation autour de la mine. En effet, le transfert de gestion est un des moyens pour la participation effective et la patrimonialisation de la population locale dans la gestion et la conservation des ressources naturelles. Le processus de transfert de gestion a pour objectif d’obtenir un accord commun entre les usagers, traduit dans un contrat, afin de mettre en place une gestion durable des ressources naturelles. Conformément au zonage établi, les transferts de gestion se trouvent principalement dans les zones tampons. Le transfert de gestion est basé sur l’application d’un plan d’aménagement simplifié par l’association des usagers du terroir appelée communément COBA à partir des objectifs de gestion attribués à chaque unité de gestion dans le terroir. Les transferts de gestion comportent au maximum six (6) unités de zonage : conservation, droits d’usage, rizicultures, reboisement, reforestations, pâturages, cultures sur tanety. Le Dina, plus adapté dans le contexte de terroir, fait office de règles de gestion applicables dans les zones de transferts de gestion. [AMSADépartement Environnement-Mine, Gestion Forestière] .

La signature du contrat de transfert de gestion est réalisée entre le Service Forestier, gérant des ressources naturelles, le Projet Ambatovy, titulaire du bail emphytéotique, et les Communautés de Bases (COBA), requérantes des transferts de gestion.

b) Programme social
Ambatovy s’est engagée à générer des valeurs ajoutées à Madagascar, afin de s’assurer que la population Malagasy récolte les fruits de leurs ressources et de leur travail. Le projet crée des emplois pour les populations riveraines. Cela pourra diminuer la pression humaine sur la forêt qui est l’une des causes de dégradation de la forêt. [RAMAHAVALISOA B. et al, 2009] En septembre 2012, Ambatovy a créé le Fonds d’Investissement Social (FIS) qui représente l’engagement d’Ambatovy, à hauteur de 25 millions de dollars, à soutenir ces pratiques et les objectifs de la Compagnie en termes de développement social. C’est le cas du projet avicole Harenasoa financé par le FIS et en collaboration avec l’Agrivet. Ce projet devra permettre la création de plus de 300 emplois à temps pleins pour plus de 160 nouvelles poussinières. Le nombre total d’emplois crées par le projet est estimé à environ 800 si la production doublera au cours de sa durée. Ambatovy contribue déjà d’une manière significative au PIB de Madagascar et apportera encore d’importants revenus pour le pays dans les années à venir. Comme Ambatovy raffine des produits finis dans la Grande Ile, il va générer des bénéfices économiques supplémentaires, tel que le transfert de technologie, des emplois de qualité, et de nombreuses autres retombées économiques.

PFNL

Définitions

Selon la FAO en 1999, le terme PFNL indique « Les produits forestiers non ligneux sont des biens d’origine biologique autres que le bois, provenant des forêts, d’autres terrains boisés ou provenant d’arbres hors forêts». Ils incluent le bois utilisé autre que le bois d’œuvre, bois de feu et les petits bois. Les PFNL sont définis sur le plan économique comme étant « La somme de toutes les productions ayant mûri dans le système et capables de générer de la richesse. Elles se caractérisent par une capacité de régénération constante, dans le temps et dans l’espace, à l’intérieur du système à régime (on entend par système à régime le rapport équilibré entre un écosystème forestier à l’état de nature et un prélèvement contrôlé des produits), et par une capacité de régénération croissante dans le système en phase de reproduction (amélioration et/ou régénération de la forêt méditerranéenne naturelle) ». Les PFNL sont donc des produits strictement naturels sans aucune intervention de l’homme (cultures, entretiens, …) et pouvant être cueillis dans la forêt. Les PFNL proviennent des zones forestières ou non forestières. DE BEER et MC DERMOTT (1989) cités par TASSE (2006) définissent les PFNL comme étant toutes les ressources forestières en dehors du bois d’œuvre dont l’exploitation ne nécessite aucun investissement particulier et dont l’usage et la commercialisation profitent directement aux riverains de la forêt.

Différents types
Généralement, il y a les PFNL d’origine animale et végétale suivant leur nature. La classification des PFNL est comme suit selon le FAO :
➤ les PFNL d’origine végétale qui sont des parties des plantes et les champignons : écorces, feuilles, fruits, tiges, racines, résines, sève, etc.
➤ les PFNL d’origine animale : peaux, plumes, cornes, sang, organes et animaux eux même, etc.
➤ les PFNL dits non palpables qui concernent les services offerts par la forêt : séquestration du carbone, air, stabilisation des sols contre les dégradations, recréation, etc.

Ils contribuent à la vie quotidienne des populations riveraines tant au niveau de l’alimentation que pour la santé. Il y a donc une forte dépendance de la population en PFNL, donc ils méritent d’être valoriser rationnellement [OUÉDRAOGO M. et al. 2012]. Ils sont considérés comme une source alimentaire directe et facilitent la consommation des autres aliments. Les revenus tirés de leurs ventes permettent l’acquisition d’autres produits alimentaires et non alimentaires nécessaires pour la « survie » du ménage à l’exemple du pétrole, du savon et du sel [MANIRAKIZA D., 2007] .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : METHODOLOGIE
I.CADRE CONCEPTUEL
I.1. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
I.1.1. Localisation géographique
I.1.2. Projet Ambatovy
I.1.2.1.Programme environnemental et social
a)Transfert de gestion des forêts
b) Programme social
I.2.PFNL
I.2.1. Définitions
I.2.2. Différents types
I.3.CONCEPT D’ANALYSE FILIERE
I.3.1. Terminologie
I.3.1.1. Analyse filière
I.3.1.2. Etude de marché
a) Analyse de l’offre
b) Analyse de la demande
I.3.2.Théorie de l’analyse filière
I.3.2.1.Objectifs
I.3.2.2. Etapes à suivre
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. PROBLEMATIQUES ET HYPOTHESES
II.1.1. Problématiques
II.1.2. Hypothèses de recherche
II.1.2.1. Première hypothèse H1
II.1.2.2. Deuxième hypothèse H2
II.1.3. Objectifs de l’étude
II.2. VERIFICATION DES HYPOTHESES
II.2.1. Etude préliminaire de la filière
II.2.1.1. Délimitation de la filière
II.2.1.2. Identification des acteurs
II.2.2. Collecte des données
II.2.2.1. Méthode d’échantillonnage
a)Au niveau des producteurs
b) Au niveau des collecteurs
c)Au niveau des transporteurs
d) Au niveau des vendeurs des marchés publics
e)Au niveau des organismes exportateurs de plantes médicinales
f) Au niveau des organismes Extracteur d’huile essentielle
g) Au niveau des industries pharmaceutiques et/ou cosmétiques
II.2.2.2. Méthode de collecte des données
a) Analyse bibliographique
b) Enquêtes sur questionnaires
c) Observation directe
II.2.3. Analyse comparative des filières (espèces)
II.2.3.1. Variables considérées
a) Disponibilité des produits
b) Demande en PAM
II.2.3.2. Traitement des données
a) Offre
b) Demande
II.2.4. Analyse comparative de rentabilité des filières
II.2.4.1. Variables considérées
a) Prix de vente
b) Dépense par filière/espèce
II.2.4.2. Traitement des données
III. LIMITES DE L’ETUDE
DEUXIEME PARTIE : RESULTATS
I.MARCHE DES PAM
I.1. NIVEAU MONDIAL
I.2. NIVEAU NATIONAL
I.2.1. Production locale
I.2.2. Evolution des exportations
I.2.3. Importations de PAM
I.2.4. Analyse comparative des exportations et importations
II. DELIMITATION DE LA FILIERE PAM
II.1. COMPOSITION DE LA FILIERE PAM
II.1.1. Nature du produit
II.1.2. Sous filières considérées
II.2.IDENTIFICATION DES ACTEURS
II.3.COMPORTEMENTS ET DYNAMISME DES ACTEURS
II.3.1. Comportements des acteurs
II.3.1.1. Producteurs
II.3.1.2. Collecteurs
II.3.1.3.Transporteurs
II.3.1.4. Industries pharma-cosmétiques
II.3.1.5. Exportateurs
II.3.2. Mode de formation des prix
III. ANALYSE DE FAISABILITE DES FILIERES (ESPECES)
III.1. OFFRE EN PAM
III.1.1. Aspect biologique
III.1.1.1. Comparaison sur TR, Ab
III.1.1.2. Comparaison sur le type biologique et les parties utilisées
III.1.2.Niveau technique de production
III.1.3.Niveau concurrentiel
III.2. DEMANDE EN PAM
II.2.1.Analyse du marché
II.2.1.1.Produit sur le marché
II.2.1.2. Opportunité de marché
a) Analyse comparative du marché existant
b) Perspectives du marché
II.2.2. Formation des prix
IV.ANALYSE COMPARATIVE DE RENTABILITE POUR L’ESPECE LA PLUS RENTABLE
IV.1. COMPARAISON DES PRIX DE VENTE
IV.1.1. Relevé des prix de vente des produits
IV.1.2. Evolution du prix
IV.2. COMPARAISON DES MARGES D’EXPLOITATION
IV.2.1. Cout de revient des produits
IV.2.2. Revenus nets d’exploitation
IV.2.2.1. Comparaison du revenu net par personne (Ar/kg)
IV.2.2.2.Comparaison du temps dépensé pour 1 kg de production par personne
TROISIEME PARTIE : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
I. AU NIVEAU DE LA PRODUCTION
I.1.ESPECES SUGGEREES POUR VALORISATION
I.2.PRODUCTION LOCALE
I.2.1. Organisation des producteurs
I.2.1.Amélioration de la technique de cueillette
I.2.2. Réduction du cout de production
I.3. IMPORTATIONS
II. AU NIVEAU DE LA COMMERCIALISATION
II.1. REORGANISATION DU MARCHE LOCALE
II.2. AUGMENTATION DES EXPORTATIONS
CONCLUSION

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