Cadre socio-culturel et économique
Les principales ethnies de la région sont les Malinkés, les peulhs, les jallonkés, les Bassaris, les bediks et les Kognadjis. Les religions dominantes sont l’Islam et le Christianisme. Au plan économique, la région dispose d’un secteur primaire avec d’importants atouts liés, essentiellement, à des conditions éco-géographiques assez favorables. Son secteur secondaire, bien qu’à l’état de balbutiement, connait une évolution remarquable, ces dernières années, à la faveur du développement de l’exploitation minière. Celle-ci a, du reste, un effet d’entrainement sur le secteur des biens et services tels le commerce, le transport et, dans une moyenne mesure, l’artisanat. Sur ce dernier point, la structuration et la densification du réseau des PME et PMI pourrait être un levier pour la croissance de l’économie régionale au regard de ses énormes potentialités agricoles et Sylvio-pastorales. Le secteur touristique connait une dynamique non négligeable et pourrait, avec une structuration efficace, tirer davantage profit de l’attraction naturelle de la région et de la richesse de ses produits culturels. Au niveau de la région de Kédougou, le taux d’alphabétisation en français est estimé à 30,2%en 2013. L’analyse au niveau des départements montre de grandes disparités. Le taux d’alphabétisation en français au niveau régional selon le sexe révèle qu’il est plus élevé chez les hommes 37,7% que chez les femmes 22,5% [26] Après le français, c’est l’alphabétisation en langues nationales qui vient en deuxième position avec un taux assez bas de 5,1% au niveau régional L’alphabétisation en langues nationales selon le sexe au niveau régional montre que ce sont les hommes qui sont plus instruits que les femmes avec des taux respectifs de 7% et 3,1%. La fréquentation scolaire constitue un indicateur important pour apprécier la qualité des ressources humaines d’une zone. Dans la région de Kédougou, le taux de fréquentation scolaire est de 44%. Il est de 50,7% dans le département de Kédougou, 47,3% dans le Salémata et 34,1% dans le Saraya. Selon le sexe, il apparaît également que le taux de fréquentation scolaire est plus élevé chez les hommes 50,9% que chez les femmes 36,8% [27].
FACTEURS COMPORTEMENTAUX
Dans notre étude, les facteurs comportementaux associés à l’acceptabilité de la vaccination sont la connaissance de la guérison du cancer du col de l’utérus, p=8.21e-05 OR= 7.04 [IC95%: 2.41, 20.56] et les mères qui connaissent la prévention du cancer du col de l’utérus P-value = 0.02531, Pearson’s Chi-squares test OR = 2.98, [IC95%: 1.19, 7.47]. Ces deux avaient une proportion respective de 55% et 17% qui sont relativement faibles. Une étude transversale pour évaluer la connaissance du VPH et l’acceptabilité du vaccin contre le VPH au Mali a montré, bien que les niveaux de connaissances soient généralement faibles, les individus sont disposés à recevoir un vaccin contre le HPV. Cette étude avait constaté que les participants étaient peu au courant du HPV et du cancer du col utérin, alors que la volonté de recevoir le vaccin contre le VPH et la volonté de se vacciner et / ou de protéger leur enfant étaient élevées. En effet, alors que seulement 2,0% des répondants savaient que le VPH était une infection sexuellement transmissible (IST), Seules 9,8% des participantes avaient entendu parler du cancer du col utérin, 100% ont déclaré qu’ils seraient disposés à recevoir le vaccin contre le VPH et souhaiteraient que le vaccin contre le VPH soit disponible au Mali [20]. Une revue systématique portant sur la connaissance du vaccin contre le VPH et Acceptabilité de la vaccination en Afrique subsaharienne avait indiquait également que la principale motivation des parents pour faire vacciner leurs filles était leur perception que le vaccin contre le VPH était bon pour la santé, empêchait le cancer et la maladie en général, plutôt que la connaissance spécifique du cancer du col de l’utérus ou du VPH [21]. Cependant le manque de connaissances sur le cancer du col utérin et le VPH représente une possibilité d’accroître les stratégies d’éducation et de sensibilisation au cancer du col utérin, au VPH et au vaccin contre le VPH. Ceci est important pour aider les données démographiques clés à comprendre la transmission du VPH, ses caractéristiques et les risques associés, ainsi que les avantages du vaccin contre le VPH [24]. Dans le contexte de la région de Kédougou, qui abrite plusieurs ethnies, il serait important pour maximiser l’acceptabilité, de renforcer la communication. En effet toujours la même étude, la formulation de messages de sensibilisation de la communauté en termes de «prévention du cancer» aurait également pu avoir une influence [24].
FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX
L’acceptabilité de la vaccination des filles était associée à la communication par les masses medias, Pearson’s Chi-square test p= 0,003154.OR=0,3 [IC95% 0.14, 0.65], Cependant l’analyse multi variée avait montré un effet protecteur sur l’acceptabilité du vaccin avec un OR 0,33 et p-value de 0,011. Par ailleurs, notre étude avait montré que la communication de proximité était la principale source d’information des femmes lors de la vaccination en routine (74%). En Ouganda, la vaccination contre le VPH était associée aux connaissances. Seule une minorité (23%) de filles vaccinées bien était bien informée [21]. Une revue documentaire avait indiqué que les données sur la mobilisation sociale 30 pays en voie de développement avec une disponibilité de 65% avaient indiqué que la mobilisation sociale était essentielle pour l’acceptabilité et la couverture élevées du vaccin anti-HPV [24]. La même source indique l’implication du leadership communautaire, des parents et des champions peuvent également être critique pour combattre la stigmatisation et rendre le cancer du col de l’utérus pertinent pour les communautés kenyanes Pour optimiser l’acceptabilité de la vaccination, il serait de combiner plusieurs sources d’information. En effet Une étude réalisée en Angleterre a mis en doute le caractère suffisant d’une information écrite pour communiquer [25]. Cette même source indique que des informations sur le vaccin contre le VPH, le cancer du col de l’utérus et le VPH à certains adolescents et a noté d’autres sources d’information non écrites, telles que des discussions avec des animateurs de jeunesse, peuvent être utiles [25]. Au Kenya, une étude portant sur les déterminants de l’acceptabilité du vaccin VPH avait montré une prévision de l’adoption, l’acceptation a été positive, liées dans l’analyse bi variée; Cependant, dans l’analyse multi variée, être bien informé du programme et de la connaissance de base de cancer du col utérin étaient des corrélats plus forts, confirmant à nouveau l’importance de l’éducation sanitaire. Les femmes qui ont grandi en milieu rural étaient moins susceptibles de faire vacciner leur fille [27]. Il serait utile de diversifier les sources d’information afin de gagner la confiance de la population. En effet c’est un élément essentiel de la réussite de la mise en œuvre d’un vaccin. Selon la même source, des incidents tels que ceux observés au Japon, en Inde et le Rwanda [26] a mis en cause la confiance du public dans le VPH vaccins. En outre, les informations qualitatives fournies par cette étude avaient montré que les facteurs influençant l’acceptabilité sont souvent liés aux questions de confiance du public, telles que les préoccupations concernant les effets secondaires et la sécurité. Pour optimiser l’introduction en route du vaccin HPV, il serait utile de renforcer la sensibilisation en traduisant les supports de communication en langue nationale. Une étude a examiné l’acceptabilité de la vaccination préventive contre le papillomavirus humain (HPV) chez les immigrants latinos et les femmes afro-américaines par le biais de huit groupes. Les résultats avaient montré que dans l’ensemble, les deux groupes ont indiqué qu’un vaccin préventif contre le HPV serait acceptable. Toutefois, les Afro-Américains se sont montrés plus sceptiques, invoquant des préoccupations quant à l’efficacité et aux effets secondaires. Une autre préoccupation des Afro-Américains était de savoir si les femmes vaccinées se percevraient comme étant protégées contre le HPV, ce qui les conduirait à une promiscuité accrue ou à des rapports sexuels non protégés. Les facteurs de motivation des AfroAméricains pour l’utilisation du vaccin sont notamment le fait de recevoir une éducation/information sur le vaccin. Les immigrants latino-américains, en revanche, ont déclaré à l’unanimité qu’ils se feraient vacciner. Cependant, ils estimaient que de multiples sources d’information crédibles (entretiens éducatifs, cabinet médical, télévision, églises et autres femmes) devaient promouvoir le vaccin avant que la communauté latino dans son ensemble ne l’accepte [28].
Conclusion
Le cancer du col de l’utérus est le cancer gynécologique le plus fréquent. L’infection chronique à VPH est la principale cause de ce cancer. Les résultats de notre étude nous ont montré 96,2% des femmes accepteraient de vacciner leur fille. Cette acceptabilité est associée à plusieurs facteurs en bi varié. La régression les mamans qui connaissance la guérison du cancer du col de l’utérus avaient 5,1 fois de chance d’accepter de faire vacciner leur fille que celles qui ne connaissent pas avec p= 0.004. Ainsi, il serait utile de renforcer la qualité des services et la sensibilisation en utilisant la communication de proximité pourrait contribuer à la lutte contre le cancer à travers la vaccination.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. Justification
II. Cadre conceptuel
III. Objectifs
3.1. Objectifs spécifiques
IV. Cadre d’étude
4.1. Cadre administratif et géographique
4.2. Cadre socio-culturel et économique
4.3. Activité génératrice de revenue
4.4. Données administratives
4.5. Aspect géographique
4.6. Situation socio-démographiques
4.7. Situation socio- culturelle
4.8. Situation sanitaire
V. Méthodologie
5.1. Type et période d’étude
5.2. Population d’étude
5.3. Protocole d’échantillonnage
5 .3.2.Critère d’inclusion
5.3.3. Critère de non inclusion
5.4. Taille de l’échantillon
5.5. Collecte des données
5.6. Procédure de collecte
5.6.2 Analyse des données
VI. Considérations éthiques
6.1. .Consentement et autorisation
6.2. Confidentialité et anonymat
6.3. Sécurité des données
6.4. Bénéfices et risques
6.5. Avis éthique
VII. Personnel
7.1. Équipe de coordination
7.2. Enquêteurs
VIII. Résultats
8.1. Cartographie des villages enquêtés
8.2. Analyse descriptive de la population enquêtée
8.3. Facteurs comportementaux
IX. DISCUSSION
9.1. Limites de l’étude
9.2.VARIABLES EXPLICATIVES
9.3.FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX
X. Recommandations
Conclusion
Références bibliographiques
Annexes
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