ETUDE DES FACTEURS ASSOCIES AU RECOURS A LA MEDECINE TRADITIONNELLE

Définitions opérationnelles

Tradithérapeute : Ensemble de personnes qui reconnue par la collectivité dans laquelle elle vit, comme compétente pour dispenser les soins de santé, grâce à l’emploi de substance végétales, animales et minérales, et d’autres méthodes, basées sur le fondement socioculturel et religieux, aussi bien que sur les connaissances, comportements et croyances. [24]
Phytothérapeute : Ensemble de personnes connaissant les usages des substances médicinales d’origine essentiellement végétale et assurant leur vente à ceux qui en ont besoin.
Psychothérapeute : professionnel qui intervient auprès d’un ou plusieurs individus souffrant de troubles psychologiques, sociaux ou psychosomatiques, en proposant des méthodes psychothérapeutiques. Ils peuvent provoquer des chocs psychologiques libérateurs dans le mental du malade afin de rétablir l’harmonie et la santé du corps et de l’esprit.
Décoction : Substance dont les principes actifs et arômes sont issus d’une préparation généralement végétale par dissolution dans l’eau bouillante.
Recours : Action de faire appel à quelque chose (Larousse 2015).

DISCUSSION

      L’échantillon de notre étude était constitué de 300 personnes. Notre présente étude a montré que 244 personnes âgées soit 81,3% connaissaient la médecine traditionnelle et 217 soit 72,3% des personnes âgées l’avaient utilisé durant l’année 2015 dans le district sanitaire de Pikine. Ce résultat est inférieur à la moyenne générale estimée par l’OMS sur l’utilisation de la médecine traditionnelle par les populations au sud du Sahara et est supérieur à celle retrouvée par Hien au Burkina Faso. En effet, selon son étude, 62% des personnes âgées utilisaient la médecine traditionnelle. [11] Les tradithérapeutes communément appelés étaient les plus consultés avec 73,7%, suivis des phytothérapeutes avec 24% et des psychothérapeutes à 2,3%. Le fait que les tradithérapeutes étaient les plus consultés pourrait être expliqué par le rôle important qu’ils occupent dans les Sociétés Africaines et plus particulièrement sénégalaise. [8] Le diabète (30,5%) et l’HTA (17,1%) étaient les deux pathologies les plus retrouvées qui motivaient les consultations chez les tradithérapeutes. Cette prédominance des deux pathologies chez les personnes âgées était aussi retrouvée par l’étude menée par Deoumari au centre de gérontologie de Ouakam [7]. Les produits remis par les tradithérapeutes aux personnes âgées étaient à prédominance à base de plante avec, 34,5% des infusions ; 20,0% de décoctions. Cette prédominance était retrouvée par Zerbo [26] au Burkina où les feuilles et écorces représentaient l’essentiel des traitements. Les effets secondaires étaient survenus chez 7,33% des personnes âgées de notre étude. Les vomissements étaient les plus importants avec 22,7% suivi par les insuffisances rénales avec 18%. Ces résultats pourraient être expliqués par le fait que les compositions et dosages des médicaments traditionnels ne font pas encore l’objet de contrôle consécutif à l’absence de réglementation d’autorisation de mise sur le marché [20]. L’évolution n’était pas favorable dans 55,8% des cas. Enfin, 49,3% des personnes âgées qui ont utilisé la médecine traditionnelle étaient satisfaites alors que 25,8% étaient déçues et 24,9% n’avaient aucun avis. En analyse bivariée, il ressortait que l’utilisation de la médecine traditionnelle était plus importante dans le groupe des femmes avec 77,1% que chez les hommes avec 69,2%. Cette prédominance chez la femme était aussi retrouvée par Staniferen en Tanzanie [23] et par Hien au Burkina Faso [11]. Cependant, cette différence n’était pas statistiquement significative avec p=0,13. Les résultats nous ont montré que les personnes âgées de notre étude qui avaient une activité génératrice de revenus utilisaient moins la médecine traditionnelle que celles qui n’en n’avaient pas. Et cette différence était statistiquement significative p=0,04 avec un OR à 0,58 (IC[0,38-0,98]). Ceci pourrait être expliqué par le fait que les personnes âgées n’ayant pas d’activités génératrices de revenus n’avaient pas suffisamment de moyens pour l’achat des médicaments de spécialités qui étaient à leurs charges. Elles se retrouvent ainsi utilisant les produits traditionnels où les prix y sont plus abordables. Toujours selon nos résultats, les moyens par lesquels les personnes âgées de notre étude avaient pris connaissance de la médecine traditionnelle, avaient influencé l’utilisation de celle-ci avec un p très significatif (p < 2,2.10 e-16 ) avec un Chi2 à 183,98. Par ailleurs, les résultats nous montrent aussi que cette utilisation de la médecine traditionnelle était plus importante au sein de population instruite de notre population que de celle qui ne l’étaient pas avec respectivement 75,8 % et 61,6 %. Cette différence était statistiquement significative avec p=0, 02. Ceci pourrait être expliqué par le fait que les personnes instruites sont plus informées sur la médecine traditionnelle que celles qui ne le sont pas et par conséquent sont donc plus susceptible de l’utiliser. En analyse multivariée, le facteur de risque lié à l’utilisation de la médecine traditionnelle au sein de notre population d’étude, étaient le fait d’être instruit avec p=0,014 (OR ajusté 3,82[1,29 ;11,34]. Cependant, le fait d’avoir une activité génératrice de revenue était un facteur protecteur de l’utilisation de la médecine traditionnelle avec p<0,001, ORa = 0,13 [0,05-0,39]) ainsi que les moyens de connaissance de la médecine traditionnelle via les proches ainsi que via la publicité (p<0.001 ORa1= 0 [0 – 0,01], ORa2= 0,04 [0,02 – 0,11]).

RECOMMANDATIONS

    Le travail que nous avions mené dont l’objectif était l’étude des déterminants de l’utilisation de la médecine traditionnelle chez les personnes âgées de 65 ans et plus durant l’année 2015 dans le district sanitaire de Pikine ainsi que la recherche de facteur de cette utilisation, nous a permis de retrouver un taux d’utilisation de 72,3%. Nous adressons les recommandations suivantes : A l’endroit du ministère de la santé et de l’action sociale
– Règlementer l’exercice de la médecine traditionnelle au Sénégal
– Assurer le contrôle des médicaments traditionnels prescrits par les tradipraticiens aux populations.
A l’endroit du district sanitaire de Pikine : Encourager le partenariat entre les médecins et les tradithérapeutes afin de bien prendre en charge les personnes âgées qui utilisent la médecine traditionnelle. A l’endroit des tradipraticiens : Impliquer les médecins dans le suivi des personnes âgées qui utilisent la médecine traditionnelle. A l’endroit des personnes âgées : Consulter régulièrement des médecins et faire un bilan de santé périodique.

CONCLUSION

    La médecine traditionnelle est la somme totale des connaissances, compétences et pratiques qui reposent ou non, sur les théories ou connaissances, croyances, et expériences propres à une culture et qui sont utilisées pour maintenir les êtres humains en santé ainsi que pour prévenir, diagnostiquer, traiter et guérir des maladies physiques et mentales. En Afrique sub-saharienne elle représente 80% des consultations pour le soin de santé primaire de la population. Dans notre étude, 72,3% des personnes âgées ont utilisé la médecine traditionnelle pour leur soin de santé durant l’année 2015 dans le district sanitaire de Pikine. Une association significative a été retrouvé entre l’utilisation de la médecine traditionnelle et de certains facteurs sociodémographiques, notamment les activités génératrices de revenus. Une attention particulière sur ce facteur permettrait de mieux prendre en charge les personnes âgées. Pour permettre aux personnes âgées de pouvoir bénéficier de soins de qualité, il faudrait donc relever le niveau socio-économique de cette tranche de la population.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. PROBLEMATIQUE
2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
3. CADRE CONCEPTUEL
3.1. Schéma conceptuel
3.2. Modèle théorique
4. OBJECTIF
4.1. Objectif général
4.2. Objectif spécifique
5. CADRE D’ETUDE
5.1. Données politico administratives
5.2. Données démographiques
5.3. Données socioéconomiques
5.4. Situation socio-sanitaire
6. METHODOLOGIE
6.1. Type d’étude
6.2. Population d’étude
6.3. Echantillonnage
6.4. Collecte des données
6.5. Définitions opérationnelles
6.6. Saisie des données
6.7. Analyse des données
6.8. Considérations éthiques
7. PRESENTATION DES RESULTATS
7.1. Étude descriptive
7.2. Étude analytique
8. DISCUSSION
9. RECOMMANDATIONS
10. CONCLUSION
11. REFERENCES
12. ANNEXE

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