Sexualité
Définir la sexualité, c’est préciser la place qu’elle occupe au niveau collectif et individuel. C’est également s’intéresser à sa signification, son symbolisme et ses rituels. La sexualité est en partie régie par la communauté et est étroitement liée à la socialisation des individus mais elle est aussi une donnée intime, psychoaffective et corporelle du sujet. Elle dépend du contexte social, historique et culturel d’une société mais contribue aussi à son évolution. Dans le sens commun, la sexualité renvoie à l’activité génitale. Mais elle se confond parfois avec l’affection, la tendresse, certaines émotions, l’amour. Elle peut aussi renvoyer à l’imaginaire érotique, aux conduites de séduction, à la sensualité, au plaisir, etc. Son caractère polymorphe persiste dans le cas d’une approche plus rigoureuse. La définition de ce que serait la normalité de la sexualité (si on suppose qu’elle existe pour un individu ou une collectivité donnée) varie selon l’importance des facteurs socioculturels et religieux impliqués. Pour le chercheur, elle varie aussi en fonction des modèles des champs d’étude considérés et des savoirs interrogés.
Approche socio-économique de compréhension de la sexualité des adolescents
La recherche d’une condition économique meilleure ou d’une valorisation sociale sont les deux raisons qui guident généralement l’engagement des jeunes dans des rapports sexuels à risque. Des enquêtes démographiques et de santé menées au Kenya, au Mali, en Ouganda et en Zambie ont révélé que 13% à 38% des filles et 8% à 39% des garçons déclarent avoir récemment reçu ou versé une forme de paiement ou tout autre en échange de faveurs sexuelles[22]. Par ailleurs ce sont des hommes âgés qui ont tendance à avoir des relations sexuelles avec des jeunes filles de préférence instruites en échange d’avantages matériels, financiers ou de prise en charge de leurs études [23]. Il y’a déséquilibre dans les relations du fait qu’il est difficile pour la jeune fille de refuser d’avoir des rapports sexuels ou de négocier l’utilisation du préservatif ou d’autres contraceptifs. La vulnérabilité des jeunes filles réside aussi dans le fait que certaines croyances telles que le « mythe de rapports sexuels avec une jeune fille vierge guérissent le Sida » persistent dans de nombreux pays en Afrique Subsaharienne [24;25].
Chez les filles
Les changements physiques qui se produisent chez les filles au cours de la puberté sont déclenchés par une combinaison de facteurs hormonaux, la croissance et les gènes. Cela débute généralement lorsqu’une glande appelée hypophyse, située sous la face inférieure du cerveau, commence à libérer un certain nombre d’hormones. Ces hormones commandent aux ovaires (petites glandes de l’appareil génital) de produire une autre hormone, l’œstrogène. L’œstrogène est responsable des nombreux changements qui se produisent dans le corps, à l’extérieur comme à l’intérieur. En général, la puberté commence entre 10 et 16 ans, et dure quelques années. Mais chaque personne est différente et ta propre horloge biologique décidera lorsque le bon moment sera venu pour toi. Voici certaines des choses qu’une adolescente va vivre au cours de la puberté. Mais il faut savoir que chaque fille ne développe pas toutes ces transformations au même âge, ce qui explique que certaines auront des seins. La poussée de croissance est souvent le premier signe de la puberté, l’adolescente commence tout à coup à pousser comme un champignon et aussi à s’étoffer. La poitrine, progressivement va se développer. Chaque fille aura des seins de taille et de formes différentes qui se développeront à un rythme différent. Et parfois l’un des seins est un peu plus gros que l’autre mais ils seront de la même taille lorsque la puberté sera terminée, bien que personne ne soit parfaitement symétrique ! Les poils vont commencer à apparaître sous les bras, sur les jambes et sur le pubis. Les boutons et les cheveux gras. La peau et les cheveux deviennent tout à coup gras avec des boutons de temps en temps. C’est normal. Cela arrive parce que les glandes sébacées de la peau deviennent plus actives et produisent une substance grasse appelée sébum. L’adolescente pourra éprouver le besoin de se laver le visage plus souvent, au moins deux fois par jour. Les glandes sudoripares (responsables de la transpiration) deviennent également plus actives. À la fin de la croissance, la masse musculaire est deux fois plus importante chez les garçons et la masse graisseuse deux fois plus importante chez les filles. Déstructuration du rythme alimentaire (pas de petit-déjeuner, grignotages, consommations ambulantes à la place des repas). La maturation du cerveau se poursuit. Les zones qui traitent les émotions (système limbique) sont matures avant celles qui interviennent dans le contrôle, ce qui explique les débordements émotionnels et le goût du risque des adolescents. La consommation de toxiques (alcool, drogues) entraîne la destruction de neurones.
Pratique du multi-partenariat sexuel chez les adolescents
Le multi-partenariat semble se justifier chez les jeunes filles par des questions d’ordres économiques alors que la multiplication des partenaires pour les jeunes garçons est à la fois signe de virilité, de bravour et de prestige. Chez les jeunes de 15-24ans, 0,3% des filles ont déclaré d’avoir eu des rapports sexuels avec au moins 2partenaires. Chez les garçons la proportion est plus élevée chez ceux en union (9,1%) que chez les célibataires (2%) [47].
Désir d’avoir un enfant d’ici la fin des études
Dans notre étude, il y’avait un lien statistiquement significatif entre le désir d’avoir un enfant et l’existence de rapport sexuel (p< 0,05). En effet 23,0% des élèves désiraient avoir un enfant d’ici la fin des études et ils avaient3 fois plus de risques d’avoir des rapports sexuels précoces ORaj=3,2[1,1-9,5]. Nos résultats se rapprochent de ceux obtenus dans une étude, ou étaient évalué les intentions de grossesse parmi un échantillon de 354 adolescentes (14-19 ans) sexuellement actives, elle mettait en évidence des intentions réelles de grossesse chez ces adolescentes : 23,5% planifiaient de tomber enceinte dans les 6 prochains mois [68]. À ce sujet, certaines recherches qualitatives mettent en lumière la relation entre une enfance carencée et le désir de maternité à l’adolescence [69]. Chez des jeunes provenant de milieux familiaux problématiques, l’enfant semble avoir une fonction réparatrice. Il a la fonction de « réparer le lien manqué dans l’enfance avec la mère » [70]. En effet, on constate que les adolescentes du milieu rural (23%) ont une fécondité beaucoup plus élevée que celles du milieu urbain. Au niveau régional, deux régions se caractérisent par leur fort pourcentage d’adolescentes ayant commencé leur vie féconde ; il s’agit du centre (22 %) et du sud (25 %). À l’autre extrême, on trouve la grande région Ouest avec 12 %, enregistrant la proportion la plus faible [71].
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA SEXUALITE EN MILIEU SCOLAIRE
I. ETAT DES CONNAISSANECES
I.1. Sexualité
I.2. Santé sexuelle
I.3. Adolescence
II. ADOLESCENCE ET SEXUALITE
II.1. Dans le monde
II.2. Au Sénégal
III. PROBLEMATIQUE
IV. SOCIETES AFRICAINES ET SEXUALITE
IV.1. Approche socioculturelle de la sexualité dans les sociétés africaines
IV.2. Approche socio-économique de compréhension de la sexualité des adolescents
IV.3. Accès à l’information sur la sexualité
IV.4. Attitude des élèves vis-à-vis du VIH/Sida en milieu scolaire
V. TRANSFORMATIONS CARACTERISTIQUES CHEZ LES ADOLESCENTS
V.1. Transformations physiques
V.2. Transformations hormonales
V.3. Rôle des hormones cérébrales dans la puberté
V.4. Transformations psychologiques
V.5. Changements sexuels
VI. PRATIQUES SEXUELLES CHEZ LES ADOLESCENTS
VI.1. Première expérience sexuelle
VI.2. Pratique de la contraceptionchez l’adolescent
VI.3. Pratique du multi-partenariat sexuel chez les adolescents
VI.4. Pratique d’abstinence chez les adolescents
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I.CADRE D’ETUDE
II. BUT et OBJECTIFS
II.1. But
II.2. Objectifs
III. METHODOLOGIE
III.1. Type d’étude
III.2.Population d’étude
III.3. Calcul de la taille de l’échantillon
III.4. Echantillonnage
III.5. Outil de collecte
III.6. Méthodede collecte
III.7. Définition opérationnelle des variables
III.8. Saisie et analyse des données
IV. CONSIDERATIONS ETHIQUES
V. RESULTATS
V.1. Etude descriptive
V.2. Etude analytique
VI. DISCUSSIONS
VI.1.Limite de l’étude
VI.2. Caractères sociodémographiques
VI.3. Activité économique de l’élève
VI.4. Désir d’avoir un enfant d’ici la fin des études
VI.5.Cours d’ECOFAM/SVT comme source d’information sur la sexualité
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES
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