Eaux, Assainissement, Hygiène
Selon le rapport conjoint OMS/UNICEF de 2017, analysant l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, stipule que 91% de la population mondiale dispose à présent d’eau potable et ce nombre ne cesse de croître et en Afrique subsaharienne, par exemple, 427 millions de personnes ont obtenu cet accès. En matière assainissement, un individu sur trois dans le monde, soit 2,3 milliards de personnes ne disposaient toujours pas d’un service élémentaire d’assainissement, 600 millions de personnes utilisaient un service d’assainissement limité, c’est-à-dire des installations améliorées partagées avec d’autres ménages et 892 millions de personnes à travers le monde pratiquaient encore la défécation à l’air libre [11]. Une étude menée en Inde en 2015, en milieu rural montre que les principales sources d’approvisionnement en eau ont été robinet public par tuyau vertical (42%), le tube de forage (37%) et 16% des participants étaient dépendants de l’approvisionnement en eau privée. Quarante-cinq pour cent des participants ne suivaient pas les bonnes méthodes de traitement de l’eau et parmi eux la moitié des participants ont estimé que l’eau était déjà propre et ne nécessite aucun traitement supplémentaire. Soixante – dix-neuf pour cent des participants avaient accès à des toilettes à fosse septique. En se référant à l’hygiène, seulement 32% pensaient que la main doit être lavée après défécation. Les résultats ont montré également que 17% des participants ont utilisé l’eau ou l’eau avec de la cendre pour se laver les mains [13]. Une autre étude menée en 2017 dans cette région de l’Asie du sud-est au Népal à la fois chez des écoliers et dans leurs ménages donne les résultats suivants : 44,7% des ménages n’ont pas un réseau de distribution d’eau courante, seul 21,9% ont déclaré avoir l’eau potable tout au long de l’année et 86,4% des ménages ne traitait pas l’eau. Parmi les ménages qui traitaient l’eau, l’ébullition était le moyen de purification le plus connu (36,1%) [14]. En Afrique comme en Asie du sud-est, le problème de l’eau, hygiène et de l’assainissement reste entier avec les mêmes préoccupations. Ainsi une enquête au Sud Kivu en république Démocratique du Congo indique que la majorité (85,7%) des ménages s’approvisionnaient en eau à partir de sources non aménagées ; 13% à partir de sources aménagées et 3,3% à partir des eaux de surface. En qui concerne l’assainissement, 66% des ménages possédaient une latrine traditionnelle et dans 45% des cas, la présence de selles a été observée dans la cour ou au tour des habitations [15]. Au Sénégal une étude menée au niveau national en milieu rural en 2015 avait révélé que près de 35,8% des ménages disposaient de latrines améliorées, contre 28,7% pour les latrines non améliorées et 35,5% n’avaient cependant aucune latrine. Ce qui fait émettre l’hypothèse que ces derniers pratiquaient la défécation à l’air libre (DAL) [16]. Ces chiffres sont proches de ceux fournis par l’EDS du Sénégal de 2015 [17] avec 32,3% de ménages ayant des latrines améliorées et 8,5% ayant accès à des latrines améliorées partagées, 28,4% ayant des latrines non améliorées et 30,7% qui n’ont aucune latrine. Toujours en milieu rural Sénégalais, cette étude a également montré en termes d’hygiène près de 29% des répondants ne se laver pas les mains après avoir fait leurs besoins contre 33.1% pour ce qui ne le faisait avant le repas [16]. En 2016 l’enquête continue de santé avait retrouvé un endroit spécifique pour se laver les mains dans 15 % des ménages. Ce pourcentage variait de 23 % en milieu urbain à 7 % en milieu rural et dans près d’un quart des ménages (24 %) disposaient seulement d’eau, sans produit nettoyant [18]. Toujours au Sénégal, en se référant aux données de l’EDS- continue 2016, on note 82% des ménages Sénégalais consomment de l’eau provenant d’une source d’approvisionnement considérée comme améliorée, en majorité d’un robinet dans le logement ou dans la concession (53 %) ou d’un robinet public/fontaine (13 %). En milieu rural, la proportion de ménages qui consomment de l’eau provenant d’une source non améliorée est plus de trois fois plus élevée que celle du milieu urbain (29 % contre 8%). Concernant le traitement de l’eau, on constate que les trois quarts des ménages sénégalais n’utilisent aucun moyen pour traiter l’eau, en particulier en milieu urbain (84 % contre 65 % en rural). Dans 11 % des cas, les ménages traitent l’eau avec de l’eau de javel ou du chlore et dans 17 % des cas, ils procèdent au filtrage à travers un linge. Seulement un peu plus d’un ménage sur dix (12 %) utilisent une méthode de traitement appropriée [18]. Pour ce qui est de l’assainissement, les statistiques montrent que 45 % des ménages sénégalais utilisent des toilettes améliorées non partagées (en milieu urbain 54% et rural 35%). Par ailleurs, un peu plus d’un ménage sur cinq (23 %) a accès à des toilettes améliorées partagées. À l’opposé, près d’un tiers des ménages (32 %) n’utilisent que des toilettes non améliorées, en majorité des latrines traditionnelles (17 %) et 15 % ne disposent d’aucun type de toilettes (27 % en milieu rural contre 3 % en milieu urbain [18].
Le district sanitaire de Guédiawaye
➢ Caractéristiques géographiques
Le district sanitaire de Guédiawaye s’étend sur 3,90 km du Nord au Sud et 7, 5 Km d’Est en Ouest soit une superficie de 28km². Il est situé au Nord de la région de Dakar, dans la zone des Niayes. Le district sanitaire de Guédiawaye est limité par :
▪ Le district sanitaire Nord à l’Ouest ;
▪ Le district sanitaire de Pikine à l’Est et au Sud ;
▪ La grande côte de l’Océan atlantique au Nord.
Le district sanitaire de Guédiawaye dispose de sept Kilomètres de côte, ainsi le climat est de type côtier. Cette haie vive est constamment agressée occasionnant l’érosion côtière, l’avancée de la mer et des inondations.
➢ Caractéristiques socio-économiques et démographiques
Le recensement général de la population estime la population totale du district à 355 525 habitants en 2013 soit une densité moyenne de 12 688 habitants au km² contre 5 404 habitants au Km² pour la région de Dakar et une densité moyenne nationale de 65 habitants au km². [4] Ainsi, Guédiawaye est la zone la plus dense en population au plan national. Cette très forte densité entraine des besoins importants en soins, en structures sanitaires, en écoles et pour tous les besoins sociaux de bases. Les enfants de moins de cinq ans représentent 19,4% de la population. Le district se caractérise par une forte diversité ethnique. Les Wolofs représentent l’ethnie majoritaire, environ 40% de la population, les Peulh 15% environs, les autres ethnies retrouvées sont les Sérères, les Diolas, et les Ndiagos. Les musulmans représentent 95% de la population, le reste est constitué de chrétiens. Les inondations récurrentes ces dernières années, ayant occasionné des déplacements de population, certaines zones sont devenues moins peuplées. Il s’agit surtout de la commune de Médina Gounass et une partie de la commune Wakhinane Nimzat. Sur le plan scolaire le département compte trois grands lycées (lycée Limamoulaye, Lycée CANADA et le Lycée Pikine Est), quatre collèges publics et 47 écoles élémentaires. Le taux brut de scolarisation en 2006 était déjà de 98,6%. L’inexistence de zones d’activités industrielles et de services fait que la ville de Guédiawaye abrite essentiellement des activités économiques de proximité, principalement les activités informelles. Les principales activités sont constituées par le commerce et l’artisanat. Selon les enquêtes de la direction de la statistique, 85 % de la population, exercent dans le secteur informel [4].
➢ Caractéristiques sanitaires
Le district sanitaire de Guédiawaye comporte 12 postes de santé publiques fonctionnelles, un centre de santé. Le ratio poste de santé population est de 1 poste pour 29 627 habitants alors que la norme de la carte sanitaire du Sénégal est 1 poste urbain pour 7 752 pour la région de Dakar. Quant au ratio centre de santé habitant du district il est d’un centre pour 355 525 habitants pour une norme d’un centre de santé pour 100 000 Habitants. Ainsi le gap en centre de santé est de deux et celui en poste de santé est de 34 [43]. Le seul centre de santé du district ne répond pas aux normes car ne disposant pas de pavillon d’hospitalisation, de laboratoire fonctionnel et d’un service de radiologie. Le district de Guédiawaye présente des déficits énormes en matière de ressources humaines par rapport aux normes fixés dans le PNDS (2009-2018). Il est de 34 pour les médecins, 15 pour les SFE et infirmiers. Cette situation fait que la charge du travail est énorme et elle risque d’impacter sur la qualité des prestations fournies [43].
CONCLUSION
Cette étude, réalisée dans la région de Dakar et plus particulièrement dans sa zone semi urbaine avec les localités de Keur Massar, Guédiawaye et Mbao sur l’eau, l’assainissement et l’hygiène et leurs impacts sur la santé des enfants de moins de cinq ans en termes de diarrhée, a permis de montrer un accès suffisant en eaux de source améliorés de 97,1% avec une disparité au sein des localité en défaveur du district sanitaire Mbao pour un taux de couverture de de 93%. Comme l’accès à l’eau, cette zone offre également une proportion satisfaisante de ménage ayant accès aux toilettes améliorées par rapport à la couverture nationale. Il a été noté la nécessité de renforcer les interventions sur l’hygiène des mains surtout au niveau du district sanitaire de Keur Massar. Outre le volet situationnel du domaine Wash en milieu semi urbain, l’étude a également permis de déterminer la prévalence et les déterminants de la diarrhée au niveau des ménages ayant des enfants de moins de cinq ans qui étaient essentiellement liés au statut du chef de ménage, le bâtit et surtout l’hygiène au sein des ménages dont des mesures telles que la communication pour le changement de comportement pourrait apporter des solutions pour l’amélioration de la santé des enfants.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. ETAT DES CONNAISSANCES
I.1 Eaux, Assainissement, Hygiène
I.2 Evacuation des selles des enfants
I.3 Santé de l’enfant
I.4 Qualité de l’eau
II. CADRE CONCEPTUEL
III. QUESTIONS DE RECHERCHE
IV. OBJECTIFS
IV.1 But
IV.2 Objectif général
IV.3 Objectifs spécifiques
V. CADRE D’ETUDE
V.1 Présentation de la région de Dakar
V.2 Le district sanitaire de Keur Massar
V.3 Le district sanitaire de Guédiawaye
V.4 Le district sanitaire de Mbao
VI. METHODOLOGIE
VI.1 Type et période d’étude
VI.2 Population d’étude
VI.3 Echantillonnage
VI.4 Collecte des données
VI.5 Saisie et analyse des données
VII. RESULTATS
VII.1 Étude descriptive
VII.2 Analyse bivariée
VII.3 Analyse multivariée
VIII. DISCUSSION
IX. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES.
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