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Données Démographiques
Le département de Tanout, selon le recensement général de la population (RGP/H 2001) compte une population de 338 842 Habitants dont 170 043 femmes. En 2010, cette population est estimée à 433 179 habitants.
Les principales caractéristiques de cette population sont :
– Un accroissement annuel de la population inquiétant (4,4%) face à des besoins énormes d’ordre alimentaire, d’éducation, sanitaire, d’approvisionnement en eau, d’emplois, d’habitats, de routes, de télécommunication, etc.
– Une faible densité : 15,01 habitants/Km².
– 50 % ont moins de 20 ans ;
– 22 % constituent la tranche des femmes en âge de procréer ;
– 51 % de potentiel actifs dont 37,6 % d’actifs agricoles ;
– Plus de 50 % sont des femmes (50,18 %) ;
– Population fortement marquée par l’exode rural des valides (surtout en saison sèche après les récoltes) en direction de Libye, Nigeria, Côte d’Ivoire et l’intérieur du pays ;
– 95,35 % sont concentrés en milieu rural contre 4,65 % en milieu urbain en 2010 ;
– 92,19% des sédentaires contre 7,81% des nomades et transhumants en 2010.
Données sur l’eau, l’hygiène et l’assainissement
L’eau
Sur le plan hydraulique le département de Tanout compte 723 équipements points d’eau moderne dont 408 puits cimentés (PC) ,3 stations de pompage pastorales (SPP) ,143 pompes à motricité humaine (PMH). On note quelques vallées fossiles (Tarka, Nafouta, Njeptodji, Sabonkafi, Zermou et Dan Gao).Il existe de nombreuses mares localisées dans le sud et le nord du département qui en bonne année de pluies durent pendant 4 à 7 mois. Certaines sont exploitées à des fins agricoles.
Les eaux de surface : Il n’existe pas d’écoulement permanent dans le département, le ruissellement engendré par les eaux de pluies alimente une trentaine de mares semi permanentes qui en sont tributaires
Les eaux souterraines : Le département de Tanout dispose d’importantes réserves en eau souterraine dont entre autres: Les nappes quaternaires de la zone pastorale caractérisées par des débits importants (10m3/h) et les alluvions de la Tarka avec une profondeur moyenne de 43 m ; La nappe du Damergou qui n’est formée que de silts et d’argiles qui sont peu productifs 2m3/h et les nappes fossiles du continental intercalaire caractérisées par leur très bon débit. La qualité de l’eau est médiocre seulement au niveau de la nappe du Damergou, pour le reste la conductivité tourne autour de 200μS/cm.
Beaucoup reste à faire dans le domaine en vue d’améliorer les conditions d’accès à l’eau potable des populations rurales, de leur cheptel et de rehausser le taux de couverture des besoins en eau des populations du département.
L’hygiène et l’assainissement
Le problème d’hygiène et Assainissement dans le département constitue une préoccupation majeure. En effet, hormis dans les grands centres urbains, il n’existe pas de latrines familiales encore moins de latrines publiques. On note une absence totale de dépotoirs ; quant aux caniveaux d’évacuation des eaux usées, il n’existe timidement qu’à Tanout ville où ils sont mal entretenus. Ainsi le taux d’accès aux latrines individuelles traditionnelles n’est estimé qu’à 7,8 % ; Cependant dans les milieux scolaires et sanitaires on compte 160 latrines dont (140 au niveau des écoles). Le taux d’accès serait estimé à 10 % environ. Ces sanitaires sont l’oeuvre de l’UNICEF et de la collectivité dans le cadre du PSPR.
L’hygiène autour des points d’eau reste encore en deçà des espoirs. La pollution des milieux (surtout dans les gros villages et grands centres) par les sachets plastiques devient davantage une grande préoccupation de dégradation environnementale. C’est pourquoi des efforts de sensibilisation des populations et des actions d’assainissement méritent d’être renforcés.
L’offre de service de santé
Le District Sanitaire de Tanout compte en 2016, un hôpital de district fonctionnel, 23 CSI (19 CSI type I et 4 CSI type II) auxquels sont rattachées 63 cases de santé fonctionnelles.
Les principales fonctions dévolues aux différents niveaux :
Niveau Cases Santé Communautaires
Les cases de santé sont tenues par des agents de santé communautaires dont 10 agents de santé qualifiés et sont des structures rattachées aux CSI. Le PMA de la case de santé comprend :
Soins curatifs : prises en charge des cas simples conformément aux ordinogrammes, conseil et orientation des cas compliqués vers les CSI ;
maternité sans risque (identification et orientation des grossesses à risque, assister les accouchements normaux, évacuation des accouchements difficiles ;
Planification Familiale : réapprovisionnement en contraceptifs oraux des utilisatrices identifiées au CSI et visites à domicile ;
Nutrition (dépistage, orientation et suivi des enfants malnutris, IEC aux mères sur l’allaitement maternel exclusif, bonnes pratiques du sevrage, distribution de vitamine A, fer, promotion de l’hygiène alimentaire) ;
Soins préventifs (mobilisation de la communauté pour les vaccinations, identification et orientation des cas d’abandon aux vaccinations, PF, CPN, déclaration des cas suspect d’épidémie ,sensibilisation des femmes sur la chimio prophylaxie anti- palustre, l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide ;
Lutte contre les IST/VIH/SIDA : promotion de distribution des préservatifs ;
Médecine traditionnelle : promotion d’une collaboration avec les tradipraticiens ;
Mobilisation sociale ;
Hygiène et assainissement : promotion de l’entretien et de l’utilisation des points d’eau de consommation et des latrines, promotion de l’élimination hygiénique des déchets et des eaux pluviales et usées ;
Enregistrement des naissances dans les villages ;
Transmission des données au CSI de rattachement.
Le District Sanitaire de Tanout compte 63 cases de santé fonctionnelles. Elles s’attèlent à la réalisation de ce paquet minimum
Niveau centre de santé intégré (CSI)
Le centre de santé intégré est sous la responsabilité d’un infirmier diplômé d’Etat ou d’un infirmier certifié. Le PMA des CSI est composé de :
La consultation curative et les soins aux malades ;
Les activités préventives (CN, CPN, PF, CRENA, vaccinations) ;
Les accouchements ;
Les foraines ;
L’IEC et la CCC.
Trente et un (31) CSI constituent le deuxième niveau du système sanitaire du district. L’ensemble de ces CSI exécute le PMA.
Niveau hôpital de district (HD)
L’hôpital de district prend en charge les références des CSI, il offre un paquet complémentaire d’activité (PCA). En dehors de la radiologie qui manque d’agent, toutes les autres unités de l’hôpital de district de Tanout sont fonctionnelles. Il s’agit de :
service de médecine ;
service maternité ;
service de laboratoire/pharmacie ;
Service social ;
Service de pédiatrie ;
bloc opératoire et la chirurgie ;
service d’hygiène et assainissement.
L’existence d’un hôpital de district disposant d’un bloc opératoire fonctionnel est à n’en point douter un atout pour l’accomplissement du PCA.
Ressources Humaine
Les ressources humaines du district sont reparties comme suit :
– 5 médecins dont 2 capacitaires en chirurgie de district ;
– 1 gestionnaire ;
– 1 épidémiologiste ;
– 3 TS (gynéco obstétrique, radiologie et laboratoire) ;
– 19 IDE ;
– 8 SFDE ;
– 50 IC et ASB ;
– 24 agents auxiliaires (Chauffeurs, manoeuvres, gardiens).
Les infrastructures
Au niveau périphérique, 23 Centres de Santé Intégrés (CSI) dont deux (2) sont dirigés par des médecins, auxquels sont rattachées 67 cases de santé fonctionnelles tenues en général par des agents de santé communautaires. Le district sanitaire dispose d’un hôpital équipé d’un bloc opératoire où travaillent deux (2) médecins formés en chirurgie de district.
les cases de santé ne disposent pas nécessairement des locaux e et équipements indispensables à la réalisation de prestations que le personnel en place est capable de fournir compte tenu de sa qualification (accouchements, vaccination…) ; les CSI, notamment ceux émanant de la transformation des cases de santé, ne disposent pas de locaux adaptés pour assurer l’ensemble des soins curatifs, préventifs et les accouchements ; l’adduction d’eau, l’existence des latrines et le logement de l’infirmier n’ont pas été envisagés.
La logistique est constituée de véhicules, Motos et Autres équipements (chaine de froid, matériel médical etc.)
Le partenariat
Pour améliorer la performance des structures, le district a créé un cadre de concertation des partenaires qui se réunit régulièrement pour canaliser les interventions des ONG en termes de temps et de l’espace.
Plusieurs ONGs et associations telles que HKI, HAI, GOAL et la CRF ont eu à intervenir dans le cadre de la récupération nutritionnelle des malnutris et aussi pour le renforcement des capacités des agents de santé sur le protocole national de prise en charge de la malnutrition.
En plus de ces appuis financiers, il faut noter les autres appuis multiformes de l’UNFPA, UNICEF, PAM, PNLP, …. Fond Commun.
La recherche dans le système de santé.
La recherche sur le système de santé dans le département se limite aux rapports d’activité des services de santé du département. Les différents problèmes de santé du district n’ont fait pas l’objet de travaux de recherche. Sur proposition du district plusieurs étudiants des écoles de santé ont réalisé des mémoires sur thèmes prioritaires pour l’amélioration de la santé de la population. Il s’agit notamment de : Evaluation de la couverture vaccinale chez les femmes enceintes ; l’évaluation de la nutrition à base communautaire etc.
Critères de sélection
Critères d’inclusion :
Etaient inclus dans l’étude les mères des enfants de 6 à 59 mois qui résident dans l’aire de district sanitaire de Tanout depuis au moins 12 mois.
Critères de non inclusion :
N’étaient pas inclus dans l’étude les mères des enfants âgés de 6 à 59 mois résidant dans l’aire le district sanitaire de Tanout qui avaient refusé de participer à cette étude.
Calcul de la taille de l’échantillon
Il s’agissait d’un échantillonnage en grappe de ce faite la taille (N) de notre échantillon a été calculé avec la formule N= ([Zα². P (1-P)] / i²)*2.
N: Taille de l’échantillon ;
Zα = 1,96 : écart réduit correspondant au risque consenti α=5% ;
P : Proportion approximative des différents facteurs à étudier = 0,50 ;
1-P : Complément de P = 1- 0,50 = 0,50 ;
i = 0,05 : Précision souhaitée dans cette étude.
En appliquant la formule nous avons N = 768. En prenant en compte les non répondants nous arrondissons la taille de l’échantillon à 800 mères d’enfants de 6 à 59 mois.
Protocole d’échantillonnage
Notre enquête s’était effectuée au niveau des six communes (Gangara, Oualéléwa, Tarka, Tenhia, Tanout et Falenco) que compte le département et le district sanitaire de Tanout.
Au sein du district sanitaire de Tanout, les différentes communes sont subdivisées en aires de santé (AS) ou Centre de Santé Intégré (CSI) et chaque aire de santé est constituée des villages. Pour déterminer les villages à enquêter, nous avons choisi de faire un échantillonnage à plusieurs degrés. Ainsi après un recensement exhaustif des communes, nous avons procédé à un tirage au sort des aires des santés puis des villages que nous avions considéré comme grappes. Ainsi 80 villages ou grappes ont été tirés au sort au niveau des 10 aires de santé du district de Tanout tiré au hasard également. Pour obtenir les 800 mères d’enfant de 6 à 59 mois à enqueter, dix (10) mères ont été questionnées au niveau de chaque grappe ou village.
Au sein de chaque grappe ou village, la technique de la bouteille ou du stylo a été utilisée pour déterminer le premier ménage à enquêter. Elle consiste à prendre la bouteille la faire pivoter ou lancer le stylo et repérer la pointe qui indiquera l’enquêteur la direction à suivre pour déterminer le premier ménage. L’enquêteur a progressé de proche en proche pour enquêter dans les ménages 10 mères d’enfants de 6 à 59 mois dans la grappe. Au sein d’un même ménage lorsqu’une mère deux (2) enfants de moins de 6 à 59 mois, un seul enfant a été considéré dans l’enquête et ce dernier était déterminé par un tirage au sort.
Définition opérationnelle des variables à recueillir
Les variables qualitatives et quantitatives seront recueillies pendant cette enquête à travers un questionnaire à administrer auprès des mères des enfants de 6 à 59 mois dans le district sanitaire de Tanout.
Caractéristiques socio démographiques des mères d’enfant de 6 à 59 mois
Participation aux activités de sensibilisation PFE santé nutrition est défini «Oui» chez les mères d’enfants de 6 à 59 mois qui vivent en zone d’intervention PFE pendant au moins 12 mois et «Non» chez la mère d’enfant de 6 à 59 mois vivant en zone de non intervention PFE pendant au moins 12 mois. Caractéristiques socio démographiques des ménages où habitent les mères d’enfants de 6 à 59 mois ; Distance entre le domicile et la structure sanitaire la plus proche (≤ 5 km, 6-15 km et > 15 km).
Connaissances, attitudes et pratiques en matière de l’allaitement maternel exclusif Connaissance des avantages de l’allaitement maternel exclusif cette connaissance sera jugée avec 4 modalités : faible (1 à 2 avantages de l’AM cités), passable (3 à 4 avantages de l’AM cités), bonne (≥5 avantages de l’AM cités), Ne sais pas (aucun avantage de l’AM cité) ; Pratique de l’allaitement maternel (Oui, Non) ; Durée de la pratique de l’allaitement maternel exclusif avec 6 modalités (≤ 1 mois, 2 à 3 mois, 4 à 5 mois, jusqu’a 6 mois, Plus de 6 mois et Ne sais pas).
Connaissances, attitudes et pratiques en matière de l’alimentation de complément
Connaissances des avantages de l’aliment de complément (AC) pour l’enfant avec 4 modalités : faible (1 à 2 avantages de l’AC cités), passable (3 à 4 avantages de l’AC cités), bonne (≥5 avantages de l’AC cités), Ne sais pas (aucun avantage de l’AC cité) ; Connaissance du des nombre des repas de l’aliment de complément nécessaire pour les enfants de 6 à 24 mois 2 modalités (Oui, Non) ;
Connaissance des aliments de complément (AC) disponibles localement avec 4 modalités : faible (1 à 2 AC cités), passable (3 à 4 AC cités), bonne (≥5 AC cités), Ne sais pas (aucun AC cité) ; Moment d’introduction des aliments de compléments chez l’enfant avec 5 modalités (Avant l’âge de 6 mois, à partir de l’âge de 6 mois, après l’âge 6 mois, au moment du sevrage et Ne sais pas).
Connaissances, attitudes et pratiques en matière de la MILDA
Connaissance des avantages de l’utilisation de moustiquaires imprégnées (MILDA) avec 2 modalités (Prévention de paludisme ou autres réponses) ; Disponibilité d’une moustiquaire quelconque dans le ménage 2 modalités (Oui, Non) ; Disponibilité d’une MILDA dans le ménage avec 2 modalités (Oui, Non) ; Mode d’acquisition de la MILDA 3 modalités (Achat, recul lors de CPN, distribution de masse).
Utilisation du MILDA chez l’enfant la nuit précédant l’enquête 2 modalités (Oui, Non).
Connaissances, attitudes et pratiques en matière du traitement de la diarrhée à domicile. Connaissances des moyens de traitement de la diarrhée à domicile 2 modalités (L’utilisation de la thérapie de réhydratation orale avec les sels de réhydratation orale (SRO) ou solution salée sucrée (SSS) ou utilisation des autres moyens pour prendre la diarrhée en charge à domicile) ; Connaissances des causes de diarrhée chez l’enfant 4 modalités : faible (1 à 2 causes de diarrhée citées), passable (3 à 4 causes de diarrhée citées), bonne (≥5 causes de diarrhée citées), Ne sais pas (aucune cause de diarrhée citée) ; Connaissances des moyens de prévention de la diarrhée de l’enfant avec 4 modalités : faible (1 à 2 moyens de prévention cités), passable (3 à 4 moyens de prévention cités), bonne (≥5 moyens de prévention cités), Ne sais pas (aucun moyens de prévention cité).
Connaissances, attitudes et pratiques en matière de lavage des mains avec de l’eau et du savon au moment opportuns.
Connaissance de l’importance du lavage des mains avec 4 modalités faible (1 à 2 avantages de lavage des mains cités), passable (3 à 4 avantages de lavage des mains cités), bonne (≥5 avantages de lavage des mains cités), Ne sais pas (aucun avantage de lavage des mains cité) ; Connaissances des moyens de lavage des mains avec 2 modalités (Eau+ savon, autres moyens de lavage des mains) ; Pratique de lavage des mains avec de l’eau et du savon 2 modalités (Oui, Non).
Connaissances, attitudes et pratiques en matière de la vaccination des enfants Les avantages de la vaccination des enfants avec 2 modalités (prévention des maladies, autres réponses) ;
Connaissance des maladies du PEV avec 4 modalités faible (1 à 2 maladies de PEV citées), passable (3 à 4 maladies de PEV citées), bonne (≥5 maladies de PEV citées), Ne sais pas (aucune maladie de PEV citée) ; La vaccination des enfants à jour avec 3 modalités (Oui, Non, ne sais pas);
La supplémentation des enfants avec la vitamine A à jour avec 3 modalités (Oui, Non, ne sais pas).
Méthode de collecte des données a) Instrument de recueil des données
Notre questionnaire a été installé sur l’application KoBoCollect pour rendre facile la collecte et éviter les données manquantes. Nous avons utilisé KoBoCollect du fait de sa disponibilité à notre niveau pendant au moment des préparatifs de l’enquête.
Recueil des données
La collecte des données a été faite par 5 équipes de 2 enquêteurs chacune soit un total de 10 enquêteurs à l’aide du questionnaire installé sur smartphone via l’application KoBoCollect 1.4.8. Les enquêteurs ont été formés sur l’outil et un prétest a été fait au centre de récupération nutritionnelle de l’hôpital de district de Tanout.
Analyse des variables
Analyse descriptive
La description des variables est faite au cours de l’analyse univariée. Les proportions ont été calculées pour les variables qualitatives et les paramètres de position (moyenne médiane et mode) et de dispersion (écart type, variance et étendue) ont été calculés pour les variables quantitatives.
Analyse bivariée
Nous avons cherché l’association entre chaque PFE en santé nutrition et les autres variables indépendantes. Le test de Fisher était utilisé selon les modalités d’application avec un seuil de significativité est fixé à 5% et l’intervalle de confiance est de 95%.
Analyse multivariée
Au cours de cette analyse multivariée, les facteurs associés à la bonne pratique des PFE santé nutrition ont été recherchés. Pour chaque dimension de la PFE une régression logistique simple a été faite. A partir du résultat de l’analyse bivariée, toutes les variables dont les p étaient inférieurs à 0,25 ont été mises dans le premier modèle. Nous avions utilisé la méthode du pas à pas descendant pour retirer au fur et à mesure les variables non significatives jusqu’à pour obtenir le modèle final. Le LR-test a été utilisé pour comparer les différents modèles emboités. L’AIC a permis de choisir le modèle le plus parcimonieux. Le test Hosmer Lemeshow a permis de voir l’adéquation du modèle final. [9]
CONSIDERATIONS ETHIQUES
La participation à l’enquête a été volontaire, sans contrainte et aucune indemnisation n’a été proposée. Le choix de ne pas se soumettre au questionnaire a été respecté. Pour assurer la confidentialité des réponses le questionnaire était anonyme et l’entretien avec nos enquêtées a été fait en toute discrétion.
RESULTATS
Analyse descriptive
Les caractéristiques socio démographiques des mères d’enfant de 6 à 59 mois
Dans cette étude, nos enquêtées avaient un âge compris entre 25 et 35 ans (51,70%). L’âge moyen des mères enquêtées est de 28,62 ans avec des extrêmes de 16 à 48 ans. Elles étaient 92,77% des multipares, 93, 34% mariées et majoritairement ménagères à 85, 44%. Nos enquêtées n’avaient pas pour la plupart fréquenté l’école (64,56% des non scolarisées) et n’avaient pas bénéficié d’une sensibilisation sur les pratiques familiales essentielles en santé nutrition dans 53,73% des cas (Tableau I).
Limites et atouts de l’étude
Comme toute étude la nôtre comporte également des limites. Notre enquête s’est déroulé au niveau de 80 villages et quartiers sur les 1919 que comptent le district sanitaire de Tanout. Nos ressources étaient limitées pour réaliser cette étude. Cependant,
Cette étude a des atouts tels que :
La taille de l’échantillon 886 suffisante;
L’homogénéité de la population sur le plan sociodémographique (population essentiellement rurale), ce qui nous permet de réduire significativement les facteurs de confusion ;
Estimation des différents indicateurs relatifs aux 8 pratiques familiales essentielles chez les mères d’enfants de 6 à mois dans le district sanitaire de Tanout;
Identifier les déterminants de l’adoption des 8 PFE chez les mères d’enfants de 6 à 59 mois dans le district sanitaire de Tanout.
Ces résultats que nous avons trouvés peuvent être généralisés au district sanitaire de Tanout.
Les résultats atteints par l’étude
Cette étude nous permis de faire une description chez les mères des caractéristiques socio démographiques, les connaissances, pratiques et attitudes en matière de PFE. Nous avons enregistré que:
56,88% des mères avaient pratiqué l’AME à leurs enfants jusqu’à 6 mois ;
35,67% avaient introduit l’aliment de complément à leurs enfants à partir de 6 mois ;
84,54% des mères avaient au moins une fois traité la diarrhée de leurs enfants à domicile avec le sel de réhydratation orale (SRO) ou la solution salée sucrée ;
71,10% avaient utilisé la MILDA pour leurs enfants de moins de 5 ans la nuit précédant l’enquête.
80,14% des mères avaient la vaccination et la supplémentation à la vitamine A de leurs enfants à jour ;
72,35% des mères utilisaient de l’eau et du savon pour le lavage des mains au besoin
91,08% des mères consultaient au centre de santé face aux signes de danger de paludisme, infection respiratoire et diarrhée chez leurs enfants ;
59,71% des mères avaient utilisé ou utilisaient encore les services de la planification familiale. Les principaux facteurs qui déterminent l’adoption des 8 pratiques essentielles en faveur de la santé et la nutrition des enfants sont les caractéristiques socio démographiques (niveau d’instruction, profession, parité, bénéfice de la sensibilisation sur les PFE, niveau d’instruction et profession du chef de ménages, distance lieu d’habitation et centre de santé), les connaissances, les pratiques et attitudes des mères en matière de santé de leurs enfants
Les différents taux enregistrés pour les 8 PFE en santé nutrition
L’OMS préconise une durée d’allaitement exclusif de six mois et pouvant aller jusqu’à deux ans, en introduisant progressivement d’autres aliments. Pour l’enfant également, la durée d’allaitement aurait une incidence sur la prévention de certaines maladies: les bénéfices pour l’asthme, par exemple, sont réellement significatifs si l’enfant a été allaité plus de quatre mois. [10]
Cette étude nous a montré que parmi les mères allaitent leurs enfants au sein seules 56,88% d’entre elles l’avaient pratiqué exclusivement jusqu’à 6 mois pour leurs enfants. Malgré les efforts que mènent l’OMS, l’UNICEF et leurs partenaires pour promouvoir l’allaitement maternel exclusif on remarque que un nombre considérable d’enfants ne bénéficient pas de cette pratique combien capitale pour leur développement.
Nos chiffres d’allaitement maternel exclusif jusqu’à l’âge de 6 mois sont supérieurs à ceux enregistrés par l’Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples EDSIM 2012 et l’Etude Nationale d’Evaluation d’Indicateurs Socio-Economiques et Démographiques (ENISED) 2015 conduites par INS Niger dont les résultats sont respectivement 23% et 48% [2,1]
Une étude CAP concernant les six pratiques familiales essentielles (PFE) conduite par l’UNICEF au Burkina Faso avait notifié 28,3% des enfants de moins de 6 mois sont exclusivement allaités au sein. [11] Une enquête faite par Helen Keller International (HKI) et le Centre de Recherche Action par la Médiation Sociale (CRAMS) sur connaissances, attitudes, perceptions et pratiques des populations en matière de santé de la mère et de l’enfant dans le département de Gaya au Niger a permis de constaté que seulement 6,6 % des enfants ont été allaité exclusivement au sein jusqu’à l’âge de 6 mois.[12]
L’OMS et l’Unicef ont élaboré conjointement des directives pour une stratégie mondiale concernant l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant qui réaffirment qu’à partir de six mois, l’allaitement au sein doit être complété par l’introduction d’autres aliments appropriés pour satisfaire les besoins nutritionnels de l’enfant et lui permettre la meilleure croissance possible.
Dans notre étude nous avions remarqué de seulement 35,67% des mères enquêtées avaient introduit l’aliment de complément à leurs enfants à partir de 6 mois. Les résultats issus de l’EDSIM 2012 Niger ont montré que qu’à 6-9 mois, 65 % des enfants nigériens reçoivent des aliments de complément tout en continuant d’être allaités.
Gul Nawaz Khan et col dans leur étude sur Déterminants des pratiques d’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants par les mères dans deux districts ruraux de Sindh au Pakistan avaient enregistré que 70% des mères ont introduit une alimentation complémentaire à l’âge de 6-8 mois.
Hadia Radwan dans son étude sur les modèles et déterminants de l’allaitement maternel et des pratiques d’alimentation complémentaire des mères aux Émirats arabes unis a notifié 83,5% des mères émiriennes introduisaient une alimentation de complément à leurs enfants à partir de l’âge de 6 mois.
L’utilisation correcte et régulière de la moustiquaire imprégnée d’insecticide est le moyens de plus efficace pour lutter contre le paludisme en milieu défavorisé.
Nous avions trouvé dans cette étude que 71,10% des mères avaient utilisé la moustiquaire pour leurs enfants de moins de 5 ans la nuit précédant l’enquête. Nos résultats sont supérieurs à ceux trouvé par EDSIM 2012 qui avait enregistré que 24% des enfants d’enfants de moins de 5 ans avaient dormi sous une moustiquaire quelconque la nuit précédant l’enquête. [2] La promotion de l’utilisation des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA) est devenue le pilier de la politique de prévention du paludisme. Sylvain Faye dans l’étude comprendre la non-utilisation des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA) au Niger avait révélé que, 72,3 % les mères ou gardiennes d’enfants ont effectivement utilisé une moustiquaire la nuit précédant l’enquête, dont 41,8 % une moustiquaire imprégnée. MURONGO KANYANDE AIME et col au cours l’évaluation de l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide dans l’aire de sante 8eme CEPAC Walikale du 1er janvier au 31 décembre 2016 ont trouvé que 40 % des enfants de moins de 5 ans ont dormi sous MILDA la veille.
Les maladies diarrhéiques constituent, directement ou indirectement, une des principales causes de décès des jeunes enfants dans les pays en développement. L’OMS recommande, pour lutter contre les effets de la déshydratation, la généralisation du traitement de réhydratation par voie orale (TRO), en conseillant l’utilisation, soit d’une solution préparée à partir du contenu de sachets de sels de réhydratation par voie orale (SRO), soit d’une solution préparée à la maison avec de l’eau, du sucre et du sel. Dans notre étude, nous avions retrouvé que 84,54% des mères avaient au moins une fois traité la diarrhée de leurs enfants à domicile avec du SRO ou de la solution salée sucrée. Nos résultats sont supérieurs à ceux retrouvé par Diaby A. et col au Sénégal qui avaient notifié que parmi les mères interviewées à domicile, 69,7% avaient utilisé au moins une fois du SRO pour traiter la diarrhée chez leurs enfants à domicile. Y Nzame Vierin et col avait trouvé que seuls 5,6% des enfants avaient reçu un SRO avant la consultation dans leur étude faite à Libreville au Gabon.
Plusieurs études ont montré l’impact de lavage des mains sur la réduction de la morbidité de certaines maladies. Des comportements hygiéniques simples, en particulier le lavage des mains au savon, ont été suggérés pour réduire les infections gastro-intestinales, les infections respiratoires, le trachome, les helminthes et les infections cutanées dans les milieux défavorisés. [19] Dans notre étude 72,35% des mères utilisaient de l’eau et du savon pour le lavage des mains au besoin. Nos résultats sont supérieurs à ceux trouvé par Wolf-Peter Schmidt dans leur étude au Kenya où seulement 25% des mères pratiquaient le lavage des mains avec de l’eau et du savon aux moments opportuns. Swiss TPH, dans une étude sur le comportement en matière d’hygiène et d’assainissement en milieu rural au Sénégal avait trouvé respectivement 32,9% et 34,8% des répondants ont déclaré se laver les mains avec du savon systématiquement après avoir fait ses besoins et avant le manger.
La vaccination compte parmi les mesures de santé publique les plus efficaces permettant de prévenir la mortalité, la morbidité ainsi que les complications des maladies infectieuses. Nous avions trouvé que 80,14% des mères avaient la vaccination de leurs enfants à jour nos résultats sont inferieurs a ceux trouvé par Ibrahima Seck et col qui avaient notifié que 91,3% des mères respectaient le calendrier vaccinal de leurs enfants. Nguefack Félicitée et col avaient trouvé que 65,9% des enfants avaient reçus leurs vaccins à l’âge indiqué.
Les enfants âgés de moins de 5 ans dans le monde sont exposés au risque de carence en vitamine A. Dans les populations carencées, l’amélioration du statut vitaminique A peut réduire significativement la mortalité et la morbidité chez les jeunes enfants. Les résultats obtenus dans notre étude nous montre que 80,14% des mères avaient la supplémentation à la vitamine A de leurs enfants à jour. Nos résultats sont supérieurs à ceux d’Idrissa ALICHINA KOURGUENI et col [23] dans une étude sur l’allaitement et état nutritionnel au Niger où 70% des enfants de moins de 5 ans avaient reçu des compléments de vitamine A. Une étude faite par HKI dans le département de Gaya avait trouvé que 88,5% des enfants de 6 à 11 mois et 67,5% des enfants de 12 à 19 mois ont reçu la vitamine A. Mohamed Ag Ayoya et col [24] avaient trouvé 80% des enfants supplémenté au Mali.
L’utilisation des services de santé de base est l’un des facteurs clefs favorisant une meilleure santé des populations particulièrement les enfants de moins de 5 ans. Dans cette étude, 91,08% des mères avaient l’intention de consulter ou consultaient au centre de santé face aux signes de danger de paludisme, infection respiratoire et diarrhée chez leurs enfants. Au Niger l’Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples EDSIM 2012 [2] avait notifié que pour 53% des enfants ayant présenté des symptômes d’infections respiratoires aiguës, on a recherché un conseil ou un traitement auprès d’un établissement ou d’un prestataire de santé. C. Rapp et col [25] dans leur étude sur l’analyse des connaissances et pratiques de prise en charge du paludisme de l’enfant dans une région rurale de république Côte d’Ivoire avaient trouvé que seuls 20% des enfants étaient adressés d’emblée dans une structure de soins. Anne-Laure Page et col [26] dans l’étude sur le comportement de recherche de soins pour la diarrhée chez les enfants de moins de 5 ans au Niger rural avait enregistré 70,4% de demande des soins auprès d’une structure sanitaire. Le rythme élevé de la croissance de la population dans les pays africains, constitue une entrave aux efforts de développement. Le déséquilibre persistant entre l’accroissement élevé de la population et la faible croissance économique contribue à la détérioration des conditions de vie des ménages. Dans cette étude ; nous avons trouvé que 59,71% des mères avaient utilisé ou utilisaient encore les services de la planification familiale. Les résultats de l’EDSIM 2012.
réalisée en 2012 au Niger, ont mis en évidence un très faible niveau d’utilisation contraceptive moderne qui est 12%. Les résultats de l’ENISED [1] ont montré qu’en 2015, 13,4% des femmes de 15 à 49 ans utilisent une méthode contraceptive pour éviter une grossesse à un moment donné. Les facteurs déterminants l’adoption des 8 pratiques familiales essentielles santés nutrition chez les mères.
Allaitement maternel exclusif
La pratique de l’allaitement maternel exclusif dans cette étude est liée caractéristiques personnelles des mères telles que la parité, la profession, le niveau d’instruction, le bénéfice de la sensibilisation sur les PFE, les connaissances en matières de la santé des enfants et les caractéristiques du ménage qui sont le niveau d’instruction du conjoint ou chef de ménage, la distance séparant la résidence et le centre de santé le plus proche.
Dans notre étude les mères multipares avaient 2,27 fois plus de chance de pratiquer l’AME à leurs enfants jusqu’à l’âge de 6 mois que les mères primipares (IC à 95%=1,16-4,34). Cette relation a été confirmée dans l’étude des facteurs associés à l’allaitement maternel exclusif chez les mères d’enfants de 24 mois à Bamako réalisé par Mahamadou Traoré et col.
Les mères ménagères avaient 10 fois plus de chance de faire l’allaitement maternel exclusif que les mères artisanes (IC à 95% = 3,03 – 33,33) et celles qui exerçaient les fonctions d’agricultrices ou éleveuses avaient 0,13 fois moins de chance de pratiquer l’AME jusqu’à 6 mois (IC à 95%= 0,02-0,84). Ce constat a été fait également dans des études faites au Mali et en Belgique [27,28] Nous avons trouvé dans cette étude que les mères non scolarisée avaient 2,12 fois plus de chance de pratiquer l’allaitement maternel exclusif que les mères qui ont fréquenté uniquement l’école coranique (IC à 95% =1,26 – 3,57). Ce lien entre le niveau d’instruction et la pratique de l’AME a été trouvé par Mahamadou Traoré et col à Bamako au Mali.
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Table des matières
INTRODUCTION
I.ETAT DES CONNAISSANCES
II.JUSTIFICATION
III. QUESTIONS DE RECHERCHE
IV. CADRE CONCEPTUEL DE L’ETUDE
V. BUT ET OBJECTIFS
VI.CADRE D’ETUDE
VII.METHODOLOGIE
1) Période et Type d’enquête
a) Période d’enquête
b) Type d’enquête
2) Définition de la population d’étude
a) Unités statistiques
b) Critères de sélection
c) Calcul de la taille de l’échantillon
3) Protocole d’échantillonnage
4) Définition opérationnelle des variables à recueillir
5) Méthode de collecte des données
6) Analyse des variables
VIII.CONSIDERATIONS ETHIQUES
IX.RESULTATS
A) Analyse descriptive
B) Analyse bivariée
C) Analyse multivariée
X.DISCUSSIONS
XI.RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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