Etude des déterminants de la consommation du fer pendant 90 jours chez la femme au cours de la grossesse

MASTER DE SANTE PUBLIQUE
OPTION EPIDEMIOLOGIE

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Etat des connaissances

Cette étude s’articule autour de trois grandes notions : la consommation du fer pendant 90 jours chez la femme au cours de la grossesse, les éventuels déterminants de cette consommation du fer et les conséquences de la non-consommation du fer aussi bien chez la femme que chez le foetus.

La consommation du fer

Le fer est un composant de chaque cellule vivante et a été reconnu depuis des siècles comme un élément essentiel pour le maintien de la santé. Le fer participe à de nombreuses réactions biochimiques principalement impliquées dans le transport de l’oxygène et le stockage, la production de l’adénosine triphosphate(ATP), la synthèse de l’acide désoxyribonucléique(ADN), et le transport d’électrons. Bien que les mécanismes homéostatiques du corps conservent le fer efficacement, les carences en fer peuvent encore se poser, en particulier lorsque l’apport ne parvient pas à répondre aux besoins physiologiques ou quand les magasins deviennent épuisés.
Pendant la grossesse, l’augmentation du volume du plasma est supérieure à l’augmentation du volume des globules rouges ; ce qui provoque une dilution physiologique résultant de l’Hb réduite. Dans une grossesse normale, sans supplémentation en fer, Hb maternelle est en moyenne de 11,0 à 11,5 g / dL. Sur la base des documents de l’organisation mondiale de la santé (OMS), on estime que plus de 40% des femmes enceintes souffrent d’anémie, qui est due à l’anémie ferriprive environ la moitié du temps. Ainsi, dans les lignes directrices publiées récemment par l’OMS, 30 – 60 mg de la supplémentation en fer élémentaire est conseillé pour toutes les femmes enceintes.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de la moitié des femmes enceintes de la planète souffre d’anémie. Dans les pays en développement, la prévalence de l’anémie s’élève à 56%.
L’administration de compléments de fer ou de folate aux femmes enceintes peut éviter une aggravation de l’anémie [4]. Toutefois, elle ne traite pas la carence sous-jacente en fer qui existait déjà au début de la grossesse. Dans les pays en développement, où la plupart des femmes souffrent de carences nutritionnelles et d’un mauvais état général de santé et où il est impossible de surveiller régulièrement les grossesses, l’administration de compléments à toute la population, surtout aux femmes en âge de procréer, serait souhaitable. Il faudra procéder à de multiples études pour définir l’association optimale de stratégies (toutes les femmes enceintes recevront la dose standard de folate ou de fer 2 comprimés de 60 mg de fer) par jour pendant 100 jours qui garantiraient la réduction de l’anémie. Des conseils alimentaires seront donnés au sujet de la consommation de quantités suffisantes d’aliments riche en fer. Ceux riche en vitamine C améliorent l’absorption du fer, alors que le thé et le café l’inhibent, on fournira donc des indications appropriées (éviter de boire du thé au repas ou dans l’heure qui suit). Du fait que la vitamine C augmente l’absorption du fer, la consommation de fruits pendant le repas est recommandée).
La femme enceinte a besoin d’un surplus de fer et d’acide folique pour répondre à ses propres besoins nutritionnels et à ceux du foetus en cours de développement. Une carence en fer et en acide folique pendant la grossesse est susceptible d’avoir un effet négatif sur la santé de la mère, sur sa grossesse, ainsi que sur le développement du foetus.
La prise quotidienne de suppléments de fer et d’acide folique pendant toute la durée de la grossesse est la solution habituellement proposée pour prévenir et traiter l’anémie ferriprive. Malgré son efficacité avérée, la prise quotidienne de suppléments de fer est limitée, probablement en raison d’un manque d’observance, d’inquiétudes quant à l’innocuité de l’intervention chez les femmes ayant déjà un apport suffisant en fer et de la faible disponibilité de ces suppléments dans les communautés.
L’anémie peut avoir plusieurs causes, parfois liées. Il s’agit d’un apport insuffisant en fer, en acide folique et en vitamine A et de pertes dues à des infestations parasitaires. Prés de cinquante pour cent des femmes enceintes sont anémiées dans le monde. Celles qui présentent une anémie grave sont plus vulnérables aux infections pendant la grossesse et l’accouchement et sont exposées à un risque accru de décès par hémorragie obstétricale, de même qu’à des complications postopératoires en cas de césarienne.
Au cours de l’EDS-MICS_2010-2011 au Sénégal, la proportion de femmes enceintes ayant consommé le fer au moins pendant 90 jours était de 53% dans la région de Kolda.
Cependant certains facteurs, décrits dans la littérature, font que la durée normale de cette consommation ne soit pas respectée : Il s’agit de déterminants biologique (l’âge), d’habitudes de vie (le milieu de résidence, le niveau de bien être des ménages, l’existence de certaines pratiques culturelles comme la géophagie), la structure de santé (la réalisation des CPN) et l’environnement (l’accessibilité, le niveau d’instruction).
Ces facteurs ne sont pas exhaustifs et ne sont pas tous décrits. Ainsi, l’intérêt de cette étude est d’avoir suffisamment de connaissances sur les déterminants de la consommation du fer au cours de la grossesse pendant 90 jours dans la région de Kolda qui contribueront à l’élaboration des directives de bonnes pratiques pour les programmes et interventions auprès de ces femmes.

Facteurs influençant la consommation du fer

Plusieurs facteurs sont décrits dans la littérature pour expliquer la consommation du fer chez la femme enceinte.
Ils sont classés selon le modèle d’Andersen en facteurs personnels, facteurs liés aux ressources et en besoins.
Les facteurs personnels qui peuvent influencer la consommation du fer pendant 90 jours chez la femme au cours de la grossesse sont représentés par l’âge, l’ethnie, la profession, le milieu de résidence, le niveau d’instruction, le nombre d’enfants et les connaissances dans le domaine de la santé.
Pour l’âge, les jeunes âgées de 15 à 19 ans consomment moins ou pas du tout le fer car souvent célibataires, elles cachent leur grossesse à l’entourage et ne se rendent pas aux structures de soins ou tout simplement par ignorance. Ceci est prouvé par les études réalisées au Sénégal, au Pakistan et en RDC où les proportions de ces jeunes étaient les plus faibles avec 53% au Sénégal, 1% en RDC et 1% au Pakistan [1, 6,7].
Le milieu de résidence constitue un facteur déterminant la consommation du fer au moins pendant 90 jours grâce à leur proximité avec les structures de soins. Au Sénégal, c’est 67,6% des femmes enceintes résidant en milieu urbain qui ont consommé du fer pendant 90 jours contre 59,1% en milieu rural. Cette proportion était beaucoup plus faible en RDC avec 3,4% en milieu urbain et 0,6% en milieu rural ainsi qu’au Mali avec 26,3% en milieu urbain contre 14,9% en milieu rural [1, 6,8]. Le niveau d’instruction influe sur la consommation de fer pendant la grossesse. Ceci est prouvé par les EDS 5 réalisées au Sénégal en 2010-2011, en RDC en 2007 et au mali en 2006 qui montre que c’est parmi les femmes instruites que l’on observe les proportions les plus élevées de celles qui ont pris le fer pendant 90 jours.
Les facteurs liés aux ressources sont représentés par l’accessibilité financière (la situation professionnelle, le niveau de revenu, l’activité génératrice de revenu et le niveau de bien être des ménages) et l’accessibilité géographique (la distance et le temps entre domicile et la structure de santé la plus proche).
Le niveau de bien-être du ménage constitue un facteur déterminant dans la consommation du fer. En effet, plus ce niveau est élevée et plus la femme est consciente du bienfait du fer pendant la grossesse et la pousse à en consommer. Ainsi, au Sénégal, 69,1% des femmes issues de ménages riches ont pris correctement le fer contre 54,7% pour celles issues des ménages pauvres. Au Pakistan, cette proportion est légèrement plus faible avec 43,4 % pour les ménages les plus riches contre 11,5% pour les ménages les plus pauvres [9, 7].
L’activité génératrice de revenu évolue dans le même sens par rapport à la consommation du fer par la femme enceinte plus le niveau de revenu est élevé ou la situation professionnelle est bonne et plus la femme a tendance à prendre correctement le fer. Ceci est prouvé dans beaucoup de pays en développement [1, 10, 6,8].
Les besoins représentés par la réalisation de la CPN précoce mais aussi de l’ensemble des 4 CPN, la disponibilité du fer dans les structures de santé et les conseils sur les bienfaits de la prise du fer.
Le recours aux CPN et plus précisément à la CPN précoce constitue un facteur déterminant de la consommation du fer au cours de la grossesse puisque c’est pendant cette période qu’un bilan initial est demandé et où la supplémentation en fer est prescrite.

Conséquences de la non-consommation du fer

L’anémie augmente le risque relatif de mortalité maternelle par hémorragie, qui a lui seul représente 10 % de la mortalité maternelle (UNICEF/UNU/OMS. Iron deficiency anémia : assessment, prévention, and control. A guide for programme managers. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2001 (WHO/NHD/01.3) 90 % des anémies de la grossesse sont ferriprives. Chez la femme enceinte les signes tels qu’asthénie, céphalées, vertiges, pâleur cutanéo-muqueuse, s’installent a bas bruit, une dyspnée apparait à l’effort puis au repos avec une tachycardie. Ces signes sont fréquents pendant la grossesse et passent pour physiologiques. Puis d’autres symptômes inconstants évocateurs, altération des ongles, fissures de la commissure des lèvres. Une splénomégalie modérée, peut se retrouver, mais son diagnostic en cours de grossesse n’est pas routinier. D’autres signes peuvent passer sur le compte de l’état de grossesse, diminution de la productivité au travail de 5 %, impliquant de tâches ménagères en moins. Et surtout l’asthénie améliorée par supplémentation martiale même en l’absence d’anémie… Nous insisterons de nouveau sur l’importance de réserves de fer et d’un taux d’hémoglobine optimal au moment de la naissance de manière a faire face à l’éventualité d’une hémorragie du post-partum immédiat dont la fréquence est variable selon les études et les critères mais autour de 5%, avec un taux d’hémorragies graves entre 1,5 et 2% des naissances avec un risque transfusionnel[12]. On note aussi en postpartum immédiat et tardif une augmentation des symptômes dépressifs et une certaine irritabilité plus fréquents chez les femmes jeunes présentant une carence martiale.
La carence en fer est source de risque accru de prématurité, retard de croissance intra utérin, par insuffisance placentaire et diminution des réserves en fer du nouveau né, avec ces conséquences, notamment cérébrales avec des troubles cognitifs.
Les conséquences d’une carence de la mère sur le statut en fer du nouveau-né sont minimes, si elles existent. En effet, aucun argument n’indique que les nouveau-nés de mères carencées soient exposés au même risque.
L’objectif général de cette étude est donc d’étudier les déterminants de la consommation du fer pendant 90 jours au cours de la grossesse chez les femmes dans la région de Kolda.

Questions de recherche

– Quel est le niveau de consommation du fer pendant 90 jours chez la femme enceinte ?
– Quels sont les facteurs associés à la consommation de fer pendant 90 jours chez la femme enceinte ?

Cadre conceptuel

Le cadre conceptuel de notre étude est basé sur le modèle théorique d’Andersen et Newman qui vise à [14, 28,29] ; démontrer les facteurs qui facilitent ou entravent l’utilisation des services de santé dans le but de développer un modèle de comportement qui prévoit des mesures d’accès aux soins médicaux.
Selon ce modèle, élaboré pour la première fois en 1960, l’utilisation des services est déterminée par trois dynamiques qui sont les facteurs prédisposant, les facteurs favorisant, et les besoins.
Les facteurs prédisposant représentent les caractéristiques socioculturelles des individus préexistant à leur maladie et pouvant les inciter à accéder aux structures de santé (facteurs sociaux, démographiques, les croyances et les connaissances sur les soins de santé).
Les facteurs favorisant sont aussi bien les ressources qu’elles soient propres à la famille, à la communauté ou issues de l’assurance maladie que l’accessibilité géographiques aux structures de soins.
Les besoins représentent à la fois les besoins perçus et évalués pour les services de soins de santé. Les besoins perçus sont caractérisés par la façon dont les gens perçoivent leur propre état de santé, vivent leurs symptômes et jugent de l’ampleur de leur maladie pour faire appel aux professionnels de santé alors que les besoins évalués représentent le jugement professionnel sur l’état de santé des patients et de leur besoin en soins médicaux.
Il faut noter que ce modèle est caractérisé par une interrelation entre ces différentes dynamiques mais également entre ces dynamiques et le résultat en santé.

L’organisation administrative

La région est composée de trois départements : Kolda, Médina Yoro Foula et Vélingara. Le département de Vélingara est le plus vaste avec 40% de la superficie régionale, suivi de Médina Yoro Foula avec 34% et de Kolda 26%. L’application de la dernière réforme administrative, territoriale et locale de 2014 a abouti au découpage de la région en neuf (09) arrondissements. Les collectivités locales sont au nombre de 43 (31communes rurales, 9 communes et 3 départements) qui ont en charge la promotion du développement économique, social, culturel et scientifique de leurs territoires respectifs. La région compte 1589 villages officiels.
Entre 2013 et 2014, le nombre de jours de pluie est passé de 60 jours à 70 jours, soit une augmentation de 17%. Toutefois, la quantité moyenne de pluie enregistrée en 2013 (883mm) a été plus élevée que celle observée en 2014(853,8mm).

Situation sociodémographique et culturelle :

L’éducation

L’éducation se présente comme un atout important du développement économique et social de la région. Tous les segments de l’enseignement sont représentés : le préscolaire avec 109 établissements, 8398 élèves et un taux brut de préscolarisation de 11% ; l’élémentaire avec 1099 établissements et 113875 élèves ; le moyen, 77établissements, 30809 apprenants et un taux brut de scolarisation de 47,8% [15]. On note aussi 14 structures abritant le moyen et le secondaire. Le secondaire compte 8814 élèves. En termes d’ouvrages annexes ou commodités, la région de Kolda est encore très dépourvue.

L’emploi

Avec 4,8% de la population active du pays, Kolda présente le deuxième taux de chômage déclaré le plus élevé du Sénégal (38,8%) après celui de Matam qui est de 54,2%, loin du taux national qui est de 25,7% [15].

La culture

Selon les projections démographiques de l’ANSD, la population de Kolda en 2014 est estimée à 682687habitants suivant un taux d’accroissement annuel moyen de 3% un peu plus élevé [15]. En termes de structure par âge, la population de la région de Kolda se caractérise par une extrême jeunesse. Les adolescents (population âgée de 10 à 19 ans) représentent 24% de l’effectif total de la population [15]. Pour ce qui est de la population d’âge actif, elle représente 49,7%. Le rapport de dépendance est de 101%, c’est-à-dire qu’il y a 101 personnes à charges pour 100 personnes qui sont potentiellement actives et qui travaillent.
La région de Kolda dispose d’importants sites et monuments historiques liés aux croyances culturelles des populations et à l’histoire de la région. Il s’agit notamment de la tata de Moussa Molo Baldé à Ndorma, de la tombe de CoumbaOudé à Soulabaly dans le Médina Yoro Foula, du site mégalithique de Pata, du village de Payoungou, site historique dans le Pakour.

La composition ethnique

Après l’érection de Sédhiou, ancien département et bastion de l’ethnie manding en région, Kolda présente de nouvelles proportions ethniques. Les Peulhs deviennent largement majoritaire. Néanmoins, le caractère cosmopolite de la région demeure avec la présence des manding, des Wolofs, des Sarakolés, des Diolas, des Serer et d’autres minorités ethniques et nationalités.

Situation économique :

L’économie régionale est dominée par l’agriculture et l’élevage.

L’agriculture

La région dispose de terres cultivables estimées à 2 millions d’hectares. Les activités agricoles mobilisent environ 80 % des actifs de la région sur une période de 8 à 9 mois de l’année. Les principales spéculations sont, pour les cultures vivrières le mil, le maïs, le sorgho, le riz, le fonio et pour les cultures de rentes l’arachide, le coton, le niébé, le manioc et le sésame.

L’élevage

La région de Kolda possède d’énormes potentialités favorables au développement de son élevage. L’élevage est la seconde activité du secteur primaire après l’agriculture. Il constitue une source de revenus et de protéines à travers la vente et la consommation des produits animaux comme la viande et le lait. Les espèces présentes sont les bovins, ovins, les caprins, les équins, les asins, les porcins et la volaille.

La pêche

Le tarissement précoce du fleuve de la Casamance au niveau de la station de Kolda est une contrainte majeure au développement de la pêche dans la région. La production régionale est évaluée à 3.757.862 kg (apport extérieur et intérieur). Le Tilapia (wass) est le poisson le plus pêché dans les eaux continentales de la région. La majeure partie du poisson consommée dans la région provient du mareyage la variété la plus fréquente est la sardinelle.

L’artisanat

Le secteur de l’artisanat est aussi fortement représenté dans la région. On y trouve principalement, l’artisanat de production, l’artisanat de service et l’artisanat d’art.

L’énergie

La région de Kolda a un faible taux d’accès aux services énergétiques modernes, seuls 21% des ménages ont accès à l’énergie électrique [15]. Aussi, la fourniture de l’énergie est-elle très insuffisante (coupures intempestives, disponibilité de l’éclairage public à des heures tardives). La lampe à pétrole et la lampe tempête constituent les modes d’éclairages les plus utilisés par les ménages de la région.

Le transport

Le secteur des transports constitue un handicap majeur pour le développement économique de la région de Kolda. En effet, une bonne partie de la région a depuis longtemps souffert de son enclavement dû à un déficit d’infrastructures routières de qualité. Le réseau routier de la région est long de 1 900 km [15]. Il est uniquement constitué de 559 km de routes revêtues (29 %) et 1 340 km de routes non revêtues (71%) [15]. Les pistes répertoriées représentent 42% du réseau routier régional, soit 797 km [15].

Le commerce

La position carrefour de la région de Kolda en fait un creuset d’échanges commerciaux sous régionaux avec notamment le marché hebdomadaire international de Diaobé, les marchés de Mandat Douane, de Médina Gounass, de Saré Yoba, de Pata, de Médina Yoro Foulah, et de Fafacourou.

Situation sanitaire :

Pour l’année 2014, la région de Kolda compte 540 structures de santé rattachées aux districts sanitaires. Le district sanitaire de Vélingara compte 36% des structures, 35% pour le district de Kolda et seulement 29% pour celui de Médina Yoro Foula [15]. Dans pratiquement tous les districts sanitaires de la région on constate que les cases de santé et les postes de santé sont les plus représentatifs. Dans le département de Vélingara les cases de santé et les postes de santé représentent respectivement 42% et 10% du total des infrastructures sanitaires du district. A Kolda on note respectivement 39% et 12% [15]. Pour ce qui est de Médina Yoro Foula les cases de santé occupent une propo²rtion de 40% alors que pour les postes de santé cette proportion est seulement de 6% [15]. Les sites UREN, PRN et PECADOM sont présents dans tous les départements. Le département de Kolda abrite le seul hôpital de la région. En 2014, le nombre total d’agents de santé qualifiés dans les trois districts des trois départements de la région de Kolda est de 139individus. Le personnel rattaché au district sanitaire de Vélingara représente 42% du total, ceux rattachés au district sanitaire de Kolda représentent 36% et enfin le district sanitaire de MYF occupe 22% [15]. Au niveau de chaque district le nombre de médecin est très faible par rapport aux autres catégories professionnelles. La proportion de médecins dans le district sanitaire de Vélingara est de 3% par rapport à l’effectif total du personnel socioprofessionnel du district [15]. Le district sanitaire de Kolda pour sa part compte 6% et celui de Médina Yoro Foula 3%. Les infirmiers d’état et les sages- femmes d’état sont les plus nombreux dans pratiquement tous les districts. Ils représentent ensemble 49, 0%, 52% et 60% respectivement dans les districts sanitaires de Vélingara, Kolda et Médina Yoro Foula. La plupart du personnel de santé est recruté par l’Etat [15].
En 2014, les normes établies par l’OMS sur la répartition du personnel de santé par habitant ne sont pas respectées au vue du nombre d’habitants couverts par le personnel de santé dans les districts. Dans le district sanitaire de Vélingara 1 médecin couvre 144 690 habitants, dans le district de Médina Yoro Foula on note 1 médecin pour 134688 habitants. Pour ce qui est des sages-femmes, l’OMS a fixé 1 sage-femme pour 300 femmes en âge de reproduction. Dans le district sanitaire de Vélingara ce rapport est de 1 sage-femme pour 3698 FAR et de 1/3098 FAR à Médina Yoro Foulah [15]. Le critère de répartition pour les infirmiers d’état n’est pas aussi respecté. Les grands écarts par rapport à la norme sont surtout fréquents à Vélingara, le département le plus peuplé de la région. Pour ce qui est de la couverture par médecin on note un surplus de 44690 habitants par rapport à la norme [15]. Au niveau des sages-femmes, le surplus de la population couverte par sage-femme par rapport à la norme est de 3398 FAR (nécessitant 11 sages-femmes) [15]. Le surplus de la population couverte par infirmier est de 10418habitants qui doivent être pris en charges par 34 infirmiers. Les soins prénatals ont pour but d’améliorer et de maintenir la santé et le bien-être de la mère et de l’enfant. Pour être efficaces, les soins prénatals doivent commencer à un moment précoce de la grossesse et plus encore, se poursuivre régulièrement jusqu’à la délivrance. C’est pour cela que l’OMS recommande au moins quatre visites prénatales et à intervalles réguliers tout au long de la grossesse. En 2014, le taux d’utilisation des consultations prénatales dans le district sanitaire de Vélingara est de 106% contre 93% en 2013[15]. L’utilisation des consultations prénatales a connu une hausse de 13 points. Toutefois, malgré cette hausse, le taux d’achèvement des consultations prénatales reste encore faible (14% en 2014 et 8% en 2013) [15]. Aussi, parallèlement le taux de couverture reste-il encore très faible. Dans le district sanitaire de Kolda, le taux d’utilisation des consultations prénatales restent très élevées avec 108,4% en 2014 et 105,0% en 2013[15]. Là aussi, on constate que les recommandations de l’OMS ne sont pas totalement respectées. Peu de femmes enceintes ont achevé leurs consultations prénatales. Autrement dit, en 2014, ce sont seulement 14,4% des femmes enceintes qui ont au moins effectué quatre consultations prénatales auprès du personnel qualifié [15]. Le district sanitaire de Médina Yoro Foula enregistre les taux d’achèvement et de couverture des consultations prénatales les plus faibles. En 2014, seulement 5,67% des femmes enceintes ont achevé leurs consultations prénatales. Pour ce qui est de la couverture, elle se situe à 6,32%. Ce qui montre clairement que des politiques d’incitation à la consultation prénatale doivent être mises en oeuvre dans la région et particulièrement à Médina Yoro Foulah.

Protocole d’échantillonnage

Unité de sondage

C’était un échantillonnage en grappes à deux degrés stratifié selon le milieu de résidence, et  puisque nous connaissions la répartition de la population de la région de Kolda qui est de 74% en milieu rural et 26% en milieu urbain, nous avions effectué ce type de tirage par district..

Méthode de sondage

C’est un tirage à 2 degrés :
Premier niveau de tirage :
Nous avions réalisé un sondage aléatoire simple, de 24 grappes de 20 femmes par district qui étaient réparties en 18 grappes en milieu rural et 6 en milieu urbain soit environ 74% en milieu rural et 26% en milieu urbain.
Deuxième niveau de tirage :
Arrivés au milieu de chaque grappe, nous avions ensuite jeté un stylo et avions suivi sa direction ce qui a permis de choisir la première concession. Au niveau de chaque concession, toutes les femmes qui avaient accouché dans la région de Kolda entre janvier et décembre 2013 étaient interrogées. De proche en proche.

Etude descriptive

Elle a permis de faire la description des variables et d’avoir leurs proportions pour les variables qualitatives. Les variables quantitatives ont été décrites par leurs moyennes et écarts types.
Certaines variables ont été redéfinies en regroupant certaines modalités :
La variable dépendante : ce sont les femmes qui ont en même temps déclaré avoir consommé le fer et que la durée de cette consommation était supérieure ou égale à 90 jours.
L’âge a été regroupé en 2 classes : 12-19 ans et 20-45ans.
Le niveau de scolarisation a été regroupé en trois groupes : aucune, primaire, secondaire sup.
Le nombre d’accouchement a été transformé en parité avec deux classes : ≥ 4 et < 4.
L’activité génératrice de revenu a été regroupée en deux : NON pour celles qui n’ont aucune activité et Oui pour le reste.
La distance entre le domicile et la structure de santé a été classée en deux : moins de 5 kilomètres et plus de 5 kilomètres.
Le temps entre le domicile et la structure de santé a été classée en deux : moins de 5 minutes et plus de 5 minutes.
La connaissance sur le nombre de CPN a été regroupée en deux modalités : OUI pour les femmes qui savent qu’il faut faire 4 CPN ou plus et NON pour le reste.

Caractéristiques personnels

Parmi les 1444 femmes enquêtées 18,6% appartenaient à la tranche d’âge de 12 à 19 ans et 2,4% des données étaient manquantes. Le tableau I ci-dessous nous donne les détails.
L’ethnie la plus représentée dans la région de Kolda est l’Alpulaar avec 73,5% suivi de l’Ouolof avec 11,7% et les Mandingue avec 9,1% avec 2,1% de données manquantes. Le tableau I nous montre la répartition des différentes ethnies.
La profession la plus représentée dans la région de Kolda est celle de cultivateur/éleveur/pêcheur avec une proportion de 57% suivi de celles d’ouvrier/artisan et commerçant pour 12,5% ; la profession de ménagère avec 0,3% est la moins représentée. Le tableau I ci-dessous nous donne tous les détails.
Le tableau I ci-dessous nous montre la répartition du niveau scolaire avec une proportion de 65,2% qui n’ont pas fréquentés les bancs de l’école et 9,5% ont atteint le niveau secondaire ou supérieur. Pour un total de 1444 observations, 474 soit 32,8% n’avaient pas de connaissance sur la maternité plus particulièrement sur la CPN. Le tableau I nous montre les différentes répartitions.
Pour 1444 observations 1201 soit 83,2% de femmes sont sensibilisées sur la prise du fer, avec 4 soit 0,3% de données manquantes. Le tableau I nous donne les détails.
Le tableau I nous montre 76,6% de femmes n’ont pas de carnet de santé contre 21,1% qui ont un carnet ; avec 2,3% de données manquantes.
Au niveau de la parité les multipares ont une proportion de 17,3% contre 0,2% de données manquantes. Les détails se trouvent dans le tableau I.
La religion la plus représentée dans la région de Kolda est la religion musulmane avec 97,4% suivi de celle des chrétiens minoritaire avec 2,3% et 0,1% de données manquantes.

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Table des matières

Liste des tableaux
Liste des sigles, acronymes et abréviations
Introduction
I. Etat des connaissances
II. Justification
III. Questions de recherche
IV. Cadre conceptuel
V. Objectif de la recherche
VI. Cadre d’étude
2. Situation sociodémographique et culturelle
3. Situation économique
4. Situation sanitaire
VII. Méthodologie
2. Population d’étude
4. Protocole d’échantillonnage
5. Définition opérationnelle des variables
6. Méthode de recueil des données
7. Plan d’analyse
o Analyse uni variée
o Analyse bi variée
VIII. Ethique
IX. Résultats
1. Analyse descriptive
2. Analyse bi variée
3. Analyse multi variée
X. Discussion
XI. Recommandations
Conclusion
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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