ETUDE DES COMPORTEMENTS DES MENAGES DEFAVORISES EN MATIERE D’HYGIENE

Perceptions de la pauvreté

                   Les perceptions des dimensions du bien-être, de la pauvreté et de l’accessibilité des services sociaux de base en milieux urbain et rural, la pauvreté notamment économique se traduit au niveau individuel par la non-satisfaction des besoins essentiels tels que l’alimentation, l’habillement et le logement. Au niveau collectif, la pauvreté économique se traduit par l’absence de facteurs naturels favorables, la famine et les situations d’épidémies. L’absence d’un environnement sécurisant (sécurité publique), le manque d’infrastructures sociales (écoles, marchés, dispensaires, etc.), l’enclavement de certaines zones et la faiblesse des moyens de transport accentuent cette notion de pauvreté collective ressentie par les populations. Le classement 9 par la Banque Mondiale des principaux facteurs de pauvreté diffère selon le milieu de résidence : En milieu urbain, dix facteurs de pauvreté ont été relevés et sont classés par ordre d’importance décroissante comme suit: les aléas climatiques, la faiblesse du pouvoir d’achat, la vieillesse, la famille nombreuse, la paresse ou le manque d’initiative, l’insuffisance de bonne gouvernance, le handicap physique, le vol, la mort du conjoint et la pauvreté chronique. En milieu rural, les dix principaux facteurs sont par ordre d’importance décroissante : la paresse ou le manque d’initiative, l’échec permanent, le handicap physique, la déchéance sociale, la pauvreté chronique, la faiblesse du pouvoir d’achat, les entraves sociales et culturelles, l’absence d’ONG ou de projet d’aide, la famille nombreuse et la difficulté de planification. Les perceptions des ménages commandant leur comportement il est utile de les considérer dans la définition d’une stratégie de réduction de la pauvreté. On peut remarquer que la faiblesse du pouvoir d’achat, le poids d’une famille nombreuse et le manque d’initiative apparaissent comme des causes dans les deux milieux.

Répartition des ménages suivant le nombre de pièces

                   Ici nous nous rendons compte qu’il y a surpeuplement dans les ménages. Il se trouve que pour une hutte de 2 fois 2 mètres c’est-à-dire avec une superficie de 4m² par exemple, il y a parfois 7 ou 8 personnes. Le nombre de pièce dont nous parlons ici s’agit de la pièce qui sert à la fois de chambre, de salle à manger et de salle de séjour pour recevoir les étrangers. C’est rare de trouver une hutte équipée d’une cuisine ou une douche.

Evacuation des ordures ménagères

                       En ce qui concerne l’évacuation des ordures, le fokontany n’a pas de bacs à ordures publics, toutefois, avec le projet Madio et avec l’aide de quelques associations, suites aux maladies contagieuses l’année dernière, des barriques servent de rechange. L’évacuation des ordures dans les bacs se fait tous les 2 jours ou tous les soirs suivant la disponibilité des responsables. Chaque ménage doit payer 1000 fmg ou 200 « ariary » par mois et ce sont les employés du projet Madio qui se chargent de vider les corbeilles. Pour certains, les rizières abandonnées sont les endroits idéals et ils ne sont pas minoritaires car presque partout, malgré le projet Madio, l’acquisition des bacs à ordures ne semble pas être les priorités des ménages. « ny anay aloha, dia io tanim-bary etsy io, eo zahay no manary fako satria hototofana hono izy io, dia nasainy ariana eo ny fako. Fa ny fanariam-pako eto aty aminay mandoa vola isam-bolana , ny tompony mihitsy no niteny hoe ataovy eo, ny fakon’olona ao anaty daba aza asainy ariana ao satria hototofana ilay izy hanaovany trano» ( Le nôtre d’abord, cette rizière c’est là que nous jetons les ordures puisqu’elle va être aménagée cette rizière. Et on ordonne de jeter là les ordures. Mais il y a des bacs à ordure, ici chez nous en payons par mois, ce sont eux même ont dit qu’on enterre, les ordures des gens, dans les daba, c’est là qu’on les jette car ils veulent le remblayer pour y bâtir leur maison). Chaque ménage a vraiment ses manières propres, néanmoins ce que nous pouvons dire c’est que beaucoup font comme la personne enquêtée ici, et la photo le montre, il y tant d’ordures sur cette place et ce n’est pas la seule place qui sert d’endroit idéal pour les ordures. « eny é !, misy aty, fa an’ny fokontany ilay izy, fa zahay eto tsy misy, fa ny olona ary, any misy daba isaky ny zorondtrano »( Oui, il y a, appartient au fokontany, mais pour nous ici il n’y a pas, ici chez nous ici il n’y a pas, mais, là chez les gens, il y a des daba [barrique coupée en deux] partout à chaque coin de maison). La personne enquêtée ici affirme que les ordures dans les bacs vont atterrir également aux rizières, seulement, nous ne pouvons pas avancer ici que c’est la pratique au quartier. Pour nous il s’agit d’un fait mais un fait bien spécifique à ce ménage puisque les autres enquêtés n’ont pas justifié cette affirmation. Il y a quand même ceux qui utilisent les bacs à ordures puisque chaque famille est obligée de payer 1000 fmg qu’elle utilise ou non. Le problème est que c’était ce qui a été convenu par le fokontany et le projet mais la réalité c’est que personne ne fait de contrôle.

Les moyens de stockage d’eau

                    Comme la vie de ces ménages est limitée par l’argent. Rarement on trouve des ménages équipés au moins de sinibe (réservoir d’eau). Pour ceux qui en ont, la qualité laisse à désirer. Pour les barriques, la rouillure est si visible même si des goudrons ou des peintures sont mis dessus pour l’éviter. Ce qui est remarquable aussi c’est le manque de couvercle pour empêcher les poussières et les autres saletés de pénétrer dans l’eau. C’est aussi la même situation pour les ménages n’ayant que le seau pour stocker l’eau. Pourtant, l’eau que les personnes ont puisée ne va pas être consommée de suite, il y a toujours des restes et ce sont l’eau restant qui ne sont pas couvert, or cette eau va encore servir à grand chose.

Surpeuplement au niveau du ménage

                     Les ménages à faible revenus se trouvent parfaitement en situation de surpeuplement et nous avons évoqué cela tout à l’heure. Cette situation s’explique par divers facteurs tels que la précocité des mariages, le faible taux d’utilisation des contraceptifs, la tradition, la religion, la nécessité d’avoir plusieurs enfants qui aident aux travaux agricoles, le faible niveau d’instruction et les difficultés d’accès aux installations sanitaires, et l’ignorance des facteurs démographiques dans la planification du développement. Cette tendance lourde peut être considérée comme un frein majeur au développement du pays car la croissance de la population a été, et est toujours, plus rapide que celle des ressources économiques. Leur impact est particulièrement grave chez les défavorisés que l’absence de couverture sociale s’installe encore plus profondément dans la misère. Ces personnes, dont la probabilité de recours aux soins est faible, sont ceux dont les besoins sont le moins pris en compte, ils sont traités avec moins de respect que les autres, sont moins à même de choisir les prestataires de services et sont soignés dans des conditions moins satisfaisantes. Quand il manque l’espace, c’est difficile d’être propre. Pour un ménage qui vivent dans une seule chambre et que celle-ci en question est très minuscule, même arranger la chambre en question poserait problème pour la mère de famille puisque les autres entrent et il y aurait d’autres qui vont sortir. La sous-alimentation et le manque d’eau potable fragilisent à leur tour la santé des populations ce qui les poussent à palier ces problèmes d’abord avant de se préoccuper de l’hygiène.

L’économie de l’eau

                     Toujours en parlant d’insuffisance des moyens matériels, un problème d’accès aussi s’ajoute. Déjà il manque les BF au quartier, mais plus encore, il faut payer de l’argent pour avoir de l’eau. Ce qui résulte du fait d’économiser l’eau et l’argent, puisque pour un ménage qui n’a qu’un chef de ménage au travail et qui fait entrer 10000 fmg (=2000ariary) au maximum par jour à la maison, et devait nourrir 6 personnes, c’est très difficile de satisfaire les besoins or ce salaire doit couvrir tous les besoins que ce soit de la nourriture, de l’eau, des combustibles et autres. Obligatoirement, qu’ils le veulent ou non, ils doivent économiser. Et la meilleure façon et la plus rapide c’est de faire le moindre consommation en eau qui devient de plus en plus chère. La distance entre les bornes fontaines et les maisons non plus ne facilitent pas l’accès de ces personnes, par paresse, ils économisent également l’énergie pour éviter de transporter de l’eau tout au long de la journée. Il est évident alors que ces personnes utilisent les eaux usées ou ranondolana comme nous l’appelons puisque l’heure est à faire le plus d’économie possible surtout pour des choses supposées encore comme secondaire. Pour eux ce n’est pas un gaspillage, c’est le comportement le plus raisonnable que chaque personne sensée doit faire. Ce n’est pas vraiment grave autrement dit c’est tolérable si les enfants ou la maison ou tout est sale par rapport au fait que la famille ne mange rien ou mandry fotsy (=dormir sans manger). C’est leur conception et ils en sont convaincus.

Mauvaises habitudes

                  Nous avons parlé d’éducation et aussi d’instruction, ce sont les moyens de socialisation de l’individu les plus efficaces. Effectivement, nous sommes les produits d’une société donnée à un moment donné. Notre action va influencer autrui et provoquer un peu ou beaucoup l’action sociale. Après cette socialisation, deux choses peuvent se produire, soit cette socialisation est allé dans le bon sens comme le veut la société, soit elle s’est déviée et a engendré un autre comportement contre les normes(qui n’est autre que tout ce qui convient de faire et de penser). Dans les deux cas, cette éducation ou plus précisément la socialisation de l’individu fera naître en lui des dispositions qui orienteront les comportements d’un individu d’une façon automatique, c’est ce que BOURDIEU appelle habitus. En effet, nous suivons les normes, nous obéissons aux normes car tout le monde le fait, c’est la naissance de l’habitude.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE  ENVIRONNEMENT ET MENAGES
INTRODUCTION PARTIELLE
CHAPITRE 1 DEFINITION DES TERMES
1.1.HYGIÈNE
1.2.LE TERME MADIO=PROPRE
1.3.BONNE SANTÉ
1.4.DÉFINITIONS ET DIFFÉRENTES PERCEPTIONS DE LA PAUVRETÉ
1.5.MÉNAGES
1.6.REVENU
1.7.ESPÉRANCE DE VIE
1.8.BAS QUARTIER
CHAPITRE 2 LE QUARTIER D’ANTSALOVANA
2.1.MONONGRAPHIE D’ANTSALOVANA
2.1.1.localisation géographique
2.1.2.Effectif total de la population
2.1.3.Les ONGs à Antsalovana
2.1.4.Les églises
CHAPITRE 3 LES MENAGES ENQUETES 
3.1.DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES
3.1.1.Répartition des ménages selon les sexes des membres et lien de parenté
3.1.2.Répartition des ménages selon leur taille
3.1.3. Répartition des ménages selon la durée de résidence au quartier
3.2.1. Effectif des membres ayant des activités économiques
3.2.2. Répartition de la population plus de 18 ans selon leurs activités
3.3.NIVEAU D’INSTRUCTION
3.4.NIVEAU DE VIE
3.4.1. Budget des ménages
3.4.2. Répartition des ménages selon le revenu
3.4.3. Consommation des ménages
3.5.LOGEMENT ET HABITAT
3.5.1. Caractéristiques des maisons
3.5.2. Statut d’occupation des maisons
3.5.3. Répartition des ménages suivant le nombre de pièces
3.5.4. Répartition des ménages selon le nombre de portes et des fenêtres de leurs maisons
3.5.5. Matériaux de construction
3.5.6. Type de latrines de chaque ménage
3.5.7. Type de douches
3.5.8. Type d’éclairage
3.5.9. Energie utilisée pour la cuisson
3.5.10. Alimentation en eau
3.5.11. Evacuation des eaux usées
3.5.12. Evacuation des ordures ménagères
DEUXIEME PARTIE HYGIENE DES MENAGES
INTRODUCTION PARTIELLE
CHAPITRE 4 LES PARAMETRES DE L’HYGIENE
4.1. HYGIÈNE CORPORELLE
4.1.1. Emploi du temps des membres du ménage
4.1.2. Fréquence de toilette
4.1.3. Douche complète
4.1.4. Evacuation des excréta
4.1.5. Lessive
4.2. HYGIÈNE ALIMENTAIRE
4.2.1. L’eau de boisson ou de cuisson
4.2.1 Les moyens de stockage d’eau
4.3. NETTOYAGE INTÉRIEUR ET EXTÉRIEUR
4.3.1. Fréquence de nettoyage et de traitement des ordures
4.3.1. Mode de traitement des ordures
4.4. Animaux domestiques
4.5. SPORT ET LOISIR
4.6. SOINS MÉDICAUX
4.7. RESPONSABILITÉS DE L’ÉTAT
TROISIEME PARTIE 
INTRODUCTION PARTIELLE
CHAPITRE 5 REFLEXION 
5.1. DE LA PAUVRETÉ
5.2. SURPEUPLEMENT AU NIVEAU DU MÉNAGE
5.3.L’ÉCONOMIE DE L’EAU
5.4. LE MANQUE D’INSTRUCTION ET DE LA MAUVAISE ÉDUCATION
5.5. MAUVAISES HABITUDES
5.6. CULTE DE LA SALETÉ
5.7. PRESSION DU TEMPS
5.8. LES INSTITUTIONS NÉGLIGENTES
CHAPITRE 6 PERSPECTIVES
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE I  GRILLE D’OBSERVATION
ANNEXE II GUIDE DE DISCUSSION
ANNEXE III LE QUESTIONNAIRE
RESUM

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